Florence Ozor, responsable au sein de l’association Bring Back Our Girls, explique le processus de réintégration mis en place au Nigeria pour les lycéennes enlevées par Boko Haram.
Propos recueillis par Mélanie Gonzalez (contributrice Le Monde Afrique, Abuja)
LE MONDE AFRIQUE
A la suite de négociations entre le gouvernement nigérian et le groupe extrémiste Boko Haram, vingt et une des jeunes femmes prisonnières des terroristes ont été libérées en octobre, après trente mois de détention. Quelques semaines plus tard, une autre lycéenne a été évacuée grâce à une opération militaire dans la forêt de Sambisa, au nord-est du pays. Sur les 276 lycéennes kidnappées en 2014, 196 sont toujours entre les mains des terroristes.
« Cela m’a mise hors de moi qu’une bande d’illettrés, et c’est ce qu’ils sont, ait décidé, juste comme ça, de partir avec ces filles. Pour moi, ce n’était pas possible, je n’allais pas rester dans l’ombre et juste accepter que cela était arrivé », s’indigne la Nigériane Florence Ozor, l’une des initiatrices du mouvement Bring Back Our Girls. Aujourd’hui responsable des questions stratégiques au sein de l’association, elle mène un double combat : continuer à militer pour la libération des lycéennes qui se trouvent encore en captivité et faciliter la réintégration des rescapées dans la société nigériane.
Les Laboratoires Pierre Fabre annoncent les résultats positifs d’un essai clinique de phase IIa FAST (F17464 in Acute Schizophrenia Trial) mené avec la molécule F17464 chez des patients présentant un épisode aigu de schizophrénie. F17464 est un antagoniste préférentiel des récepteurs dopaminergiques D3 issu de la Recherche Pierre Fabre dans le SNC, et présentant un mode d’action original.
Les résultats initiaux de pharmacologie et de sécurité ayant été très encourageants, F17464 a fait l’objet d’un programme d’essais cliniques, dont l’étude FAST, conçue pour évaluer l’efficacité et la sécurité du F17464 par rapport au placebo chez des patients schizophrènes présentant un épisode aigu. L’essai multinational de six semaines a permis de mettre en évidence des résultats positifs en termes d’efficacité couplés à un bon profil de tolérance ne mettant en évidence aucun syndrome métabolique.
Agir préférentiellement sur le récepteur D3 devrait permettre une différentiation par rapport aux traitements aujourd’hui disponibles. En effet, ce nouveau mécanisme pourrait permettre de traiter des épisodes psychotiques aigus, avec moins de risque de troubles moteurs ou métaboliques, ainsi que, d’après les études précliniques réalisées, obtenir l’augmentation de l’activation des circuits pertinents pour le traitement des symptômes négatifs.
Une équipe franco-saoudienne s’est penchée sur les billets afin d’évaluer leur contamination. Aucun n’est épargné : tous les biffetons sont des nids à microbes.
Après avoir lu cette chronique, vous risquez de regarder de travers votre banquier – si ce n’était pas déjà le cas avant –, votre distributeur automatique de billets, votre tirelire ou encore votre porte-monnaie. Pourquoi ? Parce qu’ils représentent des bombes bactériologiques en puissance. La faute à l’argent qui, même s’il a été honnêtement gagné, est toujours de l’argent sale, biologiquement parlant.
Créé en février dernier, à l'origine pour manifester une opposition à l'Ordre des médecins, le Mouvement médical d'insoumission ordinale partielle (Miop) a élargi son champ d'actions. Rebaptisé Mouvement d'insoumission aux ordres professionnels, il s'oppose désormais à l'ensemble de ces institutions. Ce 9 décembre, le Miop a lancé le manifeste des 333 pour la liberté associative. "Le Miop vient vous faire part de la convergence nouvelle qui s'établit dans le champ de la santé entre les professionnels "ordinalisés" qui refusent ces regroupements obligatoires, leur contestent leur vision totalitaire niant le pluralisme d'opinion et s'opposent à leur juridiction d'exception", explique-t-il dans un communiqué.
Publié par : Jacqueline Charpentier21 décembre 2016
Le syndrome de Capgras connu également comme le Délire d’illusion des sosies de Capgras est l’un des troubles les plus étranges et rares de la psychiatrie. Et des chercheurs suggèrent que c’est lié à des lésions dans une région du cerveau connue comme le cortex rétrospinal.
Le premier cas du Délire d’illusion des sosies de Capgras
n 1899, Madame M. venait d’avoir son premier enfant. Mais l’enfant a été kidnappé et remplacé par un enfant différent qui est mort par la suite. Madame M a ensuite eu 2 petites filles jumelles. La première a grandi normalement jusqu’à l’âge adulte tandis que la seconde a été également kidnappée et remplacée par un autre enfant qui est également mort. Elle a ensuite 2 garçons, des jumeaux, et le premier a été kidnappé tandis que le second a été empoisonné.
Madame M a cherché ses enfants kidnappés et en apparence, elle n’était pas la seule victime de ce traumatisme cauchemardesque. Elle entendait souvent des femmes à Paris qui pleuraient et hurlaient que leurs enfants ont été kidnappés. Comme si cela ne suffisait pas, le seul enfant de Madame M, qui avait survécu, a été kidnappé et remplacé par un imposteur qui était son sosie. Et la même chose s’est produite à son mari. Il a été kidnappé et remplacé par un sosie. La femme est devenue folle et elle passait des jours à chercher ses proches dans les rues de Paris. Elle a également lancé une procédure de divorce contre son mari qui était donc un imposteur.
En 1918, Madame M a appelé la police pour l’aider à sauver des enfants qui étaient enfermés dans sa cave. Pendant qu’elle parlait au psychiatre, Madame M a déclaré qu’elle était une descendance directe de Louis XVIII et qu’elle avait une fortune de 200 millions à 125 milliards de francs. Elle a ajouté qu’on l’avait remplacé par un sosie pendant qu’elle était enfant pour qu’elle ne puisse pas toucher l’argent. Par la suite, Madame M était en surveillance constante par les autorités psychiatriques et toutes les personnes qu’elles rencontraient étaient des sosies ou même des sosies de sosies. Le psychiatre qui avait écouté, Madame M s’appelait Joseph Capgraset il avait documenté ce cas qui allait devenir le syndrome de Capgras ou le Délire d’illusion des sosies de Capgras. Capgras écrit que le sentiment de l’étrangeté se développe en elle et ce sentiment se mélange avec la familiarité qui est inhérente au concept de reconnaissance. Mais ce sentiment n’a pas envahi toute sa conscience et il ne déforme pas ses perceptions et sa mémoire sur les images. La reconnaissance et la familiarité provoquaient 2 émotions dans Madame M et le problème est qu’elle ne pouvait pas concilier ces 2 émotions. Ce n’était pas un trouble sensoriel, mais la conclusion d’un jugement émotionnel.
Des pistes pour lier des lésions cérébrales au syndrome de Capgras
Les neuroscientifiques du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC) ont cartographié des lésions cérébrales qui provoquent le Délire d’illusion des sosies de Capgras. Ce syndrome regroupe des troubles rares qui font croire aux patients que les gens et les endroits ne sont plus ce qu’ils sont. Dans une étude publiée dans la revue Brain, Michael D. Fox, directeur du Laboratory for Brain Network Imaging and Modulation a révélé la neuro-anatomie sous-jacente derrière le syndrome de Capgras.1
BELGIQUE Le suicide d’un jeune en milieu scolaire est toujours un événement dramatique. Une tragédie qui a des effets différents sur l'entourage et à l'école selon le degré de proximité et/ou de connaissance avec la personne décédée. Plusieurs études ont montré qu'il existe un risque de « contamination » et de passage à l'acte dans la période qui suit le décès. Un problème réel, qui exige une vigilance accrue. Lire la suite ...
Série “Diana”, illustrations de Julia Geiser, Suisse
Parole des dieux, stigmates d’un cerveau malade ou effet psychotrope ? Les hallucinations sont beaucoup plus courantes qu’on ne le pense. Elles nous permettent de donner du sens au monde et sont peut-être la substance même de notre réalité, avancent certains neuroscientifiques.
Avinash Aujayeb avançait seul sur un immense glacier blanc du Karakoram, l’un des massifs montagneux qui bordent le plateau de l’Himalaya, surnommé “le toit du monde”. Il marchait depuis plusieurs heures mais le paysage silencieux ne lui offrait pas beaucoup d’indices attestant qu’il progressait. Soudain, tout se mit à bouger autour de lui. Un immense rocher couvert de glace lui semblait extrêmement proche à un moment et désespérément loin l’instant d’après. Le phénomène persistant, il se demanda si sa vue ne lui jouait pas des tours. Il n’était même pas sûr d’être toujours en vie.
Avinash Aujayeb, qui est médecin, évalua ses fonctions vitales. Tout semblait normal : il n’était pas déshydraté et n’avait pas le mal des montagnes. Pourtant la vaste étendue de glace continuait à se modifier sous ses yeux. Ce n’est que lorsqu’il rejoignit l’un de ses compagnons de trek qu’il réussit à se convaincre qu’il n’était pas mort.
Une association de psychiatres américains qualifie les lois belges et néerlandaises sur l'euthanasie d'" immorales ". Leur déclaration n'émeut guère la ministre de la Santé, Maggie De Block (Open VLD) : " Je ne vois pas ce que les Américains viennent faire dans ce débat. "
L'Association américaine de psychiatrie (AAP), l'une des associations professionnelles de psychiatres les plus influentes du monde, souhaite agir contre les lois sur l'euthanasie en Belgique, aux Pays-Bas, et "partout ailleurs où l'on aide des patients psychiatriques qui ne sont pas en stade terminal à se suicider, ou qui sont littéralement tués à coup d'injections mortelles, souvent par leurs propres psychiatres traitants."
Des sorcières aux tondues de la Libération, l’exposition «Présumées coupables», au musée des Archives nationales, à Paris, représente six siècles de procès, souvent sexistes, faits aux femmes.
C’est un test qui ne trompe pas. Quelles sont les femmes les plus célèbres de l’histoire de France ? «Jeanne d’Arc et Marie-Antoinette… et Charlotte Corday suit de très près», réplique Pierre Fournié, l’un des commissaires de l’exposition parisienne «Présumées coupables».
Des femmes jugées, condamnées et exécutées. Siècle après siècle, les romans, les journaux et le cinéma ont été hantés par la figure de la femme criminelle, traîtresse ou déchue, sorcière ou fille perdue. Elles ne représentent pourtant, aujourd’hui encore, que 5 % des criminels condamnés - une proportion à peu près stable depuis le Moyen Age, comme le relève l’historienne Claude Gauvard. Mais toujours, la suspecte est bien plus scandaleuse que l’homme délinquant : traditionnellement renvoyée à sa douceur maternante et à sa fonction de pacificatrice, «la femme est d’autant plus coupable qu’elle ne devrait pas l’être», écrit encore l’historienne, dans le livre publié à l’occasion de l’exposition (Présumées coupables aux éditions L’iconoclaste).
Celle-ci s’organise autour de cinq archétypes. La sorcière, l’empoisonneuse, l’infanticide, la pétroleuse, la tondue de la Libération. Cinq variantes d’une même peur : celle de la sexualité féminine et de la puissance/violence de ces femmes qui n’entrent pas dans le rôle qui leur est assigné. Crainte d’un grand charivari qui verrait le pouvoir des hommes défié. A travers 320 procès-verbaux d’interrogatoires, de condamnations à mort, de lettres de rémission adressées au roi pour obtenir son pardon, l’exposition retrace la ligne de vie (brisée) de petites sorcières anonymes.
Dans les vitrines, les PV d’interrogatoires de Jeanne d’Arc, de La Brinvilliers, de Violette Nozière, de Louise Michel ou un rapport de police sur Léonie Bathiat, alias Arletty, accusée d’avoir eu une liaison avec un officier allemand et d’avoir dénoncé un espion anglais… Dans tous ces documents, arides et faussement neutres, ce n’est pas la parole des femmes accusées qu’on entend, mais leurs mots retranscrits par des hommes : les démonologues, les policiers, les procureurs. «Du Moyen Age au XXe siècle, ce sont des hommes qui jugent les femmes, rapporte Pierre Fournié. Et ils leur posent des questions qu’on ne pose jamais aux hommes. Jamais un collabo n’a été interrogé sur ses relations sentimentales avec une Allemande…»
Pas question de transformer l’ancestrale coupable en éternelle victime : si ce sont des hommes qui condamnent les femmes, ce sont aussi, souvent, des femmes qui dénoncent d’autres femmes plus fragiles ou plus marginales : célibataires, rebelles ou pauvres, comme le rappelle Fanny Bugnon, commissaire de l’exposition. Dans les manuscrits qui rapportent la recherche de la «marque du diable» laissée sur la peau entièrement rasée des présumées sorcières ou dans les photos de cheveux qui tombent après la Libération, c’est toujours le corps de la femme trop libre, trop sexuelle, qui surgit. «Finalement, dit Claude Gauvard, c’est le corps de la femme qui est mis en jugement.»
Ce 13 décembre, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a lancé une campagne d'information sur la fin de vie. Le premier volet vise à donner des clés aux professionnels de santé pour permettre d'engager le dialogue avec leurs patients. Un guide et des fiches pratiques sont à leur disposition.
Surpuissance d’internet, manipulation de la presse, manque de culture scientifique : les raisons pour lesquelles de prétendues alertes sanitaires, en dépit des dénégations de la majorité des scientifiques, connaissent tant de succès sont régulièrement énumérées.
Mais ces éléments, aussi importants soit-ils, ne sont pas seuls en cause. Notre esprit est façonné pour recevoir, traiter et accepter certaines informations plutôt que d’autres. Ces mécanismes sont décryptés pour nous par Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de Science et pseudo-sciences, la revue de l’Association française pour l’information scientifique, qui éclaire d’une manière précise et dépassionnée les raisons de nombreuses croyances actuelles.
Le Conseil national de l'ordre des sages-femmes a publié ce 6 décembre son livre blanc pour 2017. Intitulé "Innover pour la santé publique avec les sages-femmes", il regroupe douze propositions. Prévention dès le plus jeune âge, création d'états généraux pour la santé des femmes ou encore d'un observatoire européen de la profession sont évoquées.
C'est un appel aux candidats en vue de la campagne des élections de 2017. Le Conseil national de l'ordre des sages-femmes (CNOSF) a publié ce 6 décembre son livre blanc aux candidats, intitulé Innover pour la santé publique avec les sages-femmes. Il contient douze propositions destinées à promouvoir le rôle des sages-femmes dans la prise en charge et l'amélioration de la santé des femmes et de leurs enfants.
Comme chaque mardi, et depuis plusieurs mois déjà, c'est l'air un peu dépité que Kristina Kojan contemple la petite dizaine de jeunes hommes qui ont rejoint le baraquement no 7 de Grytan.
Cette fois encore, le språkcafé (café de langue) que l'Église suédoise anime dans ce camp de réfugiés de la province du Jämtland, au centre de la Suède, est quasi vide. Déçue, la responsable n'est cependant pas surprise : « Ce n'est que le symptôme de la démotivation ambiante, et de l'abattement général. Ils n'y croient plus. » En cette fin d'année 2016, tous les intervenants du camp, bénévoles comme gérants, sont inquiets. Le moral des quelque 190 demandeurs d'asile hébergés ici n'a en effet jamais semblé aussi bas depuis l'ouverture de Grytan il y a 4 ans.
Le professeur Christophe Lançon de Marseille lance une pétition pour demander aux candidats à l’élection présidentielle française de 2017 de publier leur programme pour la santé mentale.
En France, 2,4 millions de personnes sont aujourd’hui suivies par les services de psychiatrie (publics et privés) et près d’une personne sur cinq sera un jour atteinte d’une maladie psychique.
Mais rassurez-vous, la maladie psychique n’est pas une fatalité, on peut vivre avec, tout comme on peut se rétablir voire en guérir. Le diagnostic ne rime pas avec pronostic.
Il est cependant avéré qu’un accompagnement et un soutien particulier est nécessaire pour ces personnes qui un jour décrochent et qui ont le plus grand mal à réintégrer la société, la folie restant un sujet tabou et une source d’exclusion sociale.
Une passionnante correspondance entre Sigmund Freud et le psychiatre suisse Eugen Bleuler.
LE MONDE DES LIVRES | |Par Elisabeth Roudinesco (Historienne et collaboratrice du "Monde des livres")
Lettres 1904-1937 (« Ich bin zuversichtlich, wir erobern bald die Psychiatrie. » Briefwechsel 1904 - 1937, de Sigmund Freud et Eugen Bleuler, édité par Michael Schröter, traduit de l’allemand par Dorian Astor, Gallimard, « Connaissance de l’inconscient », 310 p.,.
Ce volume de correspondance réunit vingt-quatre lettres de Freud (1856-1939), cinquante-cinq d’Eugen Bleuler et cent quarante-sept pages de commentaires de divers auteurs. Il s’agit donc autant d’un échange épistolaire entre deux hommes que d’un colloque à propos de celui-ci.
Psychiatre de Suisse alémanique, hygiéniste de tradition paysanne et adepte d’un combat sans merci contre le fléau de l’alcoolisme, Eugen Bleuler (1857-1939) était un aliéniste original, inventeur entre 1906 et 1911 des concepts de schizophrénie et d’autisme, et directeur de la prestigieuse clinique du Burghölzli, située sur la colline boisée du quartier de Riesbach, à Zurich. Là étaient accueillis, au début du XXe siècle, de riches patients venus de toute l’Europe et atteints de troubles mentaux. Une sorte de sanatorium semblable à celui décrit par Thomas Mann dans La Montagne magique (1924).