L’exposition Turbulences dans les Balkans poursuit les prospections que la Halle Saint Pierre mène depuis plus de vingt ans aux frontières de l’art brut. La scène artistique des Balkans donne à voir ses territoires alternatifs riches de leur complexité et leur diversité. Gardiens du grand héritage de l’art populaire, icône de la pop culture, explorateurs de langages archaïques ou magiciens du matériau brut, tous ces artistes inventent des mondes singuliers travaillés par une Histoire déchaînée autant que par les sentiments et les instincts excessifs qui enflamment leur relation au monde. TURBULENCES, est la métaphore de ces expériences intimes mises en images, en émotions et en réflexions.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
vendredi 6 octobre 2017
Une variation génétique fonctionnelle associée à la fois aux troubles bipolaires à début précoce et à la schizophrénie
Fabienne Rigal
| 05.10.2017
Une équipe française (équipe de psychiatrie translationnelle de l'INSERM U955, à l’institut Mondor de recherches biomédicales de Créteil) a mis en évidence un variant génétique associé à la fois aux troubles bipolaires à début précoce et à la schizophrénie. Les résultats sont publiés dans « The Journal of Neuroscience ».
Le syndicat des homéopathes se défend après les critiques des Académies européennes
06.10.2017
Après le rapport très critique de l’European Academies Science Advisory Council demandant le déremboursement des produits homéopathiques, le Syndicat national des médecins homéopathes français se défend.
« L'EASAC dénonce l’absence de preuves de l'efficacité́ des médicaments homéopathiques et jette le discrédit sur l’ensemble de la pratique homéopathique », souligne le syndicat. Or « cette conclusion repose d’abord sur une sélection parfaitement contestable des recherches existantes, puis sur des assertions fausses relatives à̀ la sécurité du médicament comme à la pratique médicale », déplore-t-il.
Le quotidien de Gérard auprès d’Anne-Marie, atteinte de maladie neurodégénérative
Une journée nationale est consacrée aux proches de personnes dépendantes le 6 octobre. Le conjoint d’Anne-Marie témoigne de leur quotidien difficile.
LE MONDE | | Par Léa Sanchez
Anne-Marie B. agrippe la main de son mari, Gérard, et émet un petit bruit avec sa gorge. « Oh, c’est rare, on ne l’entend presque plus maintenant », commente son époux avec un sourire. Elle est atteinte d’une dégénérescence fronto-temporale (DFT), une pathologie neurodégénérative apparentée à la maladie d’Alzheimer. Ses premiers symptômes sont apparus il y a onze ans avec des troubles du langage. Désormais, la retraitée de 72 ans ne peut plus parler et son mari prend soin d’elle au quotidien. La Journée nationale des aidants, chaque 6 octobre, met en lumière ce que vivent les 8 à 11 millions de Français qui, comme lui, s’occupent de manière régulière et dans la durée de proches dépendants.
Depuis mars 2016, ceux qui prennent soin de personnes âgées peuvent notamment bénéficier d’un « droit au répit », une aide annuelle de 500 euros destinée à financer ponctuellement un dispositif d’accueil. De quoi permettre aux aidants de souffler. « Certains n’ont même plus le temps de sortir et s’enferment dans l’isolement », explique Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants. Mais le droit au répit est encore peu utilisé. En cause, le manque d’information et les critères d’attribution. Mais pas seulement.
En tant que conjoint et aidant, Gérard B. évoque d’autres difficultés : « Pour se faire accompagner, il faut d’abord accepter le fait que l’on n’arrive plus à s’en sortir tout seul. » Lui n’a sollicité des aides à domicile que trois ans après l’apparition de la maladie de sa femme, qui reçoit quotidiennement les soins d’infirmières et qui se rend trois fois par semaine dans un centre d’accueil de jour.
« Je me suis rendu compte que je n’arrivais plus à tout faire : travailler, faire la cuisine, les courses…, énumère cet ingénieur qui, aujourd’hui encore, maintient une activité professionnelle. C’est difficile d’accepter que quelqu’un vienne troubler son intimité. »
Est-ce que la psychothérapie marche (réellement) ?
04/10/2017
À l’occasion d’une étude effectuée par des chercheurs exerçant dans trois pays différents (Grèce, Royaume-Uni et Suède), Acta Psychiatrica Scandinavica pose LA question iconoclaste, propre à faire grincer les dents de maints thérapeutes sur la planète Psy : « est-ce que la psychothérapie marche (réellement) ? »
Transposant la même rigueur méthodologique utilisée pour les traitements médicamenteux (méta-analyses d’essais contrôlés) afin d’appliquer à l’évaluation des psychothérapies une approche statistique aussi objective que celle exigée dans les essais thérapeutiques, les auteurs ont retenu (dans les bases de données PubMed, PsycINFO et Cochrane) 173 publications portant sur 247 méta-analyses, elles-mêmes relatives à 5 157 essais contrôlés. Ils ont examiné notamment l’hétérogénéité de ces études, l’incidence éventuelle de leur petite taille, l’excès de résultats significatifs, ou une combinaison de tous ces facteurs.
Las Vegas, folie pure ou peur de penser ?
Par Joël Chandelier, maître de conférences à l'université Paris-VIII —
A Las Vegas, mardi. Photo Marcio José Sanchez.
AP
Déconcertant nombre d’observateurs, le profil du tueur Stephen Paddock est souvent associé à la catégorie pratique du «fou». Servant les responsables politiques, cette notion interdit d’analyser les responsabilités sociétales.
La revendication du massacre de Las Vegas par Amaq, l’agence de presse de l’Etat islamique, a un temps jeté le trouble. Mais très vite, le profil du tueur, Stephen Paddock, a conduit les autorités américaines et la plupart des analystes à douter de ses motivations jihadistes. Comment cet homme, adepte du jeu et buveur d’alcool, retraité de 64 ans sans véritables antécédents, aurait-il pu être motivé par l’idéologie islamiste ? L’explication est alors évidente : on a affaire à «un dément», comme l’a affirmé Donald Trump dans un de ses tweets.
Massacre de Las Vegas : Stephen Paddock, un homme normal
Par Laure Murat, professeure au département d'études françaises et francophones et directrice du Centre d’études européennes et russes à UCLA —
On dit jusqu'à plus soif que Stephen Craig Paddock est un «monstre» hors norme, un «fou» ou un «malade», alors que l'homme qui a ouvert le feu tuant au moins 58 personnes, retraité blanc aisé, est a priori tellement dans la norme.
Et voilà qu’on nous ressert le couvert. Pour la énième fois. Mais quand cela va-t-il cesser ? Le geste de Stephen Paddock, qui a supprimé au moins 58 vies au hasard à Las Vegas et blessé pour toujours des centaines, est celle d’un «fou», d’un «malade», bien que l’homme fût a priori «normal» et sans aucuns signes extérieurs alarmants. Ce qui est le cas de millions d’Américains en possession d’armes à feu.
mercredi 4 octobre 2017
Que s'est-il passé le 29 septembre ?
3 octobre 2017
La première initiative qu'a choisie l'Association pour la Psychanalyse a été la défense de l'enfance. Le diagnostic TDA/H accrédite l'idée que les enfants qui ont des problèmes ont un "déficit" et souffrent d'un trouble neurodéveloppemental. Il n'en existe aucune preuve.
Les enfants demandent d'abord à être entendus et lorsque ce faux diagnostic est posé, la solution la plus facile est de les médicamenter avec par exemple de la Ritaline, qui contient des substances classées comme des drogues. Nous avons voulu nous faire entendre le 29 septembre au colloque organisé à Paris par l'association Hypersupers TDA/H France. Plusieurs d'entre nous se sont inscrits pour participer au débat.
Cette journée du 29 septembre aura été la première initiative publique de psychanalystes.
Les huit derniers jours avant le colloque ont été riches en rebondissements - presque heure par heure. D'abord, l'annonce du colloque a été modifiée le 18 septembre, afin de masquer les données antérieures. Et puis - la veille du colloque – trois d'entre nous ont reçu une annulation et un remboursement de leurs inscriptions (il y a eu aussi des annulations d'inscrits du Collectif des 39). L'annulation de notre présence nous a été signifiée la veille au nom du « maintien de l'ordre ». Nous voulions discuter, nous avons été traités comme des voyous. Le jour même, une dizaine de vigiles nous a interdit l'entrée du bâtiment.
En dépit de ces circonstances, une centaine de personnes sont venues et elles ont écouté nos prises de paroles. Nous avons vu aussi quelques sketchs divertissants de membres du Collectif des 39. Françoise Josselin est également intervenue. Cela s'est passé au soleil et sous un ciel bleu, et - surtout – ces événements ont été immédiatement relayés par vidéos sur les réseaux sociaux. Dimanche - deux jours après - plus de 4500 personnes avaient vu cette vidéo entre le moment d'interdiction d'entrer par les vigiles, jusqu'à nos conclusions 1h30 plus tard.
Un neuroleptique pour les enfants qui détestent leur poupée
Par Pierre Bienvault, le 3/10/2017 à 06h00
« Votre enfant est sujet à des vomissements ou n’aime pas ses jouets ? Donnez-lui donc un antipsychotique », prônait une publicité des années 1960.
Récemment, Sandrine Cabut, journaliste au Monde, a exhumé sur Twitter une publicité pharmaceutique (1) assez sidérante, datant de 1960. Une sorte d’affiche sans doute destinée à être accrochée dans la salle d’attente des médecins. Pour vanter les mérites du Melleril, un antipsychotique (ou neuroleptique), médicament destiné à traiter notamment la schizophrénie. Et dont la commercialisation a été arrêtée en 2005.
Dans cette publicité, on voit un dessin d’enfant au-dessus duquel est écrit : « Ooooh, je déteste ma poupée… » Et le message adressé aux parents laisse pantois. « Votre enfant est sujet à des vomissements ou n’aime pas ses jouets ? Donnez-lui un antipsychotique. » Un message que décrypte Jean-Louis Senon (2), professeur de psychiatrie au CHU de Poitiers. « Le Melleril était un médicament qui, en dehors de son action sur les psychoses, avait un effet antiémétique (médicament anti-nausée, NDLR) à faible dose, explique-t-il. Dans ces années 1960, il pouvait ainsi être donné à des enfants qui vomissaient. Toujours à faible dose, il avait aussi un effet sédatif et pouvait être prescrit à un enfant avec des angoisses ou des troubles du comportement. »
Mais comment en arriver à conseiller un médicament traitant la schizophrénie pour des enfants n’aimant pas leurs jouets ? « Le lien est déplorable, c’est vrai. Cela vient du fait qu’à une certaine époque on estimait qu’un enfant n’aimant pas ses jouets ou replié, cela pouvait être un signe de psychose. Il s’agissait là d’un diagnostic inacceptable », souligne le professeur Senon.
Hôpital, au cœur de l’usure
Par Eric Favereau —
Images tirées du documentaire «Dans le ventre de l’hôpital», filmé à l’hôpital Saint-Louis (Paris, Xe) en 2015 et 2016. Photo JÉRÔME LE MAIRE. AT DOC
Images tirées du documentaire «Dans le ventre de l’hôpital», filmé à l’hôpital Saint-Louis (Paris, Xe) en 2015 et 2016. Photo JÉRÔME LE MAIRE. AT DOC
Invectives, désarroi… Le documentaire «Dans le ventre de l'hôpital», fruit d’une longue immersion à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, est diffusé mardi sur Arte et en avant-première dès lundi sur Libé.fr.
Art brut ? Truc de “fous” ! Un hôpital psychiatrique expose les œuvres de ses patients
Pour ses 150 ans, l’hôpital Sainte-Anne présente 120 œuvres qui témoignent de la vie asilaire et des productions des malades. Bouleversant.
C’est le troisième accrochage dont nous profitons dans ce petit espace et, à chaque reprise, nous sommes agités de « waouh ! » et pris par l’émotion. Cette fois, les deux salles du musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne rendent compte de la constitution de la collection de Sainte-Anne, au moment où le centre hospitalier fête ses 150 ans. Les œuvres présentées dans le premier acte (l’exposition se fera en deux temps) sont les plus anciennes.
Art des fous ou art brut ?
Elles furent réalisées entre 1858 et 1949. Comme le titre le catalogue de l’exposition, nous nous situons entre « art des fous et art brut ». Aussi y découvre-t-on cent vingt œuvres, qui témoignent à la fois de la vie asilaire et des productions de malades réalisées de façon spontanée ou avec l’encouragement de psychiatres.
«SALOPE !», L'EXPO CONSACRÉE AUX NOMS D'OISELLES
Par Anaïs Moran—
La Fondation Maison des sciences de l'homme propose jusqu'au 18 octobre une exposition consacrée à l'insulte au féminin. Une éducation au sexisme plus que bienvenue.
Quel rapport entre Marie-Antoinette, Christiane Taubira et Nabilla Benattia ? George Sand, Simone Veil et Margaret Thatcher ? Réunies dans l’exposition «Salope ! et autres noms d’oiselles», ces six figures publiques ont en commun d’avoir attiré chacune à leur époque des torrents d’insultes sexistes. Salopes, matrones, mauvaises mères, prédatrices sociales ou sexuelles, ces «grandes insultées» sont valorisées pendant quinze jours à la Fondation maison des sciences de l’homme, via des œuvres de huit artistes contemporains.
Stimulation cérébrale, quand les chercheurs mentent
Par Eric Favereau —
Le patient censé être sorti du coma après avoir été stimulé cérébralement était en fait décédé lorsque l'annonce de cette «prouesse» a été faite.
«C’est à notre demande que le décès de Guillaume n’a pas été révélé, pour des raisons privées». Ce sont les propos que tient ce mardi après-midi la mère de Guillaume T. dans le journal le Monde.
La semaine dernière pourtant, à grands renforts de médias, on apprenait via la revue américaine Current Biology la réussite d’une stimulation cérébrale sur un patient de 35 ans qui se trouvait plongé depuis quinze ans dans un état végétatif à la suite d’un accident de la route. Ce patient avait bénéficié d’une technique de stimulation du nerf vague, qui lui avait permis de récupérer un peu de conscience, au point donc que l’on disait qu’il était sorti du coma pour entrer dans un état dit «paucirelationnel».
Euthanasie : un médecin belge explique pourquoi il délivre « l’ultime soin » à des patients français
Stéphane Long
Crédit Photo : « Le Parisien »
| 03.10.2017
Crédit Photo : « Le Parisien »
Atteinte d’une SLA, Anne Bert a été euthanasiée ce lundi matin, 2 octobre. La romancière, qui explique son combat pour un « droit à mourir dans la dignité » dans un livre* à paraître ce mercredi, s’est rendue en Belgique pour mettre fin à ses jours. Elle n’est pas la seule à adopter cette démarche.
Dans une interview accordée au « Parisien », un médecin belge confie que de plus en plus de demandes émanent des Français. « J’ai euthanasié quatre Français cette année », précise le Dr Yves de Locht, 72 ans, installé à Bruxelles.
Dans une vidéo de quelques minutes, le généraliste explique pourquoi il accepte de pratiquer l’euthanasie sur des malades atteints d'une affection incurable, dans le cadre de la loi belge. « Ma motivation principale est de soulager la douleur de mes patients, confesse le médecin. Nous n’y arrivons pas toujours avec les moyens thérapeutiques actuels. Les douleurs physiques, on arrive à les calmer, mais les douleurs psychiques, c’est beaucoup plus compliqué. »
Une euthanasie par mois, « au maximum »
Le Dr de Locht énumère les conditions très strictes imposées par la loi belge pour autoriser cette pratique. Le médecin est tout particulièrement attentif à la manière dont les malades expriment leur volonté.
Inscription à :
Articles (Atom)