A Paris, fin janvier, manifestation pour l’amélioration des conditions de travail en Ehpad, devant le ministère de la Santé à Paris.Photo Martin Colombet. HansLucas pour Libération
Le système de santé français est à bout de souffle, faute de personnel et d’investissement. Alors que la société se médicalise et que les savoirs et les techniques se démultiplient, c’est tout un système qu’il faut repenser.
Enfin, les crises de l’hôpital et des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) apparaissent au grand jour. Rien d’étonnant : les gouvernements précédents ont eu pour obsession, sans succès remarqué, la réduction des déficits publics et, pour tenter d’y parvenir, se sont notamment assis sur la marmite des institutions sanitaires et sociales. Hier, elles bouillonnaient, aujourd’hui elles explosent. Ces institutions ballottées, bouleversées, malmenées, ignorées, espèrent donc, enfin, être entendues.
Une fois encore, l’incapacité politique d’aborder ces questions me frappe. Il est vrai qu’hôpitaux et Ehpad traitent de la maladie, de la vieillesse et de la mort. Ils prennent en charge les plus fragiles, les plus âgés et les plus seuls. Or, il n’est pas facile d’évoquer publiquement la souffrance des uns et l’abandon des autres. Si l’on peut débattre en France de l’école et donc de l’avenir, ce n’est ni le cas des hôpitaux ni celui des Ehpad qui tentent, tant bien que mal, de «réparer les vivants», souvent très âgés.