Le mausolée de Bouya Omar, au Maroc, où des centaines de malades mentaux sont souvent enchaînés et totalement coupés du monde extérieur, doit être remplacé dans les prochaines années par des structures modernes, réclame un rapport du ministère de la Santé publié mercredi.
Plus de 700 personnes sont internées à Bouya Omar, à 50 kilomètres de Marrakech (sud), dans des "conditions misérables", où ils subissent des "pratiques portant atteinte aux droits de l'Homme", avance l'enquête, menée pendant plus de six mois par une vingtaine de psychiatres et présentée mercredi en présence du ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi.
Malades enchaînés, pratiques d'exorcisme et mauvais traitements sont le quotidien de ce mausolée, où est enterré un marabout du XVIe siècle auquel sont prêtés des pouvoirs surnaturels de traitement des maladies mentales et d'addictions aux drogues.
M. El Ouardi avait proclamé dès fin 2013 son intention de fermer ce centre après qu'une ONG, l'Alliance marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'Homme, eut attiré l'attention d'une délégation onusienne sur les conditions d'internement. Mais cette volonté, déjà affichée par le passé, s'est toujours heurtée au profond ancrage de ces croyances et au fait que "le malade mental est le moteur économique de la région", comme le souligne elle-même l'étude du ministère.
Les antidépresseurs sont parfois accusés d'être responsables de suicides. Le président du Collège national des universitaires de psychiatrie lève le doute.
Lorsqu'ils souscrivent une mutuelle, les particuliers ont le choix entre deux grandes familles de complémentaires santé : les contrats « responsables », et ceux qui ne le sont pas. Derrière le terme « responsables », les pouvoirs publics ont cherché à définir des contrats qui couvrent un socle de base, respectent le parcours de soins et ne poussent pas à la dépense.
En plafonnant le remboursement de certains actes médicaux, ils visent aussi à inciter les professionnels de santé à réguler leurs tarifs. Pour faire simple, un particulier consultant un médecin pratiquant des dépassements d'honoraires élevés sera moins bien remboursé, ce qui pourrait l'inciter à aller voir un autre professionnel. Ces contrats étant moins coûteux à la collectivité, ils sont moins taxés et sont donc à garantie égale moins cher de 5,6 % pour le particulier.
Triple objectif
Depuis le 1er avril, la définition de ces contrats responsables a beaucoup évolué sous l'impulsion des pouvoirs publics. L'objectif est triple : garantir le contenu de la couverture en fixant des planchers de prise en charge, réguler les dépassements d'honoraires et réduire le coût de l'optique.
INTERVIEW- Le psychanalyste Jean-Claude Liaudet vient de publier Quand l'amour manque, comment se reconstruire ? (Éditions de l'Archipel). Il explique pourquoi la psychothérapie insiste tant sur le rôle fondateur de l'amour parental.
LE FIGARO. - Le fait d'avoir vécu des carences affectives dans l'enfance semble être la cause de la plupart de nos difficultés… Pourquoi les psychothérapies sont-elles tant attachées à cette explication?
Jean-Claude LIAUDET. - Parce que la plupart d'entre elles sont filles de la psychanalyse! Or que dit la théorie freudienne? L'investissement que nous avons reçu de la part de nos premiers interlocuteurs (nos parents, mais aussi tout adulte qui s'est occupé de nous dans notre petite enfance) est un socle déterminant qui aura une influence sur notre personnalité, nos comportements. Dans cet esprit, la psychanalyste Françoise Dolto estimait que, in utero déjà, l'enfant est affecté par les sentiments éprouvés par sa mère. Ayant un jeune patient «anormalement mature», la psychanalyste avait en effet découvert que la mère de celui-ci, alors qu'elle était enceinte, avait eu «de longues périodes d'inattention» concernant son bébé… Ce manque d'amour était comme une énergie de vie qui s'était retirée du petit être en devenir.
Entre le 29 avril 2014 et le 15 mars 2015, plus de 3 000 Français « en voie de radicalisation djihadiste » ont été signalés aux autorités nationales. Parmi eux : 25 % de mineurs, 35 % de femmes, 40 % de convertis. Le 13 avril, la commissaire européenne à la justice, Vera Jourova, estimait, dans un entretien publié par Le Figaro, que 1 450 Français figuraient parmi les 5 000 à 6 000 volontaires européens partis pour la Syrie rejoindre la « guerre sainte ». Ces chiffres ne font que le confirmer : il est urgent, en France, de freiner la radicalisation islamiste.
Volet préventif
Comment « retourner » ces jeunes qui menacent de rejoindre le djihad ? Comment enrayer la radicalisation salafiste en prison ? Quel traitement réserver à ceux qui sont partis en Syrie et qui en reviennent ? Depuis les attentats de janvier, les autorités françaises mettent les bouchées doubles pour dépasser la seule réponse sécuritaire.
Il était grand temps : alors que certains de nos voisins européens – le Royaume-Uni, le Danemark – s’y étaient attelés depuis plusieurs années, il a fallu attendre avril 2014 pour que le gouvernement présente un plan de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes. Celui-ci vise avant tout « à démanteler ces filières, à empêcher les déplacements générateurs de menaces, à coopérer plus efficacement au niveau international », précise le préfet Pierre N’Gahane, secrétaire général du comité interministériel pour la prévention de la délinquance. Mais il comprend également un volet préventif visant à repérer et accompagner « des personnes susceptibles de basculer dans la radicalisation, afin d’éviter qu’elles sombrent dans une trajectoire terroriste ».
Le défi est immense, la méthodologie encore embryonnaire. Bricolage, tâtonnements, expérimentations : voilà, grosso modo, où en est la lutte contre la radicalisation islamiste. En France comme partout en Europe. Au sein de ce vaste laboratoire, une question divise notre République laïque : dans les tentatives qui s’ébauchent ici et là pour « retourner » les candidats au djihad, faut-il prendre en compte la dimension religieuse ? Tenter de déconstruire le discours de cette branche terroriste du salafisme, courant lui-même radical de la religion musulmane, prônant le retour à l’islam des origines ?
« La plupart des Etats européens ont été réticents à s’impliquer sur le terrain religieux, et se sont abstenus de contester directement le corpus doctrinal de l’islam politique, pour éviter de donner l’impression d’une “guerre de religion” », explique Mathieu Guidère, islamologue et géopolitologue à l’université Toulouse-II, qui dirige depuis 2004 un programme de veille tripartite (France, Etats-Unis, Canada) sur la radicalisation.
Ce cloisonnement est marqué en France, où la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat interdit tout mélange des genres. « On ne peut pas se cacher derrière la laïcité pour ignorer qu’il y a des tensions croissantes entre elle et le religieux. Mais le fonctionnaire qui travaille dans la fonction publique a, depuis cent dix ans, pour logiciel de ne pas se préoccuper de religion. Ni celle de ses collègues ni celle du citoyen français qui vient le voir », martèle l’ex-député socialiste Serge Blisko, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Le projet de loi santé, en cours de discussion à l’Assemblée nationale, est l’occasion pour la ministre de la santé, Marisol Touraine de lancer une opération mains propres. Après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques, la ministre devrait, selon nos informations, déposer un amendement pour contraindre les experts employés par ces autorités de santé à divulguer ce qu’ils perçoivent ou ont perçu des groupes pharmaceutiques. Jusque-là, ils devaient simplement déclarer l’existence d’un lien d’intérêt.
Sont concernés au premier plan : la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargés d’évaluer et de fixer le prix des médicaments en France. Dans chacune de ces instances, un déontologue sera chargé de contrôler les déclarations.
Cette proposition sera déposée et discutée en même temps qu’un autre amendement destiné à rendre public le montant des contrats signés entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques pour des travaux de recherche, des missions de conseil ou des interventions publiques.
Cette mesure étendra la portée du « Sunshine Act », comme on appelle le décret qui oblige, depuis 2013, les industriels à révéler le montant des « avantages » (repas, transport, hébergement, frais d’inscription…) consentis aux médecins, pharmaciens, sages-femmes etc.
Le président américain Barack Obama a appelé à lutter contre les pseudo-thérapies dites de « conversion », visant à inciter les homosexuels ou des transsexuels à renoncer à leur changement d'orientation ou d'identité sexuelles. M. Obama a lancé cet appel en réponse à une pétition sur le site de la Maison Blanche qui avait été élaborée à la suite du suicide, en décembre 2014, d'une jeune transgenre, Leelah Alcorn, âgée de 17 ans.
Dans un message publié en ligne avant sa mort, Leelah Alcorn avait expliqué que ses parents l'avaient forcée à suivre une thérapie pour renoncer à son changement de sexe et à redevenir un garçon. M. Obama affirme que les gens doivent avoir le droit de choisir et de vivre librement quelle que soit leur orientation sexuelle.
« Cette nuit, quelque part en Amérique, une jeune personne, disons un jeune homme, aura du mal à trouver le sommeil, aux prises avec un secret qu'il garde depuis aussi longtemps qu'il s'en souvient », a déclaré M. Obama dans un communiqué publié mercredi 9 avril.
« Ce qui va se passer après dépend de lui, de sa famille, mais aussi de ses amis, de ses professeurs et de sa communauté. Mais cela dépend aussi de nous, de la société que nous concevons, de l'avenir que nous construisons. »
Repérage du mésusage consigné dans le dossier médical, intervention thérapeutique sur mesure, sevrage ambulatoire, la prise en charge de l’alcoolo-dépendance par le généraliste s’est complètement modifiée depuis les années 2000.
«La pratique du généraliste vis-à-vis du mésusage d’alcool a considérablement changé depuis 2001 », souligne le Dr Francis Abramovici (président de la Fédération Unaformec Ile-de-France), lors des journées de la Société Française d’Alcoologie (18, 19, 20 mars 2015. Paris). « Dans les années 2000, l’alcoolisme était un tabou dont on ne pouvait pas parler », note-t-il. Les généralistes se sentaient peu formés pour prendre ce problème en charge, avaient l’impression que leur action était inutile. De plus « leur rémunération ne prévoit pas ce genre de tâches ». Au final, sans demande du patient, le généraliste n’abordait pas le mésusage.
Medscape France Nancy Melville, Dr Isabelle Catala08 avril 2015
Colorado Spring, Etats-Unis – Les avancées thérapeutiques en psychiatrie sont devenues extrêmement rares. Lors du 15ème congrès international sur la recherche en schizophrénie (ICOSR), les résultats encourageants d’une étude de phase 2 avec un nouvel antipsychotique au profil pharmacologique différent de tous les autres médicaments du marché ont été présentés.
Ce sont des affaires dont on parle peu. Comme d'autres hommes, Maxime Gaget a été battu. Menacé et humilié par son ex-compagne pendant quinze mois, il a témoigné au procès de sa femme, jeudi 9 avril devant le tribunal correctionnel de Paris. Cinq ans d'emprisonnement ont été requis dans cette affaire où la procureure a évoqué une « inversion des rôles » avec une « femme bourreau et un homme victime ».
Pourtant, si les femmes restent, de loin, les premières victimes de violences conjugales, le cas des hommes battus ou maltraités est moins exceptionnel qu'on pourrait le croire.
Sur la même période, les femmes étaient toutefois bien plus nombreuses à se déclarer victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint et de leur ex-conjoint.
Un rapide calcul des victimes de violences conjugales montre que les hommes représentent donc 27 % des cas de violence conjugales et 17 % des cas mortels.
La formule – tristement consacrée – : « Tous les trois jours, une femme décède sous les coups de son conjoint » peut toutefois son équivalent pour l’autre sexe : « Tous les 14,5 jours, un homme décède sous les coups de sa conjointe ».
Cette violence, plus taboue, est mal représentée par les statistiques. Les hommes en parlent moins, le déclarent moins. Quand 10 femmes sur 100 déposent plainte suite aux violences qu’elles ont subies, seuls 3 hommes sur 100 osent se tourner vers la justice, toujours selon l’ONDRP.
Alors que les violences faites aux femmes font – à raison – l'objet de plans et de campagnes très médiatisées, il existe peu de structures d’aide aux hommes battus. La première association fondée en 2009, SOS Hommes Battus, affirme recevoir environ 2 500 appels et mails chaque année.
La nature des sévices endurés diffère selon les sexes. Les violences conjugales subies par les hommes sont beaucoup plus souvent physiques que sexuelles.
François Ducrocq, psychiatre coordinateur CUMP-SAMU régional au CHRU de Lille, spécialiste de la prise en charge médico-psychologique des personnes ayant subi un traumatisme. Ce jeudi, il est intervenu au Pôle Infos Jeunesse de Neuville-en-Ferrain lors d’une conférence : « Comment aborder avec les enfants, les événements tragiques de ce début d’année ? »
Inventée à Berlin il y a trois ans, la Givebox (littéralement « boîte à donner ») s’est propagée un peu partout dans les rues de la ville. Son principe est basé sur l’échange, on y dépose ce dont on ne se sert plus et on y prend ce qui nous intéresse. Depuis, elle est apparue au Canada, en Espagne, en Angleterre mais aussi en France dans des lieux associatifs ou culturels. Ce phénomène qui est amené à se développer est révélateur d’une grande part des citoyens de vouloir « consommer durable ».
La première Givebox
En 2011, Andreas Richter, un jeune styliste berlinois, voulait se débarrasser d’objets dont il ne se servait plus. Il ne put se résoudre à les jeter et décida de les mettre à disposition de ses concitoyens dans la rue dans ce qu’il baptisa « Givebox ».
Sous la plume du…Dr House (un homonyme du célèbre médecin de la série télévisée !), The Resident’s Journal(supplément de The American Journal of Psychiatry) consacre un article à un sujet douloureux, l’infanticide. Cette « mort intentionnelle infligée à un enfant » a traversé l’histoire et les cultures, pour des raisons multiples : « méthode » de régulation des naissances (en cas d’absence ou d’échec de la contraception ou de l’avortement), désir de sélectionner le sexe de sa progéniture, état de démence (au sens juridique du terme) sous l’effet d’une psychose post-puerpérale, conséquence d’une déréliction suprême ou d’une impasse économique (comme dans l’histoire du Petit Poucet que ses parents abandonnent dans la forêt)… Et loin d’être réservé à « l’ancien monde », l’infanticide persiste partout sur la planète, malgré les progrès de la civilisation technologique, laquelle peut au contraire lui apporter (comme dans les cas de « bébés congelés ») un nouveau cadre.
L’auteur note que la spécificité des pathologies du post-partum n’est pas reconnue par les tribunaux aux États-Unis où on considère qu’elle serait « redondante » avec le système de défense des avocats consistant généralement à plaider « non coupable pour raison d’aliénation mentale » (to plead not guilty by reason of insanity). Et même si le meurtre (et a fortiori celui d’un sujet plus vulnérable, comme un enfant) est universellement condamné, les législations spécifiques et la prise en compte de la dimension psychiatrique varient d’un état à l’autre.
M. Alex Baur rapporte : « Le corps d’Adeline M. a été retrouvé la gorge tranchée. Le détenu Fabrice Anthamatten a assassiné la sociothérapeute Adeline M. pour ensuite prendre la fuite. La victime, Adeline M. était une sociothérapeute expérimentée qui avait déjà fait plus de 200 sorties accompagnées avec des condamnés. Reste qu’elle n’était pas criminologue et qu’elle n’avait que peu connaissance du dossier.
« Sa tâche consistait à accompagner les condamnés et à faire un rapport de ses observations. D’autres prenaient les décisions. Adeline M. devait tabler sur le fait qu’on ne l’envoyait pas dans la nature avec un assassin dangereux. « Nous n’avons jamais pensé à la possibilité d’une chose tellement atroce que celle qui est arrivée à Adeline », a admis la directrice du service de psychiatrie pénitentiaire. Pourtant, dix ans auparavant, Anthamatten avait ligoté deux femmes, les menaçant de mort, pour les torturer et les violer« .
Le violeur récidiviste Fabrice Anthamatten passait pour un détenu modèle. C’est pourquoi l’appareil de la bureaucratie judiciaire pouvait continuer à dormir sur ses deux oreilles, sans jamais devoir se poser les questions, pourtant très habituelles, de la dangerosité criminelle.
Alex Baur dénonce,dans Die Weltwoche, une grossière erreur d’appréciation de la dangerosité criminelle de la part des soi-disant experts.
« Si on avait fouillé plus tôt la cellule 468 de la prison de Champ-Dollon, le détenu Anthamatten n’aurait probablement jamais bénéficié de sorties accompagnées."
Récemment débarqués en Suède, ils n’avaient jamais vu de patinoire. Les voilà membres de l’équipe nationale de bandy et cités comme modèle d’intégration.
Ils sont une quinzaine, assis dans le local de l’association de quartier de Tjärna Ängar, rebaptisé Little Mogadiscio, à Borlänge, petite ville industrielle au nord de Stockholm. Les jeunes écoutent studieusement Cia Embretsen, qui leur explique comment fonctionne PowerPoint. L’entraîneuse de patinage artistique, longue chevelure noire rehaussée d’un diadème scintillant, a concocté une présentation qu’ils n’auront plus qu’à suivre. Deux d’entre eux doivent participer à une conférence de l’ONU à Stockholm ; deux autres ont été invités à parler dans le sud de la Suède. Depuis leur retour de Khabarovsk en Russie, début mars, les sollicitations arrivent de partout. Car l’histoire de cette petite équipe somalienne, partie disputer le Mondial de bandy, ancêtre du hockey sur glace qui se joue à 11 sur les terrains de foot gelés, fait rêver.
Engoncé dans sa doudoune noire, casquette vissée sur la tête, Ahmed Mire, 18 ans, raconte. Le jeune lycéen, originaire de Somalie, est arrivé à Borlänge en 2009, avec sa mère et ses frères et sœurs. Leur père y avait trouvé refuge quelques années plus tôt. Ahmed se souvient du jour où des dirigeants du club de bandy local qui rêvent de mener un projet d’intégration avec les jeunes du quartier, pour la plupart réfugiés somaliens, débarquent, il y a deux ans : «Je jouais au foot avec des copains. Ils nous ont dit qu’ils voulaient créer une équipe de Somalie et qu’ils cherchaient des joueurs.» Intrigué, le garçon rentre chez lui. «J’avais vu des matchs à la télé. Sur Internet, j’ai lu que les règles étaient presque les mêmes qu’au foot.» Avec son frère aîné Mohammed, ils décident de s’inscrire.
Au CH de Narbonne (Aude), le dialogue est rompu entre le directeur, Olivier Roquet, les syndicats et la communauté médicale qui demandent son départ. Ils mettent en cause sa gouvernance, jugée "autocratique" par l'ensemble des personnels médicaux et soignants, explique le Dr Dominique Métadier de Saint-Denis, président de la communauté médicale d'établissement (CME). "La méthode de gestion utilisée rend les propositions inapplicables, observe-t-il. Nous avons perdu toute confiance."
Un constat partagé par Thierry Serres, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), le syndicat majoritaire au CH de Narbonne. "Le directeur ne discute pas. Il tranche et met en place ses décisions sans avoir écouté." Le syndicaliste donne ainsi l'exemple de l'instauration du dossier patient "nécessaire" mais réalisé au mois de juillet 2014. Soit "en plein été alors que nous devons faire face à l'afflux des touristes et à des effectifs réduits". Pour résumer, il s'agit d'un problème de forme plus que de fond.
Parcours de soin, décloisonnement des pratiques, coopérations entre acteurs, renforcement de la prévention, adaptation de l'offre aux besoins... Les enjeux de la loi de Santé croisent ceux des addictions et de la prévention des risques. L'occasion pour les professionnels d'améliorer l'organisation des réponses en la matière.
En matière de prévention des addictions, les débats sur le projet de loi de modernisation de notre système de santé se sont focalisés sur les mesures les plus polémiques comme le paquet de cigarettes neutre et les salles de consommation à moindre risque (SCMR). Si les professionnels de santé portent un intérêt important à ces dispositions, d'autres concernant l'organisation des réponses aux addictions retiennent avant tout toute leur attention. La Fédération addiction* estime dans un communiqué que le projet de loi constitue "une occasion d’ancrer une approche cohérente des addictions dont notre pays a besoin". Et de citer : la régulation de l'accès aux substances, la protection des personnes vulnérables de la pression du marketing et de la publicité assurée par la loi Évin, la mise en œuvre d'une prévention articulée avec les autres missions des centres de soin, l'accès aux actions de réduction des risques, "qui loin de faciliter l'usage en réduisent les conséquences néfastes", et une offre de soin diversifiée.