L’accouchement par césarienne est de plus en plus réalisé aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement, selonun document diffusé par l’Organisation mondiale de la santé à la fin de la semaine dernière.
L’OMS affirme que les césariennes doivent être pratiquées lorsqu’elles sont « médicalement nécessaires », suite à un travail prolongé, à la souffrance fœtale, ou parce que le bébé est dans une position anormale.
Jusqu’à présent, le « taux de césarienne idéal », définit par des experts de l’OMS en 1985, se situait entre 10 % et 15 % des grossesses. Des taux de césarienne supérieurs à 10 % ne sont pas associés à une réduction des taux de mortalité maternelle et néonatale.
L’Assemblée nationale doit voter, mardi 14 avril, le projet de loi sur la santé. L’un des amendements adoptés par les députés contraindra les laboratoires à révéler le montant des contrats qu’ils ont conclus avec des professionnels de santé. Cette information sera publiée dans la base de données publique Transparence-santé, créée en 2013 par un décret baptisé « Sunshine Act », et dans laquelle figurent déjà les « avantages » consentis par les industriels aux médecins et pharmaciens (repas, billets de train et d’avion, frais d’inscription aux congrès, etc.).
Cette base révèle, par exemple, que le docteur Thierry Harvey, chef de la maternité des Diaconesses, a perçu entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2014 un peu moins de 1 400 euros d’« avantages » de la part de différents groupes pharmaceutiques (dont Bayer, MSD, Effik, Teva, qui commercialisent des médicaments et dispositifs de contraception). Il a aussi signé avec eux seize « conventions » pour des missions de conseil et des « speechs ».
Alors que le gouvernement a déposé, vendredi 10 avril, un amendement pour que soit divulgué le montant de ces contrats, M. Harvey explique au Monde pourquoi il a accepté l’argent des laboratoires.
Comme les chats, l’éditeur François Maspero, qui fut aussi libraire, traducteur, écrivain, a eu plusieurs vies – sombres souvent, lumineuses parfois. Il est mort, samedi 11 avril, à Paris, à l’âge de 83 ans. « Tout en moi affirme que je suis né le 24 juillet 1944, à l’âge de 12 ans et demi, écrit-il, dans l’un de ses récits autobiographiques, Les Abeilles & la Guêpe (Seuil, 2002). Ce n’est pas une boutade, encore moins une image. »
« En guise de sage-femme, je vois, puisque j’ai le privilège de me souvenir de ma venue au monde, le visage d’un agent de la Gestapo », poursuit-il, évoquant cet été tragique, durant lequel ses parents sont arrêtés et déportés par l’occupant nazi. Son père, le sinologue Henri Maspero, meurt quelques mois plus tard, le 17 mars 1945, au camp de Buchenwald. Son frère Jean, résistant, est, lui, tué au maquis, à l’âge de 19 ans. Seule sa mère, détenue à Ravensbrück, survit.
« Tout s’éteint d’un coup » dans la vie du petit garçon. « J’ai eu, depuis, comme je le souhaite à tous, mes jours, mes années de soleil. Mais quelque chose me dit toujours que ce n’est pas le même que ce soleil-là, celui dont je sais seulement qu’il brillait avant ma seconde naissance », songe à voix haute, au seuil de la vieillesse, cet enfant de la guerre.
De la guerre ou des guerres – dont l’Europe du XXe siècle fut criblée, façonnée, meurtrie. C’est d’ailleurs avec La Guerre d’Espagne, un essai de Pietro Nenni, dirigeant du Parti socialiste italien, que les éditions François Maspero entameront, le 15 juin 1959, leur exceptionnelle carrière. Et c’est à la guerre d’Algérie (1954-1962), à la lutte contre la torture, à la dénonciation des ratonnades, au combat anticolonialiste, que le nom de Maspero est lié, indéfectiblement.
Au lendemain de l’annonce de la grossesse de quadruplés d’une allemande de 65 ans, ses médecins se justifient. Le Dr Kai Hertwig, un gynécologue de Berlin qui suis Annegret Raunigk estime que pour l’instant tout se déroule sans complications mais que "le plus gros risque pour les enfants est en fait celui d'un accouchement prématuré. Nous essayons de tout mettre en oeuvre pour le contrer le plus largement possible".
Cet athlète surdoué livre un combat contre la schizophrénie qui le guette. Son ambition : participer aux jeux paralympiques de Rio en 2016.
Un sportif surdoué
Thomas Lesimple est un athlète complet, âgé de 20
ans, qui s’entraîne à Evreux. En 2013, il a obtenu le titre de champion de
France junior, en sport adapté, sur l’épreuve du 100 mètres. Ses capacités sont
impressionnantes, mais pour les exprimer, il doit lutter contre son handicap.
Schizophrène depuis l’adolescence
Thomas n’est pas à l’abri d'une rechute car la
maladie le guette. C’est pourquoi, il a besoin de se sociabiliser pour éloigner
sa souffrance et rester en contact avec la réalité. Il a donc intégré une
association qui l’aide à s’insérer professionnellement. Il y pratique une
activité de maraîcher, parallèlement à ses entraînements sportifs.
Un couple canadien intente une poursuite judiciaire contre une banque de sperme américaine qui lui aurait caché que son donneur était un schizophrène ayant un casier judiciaire.
Près de deux semaines après le crash de l’avion, pas une seule journée sans que la personnalité et le passé médical du co-pilote allemand ne soient passés au crible. Était-ce si prévisible ? L’entreprise a-t-elle engagé tous les moyens possibles pour encadrer le co-pilote ? Pourquoi ne pas renforcer les contrôles ? Une pléthore de questions, frisant parfois le mélange des genres.
Il est important de rappeler que les troubles psychiques sont fréquents; 20% de la population suisse seraient concerné selon une étude de l’OCDE publiée en 2014. Mais ils restent encore mal compris et tabous dans le monde de l’entreprise.
Il n’est pas rare d’entendre dans les conversations la remise en cause du secret médical et des conditions d’employabilité. Il existe cependant un cadre légal en Suisse, couplé avec des normes pour des industries précises.
Une réalité complexe, qui nécessite de faire la part des choses
« On doit balancer entre la protection de la sphère privée, la protection de la santé des employés, la protection des intérêts économiques de l’entreprise mais aussi la protection de l’intérêt général, c’est-à-dire la sécurité de la population », explique Jean-Philippe Dunand, professeur de droit du travail à l’Université de Neuchâtel, avocat et président du conseil de l’Institut de droit de la santé.
Le juge a estimé que la mère souffrait d'une maladie mentale, connue comme "syndrome de Münchhausen par procuration".
Elle est restée sans réaction. Une Américaine de 27 ans a été condamnée, mercredi 8 avril à White Plains (Etat de New York), à vingt ans de prison, pour avoir tué son fils de cinq ans en lui faisant ingérer d'énormes quantités de sel.
Laurent SchmittProfesseur de psychiatrie et de psychologie médicale à la faculté de médecine de Toulouse
Le fait qu'un pilote cache sa maladie dépressive, qu'il hésite à se soigner et prenne un traitement de manière discontinue, a fait naître de multiples hypothèses, autant sur sa maladie que sur sa personnalité et sur les effets du traitement qu'il suivait.
Une question essentielle n'a pas été abordée: pourquoi le pilote a-t-il refusé de se soigner ? Et d'une manière générale, qu'est-ce qui pousse quelqu'un à refuser la maladie et le traitement durable et prolongé pour y faire face. Ceci ne concerne pas que les maladies mentales, bien sûr. Toutes les familles et tous les médecins connaissent un diabétique se soignant mal, un hypertendu ne prenant pas son traitement ou quelqu'un négligeant des saignements répétés ou un amaigrissement prolongé.
Frein majeur au traitement thérapeutique, on parle alors de déni de la maladie. Et aussi, directement lié à ce déni, la mauvaise alliance thérapeutique, ce désaccord entre le patient et son médecin sur les objectifs de soins et la participation active aux soins.
Déni, mauvaise alliance et mauvaise compréhension représentent les éléments les plus classiques de la barrière au traitement.
«Cette loi du 5 juillet 2011 constitue un progrès incontestable. C’est essentiel que les droits des personnes hospitalisées sous la contrainte puissent être examinés par un juge. Ensuite, cela suppose que tous ces magistrats soient bien formés à la réalité de la maladie mentale.
Au départ, il était aussi très choquant qu’on fasse comparaître dans un tribunal, comme n’importe quel autre justiciable, des personnes qui se retrouvent dans une situation de contrainte simplement parce qu’elles sont malades.
Mais ce problème du libre arbitre ne se résume pas à la seule question des soins sans consentement. Il est beaucoup plus large et doit nous amener à nous interroger sur le regard que porte notre société sur la maladie mentale.
Aujourd’hui, on constate qu’un grand nombre de personnes ne sont pas libres d’exister comme elles le voudraient simplement à cause de la stigmatisation que provoque leur maladie. Nous accompagnons 3 000 personnes par an et nous constatons, tous les jours, que l’on peut vous refuser l’accès à un logement ou à un emploi simplement parce que vous avez eu la franchise de dire que vous êtes schizophrène ou bipolaire. Ou qu’il vous est arrivé, à un moment de votre vie, d’être hospitalisé en psychiatrie.
Dans le cadre de la 7ème édition du Congrès Français de Psychiatrie, la revue Santé mentale organise pour vous le mercredi 25 novembre les 1res Rencontres Soignantes en Psychiatrie sur le thème :
" Comment créer une relation de soin avec le patient schizophrène ? "
4 grandes tables rondes autour du parcours de soin du patient souffrant de schizophrénie serviront de support aux échanges.
En 2015, c'est la ville de Lille qui accueille le Congrès Français de Psychiatrie, c'est donc au Grand Palais que nous aurons le plaisir de vous réunir pour ces premières rencontres.
En colloque ce 9 avril, l'Adrhess a tenté de clarifier l'impact des groupements hospitaliers de territoire sur la gestion des ressources humaines. Si celle-ci aspire à devenir un point d'ancrage de ces rapprochements, nombre de directeurs craignent que cela ne cache une nouvelle réduction des coûts, jugés incompressibles, de la fonction RH.
Clarifier les carrières et les statuts, prendre soin des stagiaires, travailler ses offres d'emplois, séduire par les outils numériques... Évoquées par la FHF lors ses 9es rencontres de la communication hospitalière, ces pistes doivent permettre aux établissements de santé de mieux recruter et fidéliser les professionnels.
"Être attractif pour les patients comme pour les pros, c’est avant tout être lisible et accessible", a résumé Maxime Cauterman, praticien attaché au CH intercommunal de Créteil et conseiller médical à la FHF, lors des 9esrencontres de la communication hospitalière, organisées ce 9 avril à Paris. Des critères qui s’appliquent également au recrutement des professionnels dans le secteur. "Or quand on voit que le taux de décroché (aux appels téléphoniques) dans certains hôpitaux atteint difficilement 30%, que les hospitaliers ne sont pas présents dans les répertoires en ligne de l’Assurance maladie ou que le premier motif de non adressage des patients à un établissement est l’absence de possibilité de contacter les équipes médicales, on voit l’ampleur du travail à réaliser." Maxime Cauterman formule donc quatre recommandations pour améliorer la communication à usage des établissements recruteurs.
Alors que les députés achèvent aujourd'hui la lecture du projet de loi de Santé ce vendredi 10 avril avant de voter le texte en séance publique du 14 avril, Hospimedia fait le point sur les mesures impactant directement le secteur médico-social.
Examiné pour la dernière fois en séance publique avant d'être soumis, mardi 14 avril prochain, au vote des députés, le projet de loi de Santé a fait l'objet de nouvelles modifications. Si les dispositions relatives aux parcours complexes et aux aides techniques pour personnes handicapées ont été validées, les articles relatifs à l'orientation des personnes handicapées d'une part, et à la délégation d'actes d'autre part ont eux été balayés.
Alors que l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) s'apprête à rendre public un important rapport sur la possibilité de rembourser les traitements de psychothérapie au Québec, un regroupement diffuse aujourd'hui un mémoire qui rappelle l'urgence de mettre en place cette mesure.
Le Collectif pour l'accès à la psychothérapie (CAP) indique que près d'une personne sur cinq est atteinte de troubles mentaux au Québec. Mais même si le Commissaire à la santé et au bien-être réclamait dès 2012 que la psychothérapie fasse partie du panier de services des Québécois, il n'en est toujours rien.
«On veut que ces traitements deviennent accessibles pour tous. Selon un régime ressemblant à celui de l'assurance médicaments», résume David Levine, porte-parole du CAP et ancien président de l'Agence de la santé de Montréal.
«Pour toutes ces raisons, le Commissaire estime que rehausser l'accès à la psychothérapie - comme l'ont fait le Royaume-Uni et l'Australie - permettrait de réduire les inégalités d'accès observées, de diminuer le nombre de personnes invalides, de réduire les coûts sociaux et économiques liés aux troubles mentaux et, ainsi, d'améliorer la santé et le bien-être des Québécois.», selon le rapport du Commissaire à la santé et au bien-être.
«La libération des femmes sera l’œuvre des femmes elles-mêmes»,affirmait dans la décennie 1970 le bien nommé Mouvement de libération des femmes (MLF), brandissant la sororité en lutte contre le patriarcat, accusé d’inférioriser les femmes, victimes depuis des siècles de la phallocratie. L’entre-soi des militantes exprimait aussi la conviction de l’existence d’une identité commune résultant de la catégorie «femme», au nom de laquelle et pour laquelle elles parlaient. Ce «nous les femmes» a imposé alors la non-mixité ; il était impensable que des hommes puissent œuvrer contre leurs propres camp et pouvoir. Une telle configuration des rapports de sexe ne laissait aucune place à un féminisme masculin, alors qu’en 1967, Féminin Masculin Avenir (FMA) avait été fondé sur le principe que«l’émancipation de la femme intéresse aussi l’homme et ne se fera pas sans lui».
Alban Jacquemart se souvient de l’activisme de ces militants, certes peu nombreux ; il entend restituer non seulement le rôle de tous ceux qui leur emboîtèrent le pas, mais le sens de leur présence, son effet individuel et collectif. Ainsi le sociologue s’attaque-t-il à un pan quasi vierge de l’histoire de l’engagement masculin pour la cause féministe ; il ne s’intéresse ici qu’à ceux qui vont au-delà des sympathies et de bienveillants soutiens passagers, et placent les revendications féministes au cœur de leur militantisme, posture a priori «improbable». Et, pourtant, c’est à un homme, Léon Richer, que l’auteur attribue la naissance même de la première vague féministe qui enfle au cours de la Troisième République. Une telle affirmation fera sans doute débat : on arguera que, d’une part, elle feint d’ignorer les prémisses que posèrent par leurs revendications féministes des révolutionnaires de 1789 ou les prolétaires saint-simoniennes de 1830 et, d’autre part, elle oublie que l’impossibilité d’exprimer sa conscience de genre ne signifie pas qu’elle n’existât pas, même si Richer lui-même reprochait aux femmes de ne pas s’indigner «devant les honteuses servitudes que leur impose la loi».
Les députés ont adopté le jeudi 9 avril 2015 l'article 29 du projet de loi de santé qui diversifie les lieux de stage pour les étudiants paramédicaux.
L'examen du projet de loi "de modernisation de notre système de santé", débattu en séance publique à l'Assemblée nationale depuis le 31 mars 2015, devrait s'achever vendredi dans la nuit, avec un vote solennel mardi 14 avril.
Les députés ont voté, avec deux modifications, l'article 29 qui diversifie les stages des étudiants paramédicaux, en lien avec le parcours du patient en élargissant les lieux pouvant être agréés comme terrains de stage dans le secteur ambulatoire, explique le gouvernement dans l'exposé des motifs.
Actuellement, le code de la santé publique ne prévoit pas que les étudiants infirmiers puissent réaliser des stages dans des structures d'exercice coordonné (maisons de santé pluri-professionnelles, centres de santé) ou en cabinet libéral. L'article prévoit ainsi que les stages de ces étudiants puissent désormais se réaliser dans des établissements de santé ou médico-sociaux, les structures de soins ambulatoires et les cabinets libéraux agréés pour l'accomplissement des stages. Les étudiants pourront réaliser personnellement des actes dans chaque lieu de stage, sous la responsabilité d'un infirmier diplômé.
Qu’y a-t-il de commun entre un gratte-ciel bâti à Londres avec des déchets, une maison flottante tirée des cartons d’une architecte futuriste, un village rwandais saisi par la fièvre du numérique et l’immense cité nouvelle coréenne, Songdo, que ses géniteurs ont truffée d’informatique ? Bienvenue dans les smart cities !
Ces projets ou ces réalisations inventent les contours des « villes intelligentes » que nous habiterons demain. Nul n’y échappera, même si aucun modèle ne s’est encore imposé. L’idée paraît simple : combiner la puissance des nouvelles technologies de l’information avec les modes de gestion, d’organisation, de développement et même de construction des centres urbains, des simples quartiers jusqu’aux mégavilles. En principe, pour le plus grand bénéfice des citadins.
Tapez « smart cities » sur Google et vous aurez une petite idée de la diffusion fulgurante de ce nouveau concept : 83 millions d’occurrences déjà recensées sur ce moteur de recherche ! Les villes se situent au carrefour de trois des bouleversements les plus importants du siècle. La révolution urbaine, d’abord : si plus de la moitié de la population mondiale vit déjà dans des villes, le nombre de citadins aura doublé dans trente-cinq ans.
La Chine, à elle seule, bâtira, chaque année dans les vingt ans qui viennent, l’équivalent d’une ville comme New York. La révolution des technologies de l’information et de la communication (NTIC), ensuite : les grandes villes y investissent désormais massivement dans la perspective d’offrir des services beaucoup plus nombreux, plus efficaces et surtout moins chers à leurs habitants.
OUARGLA - Le nouvel hôpital psychiatrique d’El-Hadeb, commune de Rouissat (Ouargla), fera fonction de structure sanitaire universitaire, a affirmé lundi le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf.
"Cet établissement public hospitalier spécialisé dans la psychiatrie fera partie des structures devant constituer le futur centre hospitalo-universitaire (CHU) d’Ouargla, actuellement en construction", a affirmé le ministre, lors de la cérémonie officielle de son inauguration.
M. Boudiaf a annoncé également le renforcement du secteur de la santé dans la wilaya d’Ouargla, par l’ouverture, en septembre prochain au plus tard, d’une "importante structure de santé, à savoir un service de médecine nucléaire, dans le but d’améliorer et de développer les prestations de santé".
LE MONDE CULTURE ET IDEES | | Propos recueillis par Anne Chemin
Dominique Royoux est professeur associé de géographie à l’université de Poitiers et directeur du service prospective et coopérations territoriales de la communauté d’agglomération Grand Poitiers. Il préside Tempo Territorial, l’association nationale qui regroupe les bureaux des temps des collectivités territoriales.
Pourquoi mettre en place des « politiques temporelles » dans les villes ?
Nous sommes aujourd’hui confrontés à une véritable désynchronisation des temps sociaux. Ce phénomène est apparu au lendemain de la crise de 1973 : l’économie industrielle, qui réglait le travail sur des rythmes très réguliers, a peu à peu fait place à une économie de services, qui a émietté les emplois du temps. Les deux symboles de cette économie de services sont les femmes de ménage et les caissières de supermarché, qui ont des horaires discontinus et décalés. En dissociant les espaces de résidence des espaces de travail et en augmentant les temps de transport, l’étalement urbain, dans les années 1980, a nourri, voire accéléré, ce mouvement de désynchronisation. Les politiques temporelles tentent au contraire d’articuler cette multitude de temps sociaux et de resynchroniser la vie collective.