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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 18 octobre 2016

Psychiatrie : l'administratif est-il trop pesant ?

Par Eric Favereau — 
L'hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde) inaugure mardi l'Institut psycho-judiciaire (IPJ), première unité de recherche en France sur «le passage à l'acte dangereux».
L'hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde) inaugure mardi l'Institut psycho-judiciaire (IPJ), première unité de recherche en France sur «le passage à l'acte dangereux». Photo Derrick Ceyrac. AFP

Un nouveau rapport sur la santé mentale commandé par le ministère de la Santé et remis en 2015 se révèle aussi technocratique que désespérant.
Ce dimanche, dans le lieu assez incertain de la Parole errante à Montreuil (Seine-Saint-Denis), s’est tenu un colloque autour de «l’Enfance effacée», une manière «politique et poétique» pour parler de la crise profonde que traverse la pédopsychiatrie en France.
Ce fut une journée chaleureuse, éclatée, avec un mélange d’histoires racontées et d’analyses politiques. Une mère de famille, Valérie Gay, est ainsi venue témoigner. Elle est mère de quatre enfants dont le dernier n’est pas tout à fait comme les autres. «On a eu droit à tous les diagnostics, maintenant on dit autisme Asperger.» Puis : «Théo était mutique, on était dans une énorme solitude. Chaque fois que l’on essayait une institution, ou que l’on frappait à la porte d’une administration, on nous renvoyait à des normes. Cela n’allait pas à notre fils. Il a fallu que l’on entre en résistance», dit cette femme. Peu auparavant, le Dr Roger Ferreri, longtemps chef d’un service de psychiatrie infanto-juvénile dans le département de l’Essonne, avait dressé un bilan inquiétant : «Après nous être battus contre la nuit sécuritaire [en décembre 2008, Sarkozy, alors président, dans son fameux discours à l’hôpital psychiatrique d’Antony, avait présenté les malades comme des êtres dangereux dont la société devait se protéger, ndlr], voilà qu’aujourd’hui il faut se battre contre la nuit… gestionnaire.» Voulant par ces mots dénoncer le poids démesuré de l’administration.

GRAND EST : ILS ENTENDENT DES VOIX ET EN PARLENT

17/10/2016

Le monde de la santé mentale explore dans le Grand Est des alternatives à la prise en charge psychiatrique des maladies de l’âme. Rencontre avec les « Entendeurs de voix ».

Ni fous, ni malades ». Comme Jeanne d’Arc, le philosophe Socrate ou l’acteur Anthony Hopkins, 10 %* de la population mondiale entendrait des voix. Des milliers de personnes dans le Grand Est potentiellement touchées par des hallucinations auditives. Le sujet peut paraître délirant, il est pourtant suffisamment sérieux pour être à l’ordre du jour du colloque « Sur le divan des guérisseurs » récemment organisé par l’Université de Lorraine à Nancy autour des medecines alternatives à la psychiatrie traditionnelle.
Les voix, donc. Un phénomène aussi courant que tabou « qui plonge ces personnes dans l’isolement, la honte, la culpabilité », explique Kiki, membre du groupe « Les entendeurs de voix » à Lunéville en Meurthe-et-Moselle. À la crainte de la stigmatisation, « être pris pour un fou », s’ajoute généralement la peur du diagnostic de la maladie mentale, psychose, schizophrénie « et de l’arsenal médical qui va avec », ajoute Kiki.

Cette maison ressemble en tout point à la mienne, mais je sais que c’est une copie

C’est un syndrome, déroutant et rarement décrit, à l’interface entre la neurologie et la psychiatrie, que décrivent des neurologues américains dans la dernière livraison de la revueCognitive and Behavioral Neurology datée de septembre 2016.
L’histoire est celle d’une dame de 88 ans, qui a présenté un léger syndrome confusionnel lors d’un voyage. A son retour chez elle, elle était convaincue que sa maison n’était pas la sienne et que celle-ci avait été remplacée par une réplique très fidèle. Les premiers symptômes semblent avoir débuté une nuit où son mari, psychiatre, l’a retrouvée endormie assise dans les toilettes. A ce moment-là, ce dernier pense qu’elle a dû se tromper de médicament. Au lieu du laxatif doux habituel, elle a peut-être pris un ou deux comprimés de somnifère. Son mari, très attentif et aimant, prend contact avec des neurologues du Mount Auburn Hospital et de la Faculté de médecine de Harvard (Cambridge, Massachussetts) et leur confie que sa femme n’a quasiment aucun souvenir de leur récent voyage. Elle pense même avoir rendu visite à un plus grand nombre de proches qu’en réalité et se souvient à peine du voyage de retour. A son arrivée à la maison, elle éprouve une étrange et forte sensation : elle est convaincue que la maison qui est la sienne depuis 40 ans n’est pas la vraie, mais qu’il s’agit d’une réplique à l’identique. Elle reconnaît les alentours, la rue, le jardin, les voisins et même certains objets personnels de la maison comme authentiques. Il n’empêche, elle ressent bizarrement la sensation qu’il ne s’agit pas de son domicile véritable, que ce n’est pas sa vraie maison. Elle éprouve ce sentiment encore plus nettement au réveil les jours qui suivent. Cette patiente, qui a exercé en tant que kinésithérapeute respiratoire et a également un fils médecin, reconnaît qu’il y a quelque chose d’irrationnel dans le fait de croire qu’elle habite dans une maison qui est un double de la sienne mais considère pourtant que cette sensation correspond à la réalité. De fait, le sentiment qu’elle éprouve la terrifie dans la mesure où elle réalise, comme le précise son mari, qu’ « elle ne peut se fier à sa propre pensée ». Cependant, grâce à l’aide de son époux, qui reste constamment à ses côtés à la maison pour la rassurer et l’orienter, la peur de la vieille dame s’atténue progressivement. Son état émotionnel s’améliore, elle gagne en énergie et devient plus active. Mais, elle reste cependant convaincue que la maison où elle se trouve n’est qu’une copie de la sienne.

Infirmières : le ministère organise une déqualification, avec des soins à la découp

MiroirSocial 17-10-16

 Le ministère de la Santé va toujours plus loin dans sa recherche d’économies. Lors du dernier haut conseil des professions paramédicales (HCPP), un « séquençage des activités » a été proposé pour permettre un « exercice partiel » des professions de santé.
Dans le texte présenté le 22 septembre 2016 au HCPP, toutes les professions de santé réglementées sont visées, médicales comme soignantes. Le cas des professionnels infirmiers (IDE, IADE, IBODE et puéricultrices) est traité par l’article 8 (qui s’étale sur deux pages et demies dans un jargon administratif avec de nombreux renvois à d’autres textes, histoire que cela soit le moins compréhensible possible pour le non-initié).

Psychiatrie : les pistes d'un DG d'ARS pour rénover le secteur

Coline Garré
| 17.10.2016









Laforcade
Marisol Touraine l'avait commandé en septembre 2014 pour nourrir les débats en amont de la loi Santé en 2015. In fine, le rapport relatif à la santé mentale, commis par Michel Laforcade, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) d'Aquitaine, a été mis en ligne le 12 octobre sur le site du ministère. Avec comme cahier des charges le souci « d'élaborer des réponses concrètes permettant d'accompagner la mise en œuvre de la loi de modernisation de notre système de santé », lit-on dans l'avant-propos. Et de rénover le secteur public de psychiatrie sectorisé – dans la lignée de la mission conduite par le député Denys Robilliard en 2013.

Souffrance au travail : des soignants libéraux et hospitaliers appellent à briser l'omerta

Christophe Gattuso   17.10.2016

Médecins libéraux, praticiens hospitaliers, infirmiers, orthophonistes, kinésithérapeutes, opticiens, dentistes… mais aussi l'économiste de la santé Frédéric Bizard et le philosophe Alexandre Jardin ! Plus de soixante-dix personnes ont participé ce lundi à une conférence-débat organisée par l'Union française pour une médecine libre (UFML) en collaboration avec la CGT, dans l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, pour dénoncer la souffrance protéiforme des professions de santé.
« L'amélioration de la qualité de vie au travail est aujourd'hui prioritaire, la souffrance est transversale à la ville et à l'hôpital avec des drames qui ont récemment touché des médecins et des infirmiers, a attaqué le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML. Le généraliste de Fronton a cité une récente étude du réseau souffrance et travail, selon laquelle 112 médecins libéraux se seraient suicidés depuis le début 2016. « La médecine ne doit pas être guidée par des intérêts économiques et financiers », a-t-il ajouté.
« On ne veut plus de morts chez les soignants »
Dans ce contexte, les professionnels ne semblent pas attendre grand-chose du « plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé » que Marisol Touraine doit prochainement présenter.

Outsider Art Fair, foire d’art brut

20 Oct - 23 Oct 2016
Vernissage le 20 Oct 2016
Outsider Art Fair est une foire consacrée à l’art brut. Pour sa 4ème édition du 20 au 23 octobre 2016, la foire réunit une quarantaine de galeries internationales et s’installe à l’hôtel du Duc en parallèle de la FIAC.
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Art et folie : quels liens ?

14.10.2016

Création artistique et troubles psychiques sont souvent liés. La perception de ces liens a évolué au cours du temps. La folie peut-elle être créatrice ? Comment est-elle représentée dans l’art ? Peut-on repérer ces troubles dans une oeuvre ?

From the Planet to the Star, par Louis Soutter, 1938
From the Planet to the Star, par Louis Soutter, 1938 Crédits : Wikimedia Commons
Lire la suite et écouter la conférence ...

Le Kremlin-Bicêtre : elle se suicide à l’hôpital après un baby-blues

Le Kremlin-Bicêtre : elle se suicide à l’hôpital après un baby-blues 

Une jeune femme de 32 ans s’est donné la mort samedi aux urgences de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, alors qu’elle avait été admise la veille pour une anémie et présentait les symptômes d’un baby blues. Elle avait accouché sept jours plus tôt dans un autre établissement de santé. LIRE

Il est 18 heures quand on apprend à l’infirmière en chef que la patiente, domiciliée à Limeil-Brévannes, a disparu de sa chambre. Des recherches sont entreprises dans les couloirs de l’hôpital relevant de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). En vain. Le personnel découvre alors que les toilettes communes des urgences sont fermées à clé de l’intérieur. Le serrurier dépêché sur place parvient à déverrouiller la porte. La jeune femme est retrouvée pendue au robinet d’un lavabo avec un drap. Un massage cardiaque est immédiatement prodigué mais il est trop tard. La patiente était décédée depuis au moins une heure.


Pourquoi je démissionne de l'hôpital public : le témoignage d'un assistant spécialiste parisien

Sophie Martos 19.10.2016

pot
Le Dr Étienne Pot, assistant spécialiste en santé publique et addictologue en poste depuis un an à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé sur Twitter sa volonté de quitter l'hôpital public.
Cette décision a eu beaucoup d'écho sur le réseau social, le jeune médecin étant un ancien vice-président de l'Intersyndicat national des internes (ISNI) et un actuel membre du bureau de l'Intersyndicat des chefs de clinique et assistants (ISNCCA).
Le praticien a accepté de livrer au « Quotidien » les raisons de son départ, précisant en préambule que ses motivations n'étaient en aucun cas liées à des désaccords avec son service ou son établissement. La rémunération n'est également pas en cause, mais le Dr Pot déplore « l'absence totale de modernité de l'hôpital public ».

lundi 17 octobre 2016

« Les industriels du médicament doivent cesser d’évaluer eux-mêmes leurs produits »

Selon le chercheur Bruno Falissard, il n’y a pas de conflit d’intérêts plus manifeste que de laisser les firmes pharmaceutiques apprécier les effets indésirables des traitements.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO
Pour évaluer un médicament, il arrive que l’on dépense en une seule étude plus de 100 millions d’euros. Avec une telle débauche de moyens, on devrait tout savoir ou presque : effets indésirables, probabilité de guérison, etc. A l’évidence, ce n’est pas le cas et le scandale de la Dépakine donnée aux femmes enceintes en est une nouvelle preuve. Pourquoi cela ? Parce que la question de l’évaluation des médicaments est redoutable, bien plus qu’on ne pourrait l’imaginer.

Quand l’inflammation monte à la tête

Le 7 octobre, à Paris, un colloque a permis de mieux cerner le lien entre le développement d’une inflammation chronique et l’apparition d’une maladie psychiatrique.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Florence Rosier
Cellules gliales qui peuvent être impliquées dans des perturbations du mécanisme de récompense dans le cerveau
Cellules gliales qui peuvent être impliquées dans des perturbations du mécanisme de récompense dans le cerveau NANCY KEDERSHA/SPL/COSMOS
Immunité et psychisme : entre les deux se tissent des liens étranges. Des liens à risque, aussi. Car les dérèglements de notre système immunitaire expliquent, parfois, le développement d’une maladie mentale : dépression, trouble bipolaire, schizophrénie ou autisme. Par quels mécanismes ? Quels sont les patients concernés ? Et quelles pourraient être les retombées thérapeutiques ? Une centaine d’experts étaient réunis autour de ces questions, le 7 octobre, à l’Institut Pasteur à Paris.

Dangereux empire du paraître

Dans son essai, le sociologue Jean-François Amadieu interroge une société qui sacralise à travers les réseaux sociaux l’apparence physique alors qu’elle accède au rang de discrimination punie par la loi.
LE MONDE  | Par Margherita Nasi
« La Société du paraître – Les beaux, les jeunes… et les autres », de Jean-François Amadieu (Odile Jacob, 256 pages, 22,90 euros).
« La Société du paraître – Les beaux, les jeunes… et les autres », de Jean-François Amadieu (Odile Jacob, 256 pages).

ÇA MARCHE Journée mondiale de la santé mentale : J'ai testé ce que voit et ressent une personne schizophrène au quotidien

  Le Huffington Post  Annabel Benhaiem  11/10/2016


Une casque de réalité virtuelle reproduit l'expérience d'un schizophrène au quotidien.


SCHIZOPHRÉNIE - "Tu es nul", "tu ne sais même pas faire ça", "tu as vu comment il te regarde?" Voici les phrases qu'entend la majeure partie des personnes atteintes de troubles schizophrènes au quotidien. Et que LeHuffPost a pu vivre pendant quelques minutes grâce à un casque de réalité virtuelle développé par le laboratoire Janssen, à l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale, ce lundi 10 octobre.
Plongés dans trois scènes du quotidien, bien anodines pour ceux qui ne souffrent pas de schizophrénie, nous sommes dans la peau d'un jeune homme et expérimentons chacun de ses tourments.
JANSSEN
En plein test de réalité virtuelle.
La première scène se déroule dans son salon. Assis sur le canapé, il ouvre un œil tandis que le film qu'il regardait se termine. Une voix intérieure lui dit qu'une fois de plus il n'a pas réussi à le visionner en entier. Il change de chaîne, tombe sur une variante de BFMTV, et le présentateur lui parle directement pour lui dire qu'il interrompt son programme. Le jeune homme finit par éteindre le poste, et voit dans le reflet noir de l'écran deux personnes, lui et une ombre, assise à côté.

L'art, une brèche dans l'armure de la santé mentale

     Léonce Bertot 10 octobre 2016


L'art, une brèche dans l'armure de la santé mentale
L'atelier d'arts plastiques du CATTP Perrinon, un lieu de reconstruction pour les patients. (L.B./France-Antilles)
Aujourd'hui, à la faveur de la Journée mondiale de la santé mentale, le Centre hospitalier Maurice-Despinoy (ex-Colson) a choisi de mettre en lumière le lien entre culture et santé. Il nous a ouvert les portes de son Centre d'accueil thérapeutique à temps partiel de Perrinon, à Fort-de-France.
L'atelier d'arts plastiques du Centre d'accueil thérapeutique à tempspartiel (CATTP) et Hôpital de jour (HDJ) Perrinon - section Centre, est peu connu du grand public. Mais pour ceux qui le fréquentent, c'est un lieu synonyme de créativité, d'apaisement, d'estime de soi, voire même de liberté.
« En psychiatrie, nous avons l'opportunité d'avoir cet atelier qui permet aux patients de s'exprimer, de se valoriser, de s'affirmer aussi » , explique Patricia Dondon-Baur, technicienne supérieure hospitalière, l'une des deux plasticiennes du Centre hospitalier Maurice Despinoy. « On utilise des supports artistiques pour donner aux patients l'opportunité de se révéler. Parce qu'une fois qu'on est dans la maladie mentale, il y a cette stigmatisation ainsi que cette dévalorisation de l'individu face à la maladie » .
L'enjeu est d'importance donc, puisqu'il s'agit tout à la fois de faire ressortir la valeur intrinsèque de l'usager et de lui faire prendre conscience de ses capacités, pour lui permettre de se projeter dans l'avenir de manière positive.

Annonce de Marisol Touraine Santé mentale : le Conseil national cible les jeunes

Audrey Vaugrente  16.10.2016

Les troubles mentaux figurent dans le top 3 des pathologies les plus fréquentes. Les médecins généralistes sont au cœur de la prise en charge mais un cas sur deux n’est pas repéré. Face à ce constat, les rapports se sont multipliés, sans effet notable. Manque de coordination, cibles mal définies… Les obstacles sont nombreux. 
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a décidé de prendre le dossier à bras le corps. Ce 10 octobre, elle a annoncé la création d’un Conseil national de la santé mentale.

Avec cette décision, la ministre suit les recommandations de Michel Laforcade. Le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) de la région Nouvelle-Aquitaine lui a remis un rapport dédié à la santé mentale. Il souligne l’importance de coordonner les efforts dès la prévention. En France, une personne sur cinq souffrira un jour d’une maladie psychique.

Vivre au quotidien avec la maladie mentale

RADIO CANADA 10 octobre 2016

Bernard Saulnier
Bernard Saulnier     Photo : Radio-Canada/Francis Dufresne
« C'est toujours possible de changer de chemin, d'aller dans une direction plus constructive que de se détruire. Dans la maladie, il y a souvent le déni, qui fait qu'on veut se détruire. » Le blogueur et chroniqueur Bernard Saulnier, atteint de schizophrénie paranoïde, démontre qu'il est possible de bien vivre avec la maladie mentale. 

Enquête : 1 Chinois sur 13 souffre d'une maladie mentale

le Quotidien du Peuple en ligne    11.10.2016

Avec la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre, les maladies mentales sont devenues un thème particulièrement opportun. Les données montrent qu’une sur 13 des personnes en Chine souffrent de cette maladie.
La Journée mondiale de la santé mentale a été introduite en Chine en 1992 afin de sensibiliser le public aux maladies psychologiques. Cette année la Journée mondiale de la santé mentale a eu pour thème « La santé mentale et l'harmonie sociale».

Santé mentale : L’urgence gabonaise

Publié par Gérald Mounomby mardi 11 octobre 2016
Structures psychiatriques inexistantes, prise en charge des malades à l’étude depuis 1962, désintérêt au niveau du gouvernement, au Gabon, la santé mentale est à l’antipode des préoccupations de la puissance publique. Le gouvernement est vivement interpellé.
Santé mentale : le Gabon accuse un retard de plusieurs décennies. © Sunuker.com
Santé mentale : le Gabon accuse un retard de plusieurs décennies. © Sunuker.com
Disant avoir «hérité, en 2009, d’un réseau sanitaire vieillissant et sous-équipé, dont la couverture du territoire était déficiente», les autorités gabonaises revendiquent, sept ans après, la couverture maladie de «près de 600 000 personnes à revenus modestes» et l’augmentation des capacités d’accueil du système sanitaire national.  Le nombre de lits d’hôpitaux disponibles à Libreville a, dit-on, été «multiplié par cinq». Pourtant, si ces efforts et ces résultats sont louables, il reste qu’ils concernent le seul domaine des maladies physiques. Dans le domaine de la santé mentale, le Gabon accuse un retard de plusieurs décennies.

dimanche 16 octobre 2016

Pour une politique de santé mentale en Algérie

Le Matin d'Algérie 09 Oct 2016 


On a encore recours à des charlatans pour soigner des maladies mentales.

On a encore recours à des charlatans pour soigner des maladies mentales.


"Dis-moi donc quelle conception tu as du malade psychiatrique, je te dirai à quel modèle de société et à quelle civilisation tu aspires dans ton inconscient", aurait écrit feu Pr. Mahfoud Boucebci.
Ce sont ces propos réalistes qui ont résonné dans ma conscience et amené à écrire ce papier à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. On sait tous que la politique de santé mentale en Algérie est bien en deçà des standards internationaux. En témoignent le manque d'infrastructures sanitaires et l’accueil réservé aux personnes souffrantes psychologiquement et/ou mentalement. En effet, cette vision d'enfermement quasi-systématique du malade est un héritage d’une tradition coloniale qui s’est développée de façon "ordinaire" afin de répondre aux besoins pressants de notre société. L’école d’Alger, fondée par Antoine Porot, s’est intéressée, pour rappel, à l’étude de la "mentalité indigène" afin de justifier le statut de "sous-citoyenneté" des Algériens [1].
C’est dans ce contexte que Frantz Fanon (1925-1961), un des militants de la cause nationaliste algérienne, s’est opposé farouchement aux conclusions dites "raciales" (impulsivité criminelle parmi les indigènes, peuple sous tutelle, etc.)[1], instrumentalisées à outrance à cette époque-là Aussi remarque-t-on que les résidus de cette logique auraient pris de nouvelles configurations. Cela dit, le professionnel de santé soigne, souvent dans l’urgence, des problèmes psychologiques à la fois chroniques et complexes. Bien entendu, ce travail de "réparation du mental " ne permet pas à la société de promouvoir  "une santé mentale au quotidien", en mesure de satisfaire toutes les demandes des citoyens.
À l’évidence, la société algérienne se précarise davantage en raison de l’échec de l’État à résoudre les problèmes sociaux, notamment l’insertion des jeunes. Les conduites suicidaires de ces derniers, du reste violentes, sont des signes d'un profond malaise "communautaire". Il est probable, au demeurant, que le malade mental soit encore plus touché par cette précarité-là. Aux souffrances existentielles s’ajoutent, paraît-il, les difficultés financières qui rendent le vécu du malade plus difficile, voire insupportable. C'est pourquoi, à défaut de structures d’accueil, nos lieux de culte se transforment parfois en "cliniques spirituelles de secours". Si on n'en parle que très peu, c'est parce que la question s'avère être sensible dans un environnement traditionnel, le nôtre, rompu aux tabous et aux préjugés. Depuis longtemps, les professionnels de santé et les usagers du secteur psychiatrique (malade, famille, entourage, etc.) font face aux mêmes problèmes. Ils savent pertinemment que les mesures de soins préconisées demeurent insuffisantes au regard des besoins des malades.