LE MONDE | | Par Luc Vinogradoff
Un robot est-il capable de définir ce qu’est la beauté humaine ? Un groupe de scientifiques russes a tenté de répondre à la question en organisant un concours de beauté où le jury était une intelligence artificielle. Youth Laboratories, organisation financée par la Russie et Hongkong, a récolté, sur la base du volontariat, près de 600 000 portraits d’hommes et de femmes de plus de cent pays.
Trois algorithmes ont scanné cette base de données et sélectionné les « plus beaux » visages selon des critères les plus objectifs possible, comme la symétrie faciale, la présence ou non de rides, l’âge. Un des critères qui n’étaient pas pris en compte était la couleur de peau. Pourtant, lorsque les scientifiques ont découvert les 44 vainqueurs choisis par le jury-robot, ils ont découvert que 38 étaient blancs. Les six autres étaient asiatiques, dont un seul avait une peau relativement foncée.
Même si les trois quarts des participants à cette expérience étaient blancs, les résultats ont de quoi étonner. Théoriquement, l’intelligence artificielle, si elle n’est pas programmée pour prendre la couleur de peau comme un critère de beauté, devrait appliquer les critères choisis (symétrie, jeunesse) à toutes les photos, y compris celles de personnes à la peau foncée. Or, à voir les résultats, cela n’a pas été le cas.