F. REITER,
Psychologue, centre douleur et migraine de l’enfant et de l’adolescent,
hôpital A. Trousseau, AP-HP, Paris
Après une première évaluation médicale, voire multidisciplinaire des douleurs chroniques, quels enfants adresser au psychologue et dans quel contexte ? Florence Reiter précise ces conditions, ainsi que les méthodes mises en œuvre et leurs possibles résultats. Avec le cas d’Élisa, elle met en perspective ces données théoriques.
Le centre douleur et mi graine de l’hôpital Trousseau (Paris) reçoit des enfants et adolescents ayant des douleurs ou des céphalées chroniques. Dans un premier temps, le patient est vu en consultation médicale ou consultation multidisciplinaire médecin-psychologue* pour une évaluation de la douleur approfondie et multidimensionnelle. Les composantes sensorielles et émotionnelles de la douleur chronique sont détaillées. Cette évaluation est faite sur une ou plusieurs consultations en s’intéressant aux données médicales apportées par le patient et ses parents. Lors de ces consultations, l’enfant, lui-même, est invité à partager ce qu’il vit, ce qu’il perçoit de la situation et ce qu’il en a repéré. Les parents sont également amenés à raconter l’histoire de leur enfant et, si nécessaire, à compléter le contexte de survenue des douleurs, les facteurs déclenchants ou aggravants. Sont également évalués les retentissements sur le quotidien de l’enfant (sommeil, appétit, fatigue, humeur, limitation des loisirs, scolarité, etc.), les relations sociales, sur la vie familiale, etc.
L’orientation vers le « psy »
« J’ai mal » pour « Je suis mal », quand le corps s’exprime
Il apparaît souvent des éléments qui aident à « la compréhension globale de la situation et aux propositions thérapeutiques ». Cette évaluation globale permet souvent de faire apparaître des éléments nouveaux, des difficultés et souffrances intriquées et/ou anciennes. Ces consultations bio-psychosociales permettent au patient et ses parents de percevoir l’intrication des facteurs psychologiques et somatiques. Lorsque la composante psychologique paraît importante, il est proposé au patient de rencontrer un psychologue ou un pédopsychiatre**, afin d’évoquer plus spécifiquement les retentissements déjà évoqués et de proposer un suivi adapté.