Par Adeline Lacroix, Titulaire d’un master 1 de psychologie et elle-même diagnostiquée en 2014 autiste Asperger—
Depuis peu la communauté scientifique s'empare de la spécificité de l'autisme chez les femmes. Car les différences entre filles et garçons sont nombreuses notamment dans la présentation clinique de leur condition. Pour une réelle avancée, un nécessaire dialogue s'impose entre chercheurs et personnes concernées.
Adeline Lacroix travaille sur une revue de la littérature scientifique concernant les spécificités des femmes autistes de haut niveau. Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, elle s’oriente vers la neuropsychologie et les neurosciences. Associée aux travaux de Fabienne Cazalis, elle a participé à l’écriture de cet article.
Nous l’appellerons Sophie. Le portrait que nous allons dresser de cette jeune personne pourrait être celui de n’importe laquelle des femmes qui entrent, sans le savoir, dans le spectre autistique. Parce qu’elles sont intelligentes, parce qu’elles sont habituées à compenser des difficultés de communication dont elles n’ont pas forcément conscience, ces femmes passent à travers les mailles du filet encore trop lâche du dispositif national de diagnostic.
A l’occasion du lancement, le 6 juillet, de la concertation autour du 4ᵉ plan autisme, la question du sous-diagnostic chez les femmes mérite d’être posée : combien sont-elles à ignorer ainsi leur différence neurodéveloppementale ? Les études font état d’1 femme pour 9 hommes avec le diagnostic d’autisme dit « de haut niveau », c’est à dire sans déficience intellectuelle. Si l’on compare au ratio d’1 femme pour 4 hommes observé dans l’autisme dit « de bas niveau », où elles sont mieux repérées, on peut penser que beaucoup manquent à l’appel.
Dans son rapport « Santé et accès aux soins : une urgence pour les femmes en situation de précarité » - remis ce jour à Marlène SCHIAPPA, Secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes - le Haut Conseil à l’Egalité s’est intéressé aux femmes en situation de précarité, ces femmes « hors radar », dont la santé est dégradée et l’accès aux soins entravé.
Les femmes représentent 64% des personnes qui reportent des soins ou y renoncent , soit près de 9,5 millions de femmes qui, chaque année :
Paris, le samedi 8 juillet 2017 – D'innombrables hommages ont été rendus à Simone Veil depuis l’annonce de sa disparition la semaine dernière. La cérémonie organisée aux Invalides ce mercredi aura permis de constater combien l’émotion de ses proches est partagée par la nation toute entière. Les médecins blogueurs n’ont pas manqué aussi de participer à cet élan. Certains ont, comme les autres, rappelé les éléments les plus marquants de l’existence et de la carrière de Simone Veil. Le dermatologue auteur du blog Les billets d’humeur du dr a ainsi évoqué : « Vous nous avez permis une réponse non clandestine, consentie, réfléchie certes uniquement par la femme, à une grossesse non désirée ou inattendue, parfois malgré une contraception jugée maîtrisée». Le praticien rappelle également encore l’hostilité qu’elle a dû alors affronter.
L’hôpital psychiatrique de Ouled Mansour est sous la menace d’une fermeture imminente du fait des menaces de mort dont fait l’objet l’équipe pluridisciplinaire, l’autisme des autorités locales et le silence suspect des services de sécurité face aux multiples plaintes déposées par la direction de l’établissement et restées sans suite.
Ce constat a été fait par le représentant de cet établissement psychiatrique. Cette semaine, une rencontre a été organisée en coopération avec la sûreté de la wilaya sous le thème «La lutte contre la toxicomanie». Constat confirmé, lors de notre déplacement hier, par Mohamed Abdelli, directeur de cet établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie de Ouled Mansour, qui a déclaré : «Nous sommes confrontés à une double problématique, l’insécurité et l’isolement, par le fait que cet hôpital est implanté dans une commune rurale, à 12 km du chef-lieu de la wilaya, ce qui constitue une contrainte supplémentaire pour les spécialistes.»
Et d’ajouter : «Cette équipe pluridisciplinaire, composée de 8 psychiatres, 8 généralistes, 4 psychologues et 2 orthophonistes, assurant le fonctionnement de cet hôpital d’envergure régionale depuis son ouverture en février 2015, et pour lequel un effort colossal a été consenti, risque fort de disparaître si rien n’est entrepris en matière de sécurité.»
Les Cliniques universitaires Saint-Luc souhaitent que la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block revienne sur sa décision de réduire de moitié le financement de lits psychiatriques dans les hôpitaux de jour. La mesure ne permettra pas de maintenir le niveau actuel d'emploi, s'inquiètent vendredi les responsables de Saint-Luc dans un communiqué.
Les Cliniques universitaires condamnent la réduction du financement des lits en hôpital de jour malgré une demande "criante" de places de pédopsychiatrie. Considérer qu'une occupation partielle ne justifie pas un financement complet est un mauvais calcul, souligne Renaud Mazy, administrateur-délégué de Saint-Luc. "Nous accueillons les enfants en détresse morale sept jours sur sept, jour et nuit. L'hôpital de jour pédopsychiatrique permet aux enfants de bénéficier d'un traitement continu, de jour en complément de la nuit en hospitalisation, en vue d'un retour dans leur cadre de vie en institution ou à domicile."
Des associations de familles se battent pour que la psychiatrie ne soit plus le parent pauvre du système de santé marocain. Trop souvent, les personnes vivant avec une maladie psychique se retrouvent à la charge de l’entourage qui est totalement désemparé et qui, parfois, se tourne vers la «tradithérapie».
«On n’a jamais accordé d’importance à la prise en charge des malades psychiques», soupire au téléphone le Dr Bouchaib Karoumi, psychiatre et pédopsychiatre à Casablanca, auteur de La schizophrénie au Maroc: «Ici, la santé mentale n’a jamais été une priorité.»
Et pourtant… Selon les chiffres du Ministère de la santé du royaume, un Marocain sur deux, âgé de 15 ans et plus, souffre ou a souffert d’un trouble mental. Cinq millions des sujets de Sa Majesté Mohammed VI présentent des symptômes de dépression. Plus d’un tiers des psychiatres pratiquent à Casablanca ou à Rabat, la capitale. Pour ce qui est des structures d’accueil, le royaume compte moins d’un lit pour 10 000 habitants. Le Ministère de la santé a indiqué, en 2014, vouloir créer trois hôpitaux psychiatriques régionaux d’ici à la fin 2016 afin de porter le nombre de lits à 3400. Mais ces trois hôpitaux, avec quatre unités de pédopsychiatrie, tardent à sortir de terre.
Au CH St Jean de Dieu, l’unité Erasme est en péril. Porteuse d’un projet de soin issu de la psychothérapie institutionnelle et d’une approche groupale, l’unité est dans le colimateur de la direction : ça coûte trop cher ! Les patients et le personnel sont directement touchés par cette coupe budgétaire et se mobilisent.
Au CH St Jean de Dieu, à l’unité Erasme, le 27 juin 2017, la cadre supérieure de santé accompagnée du médecin chef du pôle viennent nous annoncer, sous couvert de réduction budgétaire, la fermeture pure et simple de l’unité, dans un délai de deux ans maximum.
Mais que l’on se rassure ! Cela reste une hypothèse de travail, mais visiblement une piste qui est priorisée par la direction. Le but étant d’ « uniformiser » les moyens sur les pôles afin de conserver seulement deux unités d’entrée de 25 lits chacune. Ce qui signifie la suppression de 25 lits temps plein sur le G27. De plus, il est prévu une « mutualisation » des moyens entre le G25 et G26, ce qui supprimerait également 25 lits sur le G25.
Ils n’apprécient pas du tout la nouvelle épreuve de Fort Boyard. Les parents d’enfants en situation de handicap psychique sont remontés contre France 2. La raison ? Une épreuve baptisée « L’Asile » jugée stigmatisante.
L’Union nationale de familles et amis de personnes malades et handicapés psychiques (Unafam) et un collectif de lutte contre la stigmatisation de la schizophrénie a ainsi porté plainte contre la chaîne publique, rapporte Le Parisien.
Enfermé dans une cellule capitonnée
L’épreuve a été diffusée pour la première fois le 24 juin. Le défi mettait en scène un candidat, en l’occurrence Kamel Le magicien, avec une camisole de force sur laquelle étaient accrochées des boules rouges et blanches. Enfermé dans une cellule capitonnée, il devait ensuite se démener pour décrocher les boules.
Précis qui élabore une théorie des différentes approches techniques de la psychothérapie et de la psychanalyse des enfants autistes, psychotiques et borderline. De nombreuses vignettes cliniques viennent illustrer la théorie.
Un dysfonctionnement mitochondrial serait-il le « lien entre l’antibiothérapie et un risque accru » de troubles psychiatriques ? Commentant un article paru dans Acta Psychiatrica Scandinavica sur « les infections, l’exposition à des agents anti-infectieux, et le risque de troubles mentaux sévères »[1], le professeur William Regenold (exerçant à la Faculté de Médecine du Maryland, à Baltimore, aux États-Unis) rappelle que les auteurs de cet article évoquent certes les effets des processus infectieux et inflammatoires sur le cerveau, des altérations du microbiote, des facteurs génétiques ou dans l’environnement, mais qu’ils « omettent de mentionner le dysfonctionnement mitochondrial induit par une antibiothérapie. »
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé lors d'un point presse qu'en psychiatrie, le valproate et ses dérivés prescrits dans les troubles bipolaires, à savoir la Dépamide et la Dépakote, seront, non plus d'utilisation restreinte à de la seconde intention, mais clairement contre-indiqués en cours de grossesse et chez les femmes en âge de procréer sans contraception efficace, et ce dès demain vendredi 7 juillet.
Comme tous les ans, les usagers de la RATP découvriront cet été les vers proposés par dix poètes amateurs, sélectionnés parmi 9 500 propositions.
Ils ont entre 8 et 72 ans et à partir de ce mercredi, leurs poèmes seront lus (ou ignorés) par les millions d’utilisateurs du métro parisien. La RATP a dévoilé les lauréats de son concours de poésie, dont 2017 est la troisième cuvée sous cette forme.
La compétition des amateurs de vers a réuni 9 500 participants, annonce la RATP, départagés par un jury présidé par le journaliste Augustin Trapenard. La grande gagnante de cette année est une Parisienne de 8 ans, Aya Chaouat, qui a proposé le poème ci-dessous.
Proposer des poèmes dans le métro, l’idée vient de l’auteure américaine Judith Chernaik, qui a commencé à en poster dans le subway londonien. L’initiative est adaptée en France par deux poètes, Francis Combes et Gérard Cartier, dans les années 90. Le concours des belles plumes organisé par la RATP, lui, a débuté en 1997. Il faut dire que depuis des décennies, la poésie a quelque chose à voir avec les transports en commun parisiens : Queneau a chanté les trains de banlieue, Roubaud a composé sa célèbre Ode à la ligne 29 des autobus parisiens, sans oublier évidemment les poèmes de métro inventés par Jacques Jouet.
Beaucoup de livres dénoncent les crimes contre l'humanité perpétrés par la psychiatrie. Toutefois, peu analysent la psychiatrie en relation avec le capitalisme, et encore moins au travers d'une analyse marxiste.
Dans Hégémonie psychiatrique : Une théorie marxiste de la maladie mentale*, Bruce Cohen ouvre de nouvelles perspectives. Il explique le pouvoir et l'influence croissante de la psychiatrie par son utilité pour le système capitaliste – plus elle est utile, plus elle reçoit de pouvoir, et plus son pouvoir est grand, plus elle devient utile. Plus précisément, il effectue une analyse du DSM-1 jusqu'au DSM-5 afin de montrer comment la psychiatrie a contribué à la transition néolibérale du capitalisme, obtenant davantage de pouvoir et de prestige par la même occasion.
Professeur de sociologie à l’université d'Auckland, Nouvelle Zélande, Cohen nous informe que
le présent développement est une critique du pouvoir professionnel et non de l'expérience et du comportement personnel qui a pu être étiqueté (ou auto-étiqueté) comme 'maladie mentale'. (p3)
Il cible l'«industrie de santé mentale» qui inclut «la totalité des professionel·le·s, des entreprises et des discours entourant le champs de la santé et la maladie mentale.» Il qualifie tout·e les travailleuseurs de cette industrie de «professionnel·le·s psy» dont la fonction est de «normaliser les inégalités fondamentales de la société capitaliste en les faisant apparaître comme logiques et naturelles.»
Hégémonie psychiatrique
Cohen conteste la théorie selon laquelle la soif de profit de l'industrie pharmaceutique serait le moteur principal de l'autorité ou de l'«hégémonie» croissante de la psychiatrie sur la société. Il récuse aussi l'affirmation selon laquelle l'augmentation des inégalités et la perte de soutien social amènent davantage de gens à devenir «malade mental·e». Au lieu de cela, il applique la méthode marxiste pour révéler la façon dont la psychiatrie sert le système capitaliste. Pour résumer son argumentaire :
La classe capitaliste cherche à éviter la responsabilité des nombreux problèmes qu'elle cause, elle fait donc passer la douleur et la souffrance pour des phénomènes en quelque sorte naturels et inévitables. La psychiatrie soutient le capitalisme en 'diagnostiquant' des problèmes socialement crées comme des défauts biologiques ou cognitifs individuels, fournissant des 'preuves' pseudoscientifiques permettant de rejeter la faute sur les victimes du système. Pour utiliser la métaphore d'Erving Goffman1, si le capitalisme est un jeu de dupes, alors le rôle de la psychiatrie est de calmer les perdants du système afin d'éviter qu'iels ne protestent bruyamment, dénoncent la duperie, et prennent leur revanche.
Bien que la souffrance soit probablement en augmentation, nous avons tort de l'étiqueter comme «maladie mentale». Les mises en garde concernant «l'épidémie croissante de maladie mentale» suivies d'appels en faveur d'un meilleur accès au «traitement» témoignent du succès avec lequel la psychiatrie a fait passer un nombre grandissant de problèmes sociaux comme étant d'origine médicale. L'hégémonie psychiatrique est effective lorsque la médicalisation de la souffrance a pénétré chaque aspects de la société, à tel point que les victimes se «diagnostiquent» elles-mêmes et entre elles.