Paris, le samedi 17 mars 2018 – « Il ressort de ces réformes (…) la volonté de donner une place de plus en plus prépondérante au pouvoir administratif et de rabaisser le pouvoir médical (…). A l’heure actuelle, les responsables d’unités fonctionnelles et responsables de services (…) sont entravés dans leur volonté de changement par la lourdeur des processus administratifs et, surtout, ils sont totalement déresponsabilisés (…). Du côté des personnels soignants non médicaux, la situation est aussi particulièrement délicate. La diminution des effectifs et les contraintes économiques aggravent la souffrance au travail (…). Il résulte de tout cela une dégradation de la qualité des soins et de l’accès aux soins ». Ces mots, triste portrait de l’hôpital public et plus spécifiquement de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) ne viennent pas d’être écrits. Ils remontent à novembre 2011 et ont été publiés dans la revue Le Débat par le professeur Bernard Granger (Cochin-Tarnier). Ils sont d’une brûlante actualité.
L’aberrante disparition des services
Les constats sont aujourd’hui exactement les mêmes : le sentiment d’impuissance des professionnels de santé face au matraquage de ce que l’on appelle le "neo management public", la réduction drastique des moyens, la souffrance de plus en plus profonde des soignants et une dégradation insidieuse de l’accueil et de la prise en charge des patients. On retrouve en outre dès 2011 sous la plume de Bernard Granger, les mêmes appels qu’aujourd’hui.