Des Japonais dans un bain public, vers 1930. Photo Adoc-Photos
La chaleur et la moiteur, la propreté et la nudité. L’expérience du bain japonais, territoire de l’insouciance et de l’abandon, reste un moment rare, qui manque une fois quitté l’archipel. Dans un livre personnel qui oscille entre journal intime et essai discursif, Akira Mizubayashi s’immerge Dans les eaux profondes du bain japonais . En évoquant la coutume du sentô («bain public») qui est en train de disparaître, l’écrivain revisite avec nostalgie une certaine forme de sociabilité japonaise pour mieux sonder les travers de la démocratie nippone. Entre Kyoto et Tokyo, il revisionne le cinéma d’Ozu et son Printemps tardif, de Naruse et ses Nuages flottants, mais aussi celui de Miyazaki, Kore-eda et Eastwood. Lecteur empathique et boulimique, il convoque Rousseau, Soseki, Patrick Boucheron et son Trecento italien. Et au milieu de pages intimistes sur les siens, il se livre, en vigie inquiète, sur son pays.