Engouement. La télémédecine a le vent en poupe, surtout au CHU. Télé-AVC, télé-dermatologie, télé-consultation d’anesthésie avec la prison... Objectif affiché : lutter contre les déserts médicaux et réduire les déplacements inutiles.
L’unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de Marseille (Bouches-du-Rhône), destinée à la prise en charge psychiatrique de personnes incarcérées en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et Corse, a accueilli son premier patient le 6 février, informe l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) dans un communiqué. Bâtie sur le site du CH Édouard-Toulouse, établissement psychiatrique situé dans le 15e arrondissement de la cité phocéenne, la structure est rattachée à l'hôpital Nord de l'AP-HM, comme l'unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) destinée à l’hospitalisation somatique des personnes détenues. Le CHU est en effet en charge de l'exploitation de la structure, dont il a assuré la construction.
Arts visuels: "Touchdown", regards multiples sur la trisomie Vertigo /3 min. /le 30 janvier 2018
Du 24 janvier au 13 mai 2018, le Centre Paul Klee de Berne présente l’exposition "Touchdown". Celle-ci a été entièrement conçue en collaboration avec des personnes porteuses du syndrome de Down.
L'exposition "Touchdown" raconte l’histoire de la trisomie 21. Elle se dévoile comme un voyage imaginaire à travers le temps, pour explorer à divers niveaux la vie des personnes avec trisomie 21: sur le plan artistique, historique et sociologique.
8 février 2018 On atteint des sommets ! Si le ridicule tuait ... (note du blogger)
“Nous avons tous besoin d’un thérapeute. Qui n’a pas de problèmes ?” C’est le leitmotiv de Bérénice Boursier, psychanalyste et sexothérapeute française à New York et Miami. “On ne réalise probablement pas à quel point les problèmes non résolus peuvent pénaliser nos actions, nos relations, notre santé, notre profession, notre vie“, dit-elle.
Deuil et périodes douloureuses dans la vie : une simple visite chez le dentiste et la vue du sang peut réactiver la violence subie.
La guerre de libération, puis tout récemment au cours de son histoire moderne, l’Algérie a connu des périodes douloureuses, souvent bien difficiles à panser sur le plan psychique.
La décennie noire, les tremblements de terre (1954, 1980 et 2003), les inondations de Bab El Oued (2001), puis celles de la vallée du M’zab (2008), le crash de l’avion de Tamanrasset (2003), la lutte sectaire sanglante de Berriane (2014) et les accidents de la route quasi quotidiens sont autant d’événements, ajoutés à d’autres formes de violence et traumatismes, dont les traces psychiques sont encore visibles chez les victimes, certaines encore en deuil et d’autres résilientes nécessitant une réelle prise en charge psychologique. «Un traumatisme par définition est une effraction brutale, instantanée dans le psychisme.
Dans le cadre de la journée Bell Cause pour la cause et pour aider à briser le silence sur la maladie mentale, Infopresse, en collaboration avec le Bénévolat d’entraide aux communicateurs (Bec), a recueilli des témoignages de gens de l'industrie qui ont voulu partager leur histoire.
«Je m’en souviens comme si c’était hier. J’arrive au bureau. Ma journée se déroule comme d’habitude, même si je me sens un peu à côté de la plaque. Puis, ma gorge se noue, ma vue s’embrouille, mes mains tremblent et se raidissent, et ma respiration s’accélère. Moi, la super directrice-conseil qui ne s’écroule jamais et qui gère tout, tout le temps. Mon corps flanchait et je ne contrôlais plus rien. J’ai simplement fait une crise de panique. L’ambulancier a dit quelque chose dont je me souviens encore: "Ton corps est comme une batterie. Et là, tu ne l’as pas juste vidée, tu es sur la batterie de secours." On ne peut pas être plus fort que ce que notre corps nous dit. Il faut savoir s’écouter, s’arrêter, respecter ses limites et ne pas se juger ou se croire faible si l'on a besoin de ralentir.» – Yanick Nadeau, chef de groupe de Lg2
Aujourd’hui, il est fréquent de voir errer dans nos rues des hommes, femmes ou enfants qui sont traitées de fous ou de folles. Sur la base de superstition et par manque de services locaux de santé mentale, ils sont abandonnés par leurs familles dans des états de dégradation physique. Cependant, il suffit d’une simple prise en charge pour les racheter.
Dans de nombreux pays d’Afrique à l’instar du Togo, les maladies mentales les plus répandues sont la schizophrénie et l’épilepsie.
Dans une tribune au « Monde », le psychanalyste juge que les difficultés dans l’acquisition des savoirs sont bien davantage liées à des questions sociales et familiales que neurobiologiques.
LE MONDE| |Par Gérard Pommier (Psychiatre, psychanalyste, directeur de recherche à Paris-VII)
[Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a porté en début d’année sur les fonts baptismaux un nouvel organisme : le conseil scientifique de l’éducation nationale, dont il a confié la présidence à Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France. Objectif de ce scientifique : « Tenter de dégager des facteurs qui ont prouvé leur effet bénéfique sur l’apprentissage des enfants. » Même si les chercheurs en sciences cognitives n’occupent que six des vingt et un sièges dudit conseil, cette nouvelle orientation du ministère de l’éducation nationale suscite de vives polémiques. Tant les syndicats que des chercheurs renommés craignent que les sciences cognitives prennent le pas sur les sciences de l’éducation. Pour eux, enseigner est un art et non une science. De plus, les sciences cognitives sous-estimeraient l’influence de l’environnement social de l’élève dans ses performances. Au contraire, les partisans des neurosciences affirment que leurs thèses sont trop souvent caricaturées et qu’ils sont tout à fait conscients de cette influence.]
Tribune. Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, vient donc d’installer un conseil scientifique dominé par des neuroscientifiques. Dans une récente interview, il a déclaré que « l’école est la petite-fille des Lumières »… et qu’il fallait donc se conformer aux résultats les plus avancés de la science. Quelle bonne idée ! Qu’il le fasse surtout ! Ce serait si bien s’il se conformait aux travaux des plus grands neuroscientifiques !
Jean-Pierre Changeux, dans son livre phare, L’Homme neuronal (Fayard, 2012), a donné les résultats d’une expérimentation majeure : les neurones de l’aire du langage ne se développent que s’ils sont stimulés par les sons de la voix maternelle. Les neurones qui ne correspondent pas meurent. Ces expériences corroborent la fameuse tentative de Louis II, roi de Sicile (1377-1417) : celui-ci fit isoler dix enfants avec interdiction de leur parler, pour savoir en quelle langue ils parleraient spontanément, en hébreu, en latin ou en grec. Ils moururent tous. L’organisme ne grandirait pas sans la boussole de ses parents et de la culture dans laquelle il est né. Les observations des neuroscientifiques ne font qu’enregistrer des conséquences, qui ne sont pas des preuves.
Dans une tribune au « Monde », le philosophe Yves Charles Zarka estime que les thèses de Stanislas Dehaene, président du nouveau conseil scientifique de l’éducation nationale, sur la science de la conscience, sont fausses et dangereuses.
LE MONDE| |Par Yves Charles Zarka (philosophe, professeur à l’Université Paris Descartes – Sorbonne. Il dirige la revue Cités (PUF) dont le numéro 60 portait sur ...
[ Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a porté en début d’année sur les fonts baptismaux un nouvel organisme : le conseil scientifique de l’éducation nationale, dont il a confié la présidence à Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France. Objectif de ce scientifique : « Tenter de dégager des facteurs qui ont prouvé leur effet bénéfique sur l’apprentissage des enfants ». Même si les chercheurs en sciences cognitives n’occupent que six des vingt et un sièges dudit conseil, cette nouvelle orientation du ministère de l’éducation nationale suscite de vives polémiques. Tant les syndicats que des chercheurs renommés craignent que les sciences cognitives prennent le pas sur les sciences de l’éducation. Pour eux, enseigner est un art et non une science. De plus, les sciences cognitives sous-estimeraient l’influence de l’environnement social de l’élève dans ses performances. Au contraire, les partisans des neurosciences affirment que leurs thèses sont trop souvent caricaturées et qu’ils sont tout à fait conscients de cette influence.]
Tribune. La création par le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, d’un conseil scientifique de l’éducation nationale et la nomination, très médiatisée, pour le présider, de Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France, sont certainement pleines de bonnes intentions.
Je voudrais examiner deux thèses de Stanislas Dehaene, reprises dans un article du Monde du 10 janvier. La première consiste à affirmer qu’« enseigner est une science » ; la seconde que la démarche des neurosciences cognitives serait orientée par « l’idée d’agir pour l’éducation des jeunes, indépendamment de toute idéologie ».
Le cerveau, jeu pour enfant. Photo Christophe Halais
La recherche ne prétend pas détenir toutes les réponses, mais sa méthode expérimentale et ses conclusions doivent éclairer le ministère.
Dès le 25 novembre, au lendemain de la nomination de Stanislas Dehaene, figure des neurosciences en France, à la tête du Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN) par Jean-Michel Blanquer, le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré, le SNUIPP - FSU, lançait un appel : «L’école de la réussite de tous et de la formation des citoyens a besoin de toute la recherche.» La tension est réelle. Pourtant, ceux qui contestent la légitimité du CSEN ne remettent pas en cause l’importance des sciences cognitives. La crainte est celle d’une domination sans partage sur tout un pan de la recherche. De leur côté, les membres du CSEN eux-mêmes, lors d’une conférence organisée jeudi au Collège de France, ont relativisé la portée des sciences expérimentales en expliquant qu’il était presque impossible de retrouver les résultats obtenus en laboratoire au sein d’une vraie classe. Nous avons demandé à Franck Ramus, professeur de psychologie et membre du CSEN, et à Roland Goigoux, professeur en sciences de l’éducation, de nous éclairer sur les enjeux qui sous-tendent la création de cette nouvelle instance.
Dans le domaine de l’éducation, chacun a un avis. Des milliers de livres ont été écrits, dans lesquels les opinions les plus contradictoires s’affrontent. Elles ne peuvent pas toutes être correctes. Comment les enseignants sont-ils censés faire le tri, comment peuvent-ils déterminer rationnellement lesquelles ont plus de chances d’être justes et sur lesquelles ils ont intérêt à fonder leurs pratiques ? La seule méthode connue pour faire le tri entre des opinions est la démarche scientifique, qui consiste à formuler précisément des hypothèses, à en dériver des prédictions testables, et à tester ces prédictions en recueillant des données par l’observation et l’expérimentation (études comparant de très nombreuses classes avec une méthodologie rigoureuse permettant de contrôler les autres facteurs, comme le niveau initial des élèves ou leur milieu social)
Par Roland GOIGOUX— L'examen d'IRM dure 45 minutes, avec une pause au milieu pour que l'enfant puisse se dégourdir les jambes. Photo Christophe Halais pour Libération
Ce ne sont pas les neurosciences elles-mêmes qui posent problème, mais la tentation autoritaire dans la prescription du travail enseignant.
Dès le 25 novembre, au lendemain de la nomination de Stanislas Dehaene, figure des neurosciences en France, à la tête du Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN) par Jean-Michel Blanquer, le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré, le SNUIPP - FSU, lançait un appel : «L’école de la réussite de tous et de la formation des citoyens a besoin de toute la recherche.» La tension est réelle. Pourtant, ceux qui contestent la légitimité du CSEN ne remettent pas en cause l’importance des sciences cognitives. La crainte est celle d’une domination sans partage sur tout un pan de la recherche. De leur côté, les membres du CSEN eux-mêmes, lors d’une conférence organisée jeudi au Collège de France, ont relativisé la portée des sciences expérimentales en expliquant qu’il était presque impossible de retrouver les résultats obtenus en laboratoire au sein d’une vraie classe. Nous avons demandé à Franck Ramus, professeur de psychologie et membre du CSEN, et à Roland Goigoux, professeur en sciences de l’éducation, de nous éclairer sur les enjeux qui sous-tendent la création de cette nouvelle instance.
Marie de Hennezel et Pascal Champvert ont signé une tribune dans le Figaro samedi 3 février 2018 intitulée « Contre l’impératif jeuniste, changeons le regard sur la vieillesse ». La rédaction SilverEco.fr relaie cette tribune qui rappelle que l’enjeu de la mobilisation du 30 janvier 2018 estla dignité des personnes âgées, de ceux qui prennent soin d’elles, et, au-delà, du regard que porte la société sur le vieillissement de chaque français.
« Contre l’impératif jeuniste, changeons le regard sur la vieillesse »
« Nous venons d’être témoins d’un mouvement de grève très large, qui a réuni tous les syndicats de salariés, mais aussi les retraités, les familles, les directeurs d’établissements et de service à domicile. Une mobilisation tout à fait inédite, car il ne s’agit pas d’un simple débat technique, mais d’un mouvement sociétal, dont l’enjeu est la dignité. Dignité des âgés, dignité de ceux et celles qui prennent soin d’eux.
Il s’agit plus largement du regard que notre société porte sur tout ce qui touche au vieillissement. Il y a une légitimité évidente des revendications portées par ce vaste mouvement, concernant les moyens pour que nos aînés soient mieux accompagnés dans leur vie quotidienne, pour que les professionnels puissent être à la hauteur humaine de leur tâche. Des professionnels qui, pour la plupart, sont des femmes portées par des valeurs humanistes, mais qui s’usent et s’épuisent quand les conditions de leur travail ne leur permettent plus de les incarner. Ces femmes supportent parfois des situations intenables que des hommes, à leur place, n’auraient pas supportées aussi longtemps.
Dans ces structures, pour 1/3 des pensionnaires ils refusaient d'y venir, pour un autre 1/3 la décision a été prise sans leur demander leur avis et pour un dernier tiers c'était leur choix.
Passé quelques semaines, en général les vieux se résignent : "Vous voyez, il/elle s'y fait ..."
Et vous, dans quelle catégorie serez-vous ?
Symboliquement déjà, la réponse est OUI, il faut supprimer les EHPAD ! Qui a envie de vivre dans un truc qui s’appelle comme ça ? On vit dans une maison, une cabane, une villa, un appartement, une cage à poule, un palais, un condominium, un bungalow ... mais pas dans un truc qui s’appelle «EHPAD» ! Revenons à un terme plus humain qui parle d’un lieu de vie !
L’aspect symbolique n’est pas la seule raison de remise en cause de ces établissements.
Bien sûr ces lieux conviennent à une minorité de personnes âgées qui s’y trouvent très bien. Bien sûr il y des établissements très bien gérés, qui ont du personnel en nombre suffisant et bien traité, qui ont suffisamment de moyens et qui procurent une fin de vie agréable à leurs pensionnaires.
«N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?» Mais comment donc en finir avec la fin de vie ?
Si j’ai bien compris, on a beau tout entreprendre pour en venir à bout, saturer l’air de particules fines, la nourriture de pesticides, harasser le personnel soignant, tant d’autres manœuvres encore, rien n’y fait, les vieux pullulent, qui n’en ont jamais assez, résolus à ne pas lâcher l’affaire, à s’incruster. C’est que vient un moment où, si t’es pas vieux, t’es mort, alors il peut y avoir de quoi insister. Certes, par les temps qui courent, être vieux, ce n’est pas du gâteau. Mais, si c’était l’inverse, s’il y avait la retraite à 27 ans (pourquoi pas, avec le chômage et l’intelligence artificielle ?), tout le monde voudrait être vieux et manqueraient alors les jeunes. On ne peut pas avoir le beurre sans la date de péremption du beurre, les avantages de la vieillesse et de la jeunesse ensemble. On pourrait dire : non contents de laisser aux suivants une planète au bord du gouffre, les vieux qui ont su vieillir grâce à une atmosphère pure et une nourriture saine et on ne peut plus durable réclament par-dessus le marché le droit d’être chouchoutés dignement. Mais, en fait, ce sont eux qui sont au fond du gouffre sans parachutes dorés, et la population des Ehpad n’est pas constituée des chouchous de la société ayant accumulé les millions au long de leur vie professionnelle. Ils voudraient être traités avec des gants et des pincettes, mais il y en a pour qui la pénibilité n’a pas de fin.
De nouvelles données scientifiques confirment un surrisque de dépression, de démence, et de dépendance chez les sujets âgés ayant une perte de l'audition, et son absence chez les personnes appareillées.
Alors que les prisons sont actuellement en forte tension, le CGLPL et l'association des professionnels de psychiatrie en milieu pénitentiaire rappellent l'obligation d'assurer l'accès et la continuité des soins aux détenus. Des soignants ont été entravés dans leur exercice ou victimes de violences, signalent l'ASPMP et l'observatoire des prisons.
L'accès aux soins somatiques et psychiatriques est difficile pour les détenus. La problématique est connue de longue date mais la situation actuelle dans les prisons exacerbe ces difficultés, alertent le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), l'Observatoire international des prisons (OIP) et l'Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP). Le CGLPL et l'association viennent ainsi rappeler qu'assurer l'accès et la continuité des soins en détention est une obligation légale. Cette dernière ainsi que la section française de l'OIP signalent des personnels soignants empêchés ou mis en danger dans l'exercice de leurs missions.
Les droits fondamentaux des prisonniers, et notamment le droit à un accès aux soins de santé équivalent à celui proposé dans le reste de la société, sont bafoués dans les établissements pénitentiaires à cause de la surpopulation carcérale, dénonce Adeline Hazan, Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), dans un rapport thématique publié ce 7 février.
Au 1er janvier 2018, 68 974 personnes étaient incarcérées en France pour 59 765 places, une population en constante augmentation. La surpopulation concerne majoritairement les maisons d'arrêt pour hommes (taux d'occupation global de 136,5 %), surtout en Ile-de-France, dans le Sud, et en Outre-mer. Et rien ne semble pouvoir la résorber, ni le doublement des places en 30 ans, ni le développement d'alternatives à l'emprisonnement, s'inquiète le CGLPL.
A sa mort, en 1984, le philosophe avait laissé inachevé « Les Aveux de la chair », centré sur la façon dont saint Augustin et les autres Pères de l’Eglise concevaient le désir. Il paraît aujourd’hui.
LE MONDE DES LIVRES| |Par Elisabeth Roudinesco (Historienne et collaboratrice du « Monde des livres »)
« Les Aveux de la chair. Histoire de la sexualité 4 »,de Michel Foucault, édité par Frédéric Gros, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 426 p.
Lorsque, en 1976, Michel Foucault publie le premier tome de son Histoire de la sexualité (La Volonté de savoir, Gallimard), qui se présente comme une étude générale des techniques politiques de contrôle et de normalisation de la vie, il annonce la mise en chantier de cinq autres volumes : La Chair et le Corps ; La Croisade des enfants ; La Femme, la mère et l’hystérique ; Les Pervers ; Population et race. Les thèmes en seront repris dans son cours au Collège de France, mais aucun ne paraîtra.
S’agissant de son œuvre écrite, il a entre-temps quitté sa réflexion initiale, dite « archéologique », centrée sur le XIXe siècle, pour s’intéresser aux maîtres de l’Antiquité grecque et latine – Platon, Epicure, Epictète, Sénèque, etc. – et à la manière dont ils pensent la sexualité comme expérience de subjectivation fondée sur la maîtrise des aphrodisia (« plaisirs ») et sur la nécessité de la parrêsia (« courage de dire des vérités qui dérangent »).