INTERNATIONAL - Moins de militaires armés, pour moins de suicides. C'est en substance la teneur de l'étude menée par Thomas Reisch, un chercheur et psychiatre suisse. Dans ses travaux, il met en évidence le lien entre la baisse du taux de suicide en Suisse... et la réduction des troupes armées.
En mars 2003, la Suisse a proposé un projet de réforme de l'armée, baptisé "Armée XXI". Principale mesure, la diminution drastique du nombre de troupes. La réforme, largement adoptée par référendum au mois de mai de la même année, a permis de diminuer les effectifs de 400.000 à 200.000 militaires dès 2004. Et c'est à partir de cette date que Thomas Reisch a constaté la baisse notable du nombre de suicide par armes à feu.
"C'était fondé sur une hypothèse, explique-t-il aux journalistes de The Atlantic, mais bien sûr j'ai pensé que c'était lié à l'armée." Avec raison. En Suisse, la possession d'une arme à feu est autorisée par toute personne ayant effectué son service militaire (obligatoire depuis 1848) . Avec environ 30% des ménages qui en possèdent une, la Suisse se classe dans le top 5 des pays les plus armés au monde.
"Restreindre l'accès aux armes sauve des vies"
Dans son étude publiée en 2013 dans The American Journal of Psychiatry, Thomas Reisch a choisi de se concentrer sur les hommes de 18 à 43 ans, c'est-à-dire la tranche d'âge la plus concernée par la réforme de 2003. Il a ainsi pu établir que sur 100.000 personnes, il y avait 2,16 suicide de moins que les années précédentes, soit 30 vies sauvées.