« Je me suis mise à la place des autres patients dans le département de psychiatrie ou des membres de la famille qui ont vu cette invitation et ça m’a mise tout à l’envers. Les autres patients ont dû se demander : est-ce qu’ils vont aussi faire une fête quand ce sera moi qui vais quitter? D’un point de vue de dignité humaine, c’est une situation inacceptable! » lance Carole Panneton, directrice générale de Pro-Def Estrie, un organisme de défense des droits des patients en santé mentale.
Ainsi répond-elle à l’article paru samedi dernier qui dévoilait que deux membres de la direction de psychiatrie à l’Hôtel-Dieu avaient invité le personnel du « 7e étage » à un 5 à 7 pour les remercier de leur travail dans un contexte difficile. Dans la lettre, on y dévoilait les initiales d’un patient particulièrement difficile et on soulignait que son départ, vers une autre ressource d’hébergement du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, allait les soulager d’un lourd fardeau.
Tous les intervenants interrogés par La Tribune avaient reconnu que le patient était très difficile.
« Que les employés aient été conviés à un 5 à 7 pour décompresser en équipe n’est pas le problème. La situation en psychiatrie est reconnue pour être difficile pour les employés et qu’on veuille reconnaître leur travail dans un tel cadre, c’est bien correct. Mais il ne faut pas mettre ça sur le dos d’un seul patient. Et il faudrait peut-être que la direction pose davantage de questions à ses employés et qu’elle voit comment mieux reconnaître leur travail tout au long de l’année, pas seulement quand “un patient difficile” quitte le service », ajoute Mme Panneton.