Comme un moteur de voiture tournant trop vite, les neurones du cerveau qui jouent un rôle dans le contrôle du mouvement consomment plus d’énergie que d’autres. Dès lors, ces cellules s’épuisent plus vite et meurent. » Louis-Eric Trudeau, professeur de pharmacologie et de neurosciences à l’université de Montréal, explique ainsi, par une surchauffe de neurones, l’un des mystères de la maladie de Parkinson, qui touche des millions de personnes à travers le monde. Les résultats de son équipe, associée à des chercheurs des universités Laval et d’Ottawa, ont été publiés le 27 août dans la revue Current Biology. Ils ouvrent la voie à la création de modèles animaux qui font encore défaut dans le cas de cette maladie neurodégénérative, voire à de nouvelles perspectives de traitement.
Taciturne, renfermé, colérique, un brin parano et des résultats scolaires en chute libre… Bien des parents soupirent devant ces signes classiques de la crise d'adolescence. Mais chez 1 % des 14-27 ans, ils cachent un risque réel: celui de développer une psychose, au premier rang desquelles la redoutéeschizophrénie. Un dépistage précoce des 20 à 30 % de ces sujets à risque qui développeront une psychose est essentiel, car le pronostic d'évolution dépend beaucoup de la rapidité de prise en charge.
Or différencier une mauvaise passe de signes avant-coureurs de la maladie n'est pas chose aisée, en particulier chez l'adolescent à propos duquel les neurosciences ont montré que les structures cérébrales (comme ses comportements) sont «normalement anormales». Ces symptômes peuvent être sujets à mille interprétations de la part des familles, dont certaines affichent une singulière tolérance à des déviances inquiétantes - quand ce ne sont pas les jeunes eux-mêmes qui cachent les plus graves, notamment les hallucinations.
Symptômes non spécifiques
Les médecins, en particulier les non-spécialistes, ne sont pas mieux armés: les prodromes de la maladie, signes annonciateurs d'une possible schizophrénie débutante, ne lui sont pas spécifiques, pas plus que les facteurs de risque. «Un même type de stress pourra favoriser chez l'un une dépression, chez l'autre une schizophrénie et chez un troisième rien du tout selon la façon dont le cerveau est “câblé” ou prédisposé», explique le Pr Marie-Odile Krebs, chef de service à l'hôpital Sainte-Anne (Paris) et directrice de recherches Inserm-université Paris-Descartes.