LUXEMBOURG
18/09/17
Les symptômes de Georges «s'apparentent à des hallucinations. Mon frère entend des voix et sa réalité n'est, a fortiori, pas la même que la nôtre. Sans parler des épisodes de paranoïa où il se sent poursuivi par les services secrets voire par les nazis», témoigne madame T., sa sœur. (Photo : dr)
La sœur de Georges T., atteint de schizophrénie, lance un dernier cri d’alarme, afin que son frère soit enfin soigné dans une structure de psychiatrie aiguë.
Après des années de fatalisme puis de combat, la sœur de Georges est arrivée au stade de la saturation et du ras-le-bol. Elle se décide à écrire au ministère de la Santé, au mois de mars dernier, mais le gouvernement n’a pas estimé devoir lui répondre. Aujourd’hui, elle n’en peut plus et ne sait plus vers qui se retourner. Le Quotidien l’a rencontrée pour évoquer son combat contre cette maladie toujours inadéquatement prise en charge au Luxembourg, selon elle, à savoir la schizophrénie. Car madame T. entend rendre public ce problème qui concerne des centaines, voire milliers de personnes atteintes de psychoses au Grand-Duché, selon les chiffres de l’Association des familles ayant un proche atteint de psychose au Luxembourg (AFPL).
Votre frère Georges a été diagnostiqué schizophrène il y a plusieurs années, mais le CHEM (Centre hospitalier Emile-Mayrisch) d’Esch-sur-Alzette ne semble pas en mesure de l’interner plus de deux semaines. Avant d’aborder la problématique de la prise en charge de cette maladie au Grand-Duché, pouvez-vous nous expliquer comment « tout » a commencé. En clair, y a-t-il eu un élément déclencheur?
Madame T. : Eh bien, tout a débuté il y a environ une trentaine d’années. Mon frère Georges avait à l’époque 26 ans (NDLR : 62 ans aujourd’hui). Il travaillait dans le pavillon du parc de Merl, à Luxembourg. C’est alors, que les premiers signes de la maladie se sont manifestés : Georges a commencé à parler aux poissons du bassin du parc.