Le personnel des hôpitaux psychiatriques de toute la France lance un gros cri d’alarme. Ils alertent sur une situation qui se dégrade de jour en jour, de mois en mois et d’année en année. Le personnel dénonce un manque de moyens financiers, mais aussi un manque d’effectifs.
Hier, les représentants CGT des CHS de toute la Lorraine se sont réunis à Sarreguemines pour discuter des problématiques spécifiques à la psychiatrie qu’ils connaissent. Parmi les responsables syndicaux, il y avait Mireille Stivala, secrétaire générale de la fédération santé et action sociale de la CGT.
Avec la collaboration de : Éric Maitrot, Bernard Nicolas
Plus de deux ans après le suicide du professeur Jean-Louis Mégnien à l’hôpital Georges-Pompidou, c’est un vibrant SOS que lancent les professeurs Philippe Halimi et Christian Marescaux, ardents défenseurs du service public hospitalier : « Nous ne sommes pas des incendiaires mais nous voulonsalerter et dénoncer un mal insidieux qui divise les équipes et laisse à terre des gens qui perdent le goût de travailler, parfois même le goût de vivre… »
De gauche à droite : Madeleine Alapetite, présidente de la Fiac (fédération interassociations culturelles), ex-cadre de santé, et Lucie Lacroix, présidente de l’association culturelle en santé mental | Ouest-France
Samedi, à l'occasion de la 32e journée nationale de la psychothérapie institutionnelle qui se tiendra à l'université catholique de l'Ouest d'Angers, les professionnels, éducateurs, infirmiers, psychologues, se pencheront sur la question des pratiques de secteur en psychiatrie.
Les représentations liées à cette maladie entretiennent « une discrimination quasi systématique, parfois inconsciente », déplore le psychiatre Nicolas Rainteau.
LE MONDE|
Accepteriez-vous de travailler avec une personne atteinte de schizophrénie ? D’être son colocataire, son voisin, son copain, sa copine ? La recommanderiez-vous pour un travail ou bien pour louer un appartement ?
Quelle serait votre réponse à ces questions ? Si vous ne savez pas, avez un doute, alors prenez le temps de lire ces lignes. Voici l’échange que j’ai eu il y a quelques jours avec Margaux, une usagère de l’hôpital de jour qui venait de passer un entretien d’embauche.
« Cela s’est très bien passé, j’ai pu parler de tout de manière très franche et très ouverte. C’était un peu compliqué au début et j’étais assez stressée, mais je suis plutôt confiante, je suis hypercontente.
– Génial, du coup, vous avez pu évoquer votre diagnostic de schizophrénie avec eux ?
– Oh là là ! Non, faut pas déconner ! Ça, je le garde pour moi, cette maladie fait encore trop peur, je risquerais de ne pas être embauchée. »
Malheureusement, Margaux a raison. Aujourd’hui, ce ne sont pas les symptômes de la schizophrénie qui pourraient l’empêcher de retravailler. En effet, depuis plusieurs mois, elle va bien. Les voix qui s’en prenaient à elle ont disparu et les idées de persécution se sont petit à petit atténuées.
Le photographe uruguayen Guillermo Giansanti a réalisé, en 2016, une série sur les violences conjugales. Il a cherché dans son travail à montrer la violence avant et après l’agression physique.Photo Guillermo Giansanti
«Libération» s’est rendu à un «stage de responsabilisation», à Créteil, réservé aux hommes condamnés pour avoir battu leur conjointe. Malgré trois jours de discussion, la prise de conscience est lente et certains continuent de minimiser leurs actes.
Pierre-Jean (1) évoque un «accident». Antoine parle de «petite poussette». Patrick de «chamailleries avec madame». Mais pour la justice, ce sont tous des auteurs de violences conjugales. Ce mardi 13 mars, ils sont dix hommes réunis autour d’une rangée de tables, à l’étage du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) de Créteil.
La psychiatre Palestinienne Samah Jabr, à Paris pour une rencontre avec le public , autour de son livre "Derrière les fronts - Chroniques d'une psychiatre psychothérapeute palestinienne sous occupation", le 24 Mars 2018
Nadia Bouchenni
La psychiatre palestinienne Samah Jabr était de passage à Paris pour une double actualité : "Derrière les fronts : résistances et résiliences en Palestine", un documentaire réalisé par Alexandra Dols, qui la suit dans son travail, et un livre, recueil de chroniques autour de la psychothérapie dans une région sous occupation. Rencontre quelques jours avant la "Marche du retour" qui a fait 18 morts chez les Palestiniens de Gaza.
Québec, le mardi 3 avril 2018 - Après des mois de luttes, les infirmiers québécois semblent être parvenus à imposer la création d’un ratio minimum d’infirmiers en fonction du nombre de patients dans les hôpitaux de la belle province.
Rappelons, qu’en se basant sur plusieurs études mettant en évidence la corrélation entre nombre d’infirmiers, qualité des soins et diminution de la mortalité, la FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec) réclamait depuis plusieurs années la mise en place d’une telle mesure.
Devant un symptôme étrange, d’allure cénesthopathique, il est tentant d’évoquer un problème psychiatrique. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas, comme le montre une observation (isolée mais édifante) publiée par le Département de Neuropsychiatrie de la Faculté de Médecine de Yufu-City (préfecture d’Ōita, au Japon).
Elle décrit l’apparition d’un syndrome paranéoplasique récurrent chez un homme de 61 ans ressentant soudain une sensation bizarre, assimilée par lui (peut-être sous l’influence de la culture malacologique au Japon) à « des tentacules de pieuvre dans la bouche. » Ne pouvant ni la toucher ni la voir, il ressent néanmoins cette étrange présence à type de corps étranger « sur sa langue, l’intérieur de ses joues et son palais » et la compare à « 4 à 6 tentacules bilatéraux. »
En l’absence de tout contexte psychopathologique (psychose, addiction à une drogue...), son médecin écarte un diagnostic psychiatrique et procède à un examen clinique et demande des investigations complémentaires. Une tomographie permet alors de découvrir une tumeur du rein droit, indication d’une néphrectomie réalisée rapidement. L’examen anatomo-pathologique confirme le diagnostic de carcinome rénal. Deux semaines après l’intervention, les mystérieux « tentacules » disparaissent complètement...
Le plan d’action du gouvernement prévoit notamment des structures d’accompagnement psychologique et un meilleur encadrement des stages et du temps de travail.
Des mesures « encourageantes » et qui vont dans le bon sens : tel est l’avis des représentants des étudiants de santé et des internes des hôpitaux, après que les ministres de l’enseignement supérieur et de la santé, Frédérique Vidal et Agnès Buzyn, ont annoncé, mardi 3 avril, quinze engagements destinés à améliorer le bien-être des étudiants de santé, tels que la généralisation des structures d’accompagnement psychologique, un meilleur encadrement des stages et du temps de travail, des cours sur les risques psychosociaux…
« Oui, il y a un problème de mal-être des étudiants de santé en France [et] il est temps d’intervenir », a résumé le docteur Donata Marra, lors de la remise officielle de son rapport sur la « qualité de vie des étudiants de santé », qui lui avait été commandé en juillet 2017.
Elle rappelle, dans ce document, les risques psychosociaux importants auxquels sont confrontés les futurs médecins, infirmiers, sages-femmes, dentistes, kinésithérapeutes. Stress chronique, troubles anxio-dépressifs, dépression, burn-out, il s’agit de « difficultés graves » déjà dénoncées à plusieurs reprises ces dernières années. Ainsi en 2016, 14 % des jeunes médecins interrogés dans une enquête par le Conseil national de l’ordre des médecins déclaraient avoir déjà eu des idées suicidaires. En 2017, ils étaient 66 % à souffrir d’anxiété et 28 % de troubles dépressifs dans une étude réalisée par des syndicats représentants les étudiants, internes et jeunes médecine. S’y ajoutent des faits de harcèlement au sein des hôpitaux, régulièrement dénoncés.
Le bilan des États généraux de la bioéthique* est « globalement satisfaisant » ; mais « profitons du mois d'avril pour aller encore plus loin dans l'exercice de démocratie participative, sanitaire », tel est le message que le Pr Jean-François Delfraissy, président du comité consultatif national d'éthique (CCNE), fait passer, à mi-parcours de la consultation citoyenne. Initiée mi-février, celle-ci se termine le 30 avril.
Poursuivant ses études des formes de l’individualisme contemporain, le sociologue Alain Ehrenberg s’intéresse dans «la Mécanique des passions» aux neurosciences cognitives, devenues le «baromètre» de la modernité, pour déterminer ce qu’elles modifient dans les comportements individuels ou sociaux, et quelle image de l’homme elles produisent.
L'ouvrage décrit une anthropologie à partir du problème central portant sur les rapports cerveau-comportement.Photo Quentin Bertoux. Agence VU
Il est tellement courant de parler de «vie sociale» qu’on ne remarque presque plus le paradoxe qui consiste à faire de la société un organisme, un ensemble biologique, comme s’il s’agissait d’une plante ou d’un animal vivant. On s’étonne si peu qu’on attribue dès lors au corps social des «malaises» ou des pathologies, on le dit «en bonne ou mauvaise santé», traumatisé, vieilli, en dépression, en crise de croissance - ce qui, en toute logique, devrait aboutir au remplacement de la sociologie, du droit, de l’économie ou de la science politique par la médecine générale, la psychologie clinique ou la psychiatrie.
Dans une lettre adressée aux commissions des lois de l'Assemblée nationale et du Sénat, la Contrôleure générale de lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan alerte sur la menace que représente le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif »sur les droits fondamentaux des étrangers, dont la santé.
Lancée le 12 mars par le Groupe F, une enquête a recueilli en dix jours plus de 500 témoignages accablants sur la prise en charge des plaintes par les commissariats et les gendarmeries.
Le Monde.fr avec AFP|
Les femmes qui se rendent dans les commissariats et les gendarmeries pour des violences restent mal prises en charge, selon des témoignages recueillis par le Groupe F, un mouvement féministe, qui évoquent des refus de plainte, une tentative de banalisation des faits ou de culpabilisation de la victime.
Lancée le 12 mars par le Groupe F et la page « Paye ta police » du réseau social Tumblr, l’enquête a suscité en dix jours plus de 500 témoignages, selon ses initiateurs, qui voient dans la police et la gendarmerie « le maillon indispensable pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles ».