Sara Dalby, un infirmière à l'hôpital de l'université d'Aintree à Liverpool au nord-ouest de l'Angleterre, le 12 octobre 2017-AFP/OLI SCARFF
Le Royaume-Uni expérimente depuis déjà de nombreuses années l'élargissement du domaine de compétences médicales des infirmiers que la France veut mettre en place pour lutter contre les déserts médicaux.
Sara Dalby, qui travaille à l'hôpital de l'université d'Aintree à Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre), est l'une de ces infirmières qui a ajouté cette corde à son arc.
Quand elle a commencé à travailler en 2003, cette femme brune de 35 ans donnait un coup de main aux chirurgiens. Aujourd'hui, elle effectue elle-même des excisions de cancer de la peau et des opérations de chirurgie du canal carpien.
En 2016, 594 000 personnes sont décédées en France, soit autant qu'en 2015 (qui avait vu le nombre de décès augmenté de 6 %), un chiffre « à un niveau élevé » à cause du vieillissement des baby-boomers, selon une étude publiée ce 12 octobre par l'INSEE. Depuis 2010, la tendance est à la hausse.
Médicalisation des derniers jours de vie
Six décès sur dix (59,2 %) ont eu lieu dans des hôpitaux ou cliniques, un quart (26 %) à domicile, 13,5 % en maison de retraite et 1,3 % sur la voie publique.
Ces proportions ont « évolué au cours du temps », note l'INSEE. Dans les années 1970, avec la « médicalisation des derniers jours de vie, de moins en moins de décès ont (eu) lieu au domicile et de plus en plus en établissement ». Depuis les années 1980, les décès en établissement se sont stabilisés, tandis que les décès à domicile ont continué de diminuer et les décès en maison de retraite ont crû. L'outre-mer fait figure d'exception, avec une part toujours importante de décès à domicile (44,2 %) et très peu de décès en maison de retraite (3,9 %).
La chronique de Roger-Pol Droit, à propos de « Djihadisme : le retour du sacrifice », de Jacob Rogozinski.
LE MONDE DES LIVRES| |Par Roger-Pol Droit
A mesure que se multiplient agressions et attentats, la compréhension du djihadisme se transforme. Certes, on voit persister aveuglements, imprécations, polémiques à répétition. Mais, du côté des approches intellectuelles, le regard change. La cécité qui empêchait de voir la dimension religieuse du terrorisme a laissé place, peu à peu, à sa prise en compte. Celle-ci conduit à scruter la nature des liens de l’organisation Etat islamique (EI, dit aussi Daech) avec l’islam et avec son histoire, à tenter d’appréhender avec précision les filiations et les déformations.
La Tribune MARIE-CHRISTINE BOUCHARD 14 octobre 2017
« Je me suis mise à la place des autres patients dans le département de psychiatrie ou des membres de la famille qui ont vu cette invitation et ça m’a mise tout à l’envers. Les autres patients ont dû se demander : est-ce qu’ils vont aussi faire une fête quand ce sera moi qui vais quitter? D’un point de vue de dignité humaine, c’est une situation inacceptable! » lance Carole Panneton, directrice générale de Pro-Def Estrie, un organisme de défense des droits des patients en santé mentale.
Ainsi répond-elle à l’article paru samedi dernier qui dévoilait que deux membres de la direction de psychiatrie à l’Hôtel-Dieu avaient invité le personnel du « 7e étage » à un 5 à 7 pour les remercier de leur travail dans un contexte difficile. Dans la lettre, on y dévoilait les initiales d’un patient particulièrement difficile et on soulignait que son départ, vers une autre ressource d’hébergement du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, allait les soulager d’un lourd fardeau.
Tous les intervenants interrogés par La Tribune avaient reconnu que le patient était très difficile.
« Que les employés aient été conviés à un 5 à 7 pour décompresser en équipe n’est pas le problème. La situation en psychiatrie est reconnue pour être difficile pour les employés et qu’on veuille reconnaître leur travail dans un tel cadre, c’est bien correct. Mais il ne faut pas mettre ça sur le dos d’un seul patient. Et il faudrait peut-être que la direction pose davantage de questions à ses employés et qu’elle voit comment mieux reconnaître leur travail tout au long de l’année, pas seulement quand “un patient difficile” quitte le service », ajoute Mme Panneton.
Au 1er janvier 2017, la France comptait 26 805 médecins titulaires d’un diplôme européen ou extra-européen. Une hausse de 7,8 points par rapport à 2007.
LE MONDE| |Par François Béguin
Sans eux, un certain nombre d’hôpitaux en France ne pourraient tout simplement pas fonctionner. Au 1er janvier 2017, la France comptait 26 805 médecins titulaires d’un diplôme obtenu à l’étranger, parmi lesquels 22 619 exerçaient de façon régulière, soit 11,8 % du total des médecins en activité régulière, en hausse de 7,8 points par rapport à 2007. C’est le constat dressé par le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) dans une étude publiée jeudi 12 octobre, à la veille de la présentation par le gouvernement d’un nouveau plan de lutte contre les déserts médicaux.
Sommeil, alimentation, santé : le bébé est la cible de tout un tas d’injonctions édictées par des experts jamais d’accord.
Épisode n° 1
TexteErwan SeznecIllustrationSébastien Calvet
Il n’est pas abonné aux Jours. D’ailleurs, il ne sait pas lire. Et comme il parle à peine, jamais le bébé ne prendra son téléphone pour démentir des informations le concernant. Chacun peut écrire ce qu’il veut sur lui, sans crainte d’être contredit. Enfin, presque. Comme le sujet passionne, les experts en bébé plus ou moins qualifiés sont si nombreux et si prolixes qu’ils finissent, fatalement, par se contredire entre eux.
En 2009, par exemple, une équipe franco-allemande a conclu que les pleurs des bébés se modulaient en fonction de la langue entendue pendant la gestation et les premières semaines. Les travaux, publiés dans la revue scientifique américaine Current Biology, suggéraient une influence de la langue natale quasiment dès la naissance, voire pendant la gestation. Du grand n’importe quoi, selon Priscilla Dunstan. Cette ancienne chanteuse lyrique australienne, mezzo-soprano, a décrypté la langue universelle des bébés, indépendante de tout contexte culturel. Elle a repéré dix sons, certains présents dès la naissance. « Néh » veut dire « j’ai faim », « Eairh », « je suis ballonné », et « Aoh », « j’ai sommeil », dans toutes les langues. C’est universel, dit-elle. Qui a raison, qui a tort, allez savoir.
Les technologies numériques étendent, de fait, la capacité de contrôler les salariés. Il est indispensable d’en légitimer l’usage pour en faire un levier de management,expliquent les économistes Ludivine Martin et Angela Sutan, dans une chronique au « Monde ».
LE MONDE ECONOMIE| |Par Ludivine Martin (Chercheuse en économie du travail à l’Institut de recherche socio-économique de Luxembourg) et Angela Sutan (Professeure en économ...
Cela sonne comme une évidence : l’essor du numérique a transformé et transforme nos sociétés, et en particulier les organisations. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer une entreprise performante qui ne ferait pas usage des outils numériques.
Mais au-delà d’être un facteur de cette performance, on le sait, le numérique est aussi un moyen de contrôle des collaborateurs. S’il peut effectivement faciliter les processus, il permet aussi d’éviter, par exemple, des comportements malhonnêtes au travail. Des comportements en apparence sans importance, comme passer son temps au travail sur Internet, font partie des actes malhonnêtes qui nuisent à la performance.
Une des théories fondatrices du management, la théorie de l’agence, stipule qu’une surveillance constante des employés les incite à plus d’effort et conduit à une augmentation de leur productivité, puisqu’ils cherchent à éviter une sanction : cet effet est connu sous le nom d’« effet disciplinant ».
La startup a obtenu l’accréditation de l’Agence Régionale de Santé, l’accord de la Sécurité Sociale, des mutuelles pour le remboursement des actes et l’aval du Conseil de l’Ordre des Médecins.
Créée en 2016, elle propose une plateforme de visioconsultation à valeur médicale spécialisée dans les domaines de la psychiatrie, pédopsychiatrie, addictologie et nutrition. Accessible depuis un Smartphone, une tablette ou un ordinateur, elle met en relation un patient et un médecin dans le cadre d’une visioconsultation.
Sur les quatre jours que dure l’événement, des délégués vont discuter de plusieurs enjeux actuels qui affectent le secteur, notamment des propositions visant à réviser le serment prêté par les médecins. Plus tôt cette année, l’AMM a tenu une consultation publique portant sur des propositions d’amendements à sa Déclaration de Genève qui repose sur les principes du serment d’Hippocrate. Les amendements proposés ont inclus l’obligation pour les médecins de partager leurs connaissances médicales dans l’intérêt du patient et pour l’avancement des soins, ainsi que la nécessité pour les médecins de s’occuper de leur propre santé et de gérer leur capacité à fournir des soins de la plus haute qualité.
Avec 165 passages par jour en moyenne, la Ville se montre satisfaite mais certains riverains se plaignent des nuisances depuis l’ouverture de la première salle française de consommation de drogue à moindre risque.
LE MONDE| |Par Léa Sanchez
Des banderoles anti-« salle de shoot », des panneaux en guise de protestation… Le 11 octobre 2016, la France inaugurait sa première « salle de consommation à moindre risque » à Paris, malgré les craintes des riverains. L’objectif : proposer aux toxicomanes de meilleures conditions d’hygiène et un accompagnement pour limiter les pratiques les plus risquées. Un pari « globalement » réussi selon la mairie de Paris, qui met en avant le bilan de cette expérimentation un an après.
Huit cents personnes ont déjà utilisé au moins une fois la « salle de shoot » installée dans un bâtiment de l’hôpital Lariboisière, à proximité de la gare du Nord (10e arrondissement). Ouverte dans le cadre de la loi santé de janvier 2016 pour une expérimentation de six ans, la structure a pour l’instant enregistré 53 582 actes de consommation (sur les onze premiers mois), soit près de 165 par jour en moyenne.
En cinq ans, les laboratoires pharmaceutiques ont versé plus de 600 millions d’euros aux professionnels de santé.
LE MONDE| |Par Maxime Ferrer et Chloé Hecketsweiler
« Il n’y en a pas beaucoup qui m’échappent, ou plutôt, il y en a peu à qui j’échappe ! », plaisante le professeur Michel Marre, en égrenant la liste des laboratoires pharmaceutiques avec lesquels il travaille. Depuis 2012, ce spécialiste du diabète à l’hôpital Bichat, à Paris, a perçu des rémunérations de MSD, Sanofi, Lilly, Novo Nordisk, AstraZeneca ou encore Servier.
Tous commercialisent et développent des molécules pour soigner les diabétiques et font appel à son expertise pour différentes missions : études cliniques, interventions lors de conférences, conseils scientifiques… En 2016, ces activités lui ont rapporté environ 30 000 euros. « Quand on me demande mon avis, cela a de la valeur. Tout est déclaré à l’administration de l’hôpital, et chaque contrat est soumis à autorisation », précise le médecin.
En 2016-2017, la moitié des étudiants inscrits en études de médecine venaient d’un milieu favorisé. Une sélection sociale qui s’observe en particulier lors du concours de fin de première année.
LE MONDE| | Par Séverin Graveleau
Il reste encore du chemin à parcourir pour voir les études de médecine se démocratiser. Selon des chiffres rendus publics en septembre par le ministère de l’enseignement supérieur, plus d’un étudiant sur deux (52,4 %) inscrit dans un cursus de médecine-odontologie en 2016-2017 a des parents « cadres et de professions intellectuelles supérieures »,contre seulement 5,5 % d’enfants d’ouvriers.
Les études de santé ont beau se dérouler à l’université, qui ne sélectionne pas ses étudiants à l’entrée, elles font partie des formations les plus clivées socialement : les enfants de cadres s’y révèlent plus nombreux que dans les autres filières universitaires, où ils sont 31,7 %, et même plus nombreux que dans les classes préparatoires aux grandes écoles (51,7 %) ou dans les écoles de commerce (52,1 %).
Les principaux concernés ne sont pas étonnés. « Seulement 52 % ? » ; « moi, j’aurais dit plus » ; « rien de nouveau alors ? »,commentent spontanément des étudiants de médecine rencontrés devant l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC), à Paris.
Lors d'une manifestation, à Bucarest mercredi dernier, contre le projet du gouvernement de faire payer aux salariés les cotisations sociales de leurs employeurs.Photo Daniel Mihailescu. AFP
Le syndicat du secteur médical a lancé une grève générale contre le projet du gouvernement de baisser les revenus du personnel médical, déjà trop bas pour empêcher un exode massif vers le secteur privé ou l’Europe occidentale.
Quelques mois après sa nomination comme psychiatre référent national, en charge de la coordination du réseau national de l'urgence médico-psychologique, le Dr Nathalie Prieto, évoque pour Hospimedia les enjeux liés à sa mission. Une mission lourde dans une actualité chargée pour les cellules d'urgence mobilisées sur les catastrophes et attentats.
Hospimedia : "Comment appréhendez-vous votre mission de psychiatre référent national, dans ce contexte chargé pour les équipes d'urgence médico-psychologique mobilisées sur les attentats en France, à Barcelone (lire notre article) mais aussi dans les Antilles après l'ouragan Irma ?
Nathalie Prieto : Le psychiatre référent national, en lien avec la Direction générale de la santé (DGS), a un rôle de mobilisation et de coordination des équipes d'urgence médico-psychologique qui maillent le territoire. Nous organisons l'envoi de renforts lors d'évènements d'ampleur, comme les attentats qui ont frappé la France en 2015 et 2016. C'est à cette période d'ailleurs que cette fonction de psychiatre référent a été véritablement mise au premier plan. Depuis ma nomination en juillet dernier, que j'ai accueillie comme une belle reconnaissance et une évolution positive, effectivement les catastrophes s'enchaînent... Il est vrai que c'est une mission lourde en termes de charge effective de travail, mais aussi en termes d'enjeux. Dernièrement, les équipes des cellules d'urgence médico-psychologique (Cump) venues de plusieurs régions françaises en renfort dans les Antilles (lire notre article) se sont retrouvées bloquées, confinées en Guadeloupe. Des retours de la première vague ont été empêchés et/ou certaines venues en relève n'ont pas pu travailler un temps car elles se sont retrouvées elles-mêmes en plein dans un nouvel ouragan. Cela fait réaliser concrètement que l'on envoie des équipes qui peuvent se retrouver en danger, je prends la mesure de la tâche...
À l'appel du Pr Guy Vallancien, 500 médecins, experts et industriels du monde de la santé se sont retrouvés à Chamonix, lors du 9e congrès CHAM*, pour passer au scalpel la médecine de demain. Nouveaux métiers et professions condamnées, modes d'exercice « star » ou obsolètes, place de l'intelligence artificielle… Tour d'horizon.
CHAM 2017
« DES HOMMES ET DES STRUCTURES : 5 ANS POUR ÉVOLUER »
Après la polémique sur les « violences obstétricales », les résultats de l’enquête nationale périnatale devraient quelque peu rassurer médecins et sages-femmes.
LE MONDE| |Par Gaëlle Dupont
Après la polémique lancée en juillet par la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, sur les « violences obstétricales », les résultats de l’enquête nationale périnatale, parus mercredi 11 octobre, devraient quelque peu rassurer médecins et sages-femmes.
Réalisée auprès de près de 14 000 femmes ayant accouché en mars 2016 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et le ministère de la santé, elle offre une photographie unique des pratiques dans les maternités. Sans nier l’insatisfaction de certaines femmes, les chiffres montrent une évolution vers une meilleure prise en compte des attentes des patientes.
Baisse de la proportion d’épisiotomie
C’est le cas concernant l’épisiotomie, une incision du périnée longtemps considérée comme un moyen de prévenir des déchirures plus graves. Elle est désormais pratiquée dans 20 % des accouchements, contre 27 % en 2010 – bien loin des 75 % évoqués par Mme Schiappa en juillet au Sénat (tous les chiffres concernent la France métropolitaine). Le bénéfice systématique de ce geste, qui peut causer des douleurs pendant plusieurs mois aux femmes, est aujourd’hui remis en cause.
François Setrin, mouvallois de 59 ans, a travaillé durant 40 ans comme infirmier psychiatrique à l’EPSM de Saint-André. Il en a tiré un livre, « La folie était mon métier ». Par Bérangère Barret|
Il écrit « depuis toujours ». Alors c’est tout naturellement qu’à la fin de sa carrière, après 40 ans de plongée dans cet à-côté de la vie qu’est la folie, François Setrin a décidé de « raconter son métier ». « J’ai eu envie, avec ce livre, de faire comprendre que la folie est dans l’humain. » Avec au passage quelques pics ciblés vers certains psychiatres (ou certains types de psychiatres), et certains ex-collègues aussi. Et une multitude d’anecdotes.