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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 19 juillet 2016

Corrèze : pour avoir rendu leur fillette autiste des parents risquent les assises

12 juillet 2016,

Brive-la-Gaillarde (Corrèze), le 28 octobre 2013. Les parents de la petite Serena, «élevée» deux années durant dans le coffre d'une voiture, à leur arrivée au palais de justice de la ville il y a trois ans.
PhotoPQR / La Montagne
Durant près de deux ans, Serena, a été «élevée» par ses parents dans le coffre d'une voiture.Retrouvée en octobre 2013, la fillette souffre d'autisme en raison des privations qu'elle a subies : c'est ce que révèle un rapport d'expertise cité ce mardi par le parquet de Brive (Corrèze). Les faits reprochés à ses parents, mis en examen, sont donc désormais passibles de la réclusion criminelle devant une cour d'assises, indique dans un communiqué Laurent Czernik, procureur de la République de Brive.
«Pour moi, je ne l'ai jamais maltraitée»
La maman, Rose, mariée et élevant normalement trois autres enfants, avait expliqué peu après lors d'un entretien télévisé comment elle avait donné naissance, seule, chez elle, le 24 novembre 2011 à l'aube, à la fillette. La mère de famille, qui résidait à Brignac (Corrèze), un petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Brive, assurait n'avoir pas pu parler de cette naissance, qu'elle avait donc gardée secrète, y compris pour son mari selon ses dires. «Pour moi, je ne l'ai jamais maltraitée, je ne pouvais pas m'en occuper comme je me suis occupée de mes trois premiers enfants, mais j'ai essayé de la maintenir en vie», avait-elle affirmé.

Serena, la fillette cachée dans un coffre, est autiste, ses parents risquent les assises

  • Par AFP  
En octobre 2013, la découverte de cette petite fille, sale, nue, déshydratée et en carence manifeste de soins, dans le coffre d'un véhicule que sa mère déposait chez un garagiste en Dordogne, avait suscité l'émoi et soulevé de nombreuses questions sur cette dissimulation exceptionnelle.
Serena, fillette dont l'existence avait été cachée par ses parents durant près de deux ans et finalement retrouvée en octobre 2013 dans le coffre d'une voiture, souffre d'autisme causé par les privations qu'elle a subies, selon un rapport d'expertise cité mardi par le parquet de Brive. Les faits reprochés aux parents de l'enfant, mis en examen, sont donc désormais passibles de la réclusion criminelle devant une cour d'assises, indique dans un communiqué Laurent Czernik, procureur de la République de Brive.

Si « Le Généraliste » était paru en 1900 Hospitalisation précoce des aliénés : les leçons d’un simple fait divers

Alain Létot
   Une malheureuse aliénée, hantée de l’idée fixe du suicide depuis plusieurs années, à la suite de la mort de son mari, avait tenté de mettre plusieurs fois son désir en exécution… Une surveillance discrète, organisée par la famille, avait jusqu’alors rendu vaines ses tentatives.
     18.07.2016  

Un jour, cependant, elle s’échappe, entraîne son jeune enfant sur un quai désert : « Vois, mon chéri, comme cette eau est belle », et pendant que l’enfant regarde du haut du ponton, elle le précipite dans la Seine et ne tarde pas à l’accompagner, mais de courageux sauveteurs ont été témoins du drame et, non sans dangers, parviennent à ramener sur la berge la mère et l’enfant. Ce dernier est heureusement sain et sauf. La mère est inanimée. On court chercher un médecin En attendant, les passants s’attroupent, tous savent ce qu’il faut faire : qui ne sait pas soigner un noyé ?
Une boîte de secours est là, providentielle, un flacon est dans la boîte de secours ; vite, un verre ; et l’on verse largement, dans la bouche inerte de la noyée, le liquide qui doit la ramener à la vie. N’est-il pas pour cela dans la boîte de secours ?
Pendant ce temps le médecin arrive, la victime est sans connaissance depuis vingt minutes, mais il se souvient que M. Laborde en a fait revenir de plus loin ; il prend une pince et s’apprête à pratiquer les tractions rythmées de la langue. Il ouvre la bouche de la noyée, saisit la langue qui aussitôt se dépouille de sa muqueuse. « La malheureuse s’est empoisonnée avant de se noyer, elle a la langue brûlée. » « Non, docteur, lui répond un des sauveteurs, peut-être est-ce dû à ce qu’on lui a fait prendre. » Le médecin voit un verre à demi rempli d’une solution incolore, il le sent et recule vivement la tête, à demi asphyxié : on avait donné de l’ammoniaque à la victime qui, malgré tous les soins, reste la proie de cette mort qu’elle avait tant convoitée.

dimanche 17 juillet 2016

Stefan Zweig, si cruellement lucide, par Roland Gori

LE MONDE DES LIVRES

Roland Gori.
Roland Gori. Olivier Roller

« Conscience contre violence », de Stefan Zweig, 1936 ; traduit de l’allemand (Autriche) par Alzir Hella, Livre de poche, 2010.
Au moment où, dans le clair-obscur des crises, renaissent les monstres des fanatismes cruels, des nationalismes cyniques, des replis identitaires frileux, il faut relire Zweig ! Tout Zweig, l’écrivain des passions, l’Européen des Lumières, le citoyen du monde, le juif apatride, l’amoureux de la diversité brésilienne, seule « terre d’avenir » pour un monde chaotique qui a trop longtemps aligné le classement des peuples sur leur puissance industrielle, financière et militaire.
Il faut relire son éloge d’un Brésil, quelque peu imaginaire, transformé en modèle de communauté humaine où la culture naît du ­mélange des races, de la fusion des particularismes religieux, ethniques et historiques.

PEUT-ON DÉFINIR L'AMOUR ?

13 JUILLET 2016 

Est-ce une émotion ? Est-ce un sentiment ? Est-ce un affect ? Est-ce une passion ou des actions ? Est-ce un état ou une disposition, celle d’un sujet, l’amoureux ? Ou est-ce une relation entre deux sujets, les amants ? Beaucoup de questions et autant de réponses.

CC Kirsten Rudberg / Flicke 
  • Francis Wolff, philosophe, professeur de philosophie à l'ENS, ancien directeur-adjoint de l'École (2000-2004) et de son département de philosophie (2004-2007).

ÉLOGE DE LA LENTEUR

Privilégier la marche, prendre le temps de cultiver des plantes, les regarder pousser... Ce sont des moyens parmi d'autres de se sentir exister ! Approches sensibles d'un philosophe, un paysagiste et un anthropologue. Et, ne pas oublier que "Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité."

CC Alina / Flickr
  • Gilles Clément, paysagiste, enseignant, écrivain
  • David Le Breton, anthropologue et sociologue, professeur à l'Université de Strasbourg
  • Catherine Potevin, chef de la rubrique Livres de "Philosophie Magazine"
  • Frédéric Worms, professeur de philosophie à l'université de Lille III, directeur du Centre international d'étude de la philosophie française contemporaine à l'Ecole normale supérieure.

samedi 16 juillet 2016

Si "Le Généraliste" était paru en 1906 Les femmes médecins et les concours

Alain Létot   16.07.2016

Une intéressante question vient d'être résolue par M. Mirman, directeur de l'Assistance et de l'Hygiène au ministère de l'Intérieur. Les femmes pourvues du titre de docteur en médecine pourront désormais prendre part aux concours de médecin des Asiles d'aliénés. La logique et le simple bon sens s'accordaient à faire admettre que les femmes autorisées aujourd'hui à conquérir le diplôme de docteur en médecine et les fonctions d'externes et d'internes des hôpitaux et des asiles, qui peuvent à Paris, concourir pour devenir médecin de l'assistance à domicile, et sont agréées par nombre d'administrations, puissent devenir médecins des asiles d'aliénés Il n'en était pourtant pas ainsi. Il a fallu que Mlle Madeleine Pelletier, docteur en médecine et interne à l'asile de Villejuif, écrivît au ministre de l'Intérieur pour solliciter l'autorisation de prendre part aux concours des médecins des asiles jusqu'ici fermés aux femmes.

Attentat à Nice : les blessés peuvent avoir besoin de "beaucoup de temps" selon Bruno Millet

Professeur en psychiatrie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, Bruno Millet revient sur l'état psychologique des victimes.

Bruno Millet, professeur en psychiatrie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, exprime "[sa] tristesse et [sa] compassion devant cet évènement tragique" et estime qu'il faut "recevoir, accueillir, prendre soin, écouter" les victimes, car celles-ci "ont vécu des choses qui sont très traumatisantes" et vont "exprimer de la peur, de l'anxiété". Le médecin ajoute d'ailleurs qu'il"faut du temps pour cela" et qu'il faut que "des psychologues, des médecins-psychiatres soient là pour les entourer, pour les aider".

L'absence de notification des certificats médicaux : une illégalité substantielle

La notification des certificats médicaux, qui servent d’étai aux décisions des directeurs de maintenir des mesures de soins sur demande d'un tiers ou en cas de péril imminent, est obligatoire, à défaut la mainlevée de la mesure doit être ordonnée par le juge. C'est ce que dit la Cour d'appel de Versailles dans trois récentes décisions de mainlevée.

« On augmente dans l'insupportable, c'est psychiquement intolérable », analyse le Pr Rechtman.

Coline Garré   15.07.2016

Psychiatre et anthropologue, le Pr Richard Rechtman, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), analyse les impacts psychologiques de la tuerie de Nice.
Le Quotidien du Médecin : Comment la société peut-elle réagir à cet évènement dramatique, qui entre en cruelle résonance avec la tuerie de « Charlie Hebdo » et les attentats du 13 novembre ?
Pr Richard Rechtman : Nous observons un double phénomène. Il n'y a pas une sidération semblable à celle qu'on a vue à la suite de « Charlie Hebdo » et du 13 novembre ; ce n'est pas le même effroi. En revanche, on constate une augmentation dans le degré d'insupportabilité. C'est psychiquement intolérable.

« Il faut dire la vérité aux enfants, mais à petite dose, en s'adaptant à chacun », préconise le Pr Baubet

Coline Garré
Victimes directes, spectateurs, endeuillés, ou encore téléspectateurs, les enfants n'ont pas été épargnés par les tragiques évènements de Nice. Comment écouter et prendre en charge leur souffrance ? Éléments de réponse avec le Pr Thierry Baubet, pédopsychiatre à l’Hôpital Avicenne (Bobigny) et responsable de la cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) du 93.
| 15.07.2016   

Le Quotidien du médecin : Quel peut être l'impact d'un tel attentat sur les enfants ?
Pr Thierry Baubet : La notion que les enfants ont de la mort est différente de celle des adultes. Elle se construit progressivement : avant 6 ans, les enfants pensent que la mort est temporaire ; ils jouent à être morts. La pensée de l'irréversibilité intervient après 6 ans, puis vient à la préadolescence la conscience de la dégradation du corps. Ceux qui ont vu hier soir des morts, des corps très abîmés, des scènes d'horreur absolue, ne peuvent plus rester dans le « faire semblant ». Le trauma et le deuil peuvent affecter les enfants à tout âge. Il peut donc y avoir une prise en charge des bébés jusqu'aux grands adolescents ; seules les techniques changent, mais toutes doivent prendre en compte l'entourage familial.

Cette asso de Willems prend en charge l’anorexie et la boulimie à prix réduit

      PAR AURÉLIE JOBARD      15/07/2016

Maryline Tancré, psychanalyste et sophrologue, a fondé une repasserie dont les fonds permettent aux personnes atteintes par des troubles du comportement alimentaire de bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle de soins en psychothérapie et en diététique. Explication.

Elles partagent le même cabinet et les mêmes valeurs. La psychanalyste Maryline Tancré et la diététicienne Marion Godefroy ont décidé d’exercer leur profession dans le même local. Objectif : apporter, chacune dans leur spécialité, une réponse aux personnes touchées par les TCA (Troubles du comportement alimentaire) et ce, en proposant des consultations à des prix raisonnables.
Pour cela, Maryline Tancré a parallèlement fondé une association proposant un service de repasserie (lire ci-contre) dont les fonds permettent de financer une partie des salaires, du loyer mais également la prise en charge totale ou partielle des soins en diététique et en psychothérapie des patients. « Les TAC touchent surtout les jeunes et je pense que beaucoup n’ont pas les moyens de consulter, explique-t-elle. Je n’ai pas fait ces études pour que cela me rapporte de l’argent et ce n’est toujours pas mon but. »

Quelles pratiques infirmières et réflexion éthique lors de situations palliatives ?

 

Delphine Doré-Pautonnier, responsable de l'information des publics et de la communication au Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie a rencontré pour nous Pascale Tocheport, infirmière diplômée d’Etat depuis 1994, infirmière spécialiste clinique en 1999 avec la réalisation d'un mémoire sur le thème "Un sens commun à la vie à la mort : le respect". Depuis 2007, elle a exercé en équipe mobile douleur et soins palliatifs au sein de l’hôpital Charles-Foix (AP-HP). Récemment diplômée de l’école des cadres, elle est l'un des auteurs de l’ouvrage « Les droits des patients. Pratiques infirmières et réflexion éthique lors de situations palliatives » paru aux éditions Lamarre en avril 2016.
Bonjour Pascale Tocheport. Nous vous remercions de cet entretien pour infirmiers.com Le Collège national des acteurs en soins infirmiers de la Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), dont vous êtes membre, vient de publier « Les droits des patients. Pratiques infirmières et réflexion éthique lors de situations palliatives » aux éditions Lamarre. Vous en êtes un des auteurs. Pour qui et dans quels objectifs cet ouvrage a-t-il été publié ?
Pascale Tocheport
Pour Pascale Tocheport, la formation de tous les professionnels médicaux et paramédicaux est essentielle pour une meilleure cohésion d’équipe au regard des prises de décisions dans les situations toujours délicates de fin de vie.
Pascale Tocheport - Cet ouvrage s'adresse aux professionnels du soin mais également à toute personne sensibilisée aux problématiques engendrées par la maladie grave et intéressée par l'application des droits des personnes malades au quotidien. A l’origine, un collège régional infirmier a constitué un groupe de travail sur le positionnement infirmier, lors de la mise en œuvre de la loi du 22 avril 2005 dite « Leonetti ». Cette réflexion a été poursuivie au niveau national par huit infirmières expérimentées exerçant dans le domaine des soins palliatifs. Nous souhaitions, au travers de cet ouvrage, partager des éléments de réflexion susceptibles d’éclairer le cheminement des soignants présents auprès de personnes dont la maladie ne peut être guérie. Notre objectif était d’apporter notre contribution à une meilleure connaissance des droits par les professionnels de santé. Egalement, nous souhaitions faciliter l'approche palliative dans la singularité de chaque situation par nos réflexions sur la mise en œuvre de l'interdisciplinarité et d'une réflexion éthique pour repositionner le patient au centre des préoccupations soignantes.

vendredi 15 juillet 2016

A Lone Man Spends 53 Years Building a Cathedral by Hand


Infirmier, une profession en grande souffrance. Elle mérite davantage de reconnaissance

  Par    Président de l'Ordre national des infirmiers

13-07-2016 


Le 13 et le 25 juin dernier, un infirmier et une infirmière ont mis fin à leurs jours, à Toulouse etau Havre. Pour Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers, ces tragiques événements sont révélateurs d’un mal bien français qui touche la profession. "Négliger cette profession serait mettre en danger le système de soins dans son ensemble", écrit-il.

La communauté infirmière est inquiète. Les suicides consécutifs, à trois semaines d’intervalle, d’un infirmier et d’une infirmière ont provoqué en son sein une profonde émotion. Le peu d’intérêt médiatique porté à ces tragiques événements récents survenus au sein de la profession est, en ce sens, révélateur d’un mal bien français qui touche les infirmiers et les infirmières dans notre pays.

Le paradoxe est frappant : les Français trouvent les infirmiers et infirmières "compétents" (93%), "courageux" (92%), "sympathiques" (89%), particulièrement "investis" et "bienveillants" (88%). Pour 84% d’entre eux, ils sont également "à l'écoute de leurs patients" [1]. Ces qualités reflètent l’engagement des femmes et des hommes qui ont choisi d’exercer ce métier.


La recherche prend mal en compte la douleur des femmes

Le Monde Blogs  , par Pierre Barthélémy
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La plupart des souris utilisées pour les recherches sur la douleur sont des mâles. © Duncan Hull.
CE BILLET aurait pu s’intituler « Des souris et des Femmes ». Pourquoi ? Parce qu’il évoque un article publié ce mercredi 13 juillet par Nature, signé par Jeffrey Mogil qui dirige le laboratoire de génétique de la douleur à l’université McGill (Montréal). Et que, depuis des années, ce chercheur canadien estime que la science prend mal en compte les souffrances des femmes étant donné que les recherches sur les mécanismes de la douleur et les essais précliniques d’antalgiques se font essentiellement sur… des rongeurs mâles.
Comme l’avait très bien résumé, il y a quelques années, la journaliste Erika Check Hayden, « le patient typique souffrant de douleur chronique est une femme de 55 ans, tandis que le sujet d’étude favori pour la douleur chronique est une souris mâle de 8 semaines ».Cela pourrait ne poser aucun problème si les mécanismes de la douleur étaient absolument similaires entre mâles et femelles. Mais ce n’est pas le cas et Jeffrey Mogil, depuis une étude de 1993, travaille sur les différences existant entre individus dans la sensibilité à la douleur, et notamment les différences liées au sexe. Il a notamment mis en lumière que les hormones sexuelles peuvent jouer dans la façon dont le cerveau traite la douleur. A l’occasion d’une étude parue en 2015, il a aussi montré que, dans le cas de l’hypersensibilité à la douleur, ce ne sont pas les mêmes cellules immunitaires qui servent de médiatrices dans la moelle épinière des rongeurs mâles et femelles.

Dans l’article que publie Nature aujourd’hui, Jeffrey Mogil constate que de nombreux chercheurs n’incluent toujours pas d’animaux femelles dans leurs études, alors que, par exemple, aux Etats-Unis, les National Institutes of Health (NIH) préconisent l’utilisation de rongeurs des deux sexes dans les études précliniques. Les chiffres que donne le chercheur canadien sont éloquents : en 2015, sur les 71 articles de recherche publiés par la revue spécialisée Pain qui faisaient état de travaux sur les rongeurs, 56 utilisaient uniquement des souris mâles, 6 uniquement des femelles (pour des recherches spécifiques), 6 ne précisaient pas le sexe des animaux et 3 seulement avaient travaillé sur des souris des deux sexes, soit moins de 5 %…

Rhume : du frais sur le rôle favorisant du froid

Dr Irène Drogou
| 13.07.2016  














































Rhume et frimas vont de pair, et certaines années même en été… L'une des raisons à la saisonnalité du rhume tient aux défenses affaiblies de l'hôte. Mais comment le froid agit-il précisément sur le système immunitaire local ?
C'est à cette question que travaille une équipe de l'université de Yale sous la direction du Pr Akiko Iwasaki. Après avoir identifié en 2015 le blocage des interférons au niveau du nez, les chercheurs décrivent dans la revue « PNAS » comment deux autres mécanismes de défense contre les infections à rhinovirus sont moins efficaces par temps froid.

Le cerveau des enfants, au risque de la pollution chimique

LE MONDE  | Par Stéphane Foucart
L’appel est sans précédent. Dans une « déclaration de consensus » publiée dans la revue Environmental Health Perspectives et présentée mardi 12 juillet, une cinquantaine de chercheurs et de cliniciens américains, spécialistes du développement cérébral, établissent un lien entre polluants environnementaux et augmentation des troubles neuro-comportementaux constatée chez les enfants. Les auteurs, appuyés par neuf sociétés savantes représentant plusieurs dizaines de milliers de scientifiques et de soignants, demandent une révision profonde de la régulation des substances chimiques.
« Aux Etats-Unis, les enfants ont aujourd’hui un risque inacceptablement élevé de développer des troubles neurodéveloppementaux comme l’autisme, le déficit d’attention et l’hyperactivité, des déficiences intellectuelles et d’autres troubles de l’apprentissage ou du comportement »,écrivent les auteurs. Les statistiques officielles américaines sont éloquentes. Outre-Atlantique, un enfant sur dix est considéré comme hyperactif ou frappé de déficit d’attention, et un enfant sur soixante-huit est porteur d’un trouble du spectre autistique (autisme, syndromes de Rett ou d’Asperger, etc.) – dans les années 1970, cette proportion était de l’ordre d’un enfant sur… 3 000.