« Qu’est-ce qui vous soucie avec votre petite fille ? », demande le docteur David Germanaud. Ce matin de février, le neuropédiatre et chercheur commence sa consultation à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP) avec Clara (prénom changé), 6 ans, et ses parents.
Comme la plupart des jeunes patients que prend en charge ce spécialiste des troubles neuro-développementaux, la fillette ne se développe pas tout à fait comme les autres enfants. Chez certains, ce sont des troubles du comportement qui sont au premier plan. Chez d’autres, comme Clara, ce sont des difficultés cognitives, qui perturbent les acquisitions précoces ou les apprentissages scolaires.
« Ce qui nous tracasse, c’est son retard par rapport aux camarades de son âge. Au quotidien elle progresse, mais on sent un décalage », décrit le père, la fillette sagement assise sur ses genoux. Guidés par les questions du médecin, les parents retracent le parcours de Clara, les démarches entreprises.
INTERVIEW. Depuis 25 ans, ce Béninois consacre sa vie aux malades mentaux en ouvrant des centres de soins qui sont aussi des espaces d'espoir et de réinsertion.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| | Par Pierre Barthélémy
Vous ne l’imaginiez sans doute pas, mais il existe une revue de recherche intitulée Meat Science. Littéralement, « science de la viande ». On peut y trouver des travaux sur l’évolution des testicules chez les cochons non castrés, les effets du stress sur la qualité de la bidoche ou encore de nouvelles méthodes pour tester la qualité musculaire des vieux bœufs. Et parmi tous ces articles où l’on triture tous les morceaux, bas et nobles, des différents animaux d’élevage, figure, dans le numéro daté de février de cette revue, une étude dont le sujet est… le cerveau humain. Je vous rassure, nous ne sommes pas encore dans le film Soleil vert(Richard Fleischer, 1973), et l’objet de ce travail n’est pas de déterminer si on va pouvoir remplacer la cervelle de mouton par de la matière grise d’Homo sapiens. Non, son objectif consistait à déterminer les zones du cerveau qui sont excitées lors de la consommation de viande.
Sur les bancs de l’école, le brio ne plaît pas. Aux profs du moins. « Peut mieux faire », s’entendra dire celui ou celle dont les résultats doivent plus à ses capacités naturelles. Alors qu’un autre plus travailleur, par nécessité sans doute, sera félicité pour des résultats équivalents. A la différence des élèves, qui se détournent des « intellos », bosseurs pour avoir de bonnes notes, mais sont plus cléments avec l’élève brillant capable de faire le pitre pour se faire aimer.
Ce comportement adolescent perdure. Il s’incruste dans les esprits, semble-t-il. Dans la vie dite active, non seulement les collègues mais aussi leurs chefs continuent de se comporter comme des copains de classe, vient de prouver Chia-Jung Tsay, professeure de psychologie à l’University College de Londres.
Mieux vaut apparaître doué que bosseur, explique-t-elle dans une publication qui vient de paraître dans le Personality and Social Psychology Bulletin de l’année 2016. Certes, pour réussir, il faut cumuler les deux.
Dans une enquête réalisée auprès de victimes de lésions cérébrales acquises dix ans après leur accident, des chercheurs interrogent l'impact du vieillissement sur leur prise en charge ainsi que sur les proches aidants. Et de dérouler une série de préconisations pour combler les lacunes existant tant chez les professionnels que sur les dispositifs.
Manque criant de personnel, recours aux agences privées... Les employés du service de psychiatrie de l'hôpital du Saint-Sacrement dénoncent leurs conditions de travail «inacceptables» depuis qu'ils sont passés sous la gouverne du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
La grogne est telle que ces travailleurs interpellent le ministre Gaétan Barrette dans une pétition signée par plus d'une quarantaine d'infirmières, infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires, et dont le Journal a obtenue copie.
… Si, à 15 ans, alors que j’étais une ado timide et mal dans sa peau, je n’avais pris des cours d’expression corporelle avec Orlan. Elle n’était pas du tout connue à l’époque et je n’avais aucune idée qu’elle jouerait un rôle majeur dans l’art contemporain. Mais elle nous invitait à travailler sur notre corps, faire des improvisations ; tout cela, les yeux fermés, extrêmement concentrés. Et j’ai soudain eu le sentiment d’accéder à un monde intérieur, un monde où j’avais enfin le droit d’exister. Les nœuds se dénouaient, les interdits disparaissaient, l’imaginaire se libérait. Moi qui étais si introvertie et si coincée, verrouillée par le regard des autres, je m’évadais et m’épanouissais. Comme un envol. Une prise de liberté.
Avez-vous jamais revu Orlan ?
Non. J’ai suivi de loin ses expériences, son travail de transformation corporelle et son engagement dans l’art moderne. Mais il faudrait que ces retrouvailles aient lieu, certainement. Car c’étaient des heures qui comptaient beaucoup pour moi. J’étais lycéenne, et si complexée…
Pourquoi ?
J’étais encombrée par mon physique, le corps et le visage. Je n’étais pas du tout dans les canons de l’époque, ne me maquillais pas, n’étais pas coquette le moins du monde. J’étais bonne élève, en section mathématiques. Mais je n’avais pas beaucoup d’amis et je parlais très peu. A la maison, où nous avions été cinq enfants, la cellule se resserrait et j’avais l’impression qu’elle se refermait sur moi car les aînés s’étaient envolés et ma petite maman – qui vient juste de partir – en concevait beaucoup de chagrin. Ah non, l’adolescence ne fut pas drôle du tout ! Une période très noire, beaucoup de tristesse et de douleur.
Quels rêves faisiez-vous pour l’avenir ?
Il était entendu que je ferais de longues et brillantes études et mes parents avaient l’espoir d’une belle carrière. Je ne me reconnaissais pas dans ce plan, mais j’avais envie de leur faire plaisir. Mon père, qui était gynécologue accoucheur, nous avait prévenus : « si vous voulez faire médecine, sachez que je ne vous aiderai jamais ! J’ai trop souffert de ces fils de mandarins, protégés et arrogants ! Vous vous débrouillerez tout seuls. » Résultat : aucun des cinq enfants n’a choisi cette voie. Et pourtant, moi, j’avais sérieusement pensé à la psychiatrie. Je me sentais une réelle empathie pour la souffrance, la douleur de l’âme humaine. Cela me fascinait. Je lisais beaucoup sur le sujet, notamment le docteur Bruno Bettelheim. Mais, en me disant que c’étaient des études extrêmement longues forcément suivies d’une analyse, mon père m’a découragée. Devenir indépendante à 31 ans me semblait catastrophique ! Alors je me suis dirigée vers l’architecture.
Quel rapport ?
Eh bien je m’étais passionnée pour les travaux de Bettelheim avec les enfants autistes aux Etats-Unis où il se servait notamment de l’architecture. Alors il m’a semblé que la filière archi réunissait tout ce qui m’attirait : la création, l’artistique, et le travail au plus près de la souffrance. Mais j’ai vite été déçue. Je me suis retrouvée dans un univers machiste, beaucoup moins ouvert que prévu. Tout était tellement formaté. Je me suis cramponnée pendant deux ans et je suis partie à Paris. Officiellement – pour mes parents – suivre les cours d’une Unité pédagogique engagée, très féministe d’ailleurs. Mais en réalité, je me suis tout de suite inscrite à un cours d’art dramatique. Il fallait que je m’offre ce rêve. La petite lumière allumée par Orlan ne demandait qu’à être ravivée. Et j’ai été happée !
Qu’est-ce qu’être soignant en psychiatrie ? En quoi consiste exercer le métier d’infirmier ? Ces questions nous les avons dépliées avec en toile de fond, l’idée, la conviction, qu’habiter cette fonction ne se peut que si l’on aborde cette discipline qu’est la psychiatrie dans ces deux dimensions, clinique et politique. Si notre questionnement consiste à tenter de décrypter en quoi consiste et en quoi ne consiste pas soigner en psychiatrie, notre objectif est aussi de nous interroger sur les conditions sociétales et politiques dans lesquelles il est possible d’habiter cette fonction soignante.
D'après la dernière synthèse de leurs rapports d'activités, les maisons départementales des personnes handicapées poursuivent leur montée en charge. Une situation qui appelle à consolider leurs moyens, pour la CNSA, alors que plus de la moitié des structures présentaient un solde négatif en 2014.
À l'occasion d'un neuvième bilan de l'activité des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) dresse un bilan des démarches engagées par les structures pour assurer leur mission d'accompagnement et d'orientation. Satisfaite de voir qu'en 2014 "l'activité des MDPH continue d'augmenter très sensiblement", la caisse rappelle travailler avec l'État à la consolidation de leurs moyens malgré les tensions budgétaires actuelles.
Deux ans et demi de travaux et un projet qui remonte à 2008 : le nouveau centre de soins psychiatriques de l’EPSM, à Cappelle-la-Grande, est achevé. Il accueillera dès le 19 avril ses premiers pensionnaires, des patients du Dunkerquois souffrant de troubles psychiques et psychologiques.
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Les lieux ont été pensés ouverts sur l’extérieur, en particulier sur des jardins sécurisés et apaisants.
Il existait déjà le Nombre d’Or, le centre de soins psychiatriques de l’EPSM des Flandres. Il faudra désormais compter avec une autre antenne cappelloise de l’établissement public de santé mentale, dont le siège historique est à Bailleul. Mardi, le centre Jean-Baptiste-Pussin a été inauguré, après deux ans et demi de travaux à l’entrée de la commune, avenue du Général-de-Gaulle. Cette unité de soins toute neuve, et d’une surface utilisée de 3 345 m2 sur une implantation de 5 160 m2, est composée de deux unités d’hospitalisation, baptisées Aurore et Boréale. Chacune offre vingt lits, pour des patients adultes, aujourd’hui hospitalisés à Bailleul, souffrant de troubles psychiques et psychologiques. Les premiers sont attendus le 19 avril. Le dispositif sera ensuite complété par un centre d’accueil de régulation et d’orientation (CARDO) d’une capacité de six lits pour des patients de l’ensemble du littoral dunkerquois.
La psychologue et philosophe hyperactive regrette que «l’université se replie sur elle-même» et s’inquiète de la toute-puissance des «idéologues» qui flattent une «opinion publique frustrée et déprimée».
Après Cet incroyable besoin de croire ou l’Horloge enchantée, Julia Kristeva publie Beauvoir présente(Fayard). Psychanalyste, philosophe, linguiste, écrivaine, elle s’interroge ici sur le rôle de l’intellectuel, sur la croyance fanatique ou le nihilisme.
Moins de kilomètres à parcourir, des soins de qualité près de chez soi… c'est la raison d'être du tout nouveau centre médical de Cappelle la Grande. Ce centre est dédié aux patients des territoires de Watten, Gravelines et Grande-Synthe souffrant de troubles psychiatriques. Il est rattaché à l'EPSM des Flandres. 5 000m² dans lesquels on retrouve 42 lits pour l'hospitalisation des patients… mais aussi des espaces activités : balnéothérapie, art thérapie, luminothérapie, ou une salle snoezelen. Les 1ers patients devraient arriver le 19 avril.
L'espace éthique de la Fédération hospitalière de France (FHF), créé il y a un an et présidé par le Pr Régis Aubry, ancien président de l'Observatoire national de la fin de vie, consacre son premier avis aux directives anticipées concernant une personne atteinte d'une maladie grave (considérant que la question se pose différemment pour les personnes saines).
Cent vingt personnes ont participé à l'assemblée générale organisée par la CGT.
Hier, en fin de matinée, les salariés et la population locale étaient invités à participer à l'assemblée générale organisée par le syndicat CGT, avec la participation de Sud-Santé et de la CFDT, au sein du site casalais de l'hôpital George-Sand. Ce rassemblement a été animé par Nadine Méchin, déléguée CGT ; Yann Galut, député de la circonscription ; et Marinette Mitriot, maire. Il a permis de débattre avec le personnel, les usagers et la population, de l'avenir très incertain de l'établissement qui emploie actuellement 345 salariés et, par voie de conséquence, de la vie et du développement du village.
Un nouveau coup dur
En effet, comme l'a précisé Nadine Méchin, « si le site de Chezal-Benoît a compté jusqu'à 400 lits d'hospitalisation dans les années 1980-1990, il n'en conserve plus à ce jour que 155, avec une possibilité tout à fait crédible que ce chiffre tombe prochainement à 66 lits en unité de psychiatrie au long cours, avec prise en charge des patients porteurs d'une pathologie psychiatrique chronique les rendant inaptes à une autre orientation. Appuyé par la distribution en cours de questionnaires aux salariés portant sur leurs situations individuelles, avec une projection à trois ans, cette nouvelle saignée qui se dessine préfigura la fin programmée du site casalais qui, alors, ne sera certainement plus viable. »