Une étude sociologique menée directement auprès de djihadistes permet de mettre diverses théories à l’épreuve du terrain.
OLIVIER BONHOMME
Comment devient-on djihadiste ? Depuis les attentats de janvier 2015 à Paris, beaucoup a été écrit sur ces Français qui ont décidé de partir en Syrie ou sur d’autres théâtres de combats, ou de frapper sur le territoire national au nom d’un islam radical.
Les chercheurs sont divisés sur les ressorts de leur engagement. Plusieurs théories s’affrontent. Certains mettent en cause une lecture salafiste de l’islam, d’autres une révolte générationnelle nihiliste, d’autres encore des facteurs psychologiques ou géopolitiques.
Une étude sociologique menée directement auprès de djihadistes, sous la direction de Xavier Crettiez, professeur à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, et de Romain Sèze, chercheur à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj), apporte un éclairage inédit, car puisé auprès des acteurs eux-mêmes, sur les trajectoires qui peuvent conduire à un tel engagement ; elle permet de mettre ces théories à l’épreuve du terrain.