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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 21 octobre 2016

«WILLY 1ER», FILM «DO IT YOURSELF» SORTI DE L'ÉCOLE BESSON

Par Clémentine Gallot   — 

Le premier film sorti de l'école de cinéma de Luc Besson n'a rien à voir avec le style pompier de l'auteur du «Cinquième élément». Mais s'inspire de l'esprit buissonnier qui anima jadis le boss d'EuropaCorp.

Le paradoxe intrigue: comment l’usine à gaz Besson a-t-elle accouché du réalisme poétique de Willy 1er, sélectionné à l’Acid à Cannes et sorti en salles ce mercredi ? Sans faire de bilan hâtif, la première et unique production conçue pour l’instant par des élèves diplômés de l’Ecole de la Cité – une initiative qui laissait songeur à l’époque – se révèle être une bonne surprise.
Le récit qui suit l’itinéraire d’un quinqua marginal vers l’insertion, après la mort de son jumeau, a échappé à un « formatage Besson». Trois de ses quatre jeunes metteurs en scène sont en effet diplômés de la première promotion de l’Ecole de la Cité: il y a d’abord les jumeaux Ludovic et Zoran Boukherma, 24 ans, originaires du Lot-et-Garonne, qui ont tous deux étudié l’anglais à l’université Jussieu, à Paris. «J’étais parti pour faire une deuxième année d’anglais, ça me déprimait. J’ai tenté le concours sans vraiment y croire», raconte Zoran Boukherma. Parmi la soixantaine d’étudiants sélectionnés, les deux frères rencontrent Hugo Thomas, 27 ans qui, exilé de sa Haute-Savoie natale s’était orienté vers le droit, découragé d’avoir raté la prépa nantaise CinéSup. «Quand on n’habite pas à Paris, le milieu du cinéma paraît inaccessible», explique-t-il. Enfin, Marielle Gautier, 29 ans, a d’abord été comédienne en Italie avant d’intégrer la formation en scénario.

Les psys de l'hôpital de Niort entament une grève samedi

20/10/2016



Les agents des services de psychiatrie ont décidé de se mettre en grève samedi. - Les agents des services de psychiatrie ont décidé de se mettre en grève samedi.
Les agents des services de psychiatrie ont décidé de se mettre en grève samedi.
L'intersyndicale de l'hôpital psychiatrique de Niort ont décidé de démarre une grève samedi pour dénoncer leur manque de moyens.
Suite aux propositions jugées insuffisantes de la direction de l'hôpital de Niort, l'inter-syndicale CGT, FO, CFDT, UNSA a décidé, avec le collectif de la psychiatrie, d'entamer une grève ce samedi 22 octobre avec un pique-nique informatif ouvert aux usagers, aux familles afin d’"échanger sur la situation de la psychiatrie au centre hospitalier de Niort".

Le Havre À l'hôpital psychiatrique du Havre, les syndicats réclament un médecin « en urgence »

Les syndicalistes de l'hôpital Janet, au Havre (Seine-Maritime), sont intervenus lors du conseil municipal, lundi 17 octobre. Ils réclament l'arrivée, « en urgence », d'un médecin.

Alice Patalacci 20/10/2016
L'intersyndicale (Sud, CGT, CFDT) de l'hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre (Seine-Maritime) réclament l'arrivée, en « urgence », d'un médecin. (photo d'illustration © Pixabay / Inspiri)
L'intersyndicale (Sud, CGT, CFDT) de l'hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre (Seine-Maritime) réclament l'arrivée, en « urgence », d'un médecin. (Illustration © Pixabay/Inspiri)
L’hôpital manque de médecins. Lundi 17 octobre 2016, en plein conseil municipal, les délégués syndicaux de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre (Seine-Maritime) ont fait part de leur mécontentement. Dans leur ligne de mire : l’embauche de médecins et l’acquisition d’un local. Explications.
Deux médecins au lieu de six
Le service d’Accueil familial et thérapeutique (SAFT) s’occupe des enfants qui nécessitent des soins psychiatriques lourds. Une attention particulière leur est donc portée. Mais, depuis le 1eroctobre, un médecin, parti travailler à Fécamp, n’a pas été remplacé.
Nous avons donc interpellé les élus, lors du conseil municipal, pour faire venir un médecin à l’hôpital, en urgence », souffle Agnès Goussin, déléguée CGT.
Actuellement, selon les syndicats, deux médecins se partageraient le travail de six professionnels. Un manque, qui pèse sur les épaules de l’équipe médicale, mais aussi sur celles des familles qui accueillent les enfants, et les enfants eux-mêmes. « D’autant plus que ça réduit les perspectives d’accueil d’autres enfants, alors que nous avons des places libres, au sein de l’hôpital », poursuit Agnès Goussin.
Un service bientôt sans local
Et les syndicats ont une deuxième demande. Le centre médico-psychologique Andersen, qui soigne et accompagne les enfants au niveau de leur éducation, risque de se retrouver sans local, à partir du 30 juin 2017. Jusqu’alors, le service était logé dans les locaux du lycée Jeanne d’Arc, mais le contrat de location ne devrait pas être prolongé. Édouard Philippe, le maire LR de la ville, a assuré, dans un communiqué, que la ville travaillait sur le sujet, avec la direction de l’hôpital. Des propositions précises auraient été faites.

Conférence de Kamel Daoud au 35e congrès franco-maghrébin de psychiatrie «Guérir le lien à la femme»

ALGERIE  20.10.16 

Quand un polémiste de la trempe de Kamel Daoud aborde la question de la femme dans les pays musulmans, il faut s’attendre à un pamphlet sur l’absurdité de la condition de l’homme dans la société dite «arabe».


Vraisemblablement loin de tout exercice de sublimation, Kamel Daoud a donné une conférence, vendredi passé, à l’occasion du 35e congrès franco-maghrébin de psychiatrie. C’est bien sûr avec un soupçon de scepticisme qu’on appréhende un tel rendez-vous, tant la forme paraît peu conventionnelle, quand on sait qu’il s’agit d’un événement professionnel où se côtoient des laboratoires pharmaceutiques des plus prestigieux et… des psychiatres.
Mais la gymnastique intellectuelle fut aisée pour l’auteur de Meursault, contre-enquête, à qui, il a suffi de placer le «désir» au centre du débat pour amorcer une profondeur certaine à l’intitulé du texte qu’il a lu en une dizaine de minutes : Guérir le lien à la femme. Ainsi, les  spécialistes et délégués médicaux n’assistaient plus à un talk de distraction qui suppléerait les habituels groupes de jazz ou de musique andalouse, mais c’est une conférence tout aussi profonde que le mal diagnostiqué dans une société malade et piégée par un tas de principes qui se confondent avec des valeurs tout aussi caduques.
Et Kamel Daoud sait le dire : «Quand la femme est enfermée, tous les hommes sont malades.» Les psychiatres présents n’ont pas manqué d’interroger le conférencier sur le «remède à préconiser pour guérir ce lien à la femme». «Je ne suis pas psychologue ni sociologue, je suis polémiste et j’agis en tant que tel. Aussi en tant que journaliste j’observe (…) j’essaye de comprendre ce qui se passe et d’expliquer pourquoi nous sommes malades de l’objet de notre désir. Nous vivons mal notre désir et notre rapport à la femme», a lancé Kamel Daoud.

Quand l'art brut s'empare des people

SUISSE 

Marilyn Monroe, Sharon Stone, Elvis Presley... Des portraits revisités dans un style particulièrement déroutant sont actuellement exposés à la Collection de l'Art Brut à Lausanne. Une galerie qui en vaut le détour.

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«Sharon Stone» de Curzio di Giovanni. 
Mine de plomb, crayon de couleur et stylo bille sur papier.
Image: Sarah Baehler, Atelier de numérisation

Quand des créateurs autodidactes, des marginaux aux esprits rebelles - rejetant les normes et se fichant pas mal du regard d’autrui - s'emparent des people pour réaliser leur portrait, le résultat est des plus déroutants. Normal. Ça s'appelle l'art brut.
Curzio di Giovanni, Nathalie Perez, Yves-Jules Fleuri, Dominique Hérion, Alexandre Bachelard, Gene Merritt... Ces auteurs - dont les œuvres sont exposées jusqu'au 13 novembre à la Collection de l'Art Brut à Lausanne - «s'approprient des fragments de représentation de notre société en les intégrant à leur propre univers. Ils agissent en toute liberté et semblent parfois même irrévérencieux par rapport à leur sujet».

Grippe saisonnière : le HCSP continue à privilégier le vaccin trivalent plutôt que le tétravalent

Stéphany Mocquery  20.10.2016

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a rendu public son avis sur l'utilisation des vaccins tétravalents contre la grippe saisonnière. L'avis était attendu alors que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a démarré. À l'heure actuelle, seuls les vaccins trivalents sont pris en charge par la Sécurité sociale.
Le HCSP estime que « les données épidémiologiques et virologiques disponibles à ce jour en France n'apportent pas d'éléments nouveaux permettant ..) de privilégier l'utilisation des vaccins quadrivalents par rapport aux vaccins trivalents inactivés, ni d'identifier une ou des populations chez qui ce vaccin pourrait être recommandé de façon préférentielle. » L'autorité sanitaire précise, cependant, que le remplacement à terme du vaccin trivalent par un vaccin tétravalent « paraît le plus probable », du fait de l'évolution divergente de deux lignées de virus B grippal circulantes, dont l'une, la lignée B/Victoria, est présente uniquement dans les vaccins tétravalents.

Nos écrans nous coupent-ils la parole ?

Happés par nos smartphones, nous ne serions plus capables de mener une vraie conversation, affirment certains chercheurs. Le point sur la polémique.
LE MONDE IDEES  | Par Frédéric Joignot
ale+ale
Ce sont des scènes banales et troublantes de l’âge numérique. Une famille, deux parents et deux ados, se retrouve au restaurant : pendant tout le repas, ils pianotent sur leurs portables en se parlant à peine. Cinq collègues déjeunent ensemble : ils consultent leurs écrans toutes les deux minutes, envoient des messages, discutent de façon décousue. Une invitation à dîner avec des parents, des enfants de 12, 13 ans : les jeunes regardent Facebook et répondent à WhatsApp sans participer à la conversation, tandis qu’un des adultes, à moitié absent, envoie des textos.
Nous avons tous été témoins ou acteurs de ces scènes où nos pratiques numériques rivalisent avec notre vie familiale et amicale. Nous découvrons qu’elles empiètent dessus. L’encerclent. La fractionnent.

L’être et l’écran. Comment le numérique change la perception

par Mona Chollet   

Stéphane Vial
A la fin du XIXe siècle, raconte la comtesse Pauline de Broglie dans ses Mémoires, le téléphone fut installé dans la demeure familiale. Sa grand-mère refusa d’approcher l’appareil : parler à ses semblables sans les voir — une expérience inédite dans l’histoire humaine — lui semblait une hérésie. Aujourd’hui, avec le numérique, un pas supplémentaire est franchi : on peut désormais communiquer avec autrui en temps réel sans se parler ni se voir. Et cette nouvelle modalité de relation suscite chez certains la même épouvante que le téléphone en son temps chez la grand-mère de Broglie. Philosophe, Stéphane Vial se propose ici d’analyser en détail ce que l’ordinateur et Internet ont changé dans notre rapport au monde.

jeudi 20 octobre 2016

Les confessions d’un neurochirurgien

Books Publié dans le magazine Books, novembre 2015. Par Joshua Rothman 


 « Après une opération, j’ai dit à la famille de porter plainte ; j’avais commis une terrible erreur. » Henry Marsh n’est pas seulement un très grand médecin, c’est un médecin obsédé par le mal qu’il peut faire à ses patients. Parvenu au faîte de sa carrière, il se livre dans ses Mémoires à une introspection en forme d’acte expiatoire où il dit tout des angoisses, des fautes et de la dangereuse ivresse du neurochirurgien.

D’abord ne pas nuire par Henry Marsh, Waterstones, 

Pour l’instituteur, les changements se sont produits lentement. Cela a commencé par une perte d’assurance dans la marche ; après quoi son audition s’est trouvée affectée. Il s’est voûté, aussi. Il n’a pas encore la soixantaine, mais doit s’aider d’une canne. Et le voilà assis avec sa femme et son fils dans le cabinet d’Henry Marsh, un neurochirurgien de Londres, en train d’examiner un scanner révélant la croissance d’une tumeur à la base du crâne. La question est : peut-on, doit-on l’enlever ? Marsh, qui n’a alors que quelques années d’expérience en neurochirurgie, hésite. La tumeur est énorme, impressionnante – et elle est située dans le tronc cérébral, une zone vitale. Livrée à elle-même, elle va détruire l’ouïe de l’enseignant, lui interdire la marche et finir par le tuer. Mais l’opération peut le laisser paralysé, ou pire, explique Marsh. La famille est face à un choix difficile : d’un côté, la certitude d’un déclin lent mais inexorable ; de l’autre, la possibilité d’une guérison immédiate – ou d’une catastrophe.

mercredi 19 octobre 2016

Les bactéries antibiorésistantes à l'épreuve du lait du diable de Tasmanie

18.10.2016

Des protéines contenues dans le lait du diable de Tasmanie - un marsupial vivant sur une île du même nom située au sud de l'Australie - pourraient être utilisées afin de lutter contre les "super bactéries". C'est ce que révèle une étude publiée dans Scientific Reports, un journal du groupe Nature.
En effet, des chercheurs de l'Université de Sydney ont découvert que des peptides (les éléments qui composent les protéines) présents dans le lait maternel de l'animal pouvaient tuer certaines bactéries résistantes, dont le staphylocoque doré et les entérocoques.

Après une agression d’une rare violence, les urgences de Tourcoing sous le choc

Florence Quille      18.10.2016


Le personnel du Centre hospitalier de Tourcoing est toujours sous le choc, après l'agression d’une rare violence dont ont été victimes deux médecins et une infirmière du service des urgences dans la nuit de samedi à dimanche.
Le Dr Hacène Moussouni, chef des urgences, est comme hébété après la nuit terrifiante qu’a vécue son service dans la nuit de samedi à dimanche. Hébété et impuissant face aux agressions de plus en plus graves subies par les soignants. Une violence devenue quotidienne.

UrgencesMaltraitees

Actualité de la phénoménologie psychiatrique – Colloque du 18 novembre 2016

 
Syndicat des Psychiatres Français Association Française de Psychiatrie Pour une santé mentale à dimension humaine



Deux-Sèvres - Niort - Psychiatrie : préavis de grève déposé

18/10/2016 

Comme annoncé à l'issue d'une réunion de crise qui s'est tenue vendredi après-midi (NR de samedi), l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO et Unsa) des trois secteurs de psychiatrie rattachés à l'hôpital de Niort a déposé un préavis de grève. Elle dénonce un manque cruel de moyens, notamment humains. Les revendications pour chacun des trois secteurs sont : création de deux postes d'infirmiers, de deux postes d'aides-soignants médico-psychologiques, de deux postes d'agents de service qualifiés, d'un poste de cadre et d'un poste de cadre supérieur. Plus généralement, il a également été demandé à ce que soit augmenté le temps d'intervention du personnel socio-éducatif, que soit organisées plus régulièrement des réunions pluridisciplinaires, qu'un projet médical soit clairement défini et que certains locaux soient remis en état. La direction a désormais cinq jours pour apporter ses réponses. Elle a rencontré les syndicats hier en fin d'après-midi.

Nouveau mouvement social à l'hôpital psychiatrique d'Auch

14/10/2016 



Les banderoles sont accrochées aux grilles de l'hôpital psychiatrique d'Auch./Photo DDM
Les banderoles sont accrochées aux grilles de l'hôpital psychiatrique d'Auch./Photo DDM
Opposé à la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui concernerait l'établissement auscitain, le syndicat CGT de l'hôpital psychiatrique d'Auch a ressorti les banderoles. Il annonce une assemblée générale mardi 18 octobre pour décider, avec les personnels, des suites à donner à l'absence de réponse du ministère de la Santé à la demande de dérogation au GHT.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la perversion

18.10.2016

Qu’est-ce que la perversion ? Quel éclairage apporte-t-elle à ce qu’on appelle l’« être humain » ? Et quelle lumière jette-t-elle sur la société qui désigne ce qui pour elle serait, ou ne serait pas, pervers ?

Qu’est-ce que la perversion ?
Qu’est-ce que la perversion ? Crédits : spxChrome - Getty
Lire la suite et écouter la conférence ...

Le concept de "race" peut-il s'appliquer à l'espèce humaine ?

19.10.2016

Hier soir, l'utilisation de l'expression "individu de race noire" par le ministère de la Justice a provoqué un tollé sur la Toile. Et pour cause : le terme de "race" n'a aucune légitimité scientifique. Mais certains pensent que le concept est à sauvegarder pour lutter contre le racisme même.

Représentation des différentes
Représentation des différentes "races humaines" (blanche, jaune, noire et rouge) Crédits :
"Il s’agit d’un individu de race noire, porteur de lunettes de vue, 1 mètre 75, cheveux noirs et courts". L’alerte enlèvement du ministère de la Justice, publiée le 18 octobre au soir, a suscité et suscite encore un tollé sur les réseaux sociaux. Le sujet est sensible, particulièrement résilient, et suscite immanquablement l'émoi. Réflexions, ici, sur la polysémie du terme, que nous mettons à l'épreuve des sciences dures (à laquelle il ne résiste pas), et à celle des sciences humaines.
L'homogénéité de l'espèce humaine
Dans Continent sciences, en 2008, Stéphane Deligeorges s’entretenait avec le biologiste moléculaire Bertrand Jordan, auteur de L'humanité au pluriel : la génétique et la question des races (Le Seuil, 2008) sur cette question persistante. Une émission qui débutait par l'évocation de la figure de Joseph Arthur de Gobineau, père de la pensée racialiste et auteur, en 1855, d'un nauséabond Essai sur l'inégalité des races humaines qui engendra le mythe aryen. Des "travaux" qui furent suivis par tout un courant qui s’appuyait sur une certaine façon de lire la théorie de l'évolution de Darwin, "pour affirmer l’existence des races, leur origine dans l’évolution, et le fait que les Noirs et les Chinois sont moins évolués que les Européens."
L'unicité de l'espèce humaine, dans Continent sciences le 19 octobre 2016
Durée : 1h
"Ce qui est caractéristique dans la notion de race, si on creuse un petit peu, c'est que c'est une notion essentiellement culturelle, mais qui prétend toujours être fondée sur la biologie." Bertrand Jordan

mardi 18 octobre 2016

Psychiatrie : l'administratif est-il trop pesant ?

Par Eric Favereau — 
L'hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde) inaugure mardi l'Institut psycho-judiciaire (IPJ), première unité de recherche en France sur «le passage à l'acte dangereux».
L'hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde) inaugure mardi l'Institut psycho-judiciaire (IPJ), première unité de recherche en France sur «le passage à l'acte dangereux». Photo Derrick Ceyrac. AFP

Un nouveau rapport sur la santé mentale commandé par le ministère de la Santé et remis en 2015 se révèle aussi technocratique que désespérant.
Ce dimanche, dans le lieu assez incertain de la Parole errante à Montreuil (Seine-Saint-Denis), s’est tenu un colloque autour de «l’Enfance effacée», une manière «politique et poétique» pour parler de la crise profonde que traverse la pédopsychiatrie en France.
Ce fut une journée chaleureuse, éclatée, avec un mélange d’histoires racontées et d’analyses politiques. Une mère de famille, Valérie Gay, est ainsi venue témoigner. Elle est mère de quatre enfants dont le dernier n’est pas tout à fait comme les autres. «On a eu droit à tous les diagnostics, maintenant on dit autisme Asperger.» Puis : «Théo était mutique, on était dans une énorme solitude. Chaque fois que l’on essayait une institution, ou que l’on frappait à la porte d’une administration, on nous renvoyait à des normes. Cela n’allait pas à notre fils. Il a fallu que l’on entre en résistance», dit cette femme. Peu auparavant, le Dr Roger Ferreri, longtemps chef d’un service de psychiatrie infanto-juvénile dans le département de l’Essonne, avait dressé un bilan inquiétant : «Après nous être battus contre la nuit sécuritaire [en décembre 2008, Sarkozy, alors président, dans son fameux discours à l’hôpital psychiatrique d’Antony, avait présenté les malades comme des êtres dangereux dont la société devait se protéger, ndlr], voilà qu’aujourd’hui il faut se battre contre la nuit… gestionnaire.» Voulant par ces mots dénoncer le poids démesuré de l’administration.

GRAND EST : ILS ENTENDENT DES VOIX ET EN PARLENT

17/10/2016

Le monde de la santé mentale explore dans le Grand Est des alternatives à la prise en charge psychiatrique des maladies de l’âme. Rencontre avec les « Entendeurs de voix ».

Ni fous, ni malades ». Comme Jeanne d’Arc, le philosophe Socrate ou l’acteur Anthony Hopkins, 10 %* de la population mondiale entendrait des voix. Des milliers de personnes dans le Grand Est potentiellement touchées par des hallucinations auditives. Le sujet peut paraître délirant, il est pourtant suffisamment sérieux pour être à l’ordre du jour du colloque « Sur le divan des guérisseurs » récemment organisé par l’Université de Lorraine à Nancy autour des medecines alternatives à la psychiatrie traditionnelle.
Les voix, donc. Un phénomène aussi courant que tabou « qui plonge ces personnes dans l’isolement, la honte, la culpabilité », explique Kiki, membre du groupe « Les entendeurs de voix » à Lunéville en Meurthe-et-Moselle. À la crainte de la stigmatisation, « être pris pour un fou », s’ajoute généralement la peur du diagnostic de la maladie mentale, psychose, schizophrénie « et de l’arsenal médical qui va avec », ajoute Kiki.

Cette maison ressemble en tout point à la mienne, mais je sais que c’est une copie

C’est un syndrome, déroutant et rarement décrit, à l’interface entre la neurologie et la psychiatrie, que décrivent des neurologues américains dans la dernière livraison de la revueCognitive and Behavioral Neurology datée de septembre 2016.
L’histoire est celle d’une dame de 88 ans, qui a présenté un léger syndrome confusionnel lors d’un voyage. A son retour chez elle, elle était convaincue que sa maison n’était pas la sienne et que celle-ci avait été remplacée par une réplique très fidèle. Les premiers symptômes semblent avoir débuté une nuit où son mari, psychiatre, l’a retrouvée endormie assise dans les toilettes. A ce moment-là, ce dernier pense qu’elle a dû se tromper de médicament. Au lieu du laxatif doux habituel, elle a peut-être pris un ou deux comprimés de somnifère. Son mari, très attentif et aimant, prend contact avec des neurologues du Mount Auburn Hospital et de la Faculté de médecine de Harvard (Cambridge, Massachussetts) et leur confie que sa femme n’a quasiment aucun souvenir de leur récent voyage. Elle pense même avoir rendu visite à un plus grand nombre de proches qu’en réalité et se souvient à peine du voyage de retour. A son arrivée à la maison, elle éprouve une étrange et forte sensation : elle est convaincue que la maison qui est la sienne depuis 40 ans n’est pas la vraie, mais qu’il s’agit d’une réplique à l’identique. Elle reconnaît les alentours, la rue, le jardin, les voisins et même certains objets personnels de la maison comme authentiques. Il n’empêche, elle ressent bizarrement la sensation qu’il ne s’agit pas de son domicile véritable, que ce n’est pas sa vraie maison. Elle éprouve ce sentiment encore plus nettement au réveil les jours qui suivent. Cette patiente, qui a exercé en tant que kinésithérapeute respiratoire et a également un fils médecin, reconnaît qu’il y a quelque chose d’irrationnel dans le fait de croire qu’elle habite dans une maison qui est un double de la sienne mais considère pourtant que cette sensation correspond à la réalité. De fait, le sentiment qu’elle éprouve la terrifie dans la mesure où elle réalise, comme le précise son mari, qu’ « elle ne peut se fier à sa propre pensée ». Cependant, grâce à l’aide de son époux, qui reste constamment à ses côtés à la maison pour la rassurer et l’orienter, la peur de la vieille dame s’atténue progressivement. Son état émotionnel s’améliore, elle gagne en énergie et devient plus active. Mais, elle reste cependant convaincue que la maison où elle se trouve n’est qu’une copie de la sienne.