Alors qu'il dirigeait un Centre de soins pour usagers de drogues en 1994 à Paris, le psychanalyste Serge Hefez a reçu la ministre de la Santé, un moment inoubliable. Témoignage.
Ce mardi, environ 500 personnes ont manifesté devant le Palais des congrès de la porte Maillot, où se tenaient les assises de la protection de l'enfance. Les travailleurs sociaux dénoncent la politique du conseil départemental du Maine-et-Loire et redoutent une «marchandisation du social».
Paris, mardi 4 juillet. Environ 500 personnes
manifestent du pont de Neuilly à la porte Maillot,
Dans un petit village de la Drôme que rien ne prédestinait à la renommée, Ferdinand Cheval, modeste facteur, a érigé pierre après pierre un palais devenu symbole précurseur de l’art brut. Chaque année, près de cent mille visiteurs viennent admirer l’œuvre d’une vie.
Présentation de l'ouvrage : De nombreux enfants grandissent avec un parent atteint d’une maladie mentale ou somatique, ou porteur d’un handicap. L'ouvrage se compose de trois parties : la première porte sur l’impact des pathologies psychiques telles que les troubles psychotiques et bipolaires, la deuxième aborde les maladies somatiques comme le cancer, alors que la troisième explore l’impact des handicaps moteurs et sensoriels et de la déficience mentale. L’ouvrage formule également des recommandations sur des actions préventives et de soutien destinées aux parents confrontés à une maladie ou handicap et à leurs familles.
Le transfert des données de 1,6 millions de patients vers cette entreprise d’intelligence artificielle ne respecte pas la loi britannique sur les données personnelles, conclut une enquête.
LE MONDE|
Les données des patients sont extrêmement sensibles. C’est pourquoi le partenariat entre l’entreprise d’intelligence artificielle DeepMind, appartenant à Google, et les hôpitaux londoniens du service de santé britannique (NHS) a déclenché tant d’inquiétudes depuis son lancement l’an dernier.
Lundi 3 juillet, l’autorité britannique de protection des données personnelles, l’Information Commissionner’s Office (ICO), a annoncé, après une enquête, que ce partenariat ne respectait par la loi. Pas question de l’annuler pour autant : l’ICO demande simplement d’effectuer des modifications permettant de se mettre en conformité avec les règles relatives aux données personnelles.
Les données de 1,6 million de patients des hôpitaux londoniens, collectées pendant plusieurs années, ont été utilisées par DeepMind pour développer une application nommée Streams. Celle-ci doit éplucher les données des patients en temps réel pour aider le personnel hospitalier à détecter le plus rapidement possible les cas d’insuffisance rénale aiguë. Cette pathologie, qui évolue extrêmement vite, peut s’avérer mortelle si elle n’est pas prise en charge assez tôt.
La transcription pure et simple en France de l’état civil de l’enfant établi à l’étranger a, en revanche, été refusée.
LE MONDE |
La Cour de cassation a jugé, mercredi 5 juillet, qu’un enfant né d’une mère porteuse à l’étranger pouvait être adopté par le mari de son père biologique, et donc se voir reconnaître légalement deux parents en France.
La plus haute juridiction française était notamment saisie par un couple d’homosexuels élevant un enfant né d’une gestation par autrui (GPA) en Californie, une pratique interdite en France. Le père biologique est reconnu en France, mais ce n’est pas le cas de son conjoint, qui a formulé une demande d’adoption, sans succès jusqu’ici.
Le parquet milite pour son indépendance vis-à-vis du gouvernement et met Emmanuel Macron au pied du mur.
Les procs ne sont pas contents et le font savoir. Dans un «livre noir du ministère public» dévoilé ce mardi, cahier de doléances et de propositions, ils mettent bigrement les pieds dans le plat. Sur la misère de leurs moyens humains : en France, les membres du parquet sont quatre fois inférieurs à la moyenne européenne, pour des missions deux fois supérieures en nombre – engorgement garanti. Sur la pauvreté ou l'obsolescence de leurs moyens matériels – d'où un «retard incompréhensible de la justice en matière informatique». Bref, la justice française serait digne d'un pays du tiers monde, «sinistrée, clochardisée».
Il s'agit de la 27e agression depuis le début de l'année dans cet établissement psychiatrique de Rouffach...
Travailler en psychiatrie, métier à haut risque ? Une infirmière psychiatrique du centre spécialisé de Rouffach (Haut-Rhin) a été agressée samedi au couteau par un patient qui l’a sérieusement blessée, a appris l’AFP auprès du centre, confirmant une information du journal L’Alsace.
Concerné éminemment (comme son nom l’indique) par la question européenne, la revue European Psychiatry consacre un éditorial à l’incidence du Brexit sur l’EPA, l’Association Psychiatrique Européenne. Celle-ci regroupe des structures nationales et des membres à titre individuel (venus de 53 pays différents), avec l’objectif statutaire d’élaborer « un organisme unitaire représentant les différentes associations nationales de Psychiatrie en Europe. »
Une résistance active est considérée comme normale lors d'un viol. Cependant des études ont montré que comme les animaux, les humains exposés à une peur extrême peuvent réagir par une absence totale de réaction, une inhibition motrice temporaire connue sous le nom d'immobilité tonique. Chez les animaux, cette situation d'immobilité tonique, involontaire, s'oppose à la thanatose qui, elle, est volontaire. L'immobilité tonique est une réaction de défense face à un prédateur lorsqu'aucune résistance ni aucune échappatoire ne sont possibles.
Le but de cette étude prospective est d'évaluer l'incidence de « l'immobilité tonique » pendant un viol en se basant la Tonic Immobility Scale, ainsi que l'incidence d'un état de stress post-traumatique (ESPT) ou d'une dépression sévère qui s'ensuivent.
Après l’échec des tentatives d’apaisement, de l’intervention des agents de sécurité, voire même de la contention physique, les urgentistes ont parfois besoin de calmer rapidement des patients agités, violents, psychotiques ou intoxiqués, qui représentent un danger pour eux-mêmes, pour autrui et pour les soignants. Les drogues habituellement préconisées dans cette indication ont leurs propres imitations : lenteur d’action, dépression respiratoire, variabilité de la réponse individuelle.
Avec toujours plus de responsabilités et moins d’effectifs, les cadres de santé se retrouvent aux prises entre une exigence sur la qualité des soins et des impératifs de rentabilité. Maillon essentiel du système hospitalier, ils pourraient bien y perdre leur équilibre.
LE MONDE ECONOMIE| |Par Adeline Farge
Une infirmière de l’hôpital Cochin à Paris s’est suicidée mardi matin 7 mars sur son lieu de travail. La direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a dit « prendre très au sérieux ce nouvel événement tragique qui renforce sa détermination dans la prévention et la détection des risques psychosociaux et l’amélioration des conditions de travail ».
Le personnel hospitalier a pris de plein fouet la vague de réformes qui submerge les établissements publics depuis le début des années 2000. Tout le monde est à bout. Les cadres de santé se retrouvent tiraillés entre deux impératifs : répondre à l’exigence de qualité des soins et améliorer la performance économique.
Sous fond de rigueur budgétaire, c’est aujourd’hui la course contre la montre dans les services. Avec le passage à la T2A (tarification à l’activité, axe majeur du plan Hôpital 2007), les centres hospitaliers sont désormais facturés selon le volume et la nature des soins qu’ils réalisent, avec une démarcation entre ceux qui sont rentables et les autres. « J’ai choisi de prendre des responsabilités pour promouvoir la qualité des soins. Et je me retrouve écrasée par des logiques financières. L’hôpital doit faire du chiffre. Et les équipes, travailler en conséquence. Il faut sans arrêt auditer leurs pratiques. Les services de soins sont devenus des petites entreprises », assène Nathalie, cadre de santé en région parisienne.
Prise en charge chronométrée
Pour compresser davantage les dépenses de santé et intensifier les entrées des patients, un coup d’accélérateur est donné au « virage ambulatoire ». La règle du jeu : planifier tous les actes de soins sur une même journée pour libérer les patients le soir. Cette modalité de prise en charge chronométrée épuise les équipes paramédicales et l’encadrement.
« Etre soi-même est devenu un travail difficile. Jusqu’à présent, les gens vivaient dans des situations relativement stables où l’identité était basée sur le lieu où ils étaient nés et de qui. Il y avait peu d’options en matière de choix de vie, et la mobilité sociale ou géographique restait faible. Les catégories sociales (la classe, le genre, la religion et l’appartenance éthique…) déterminant les possibilités de vies étaient essentiellement réparties et définies… », constate l’éditorialiste Rob Horning (@robhorning, son blog Marginal Utility) dans un remarquable article pour Real Life. Mais l’industrialisation et les médias de masse (notamment) ont fait s’effondrer ces catégories et ont rendu les normes sociales plus fluides et malléables. Peu à peu, « l’identité n’était plus assignée, mais devenait un projet pour se réaliser individuellement. Elle est devenue une opportunité et une responsabilité… ainsi qu’un fardeau. Désormais, chacun peut échouer à devenir quelqu’un ».
L’identité comme projet
Pour l’antipsychiatre Ronald David Laing, auteur notamment dans les années 60 du Moi divisé, la relative stabilité du « sentiment de soi » est terminée. Chaque interaction menace désormais de nous submerger, que ce soit par la peur de se perdre dans l’autre ou par celle d’être effacé par leur indifférence, explique Horning. Notre cohérence, notre continuité personnelle est entrée dans une zone de turbulence, qui crée une condition d’insécurité personnelle d’ordre ontologique. « Il n’y a pas que les gens déprimés qui sont fatigués de devoir devenir eux-mêmes ».
Outre les traditionnels Ehpad et les résidences de services, les seniors peuvent se tourner vers des solutions d’habitat plus alternatives.
LE MONDE | |Par Colette Sabarly
Vieillir chez soi ? C’est le souhait de plus de huit personnes sur dix, selon un sondage CSA de la mi-2016. Et quelques aménagements dans le logement (douche à l’italienne, barres d’appui, mobilier adapté, prises d’électricité en hauteur, téléassistance) suffisent parfois pour que ce maintien à domicile reste possible jusqu’à un âge avancé.
S’il arrive que ces solutions ne suffisent plus, ou que la solitude pèse, différentes structures peuvent être envisagées. Elles sont plus ou moins coûteuses, selon qu’elles sont publiques ou privées, et peuvent donner lieu à des aides, selon l’âge, le niveau de ressources et le niveau de perte d’autonomie. Parmi celles-ci, l’ASH (aide sociale à l’hébergement, versée par le département, si l’établissement est habilité), les aides au logement, et l’APA (aide personnalisée d’autonomie).
Alors que l’Italie appelle l’Europe à ouvrir ses ports aux bateaux secourant les migrants, des villages du Sud ont inventé un modèle d’intégration des réfugiés qui a ressuscité des lieux à l’agonie.
LE MONDE| | ParMaryline Baumard
La nuit n’aura pas suffi à apaiser la pierre de ses brûlures de la veille. Il est 8 heures tout juste et le soleil reprend son offensive sur le village perché de Camini, traquant l’ombre au fond des ruelles, taguant de son sceau de feu les maisons de ce coin perdu de Calabre.
Sylla lève les yeux vers l’astre, le jauge, avant de passer son avant-bras sur son front ; geste qu’il répétera des centaines de fois au fil de sa journée. D’un pas calculé pour durer jusqu’au soir, il entame l’ascension d’un des escaliers de cette bourgade à flanc de colline, pénètre dans une petite maisonnette d’où s’échappe un concert de marteau et de burin, et, une fois en équilibre sur son échafaudage, il commence à dessiner l’encadrement d’une fenêtre.
Sylla est nigérien, la vingtaine. Si ses gestes ne le trahissent pas, les coups d’œil réguliers d’Hassan, son voisin de chantier, révèlent qu’il apprend encore. « Maître Hassan », comme on appelle désormais le Sénégalais, qui gratte la pierre en expert, a, lui, la pleine confiance du patron, Cosmano Fonte. Il a même si bien copié le maître que Cosmano, « quinqua » qui brasse là le mortier depuis ses 12 ans, se revoit jeune quand il observe Hassan, fier de lui avoir transmis comment panser les blessures des murs du village.