blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 5 juin 2015

De la prévention du suicide en ligne

Le Monde Blogs 

Sur Slate.com (@slate), la journaliste Amanda Hess (@amandahess) livre un long article sur l'état de la prévention au suicide en ligne aux Etats-Unis. Si les Etats-Unis ne sont pas le pays le plus touché par le suicide (cf. Wikipédia), la question de la prévention et des transformations des formes d'intervention à l'ère d'internet se posent avec autant d'acuité qu'ailleurs.

Elle revient en détail sur SuicideWatch, un espace dédié du forum géant Redditqui compte quelques 35 000 abonnés, qui a été créé par les utilisateurs eux-mêmes parce qu'il était naturel pour beaucoup d'entre eux de pouvoir en parler sur Reddit. Elle rappelle que si le premier service d'assistance par téléphone est né en 1953 aux Etats-Unis, aujourd'hui, les plus jeunes ne l'utilisent pas beaucoup. Pour eux, il est devenu plus simple, plus naturel d'utiliser la messagerie instantanée ou les SMS que de passer un coup de fil. Pourtant, les associations de prévention ont encore du mal à intégrer le numérique dans leurs services. Sur les 165 centres d'appels locaux de prévention du suicide américains, seuls 36 disposent de services d'assistance par SMS et 45 par tchat. Mais nombre de centres bataillent déjà pour financer leur ligne téléphonique et n'ont pas les moyens pour développer leurs services en ligne. L'association nationale de prévention du suicide américaine a mis en place un compte Twitter en 2009 (@800273TALK) qui publie régulièrement quelques messages d'une grande platitude (du type "votre vie est importante") et le rappel fréquent de son numéro de téléphone vert. Pas sûr que ce soit une communication très adaptée...

E-Schizophrénia, un Serious Game au service des psychiatres et bientôt des patients

Résultat de recherche d'images pour "e-santé"
Permalien de l'image intégrée

« E-Schizophrénia » est un outil pédagogique à destination des psychiatres, développé par des psychiatres et financé par le laboratoire Janssen. Il met en situation la vie de patients atteints de schizophrénie. À travers cette vie virtuelle, les médecins apprennent, dans un but thérapeutique, comment vivent et réagissent leurs patients.

Autrefois, les médecins se formaient en groupe via des discussions engagées autour d’un cas clinique illustré par des documents et des extraits vidéo. « Avec E-Schizophrénia, la formation est personnalisante », précise le Pr Guillaume Vaiva, Chef du service de psychiatrie du CHRU de Lille, co-fondateur du Serious Game E-Schizophrénia. 

Chaque médecin est confronté à la vie virtuelle d’un avatar qu’il fait évoluer au fil de sa navigation en posant des questions et en obtenant des réponses. Grâce à cette interface, le médecin voit le patient comme s’il était dans sa vraie vie et il appréhende les aléas de la vie quotidienne qu’il rencontre (dépression, alcool, accidents, amis, rencontres sentimentales, mariage, enfants, emploi, etc.).


Comment prouver à la gent masculine que plus d’équité ne la lésera pas

LE MONDE |  | Par 

Fédérer des réseaux d’hommes au sein de l’entreprise pour une meilleure égalité professionnelle ? La démarche peut paraître contre-intuitive. Elle est en tout cas inédite et portée depuis trois ans par l’association Happy Men. Son fondateur, le chef d’entreprise Antoine de Gabrielli, organisait jeudi 4 juin un forum au siège du ministère des droits des femmes. 250 cadres – en écrasante majorité des hommes – de grands groupes du secteur bancaire, des transports, de l’énergie ou encore de la téléphonie étaient conviés à découvrir les vertus de l’égalité hommes-femmes en matière d’épanouissement personnel et de performance managériale. Ou comment prouver à la gent masculine que plus d’équité ne les lèsera pas.

Cannabis : les structures de prévention vont à la rencontre des fumeurs

LE MONDE Par 


Opération de sensibilisation menée par la CJC Charonne, près du canal Saint-Martin, à Paris, samedi 30 mai.


« Ça ne te pose pas de problème de sommeil ? Pour les cours, ça ne t’embrouille pas ? » Assis en tailleur sur le trottoir le long du canal Saint-Martin, à proximité de la place de la République, à Paris, bonnet sur la tête et cigarette à la main, Félix, 18 ans, écoute poliment les questions des deux intervenants de la Consultation jeunes consommateurs (CJC) de l’association Charonne qui viennent de s’installer à côté de lui. Le jeune homme dit fumer quatre à cinq joints par jour en semaine, bien davantage le week-end. Sans ciller, il assure que cette consommation ne lui pose « aucun problème » et que « le cannabis ne rythme pas [sa] vie ».

C’est pour aller à la rencontre de ces jeunes qui ne pousseraient jamais d’eux-mêmes les portes d’une structure d’aide que l’intervention est menée ce samedi 30 mai, pour la première fois de la saison. Ici, le long du canal, les soirs de fin de semaine, des centaines d’adolescents et de jeunes adultes entre 15 et 30 ans se réunissent pour des « pique-niques urbains » aux saveurs d’alcool, de tabac et de cannabis.

Objectif de la soirée pour Hélène David, 57 ans, la directrice adjointe de Charonne : « Glisser des messages de santé sans faire une leçon de morale. » Si elle admet que « ce ne sont pas ces quelques minutes de discussion qui vont révolutionner la vie » des jeunes, elle parie en revanche sur un « travail de long terme ». Pour elle, à l’issue de cet échange, « que ce soit pour eux-mêmes ou pour l’un de leurs amis, ces jeunes sauront qu’il existe une structure anonyme et gratuite où ils peuvent être reçus. »

L’Aide Sociale à l’Enfance


02.06.2015 - Sur les docks
 53 minutes Écouter l'émission

Un documentaire de Laurent Leclerc et Anna Szmuc Prise de son : Bernard Cantin, Georges Tho, Manon Houssin   « C'est un enfant de la Ddass »... Le sigle a beau avoir disparu au profit du terme Aide sociale à l'enfance (ASE), les enfants de la Ddass ont grandi et sont toujours là. Et il ne faudrait pas que la disparition de ce sigle entraine dans son sillage tout un pan de notre mémoire ...

Enfants placés

Ecoutez l'émission53 minutes

Enfants placés

03.06.2015 - 17:01
Un documentaire de Laurent Leclerc et Anna Szmuc
Prise de son : Laurent Cesard et Julien Doumenc
Mixage : Julien Doumenc

 LAURENT LECLERC © RADIO FRANCE
Ils sont environ 150 000 chaque année en France à être placés dans des structures collectives, des familles d'accueil dans le cadre de la Protection de l’enfance.

Que deviennent les filles et les garçons qui ont été pris en charge par cette institution ? Dix, quinze, quarante ans après la fin du placement, qu’ont-ils  dû traverser pour s’en sortir ? Comment l'ont-ils vécu hier, et comment le raconter  aujourd’hui ? Avec quels repères, ces enfants qui n’ont pas grandi avec leurs parents, se sont-ils construits ?



Faut-il ou non renommer la schizophrénie ?

Publié le 12/05/2015


À défaut de pouvoir réduire la température, faut-il se résoudre à changer de thermomètre ? Depuis les années 1980, on ne parle plus officiellement de sujets « maniaco-dépressifs », mais « bipolaires. » Et de façon similaire, les Japonais ont remplacé en 2002 l’expression « maladie de l’esprit divisé » (split-mind disease qui désignait la schizophrénie, conformément à son étymologie) par l’appellation a priori plus neutre « trouble de l’intégration » (integration disorder).
Certains soutiennent que pareils changements de noms pourraient dépasser l’inclination pour la xylophémie (langue de bois) du discours « politiquement correct » (transformant par exemple les obèses en « personnes d’un standard de poids supérieur à la moyenne », et les ivrognes en « sujets avec une forte addiction à l’alcool ») et « contribuer à réduire la stigmatisation », alors que d’autres estiment au contraire que les mots particuliers ont peu d’impact sur le rejet et la stigmatisation, imputables essentiellement à « l’ignorance du public et à sa peur des malades mentaux. » Or ces phénomènes seraient plus sensibles à une « meilleure éducation » qu’aux modifications éventuelles du vocabulaire psychiatrique…

«La Porte d’Anna», pédopsy thérapie

JULIEN GESTER 

Le regard d’Idriss tournoie autour de la caméra mais en fuit l’axe. Soudain, il y plante son doigt alors que quelqu’un l’interpelle : «Il me filme ! C’est important la vidéo !» Il parle des cadeaux qui l’attendent, d’un gâteau aux fraises, du fait qu’il va «grandir bientôt», devenir «un grand garçon», sans rien laisser entrevoir de ce que peut recouvrir à ses yeux pareille idée. Il compte parmi la dizaine de jeunes suivis par un duo de réalisateurs de 2010 à 2013, à la Fondation Vallée de Gentilly (Val-de-Marne), illustre institut pédopsychiatrique fondé en 1847.

Seine et Marne : Le désert médical gagne du terrain

28/05/2015

Face à l'extension des zones seine-et-marnaises déficitaires ou fragiles en effectif médical, le conseil départemental vient de réviser son programme d'aide à l'installation

 La carte de l'ARS est surtout pertinente pour les effectifs de médecins généralistes



La carte de l'ARS est surtout pertinente pour les effectifs de médecins généralistes

La mise à jour de mars dernier par l’Agence régionale de santé montre que désormais 23 des 43 anciens cantons de Seine-et-Marne sont désormais reconnus déficitaires ou fragiles, contre 12 seulement auparavant. Ces zones couvrent ainsi près des deux tiers de la surface du département et 47 % de sa population.


[...] Psychiatrie aussi
Une première bourse d’études de ce type a été attribuée à un interne en psychiatrie de la faculté Paris XIII, qui envisage de s’installer en libéral à la maison de santé universitaire du Mée-sur-Seine, avec une part de travail à l’hôpital de Melun.

Soins psychiatriques : cinq axes de coopération

24/05/2015

La réorganisation de l’offre de soins psychiatriques est en marche. Les établissements de Sarreguemines, Jury et Lorquin étudient cinq axes de coopération. Ils aboutiront à la définition d’un nouveau projet médical transversal.

Les centres hospitaliers spécialisés de Sarreguemines, Lorquin et Jury, œuvrent ensemble autour  de cinq axes de coopération. Ils aboutiront à un nouveau projet médical collectif.  Photo RL 
Les centres hospitaliers spécialisés de Sarreguemines, 
Lorquin et Jury, œuvrent ensemble autour de 
cinq axes de coopération. Ils aboutiront à un nouveau 
projet médical collectif. Photo RL

La lorraine. L’une des régions de France, où l’on recense le plus d’hôpitaux psychiatriques. Lorquin, Jury, Sarreguemines. Auxquels s’ajoutent les services spécialisés des hôpitaux de Metz, Nancy, Briey, Thionville… « I l a été établi que la Lorraine fait partie des régions les mieux dotées en matière de dépenses par habitant , explique Jean-Claude Kneib, directeur des hôpitaux de Sarreguemines. Elle doit réaliser des économies. » En restructurant l’offre de soins.


Après le séisme, vous diriez syndrome post-traumatique ?

Publié le 28/05/2015







En 2010 et 2011, la région de Christchurch (Nouvelle-Zélande) fut frappée par une série de tremblements de terre dont l’un (particulièrement violent) causa 185 décès, le 22-02-2011[1]. On pouvait craindre a priori que cette catastrophe naturelle entraînât un regain de la morbidité psychiatrique dans le secteur concerné, suite au stress et à la détresse psychologique affectant les rescapés. Mais des études épidémiologiques publiées récemment présentent au contraire des constatations «contre intuitives » à ce propos puisque, démentant ainsi toute prévision plausible, ces recherches montrent qu’après ce séisme, le taux d’occupation des lits en psychiatrie « a diminué en moyenne de 93 % à 79 % » et que le volume quotidien des admissions en service psychiatrique « a été réduit de 20 % pour les 30 jours suivant le tremblement de terre. » Un an plus tard, une baisse de 10 % est encore enregistrée pour le taux d’occupation des lits. Au moins telle qu’elle se reflète dans ces indicateurs objectifs sur le recours aux structures de soins, cette baisse de la morbidité psychiatrique concerne « toutes les catégories de patients, sauf les sujets avec schizophrénie » (ou des troubles apparentés) et « aucun rebond » n’a été observé ultérieurement, dans le taux d’occupation des lits ni celui du nombre d’admissions.

Les infirmières peuvent faire les constats de décès

QUEBEC JOHANNE ROY  29 mai 2015


Les infirmières québécoises sont désormais habilitées à dresser un constat de décès lorsque celui-ci était attendu, ce qui évite aux familles des délais souvent éprouvants.
Cette initiative revient à des équipes en soins infirmiers du CSSS Alphonse-Desjardins, à Lévis (maintenant intégré au CISSS de Chaudière-Appalaches), qui se sont vu décerner hier le prix Innovation clinique de l’Ordre des infirmières du Québec.
Des infirmières du Bas-Saint-Laurent ont déjà emboîté le pas à leurs collègues de Lévis.
Le projet sera sous peu déployé dans tout le Québec, à la suite de l’entente signée avec le Collège des médecins, signale la présidente de l’Ordre des infirmières, Lucie Tremblay.

Pour les personnes âgées Portail national d’information pour l’autonomie des personnes âgées et l’accompagnement de leurs proche

Accueil

01/06/2015
Toutes les informations utiles accessibles en ligne : conseils, démarches, adresses, interlocuteurs...

Affaire Lambert : la Cour européenne suit le Conseil d’Etat sur l’arrêt des soins

05.06.2015

La Cour européenne des droits de l'Homme (photone s’oppose pas à l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert. L'arrêt des juges strasbourgeois a été rendu un peu après 11H00 vendredi 5 juin, lors d'une brève audience à laquelle assistaient la mère du tétraplégique trentenaire, Viviane Lambert, qui s'élève contre une "euthanasie déguisée", et son épouse Rachel, qui appelle au contraire à le "laisser partir" dignement. "Par 12 voix contre 5", la CEDH a en en effet considéré que l'arrêt des soins à Vincent Lambert ne violerait pas le droit à la vie du tétraplégique, donc qu'il n'y aurait pas violation de l'article 2 de la convention européenne des droits de l'Homme, régissant ce droit "en cas de mise en oeuvre de la décision du conseil d'Etat autorisant l'arrêt des soins", a expliqué son président Dean Spielmann.

35 heures à l’AP-HP : Hirsch promet de ne pas descendre en dessous de 15 RTT

04.06.2015

Le directeur général de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch a promis de « ne pas descendre en dessous de 15 RTT » par agent, à la faveur de nouvelles propositions sur la réorganisation du temps de travail, transmises aux syndicats de personnels, vent debout contre tout projet de réforme des 35 heures à l’hôpital.
Parmi les « garanties essentielles » figurent « l’exclusion de tout passage en 7 heures » (qui signerait une disparition des RTT), « l’engagement de ne pas descendre en dessous de 15 RTT hors journée de solidarité » ou encore le « maintien de la pause repas dans le temps de travail dans les services de soins ou [...] exigeant une disponibilité continue des agents ».

« Ici, on apprend à parler et à écouter, pas la soumission » : bienvenue au lycée expérimental de Saint-Nazaire

Basta

 

Imaginez une école où les cours ne sont pas obligatoires, où il n’y a ni notes ni contrôles, où les élèves participent à la gestion de leur établissement, et où il n’y a pas de violences. C’est le quotidien du lycée expérimental de Saint-Nazaire qui a ouvert ses classes il y a trente ans. Mis en place pour répondre aux manques de motivation et à l’échec scolaire, cet établissement alternatif accueille chaque année 150 élèves, dont de nombreuses « gueules cassées » de l’Education nationale. Accompagnés par une vingtaine d’enseignants, ils construisent eux-mêmes leur formation et choisissent les matières qu’ils souhaitent étudier, des apprentissages classiques jusqu’à la climatologie ou la physique nucléaire. Une découverte très concrète de l’autonomie et de la démocratie.
Bientôt 10h, à Saint-Nazaire. Sur le pas de la porte du lycée expérimental, les fumeurs profitent du soleil printanier. Les ateliers vont reprendre. Les plus ponctuels s’engouffrent dans le hall, pour rejoindre leurs salles. Les autres s’attardent un peu à la Casbah, la cafétéria du lycée. Dans la cuisine, l’équipe de gestion, qui réunit des élèves et des enseignants, commence à préparer le repas. Au menu : tarte aux oignons, galettes de légumes, purée de patates douces, poisson. « Tous les matins, on fait une cagnotte, explique Lucie, élève en 1ère. Chacun donne ce qu’il veut, ou peut. On fait les courses et le menu en fonction de la somme récoltée. » Mise en place sur la proposition d’un élève, la cuisine du lycée fait maintenant partie des incontournables. C’est même un gros poste pour l’équipe en charge de la gestion. « On gère le lycée par quinzaine, précise Lucie. Chaque équipe de gestion compte une vingtaine d’élèves et trois "mee" (pour "membre de l’équipe éducative"). » En plus des repas, il faut s’occuper de la documentation (livres, ordinateurs, connexions Internet, journal du lycée...) et du secrétariat (relations avec l’extérieur, commandes éventuelles, …).
Pas de personnel de cuisine, pas de secrétaire, pas de personnel d’entretien, et évidemment, pas de directeur. Le lycée expérimental de Saint-Nazaire est entièrement co-géré par ses 150 élèves et 20 enseignants, et ce depuis plus de 30 ans. L’aventure a commencé peu après l’arrivée de la gauche au pouvoir, en 1981. Le 26 juin, Gabriel Cohn-Bendit, enseignant à Saint-Nazaire écrivait dans le quotidien Libération une « lettre ouverte au camarade ministre de l’éducation », Alain Savary. Prenant acte de « la profondeur et de la gravité du divorce qui existe entre certains jeunes et l’école », et du fait que certains enseignants « ne supportent plus non plus le système scolaire tel qu’il est », Gabriel Cohn-Bendit suggérait de laisser« ces allergiques à toute forme d’autorité » inventer et créer ensemble «  des conditions qui leur conviendraient bien mieux ». A la fin de l’été, le ministre donna son accord.

L’exclusion à fleur d’impros

ANNE DIATKINE 

Ils étaient une vingtaine, un dimanche matin de janvier, à s’être rendus à une séance d’informations au sujet d’un projet théâtral au nom bizarre, Adolescence et territoire(s), aux Ateliers Berthier-Théâtre de l’Odéon (Paris XVIIe). Ils ne savaient pas clairement de quoi il s’agissait, n’étaient pas certains d’être conviés à une audition, avaient vu une petite annonce, avait été poussés par un prof, leur conseiller principal d’éducation ou un ami, avaient déjà une expérience scénique via des petits cours de théâtre, ou pas du tout. Ils avaient 13 ans pour la plus jeune, et 20 ans pour le plus âgé, habitaient Clichy-la-Garenne, Saint-Ouen, Saint-Denis ou le XVIIe arrondissement, et ne se connaissaient pas. Et les voici, ce 22 mai, sur la scène des Ateliers Berthier, pour présenter Gabriel(le), face à une salle pleine et conquise. La joie et le plaisir d’être ensemble sont palpables, aussi indéniablement que cette création collective entièrement improvisée, engagée par la metteure en scène Julie Deliquet, plonge dans le plus noir de l’adolescence.

UNE MATURITÉ SURPRENANTE

Depuis cinq mois, que s’est-il passé ? Une résurrection. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est Katia, l’une des actrices, 18 ans, visage avenant, cheveux entièrement couverts d’un bonnet, qui résume l’expérience d’un capital : «Je revis.» Elle lance un peu plus tard :«Ça me redonne de l’entrain pour mon avenir.» Katia, chaleureuse et attentive, a été assidue, comme l’ensemble du groupe. Ils viennent de partout, ont des expériences et des conditions de vie excessivement différentes, le théâtre n’est pas une entreprise de sauvetage et n’a pas pour objectif de panser les plaies. Certains sont multirécidivistes dans l’exclusion scolaire, d’autres pas du tout. Il n’empêche, tous l’expriment de façon spontanée lorsqu’on leur demande ce que cette expérience théâtrale a changé : «On vit mieux.» Canelle, 15 ans, affine : «Etre constamment à l’affût des paroles et gestes des autres, pour improviser à mon tour et leur répondre, me rend hypersensible à tout ce qui se passe quand on est en groupe. J’arrive non pas à anticiper, c’est trop fort, mais à saisir d’où les risques vont venir.» Canelle, dont la maturité et l’assise sont surprenantes, est devenue experte pour saisir, dans un méli-mélo de propos intempestifs, l’imperceptible. Comment prend-on place ? Comment se sent-on légitime ? Comment se forge la figure classique du bouc émissaire ? C’est précisément le thème de ce spectacle en mouvement.

UN THÈME SACRIFICIEL

On assiste à la première représentation, la deuxième sera forcément différente, comme les suivantes, en juin, lors d’une minitournée, à Clichy-la-Garenne, Saint-Denis et Saint-Ouen, car aucun texte n’est jamais fixé. Julie Deliquet, qui a créé le collectif In Vitro en 2009, expérimente à chaque nouveau spectacle une écriture de plateau, c’est-à-dire une écriture qui ne préexiste pas à la scène. La particularité de sa démarche est qu’à aucun moment elle ne se fige :«Notre écriture est née de notre relation aux auteurs. Si on la fixe par écrit, quelque chose est gelé, et dans ce cas, je préfère travailler sur un grand texte du répertoire.» Du coup, la notion même de répétition perd de sa substance, puisqu’il ne s’agit surtout pas d’obtenir de l’identique. Julie Deliquet : «Le point zéro, c’est le jour de la première. Ensuite, l’écriture évolue constamment. Après chaque représentation, je fais deux heures de notes, où il ne s’agit pas de dire ce qui est bien ou pas, mais de remarquer ce qui s’est peut-être perdu, ou au contraire s’est épuisé au fil du temps. Il y a aussi des éclairs de génie d’un soir, qu’on ne cherche pas à réinventer le soir suivant. Quand on joue plusieurs semaines, les spectacles ont le temps de se renouveler complètement.»

Fantasmes de séduction dans la psychothérapie d’une adolescente


CAIRN.INFO : Chercher, repérer, avancer.
parFlorian Houssier
Psychologue clinicien Psychanalyste Professeur en psychologie clinique et psychopathologie à l’université Paris-13 Président du Collège international de l’adolescence (Cila


Le Journal des psychologues 2015/4

Premières lignes

Léa est une adolescente de quinze ans dont les problématiques illustrent bien celles de cette période charnière entre l’infantile et la vie adulte, et qu’elle met en scène ici dans la relation transférentielle, par un agir passant par des modalités variées telles que la recherche de séduction, la provocation ou l’expression dans un langage cru. Au psychothérapeute, par sa posture et son travail de...


Evaluer la douleur grâce à un logiciel de reconnaissance faciale

 | 
Mieux que l'avis de l'infirmière ! Une équipe américaine propose un logiciel de reconnaissance faciale pour évaluation de la douleur chez l'enfant qui est problématique tout particulièrement pour les jeunes de moins de cinq ans. 
L04-guide-douleur-p.9E-Elle-ne-se-sert-pas-de-son-bras
Une équipe de chercheurs de l'université de Californie a présenté, ce lundi dans une étude publiée dans le journalPediatrics, un logiciel de mesure de la douleur par reconnaissance faciale (FACS)*. Ce logiciel permet une estimation assez objective de la douleur pour les malades ayant des difficultés à s'évaluer, indique Le Figaro.

"Les expressions du visage sont des indices précis de la gravité de la douleur, explique l'étude. Dans cette perspective, FACS base son analyse sur 46 signes du visage à partir des vidéos des patients: comme le froncement des sourcils, l'apparition de rides sur le nez et les paupières serrées".

Les chercheurs ont testé le logiciel sur 50 jeunes âgés de 5 à 18 ans, à la suite d'une appendicectomie et attribué un score de douleur sur une échelle de 0 à 10 aux malades, après analyse des données vidéo.

Médecine Des internes à touche-touche avec l’éthique

5 JUIN 2015

L’apprentissage des touchers vaginaux et rectaux sur des patients endormis au bloc opératoire se fait-il en violation des règles éthiques ? Sur Internet ou au bout du fil, des dizaines d’étudiants en médecine racontent qu’on leur a déjà proposé de s’exercer à des touchers pelviens au cours d’opérations gynécologiques et urologiques. Souvent sans information préalable du malade.
Ils expliquent que ces examens sont effectués «en doub le», en plus de celui pratiqué par le médecin chef. «J’ai vu au moins une vingtaine de ces touchers pendant mes trois mois de stage. Je m’arrangeais pour obtenir le consentement du patient avant, mais beaucoup ne pensaient pas à le faire, car ils n’y étaient pas incités.Ces gestes étaient clairement inutiles pour le patient. La preuve : les chirurgiens qui me les demandaient ne prenaient pas la peine de connaître leur résultat. Il était évident que c’était uniquement pour m’exercer», témoigne une étudiante en sixième année de médecine dans un hôpital parisien. Après la publication, en février, d’un carnet de la faculté de médecine de Lyon mentionnant l’«apprentissage au bloc sur patient endormi» des touchers vaginaux, des médecins ont fermement démenti. «Je n’ai jamais entendu parler d’entraînement en bloc sur patiente endormie», a réagi Nicolas Nocart, le président de l’Association des gynécologues obstétriciens en formation (AGOF). «La formation à l’examen gynécologique se fait en consultation», a indiqué pour sa part le Pr François Golfier, chef du service de gynécologie de l’hôpital Lyon-Sud.

jeudi 4 juin 2015

L’encadrement à distance, source de nuisance

LE MONDE |  | Par 


"Le management désincarné. Enquête sur les nouveaux cadres du travail", Marie-Anne Dujarier (La Découverte, 250 pages, 18,50 euros).


Avoir à faire à des psychotiques, « c’est du lourd », affirme un infirmier en hôpital psychiatrique. Et pourtant, le plus difficile à vivre dans le métier, d’après lui, ce n’est pas la maladie mentale. « C’est le management. Le fait qu’on nous demande de faire sortir les gens coûte que coûte, même quand ils vont mal. C’est pour les statistiques. Le fait de devoir faire les clowns devant le comité de visite de la qualité (…) C’est complètement fou leur truc. Complètement fou. Je ne saurais pas dire de quelle folie il s’agit. Mais c’est fou. Là aussi, c’est du lourd ».