À l’occasion de la Journée mondiale de l’autisme, le 2 avril, Charles, 25 ans, ouvre les portes de son quotidien après une scolarisation en milieu ordinaire. Il s’intègre peu à peu au monde du travail et aspire à l’autonomie.
Une explosion de couleurs et de fraîcheur. Sur les toiles de Charles rassemblées dans une pièce de la maison familiale, des animaux, des insectes, des véhicules, des objets en tous genres. Charles peint. Il s’est découvert cette passion en août 2017, ébahi devant la collection d’art contemporain d’une amie de sa maman. Un choc esthétique.
Pathé Gaumont/Archives départementales du Rhône/Thèse Marie Derrien/Bibliothèque de l’Académie Nationale de Médecine/BDIC Fonds Valois
« Sans blessures apparentes », c’est ainsi que le docteur Jean Lépine, Chef du centre de psychiatrie de la 14ème région militaire et de l’Asile de Bron qualifie les soldats victimes de ce qu’on appelle aujourd’hui le stress post-traumatique »… des hommes rendus fous par la guerre.
En 1917, le Docteur Jean Lépine publie « Troubles mentaux de guerre », « sorte de guide pour les médecins », que les études n’ont pas spécialisés en neuro-psychiatrie. Cela les aidera de la ligne de feu jusqu’à l’intérieur du pays. Jean Lépine ne liste pas de pathologies, mais les phénomènes mentaux observés sur 6 000 cas depuis 1914.
Le président de l’Association nationale des Maisons des adolescents, centres consacrés à la prise en charge de la souffrance psychique des 11-25 ans, se bat pour protéger cet âge charnière, soumis à toutes les turbulences.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Florence Rosier
Il a, de l’adolescence, conservé la silhouette longiligne et ce rien de dégingandé, qui signe les hautes statures ou les enfants montés en graine. Est-ce un reflet de ceux dont il défend la cause ? A près de 60 ans, Patrick Cottin est le maître des Maisons des adolescents (MDA).
Il en est, en réalité, l’hôte attentif et bienveillant. Non pas le « petit maître », posture aux antipodes de cette figure tutélaire. « A l’école, en cours de récréation, j’étais souvent celui qui prenait la défense des plus faibles. Tout mon parcours est empreint de cette volonté de prendre en compte les questions de considération et de justice sociale. »
Les données collectées par la Sécurité sociale pourraient alimenter l’intelligence artificielle en matière médicale. Mais il faudra trouver un équilibre entre les exigences des professionnels de santé et celles de la recherche, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Chronique. Rien n’est plus sensible dans nos sociétés occidentales que l’information sur la santé : les médicaments que l’on prend, les docteurs que l’on consulte, les hôpitaux que l’on fréquente… Dans l’univers marchand du big data, comme dans celui de la recherche, ce sont déjà les données les plus rares et les plus précieuses. Bien plus encore que les épanchements et opinions laissés sur Facebook et qui font tant de bruit aujourd’hui.
Deux ans après l’entrée en vigueur de la loi Claeys-Leonetti, la question de la fin de vie s’est invitée au programme des états généraux de la bioéthique. En arrière-plan, une question : le texte a-t-il permis d’améliorer la façon dont on meurt en France ? Alors qu’un premier bilan doit être publié en avril, Véronique Fournier, la présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), créé début 2016, assure au Monde que certains professionnels de santé osent paradoxalement moins recourir à la sédation profonde et continue jusqu’au décès (une forme d’anesthésie sans réveil) chez les malades en phase terminale qu’avant la loi qui la met en place.
Premièrement, nous ne vous incitons pas à fumer du cannabis et deuxièmement, encore moins à enchaîner les verres d’alcool après avoir fumé un joint ! Cependant, plusieurs études indiquent que le cannabis aurait des effets positifs sur le foie, alors…
L’économiste Paul Seabright rend compte dans sa chronique d’une étude qui compare l’évolution du taux de criminalité violente après la dépénalisation médicale de la marijuana dans certains Etats américains avec cette même évolution dans les Etats qui n’ont pas eu recours à la dépénalisation.
LE MONDE ECONOMIE| |Par Paul Seabright (Institut d'études avancées de Toulouse)
Recherches. Les effets de la dépénalisation de certaines drogues illicites sont complexes et difficiles à prévoir. Mais la discussion publique autour de cette perspective, elle, est toujours aussi passionnée, notamment autour de l’impact que la dépénalisation peut avoir dans plusieurs domaines : la consommation, la qualité des substances vendues, la santé des consommateurs, leurs autres habitudes de consommation, le degré de criminalité auquel le commerce est associé…
Existe-t-il un lien entre chirurgie bariatrique et relation amoureuse ? Il semblerait que oui, selon une étude suédoise, puisque ce type de chirurgie est associée à une augmentation des séparations chez les personnes en couple et des nouvelles relations chez les célibataires. Les résultats ont été publiés dans « JAMA Surgery ».
Si les effets positifs de la chirurgie bariatrique en termes de morbidité et de qualité de vie sont relativement connus, l'impact sur le statut relationnel l'est moins. Des chercheurs l'ont étudié à travers deux cohortes.
Par Virginie Ballet, Photo Laurent CARRÉ— Brigitte, Aurélie et Marie-Paule, à Roquebrune sur-Argens, fin janvier (Var).Photo Laurent Carré pour «Libération»
Il y a trente-quatre ans, avant l’interdiction de la gestation pour autrui, avant tous les débats actuels, Marie-Paule est devenue la mère d’Aurélie. La femme de son frère, Brigitte, lui a prêté son ventre gracieusement. Rencontre avec le trio.
C’était un soir de l’hiver 1982. Comme souvent, Marie-Paule voit «débouler» chez elle son frère et sa belle-sœur, Brigitte, qui vivent à deux pas de chez elle, dans la région de Fréjus. Comme souvent, elle les croit venus «pour un simple apéro». Sauf que Brigitte s’apprête à faire à sa belle-sœur une proposition qui va changer leur vie : porter l’enfant de Marie-Paule, qui ne peut en avoir. Trente-six ans plus tard, autour de la grande table qui trône au cœur du salon de Marie-Paule, dans son petit appartement en rez-de-jardin d’une résidence de Roquebrune-sur-Argens (Var), les deux comparses semblent prendre plaisir à raconter, presque à rejouer, cette soirée dont elles se souviennent «comme si c’était hier», sous le regard amusé d’Aurélie, grande enfant aujourd’hui âgée de 34 ans.
Il aura fallu 5 séances de concertation et 5 mois de travail à l'observatoire médical du Rugby pour aboutir à 45 préconisations pour protéger la santé des joueurs professionnels et amateurs. Si elles sont effectivement appliquées, certaines vont bouleverser les habitudes de l'élite de l'ovalie.
C'est la première fois que l'Académie de médecine se penche sur le sujet. Après de nombreuses auditions en 2016 et 2017, la commission de cancérologie alerte dans un rapport rendu public ce 28 mars sur la nécessité de mieux prendre en charge l'après-cancer, dans ses dimensions sociétales, familiales et sexuelles et professionnelles. L'Académie définit l'« après-cancer » comme « la période hors les murs où les traitements aigus sont terminés et où la surveillance commence ».
Si pour un peu plus du tiers des actifs le travail favoriserait le développement des capacités et du bien-être, un sur dix environ se trouverait dans "une situation de travail très délétère pour son bien-être psychologique". Et dans le top 15 des "métiers surreprésentés dans ces situations préoccupantes qui appellent sans doute un effort particulier pour les politiques de prévention" se situent la sage-femme, l'infirmier et l'aide-soignant. Tel est le constat dressé par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) dans son dernier document d'études, paru en mars et intituléTravail et bien-être psychologique (n° 217, à télécharger ci-dessous).
La « boîte à bébé », véritable trousseau envoyé aux futurs parents, fête ses 80 ans. Ce symbole de la politique familiale du pays commence à s’exporter dans le monde.
LE MONDE| |Par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)
Cette année, la « baby box » finlandaise fête son 80e anniversaire.Et elle le fait en grande pompe. Mi-mars, l’agence finlandaise de la Sécurité sociale, Kela, a dévoilé le contenu de l’édition 2018 : huit bodys, quatre pantalons, autant de leggings, quatre combinaisons, des bonnets, un livre, un doudou… Au total, 63 articles, en plus de l’épaisse boîte en carton fleuri de 70 sur 43 centimètres, convertible en couffin.
En quatre-vingts ans, la Baby Box est devenue le symbole d’une politique active de la santé maternelle et infantile et d’un État-providence prenant soin de ses citoyens du berceau au cercueil. Environ 35 000 couples vont la recevoir au cours des douze prochains mois.
Au terme d’une grossesse non remarquée, un bébé vient au monde. Avec « Tombée des nues », la romancière livre le beau récit choral de son acceptation.
LE MONDE| |Par Xavier Houssin (Collaborateur du « Monde des livres »)
Tombée des nues,de Violaine Bérot, Buchet-Chastel, 174 p.
RACHEL TITIRIGA/CC BY 2.0
Cela s’est passé un 29 février. Dans cette drôle de nuit qui ne s’entrouvre qu’une fois tous les quatre ans. Une date hors du temps, qu’on s’étonne presque de voir inscrite au calendrier. Dehors, le vent portait la neige en bourrasques glacées, l’entassait en congères qui rendaient la route difficile, dangereuse. La ferme de Baptiste et Marion, en montagne, loin du village, était comme coupée du monde. Et voilà que là-haut, aux petites heures, dans la salle de bains, rompue de douleur et de saisissement, Marion avait accouché.
Etrange et inquiétante histoire. Tombée des nues, le nouveau roman de Violaine Bérot, raconte une naissance par surprise, par effraction. Car l’enfant qui est arrivé cette nuit-là n’était en aucune façon attendu. Ni sa mère ni son père ne l’avaient voulu, désiré. Ils ignoraient même sa présence. Pendant neuf mois, Marion l’avait porté, ventre plat, sans s’en rendre compte. Sans savoir. Sans sentir. Et son compagnon n’avait rien remarqué. On appelle cette incompréhensible absence, cette maternité engourdie, muette, un « déni de grossesse ».