Peut-être que les temps ont changé, peut-être que les gens qui souffrent osent enfin parler de leur mal de vivre, de leurs problèmes de santé mentale. Peut-être que le changement de mentalités face aux tabous de la maladie mentale s'est bien amorcé, grâce aux efforts de tous ceux qui se mobilisent pour informer et surtout sensibiliser, certains rémunérés, d'autres bien nombreux non, certains parmi des célébrités adulées qui veulent donner le bon exemple, d'autres anonymes, parfois appréciés, parfois incompris, et nombreuses fois des rescapés, témoins convaincus que la souffrance est humaine et qu'elle n'a rien d'une maladie honteuse.
Mais le danger est réel pour certains qui affichent leur maladie ou pour d'autres qui sont affichés malgré eux, comme le danger a été réel pour ceux qu'on a même poussés à se dire "malades mentaux", avec toute une charge négative liée à cela dans le contexte et l'environnement où ça s'est fait.
La psychiatrie de nos jours n'est pas ce qu'elle était du temps où l'on disait les femmes hystériques quand elles souffraient ou qu'on axait le traitement des psychotiques, des traumatisés ou des dépressifs, exclusivement sur la médication, bien que des résistances aux nouvelles pratiques plus proches de la réalité des besoins des patients existent encore, mais les changements ne se sont pas produits du jour au lendemain et des gens ont souffert le long des essais et erreurs en traitements et méthodes d'intervention.