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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 1 avril 2015

Aux Mozards, la psychiatrie désaccordée

Par Éric Favereau 30 MARS 2015

C’est un lieu historique de la psychiatrie publique de l’après-guerre : le secteur de Corbeil, au sud de Paris. Historique, car en 1971 Lucien Bonnafé a créé «les Mozards» dans le désert sanitaire de l’Essonne. A Corbeil-Essonnes, ce lieu ouvert a permis à ce psychiatre de mettre en pratique le désaliénisme, notion qu’il défendait entre toutes. Lucien Bonnafé, homme magnifique, était un militant communiste lié au milieu surréaliste. Pendant la guerre, il a dirigé l’hôpital Saint-Alban, établissement perdu en Haute-Loire où, avec un psychiatre espagnol anarchiste, François Tosquelles, il a jeté les bases de la psychothérapie institutionnelle, à l’origine du secteur. «Mais enfin qu’est-ce que c’est que la psychiatrie de secteur ? C’est essayer des pratiques faisant penser autrement», lâchait-il aux sceptiques.

Le principe de la psychiatrie de secteur, c’est le refus de la ségrégation du malade mental. Cela nécessite de la part de l’équipe soignante un travail d’intégration, de maintien ou de réintégration du patient dans son milieu familial social. A Corbeil, puis partout en France, c’est devenu la règle. Mais «aujourd’hui, ce secteur historique est menacé», alerte le psychiatre Paul Bretécher, une des figures du secteur de Corbeil. «Attendez, rétorque Jean-Michel Toulouse, le directeur de l’hôpital Sud-Francilien, dont il dépend, ce n’est pas la fin d’un CDD qui vous met en péril.» Ce directeur n’a pas tout à fait tort, ni tout à fait raison. A l’heure de la rigueur, le monde de la psychiatrie publique subit un durcissement budgétaire bien réel.

mardi 31 mars 2015

Détenus de scène à l’Odéon

ANNE DIATKINE

Ils sont dehors. Onze détenus de Fleury, 20 ans et des poussières, sur la terrasse du théâtre de l’Odéon. Ils sont dehors, et des cris s’échappent lorsqu’ils découvrent le ciel dégagé, la vue sur les toits, l’air «qui caresse le visage, ce n’est pas le même air qu’on a en promenade, c’est un air qui étouffe, celui-là !» Walid (1) fait mine qu’une main invisible s’approche de lui. «Quelle douceur !» Les garçons hèlent un groupe de jeunes filles en foulard sur le parterre du théâtre. Des passantes. Elles rient avec ces acteurs inconnus qui les encouragent à monter. Impossible, l’entrée est réservée aux professionnels ! Pas de surveillants ici, encore moins de «pinces», mais cinq conseillères pénitentiaires d’insertion et de probation, qui entourent la sortie. Ils sont dehors, donc, dans ce haut lieu de la culture qui n’était, il y a peu, qu’«une station de métro sur la ligne 4» pour la plupart. Aucun ne risquerait le moindre geste qui mettrait en péril cette sortie. Car que fait-on dans un théâtre, lorsqu’on y a pénétré par l’entrée des artistes ? Eh bien, on y joue !

Andreas Lubitz, enfermé dans le cockpit et en lui-même

CORINE PELLUCHON
Le geste d’Andreas Lubitz qui, le 24 mars, a volontairement précipité l’Airbus A320 de la Germanwings sur une montagne, provoquant la mort de tous les passagers et de l’équipage, pourrait donner raison à Kant qui rapprochait le suicide du meurtre. Celui qui est prêt à se donner la mort, parce que la vie ne lui apporte pas ce qu’il désire, se traite comme un moyen en vue d’une fin et serait également prêt à faire la même chose avec la personne d’autrui.
Cette manière de mettre sur le même plan les devoirs envers soi-même et les devoirs envers autrui présente des inconvénients, parce qu’elle ne tolère aucun vice privé et aboutit, selon la formule de Ruwen Ogien, à «criminaliser les crimes sans victimes», comme la gourmandise, l’onanisme, l’indécence.
De même, le fait qu’il n’y a pas, chez Kant, de différence de nature entre les devoirs envers soi-même et les devoirs envers autrui ne permet pas de comprendre l’essence du meurtre. On ne peut pas estimer que l’individu suicidaire est un meurtrier en puissance ni supposer que tous les meurtriers sont également désireux de se tuer. Le meurtre est le fait de mettre fin à la vie de quelqu’un d’autre sans le consentement de ce dernier. Il est, comme dit Levinas, la volonté d’exercer son pouvoir sur ce qui échappe à son pouvoir.
Il y a bien une violence dans le suicide qui est, comme le meurtre, un acte définitif et irréversible. Ce geste peut être aussi une manière d’accuser la société qui n’a pas été capable d’offrir à la personne ce à quoi elle pensait avoir droit. L’individu ne parvient pas à imaginer que la vie pourrait être autre chose que la répétition du même. Ce manque de possible souligne aussi la difficulté qu’il éprouve à se défaire de la logique de la puissance pour lâcher prise, et être disponible à ce que Henri Maldiney appelait la transpassibilité, le fait d’espérer l’inespérable, au-delà de toute attente. Le meurtre partage avec le suicide cette obsession de la maîtrise, mais c’est le sentiment d’impuissance qui conduit une personne à se tuer.

Délégation des actes de soins infirmiers : les syndicats s'insurgent

31.03.15

Plusieurs syndicats d'infirmiers libéraux, notamment Convergence infirmière et la Fédération nationale des infirmiers (FNI), s'insurgent contre l'article 30 du projet de loi de santé qui prévoit que des actes de soins infirmiers pourront être délégués à des professionnels des établissements et services médico-sociaux.

Des professionnels de santé lancent une "charte de la santé solidaire"

31.03.2015

Alors que l’examen du projet de loi santé débute aujourd’hui à l’Assemblée nationale, des professionnels de santé libéraux, salariés ou hospitaliers, des responsables d’associations de patients, des responsables administratifs et des universitaires ont profité de cette journée pour dévoiler une « Charte pour une santé solidaire ». Parmi la centaine de signataires on retrouve notamment le patron de Sciences Po santé, Didier Tabuteau (photo), le diabétologue André Grimaldi,l’hématologue Jean-Paul Vernant ou le psychiatre Bernard Granger, mais- aussi une douzaine de généralistes : Théo Combes, président du SNJMG, Didier Ménard, président du Syndicat de la médecine générale, Mady Denantes, Emilie Frelat, Jean-Jacques Boucart, Christian Bensimpon, Maud Gelly, Yves Gervais, Gladys Ibanez, Dora Lévy, Alain Beaupin et Anne-Marie Magnier.
D’après des propos rapportés par Le Monde, l’objectif de cette charte est d’énoncer "les fondements du système de santé de demain " et que "le débat public s’engage " en défendant un système de santé " fondé sur la solidarité ". Les signataires précisent en introduction de la charte "La santé est notre bien le plus précieux (…) Elle impose une politique de prévention et de réduction des inégalités sociales et territoriales de santé. Elle suppose également de garantir l’égalité d’accès aux soins quand survient la maladie. C’est pourquoi la protection sociale de la santé doit être financée par la solidarité " ajoutant qu’il faut toutefois distinguer "ce qui relève de la solidarité, et, à ce titre, devrait être entièrement financé par la collectivité, et ce qui relève de choix personnels".

Le gouvernement veut en finir avec les remises à la rue à la fin de l’hiver

LE MONDE |  | Par 


« Nous prenons acte de la volonté de sortir de la gestion au thermomètre et de l’urgence et nous jugerons aux résultats », souligne Christophe Robert, le délégué de la fondation Abbé-Pierre (photo d'illustration).


L’approche du 31 mars fait monter l’angoisse des 8 000 personnes hébergées dans les centres d’accueil d’hiver, dont les fermetures s’échelonneront du 1er avril au 30 juin. La ministre du logement, Sylvia Pinel, a assuré, le 24 mars, que 2 000 de ces places seront pérennisées à l’année, qu’il y aura des solutions pour les autres. « Personne ne sera à la rue », a-t-elle promis.

Mais pour Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (Fnars), qui gère des centres d’hébergement, « le compte n’y est pas : beaucoup de personnes restent dehors car le 115, numéro d’urgence départemental pour les sans-abri, ne trouve pas de solution dans un cas sur deux ». M. Gueguen égrène la liste des centres qui vont fermer : « 780 places à Paris, 130 au fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois, où l’Armée du salut, qui le gère, a été prévenue à la dernière minute, 340 en Seine-Saint-Denis, 75 dans le Val-d’Oise, 108 à Troyes, 135 à Montpellier… »

Mme Pinel a aussi annoncé un plan sur trois ans pour réduire le recours aux hôtels, qui, en 2014, a représenté 40 000 nuitées pour un coût de 170 millions d’euros. Pour cela, le gouvernement ouvrira, en trois ans, 9 000 logements loués dans le parc privé. Des associations joueront les intermédiaires : ce sont elles qui sous-loueront les logements aux bénéficiaires en garantissant leur accompagnement social et le paiement des loyers aux propriétaires.

Seront aussi créées, dans ce but, 1 500 places en résidences sociales et 2 500 en centres d’hébergement, notamment pour les familles. « Il faut vraiment changer de logique, arrêter le gaspillage financier et surtout humain, plaide Sylvain Mathieu, chargé par le ministère du logement de piloter ce chantier. Il s’agit de réduire les nuitées hôtelières de 40 000 à 30 000. La ville de Londres a réussi à le faire », argumente-t-il.


Nolwenn Febvre : l’hôpital, même pas peur

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |  | Par 

L’enfant flotte dans son lit d’hôpital comme un naufragé sur son radeau, au milieu de l’océan. Recroquevillé, minuscule, cramponné à la main de sa mère qui, elle, semble sereine. Federica a vu son fils de 5 ans qui, quelques jours plus tôt, avait pourtant pleuré durant l’intégralité de la consultation d’anesthésie, partir vaillamment au bloc opératoire et en revenir sans davantage de sanglots. « Accompagné », apprécie-t-elle, par un jeu vidéo.


Nolwenn Febvre, fin mars 2015.


Ce tour de passe-passe anti-angoisse, elle le doit à Nolwenn Febvre, une infirmière anesthésiste qui a transformé le service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital Sud, à Rennes, en vaste jeu pour enfants, les patients en héros, les médecins en bonshommes numériques. Et a ainsi arrêté les pleurs.

Trop souvent, le soir, dans sa tête, résonnaient les hurlements entendus dans l’antichambre de la salle d’opération. Petits terrorisés malgré les calmants, adultes pas loin de l’être autant au moment de s’éclipser. En 2011, usée par dix années de bloc, la jeune quadragénaire rêve de missions moins rudes. Mais envoie, sait-on jamais, un courriel au fabricant de jouets nantais Moulin Roty : n’aurait-il pas quelques doudous à offrir pour rassurer les enfants opérés en urgence ? Une centaine d’entre eux, arrivés en renfort, apaisent patients et soignants, moins impuissant face à la tristesse.


L’argent viendra du ferrailleur


Comment en financer d’autres ? Nolwenn Febvre embringue infirmiers et médecins anesthésistes dans un même élan et dans une association (Les P’tits Doudous de l’hôpital Sud) qui n’envisage pas de solliciter la direction financière. Trop de restrictions budgétaires. L’argent viendra du ferrailleur du coin : les 40 blocs opératoires du CHU se mettent à collecter les fils des bistouris électriques et les lames des laryngoscopes pour intubation, auparavant jetés après usage. Du cuivre et de l’Inox pour 200 euros par mois. Et 4 500 doudous à prix d’ami.

Le lapin a du bon mais n’empêche pas les hurlements quand les parents s’éloignent. C’est à la maison qu’un beau jour la solution saute aux yeux de l’infirmière, épouse d’informaticien et mère de deux enfants, tous scotchés à leur tablette. Un jeu vidéo qui reproduirait l’univers hospitalier avec des étapes à franchir jusqu’à l’opération, dès lors dédramatisée. Elle cherche l’application adaptée. 
Vainement. Même les Canadiens, si pionniers, n’y ont pas pensé. « Alors, on va la créer », dit-elle aux membres de l’association. Ils rient de bon cœur avant de comprendre que la présidente ne plaisante pas.


Un enfant hospitalisé se concentre sur le jeu vidéo « Le héros c’est toi ! ».


La loi Touraine aux bons soins des députés

ERIC FAVEREAU

C’est l’histoire de l’arbre qui cache la forêt. En l’espèce, d’une mesure - le tiers payant - qui monopolise les débats autour du projet de loi santé et masque toutes les autres mesures qu’il contient. Pourtant ce texte qui commence à être débattu ce mardi au Parlement, est bourré d’autres choses et rempli de dizaines de petits articles qui peuvent transformer à terme nos rapports avec la santé. Au tout début, avant que n’éclate la controverse sur le tiers payant, la principale critique adressée au projet de loi de Marisol Touraine était son côté fourre-tout et le manque de visibilité de l’ensemble. Avec un texte de 57 articles (et près de 2 000 amendements déposés), il y a de quoi, c’est vrai, perdre la tête. Revue de quelques mesures phares.

Les syndicats s'invitent à l'inauguration du SIRA

Agen (47) - Candélie

Inauguration en demi-teinte hier. Les syndicats étaient dans la salle. / Photo M.Cherchari
Inauguration en demi-teinte hier. Les syndicats étaient dans la salle. / Photo M.Cherchari
Mobilisation hier des syndicats FO et CGT (la première intersyndicale depuis 2007) et de leurs sympathisants qui ont joué les trouble-fête au moment de l'inauguration du SIRA, une unité intersectorielle d'accueil des admissions à la Candélie. Sa mission est de réguler le flux d'entrants, de réaliser une observation et une première prise en charge avant une éventuelle mutation dans l'un des trois secteurs de psychiatrie adulte.

Crash A 320 Outre-Rhin, médecins et politiques s’interrogent sur le secret médical

30.03.2015

Les responsables politiques allemands s'interrogent sur un assouplissement du secret médical pour les métiers dits à risque après les révélations sur l'état de santé du copilote de Germanwings, Andreas Lubitz. Plusieurs responsables politiques, comme Dirk Fischer, expert des questions de transport au sein du parti conservateur d'Angela Merkel (CDU), ont réclamé que les pilotes, au même titre que d'autres professions sensibles, "consultent seulement des médecins qui leur sont désignés par leurs employeurs". Ces praticiens "devraient être libérés de leur obligation au secret dans le cadre des communications avec l'employeur et les autorités de l'aviation civile". Le député Thomas Jarzombek, également issu des rangs de la CDU, a demandé la création d'une commission d'experts pour étudier comment doivent être pris en charge la maladie de ces personnes qui, dans leur travail, engagent la santé ou la vie des autres. Pour le député social-démocrate (SPD), Karl Lauterbach, un professeur de médecine, il est clair qu'un médecin "a le devoir d'informer un employeur sur l'incapacité d'un collaborateur à travailler" dans le cas où celui-ci est responsable de la vie d'autrui. "Et cela vaut particulièrement en cas de maladies psychiques et d'un risque de suicide potentiel", a-t-il insisté.

lundi 30 mars 2015

John Nash et Louis Nirenberg au panthéon des maths

Yann Verdo / Journaliste | 



Génial et schizophrène, John Nash (ici à gauche) a été incarné à l’écran par Russell Crowe dans le film « A beautiful mind ». - © Peter Badge/Typos 1 in coop. with the HLF - all rights reserved 2015

Les deux Américains se partagent le prix Abel 2015, équivalent du Nobel pour les mathématiques

Schizophrène... et deux fois nobélisé ! Vingt ans après son prix Nobel d’économie pour son rôle dans l’élaboration de la théorie des jeux, le mathématicien américain John F. Nash Jr s’est vu décerner mercredi à Oslo, par l’Académie norvégienne des sciences et des lettres, le prix Abel 2015, qui plus que la médaille Fields peut être qualifié de prix Nobel des mathématiques. John Nash partage ce prix avec son compatriote Louis Nirenberg, moins connu que lui mais dont l’apport aux mathématiques a été tout aussi décisif. En accordant ce prix à ces deux géants, respectivement âgés de 86 et 90 ans, les cinq membres du jury du Comité Abel 2015, parmi lesquels figure le Français Cédric Villani, ont voulu mettre en lumière leurs « contributions fondamentales et absolument remarquables à la théorie des équations aux dérivées partielles non-linéaires et à ses applications à l’analyse géométrique ».
Hospitalisé une première fois à la fin des années 1950 pour une schizophrénie paranoïde, John Nash, dont le nom est devenu indissociable de l’université de Princeton et du MIT, est entré en 2001 dans la légende hollywoodienne avec le film de Ron Howard « A beautiful mind » (« Un homme d’exception » en français), où son personnage, incarné par Russell Crowe, mettait son génie du décryptage au service d’un prétendu agent du FBI qui n’était autre que le fruit de ses propres délires.





Festival HALLUCINATIONS COLLECTIVES

Du 31 mars au 6 avril au cinema Comoedia, osez vous affranchir des images du quotidien et rejoignez-nous pour sept jours d'hallucinations filmiques. Ne craignez rien, vous pourrez toujours vous dire que tout ceci n'était qu'un rêve.

Photo 1 pour HALLUCINATIONS COLLECTIVES





Conférence à Château-Gontier. Un débat pour parler de la schizophrénie

 2015

  • Florent Babillote a été diagnostiqué schizophrène il y a dix ans. Il vient en parler vendredi soir à Château-Gontier.
    Florent Babillote a été diagnostiqué schizophrène il y a dix ans. Il vient en parler vendredi soir à Château-Gontier. | Archives Ouest-France

Florent Babillote a été diagnostiqué schizophrène il y a dix ans. Stabilisé, il a écrit un livre sur son parcours. Il vient en parler vendredi soir, à Château-Gontier.

Trois questions à… 
Florent Babillote, auteur d’Obscure Clarté (éditions Laius).
Quel est votre parcours ?
À 23-24 ans, je m’étais inventé un univers, ça ne tournait pas rond dans ma tête. Je gérais mes crises, mais après m’être énervé contre mon père, j’ai été interné à Rennes, pendant un mois, et diagnostiqué schizophrène. Six mois après, j’ai passé le concours pour aide-soignant. C’était dur, j’avais des difficultés de concentration, mais je me suis accroché. Je travaille maintenant comme aide-soignant à Rennes. Je suis stabilisé, j’ai un traitement que je prends et je ne crains pas de faire une rechute.

La schizophrénie racontée de l’intérieur

Rinny Gremaud 25 mars 2015



Pour Patricia, «la schizophrénie, c’est surtout le doute, le manque de confiance et d’estime de soi». (Illustration originale de Corinna Staffe)
Chaque année depuis douze ans, les Journées de la schizophrénie informent pour lutter contre la stigmatisation des personnes souffrant de cette maladie. Voici le témoignage de l’une d’elles
Patricia se présente souriante et jolie, un brin nerveuse derrière un maquillage discret, sa coupe au carré blonde lui fait comme une auréole au soleil. Patricia a 38 ans, elle est schizophrène. Nous irons marcher au bord du lac. Le regard sur l’horizon, elle nous parlera de sa vie, et de ce qu’elle nomme aussi sa folie. On ne saura pas si les rares larmes qui font couler son mascara sont le fait du printemps et de sa lumière stridente, ou si ce sont les souvenirs difficiles qu’elle évoque, d’une voix constante entrecoupée de silences parfois longs...
«La schizophrénie s’est déclarée il y a une dizaine d’années. J’ai été internée quatre fois en l’espace de deux ans. De force. Les crises, ça met dans un état second, on n’est pas très conscient de ce qui nous arrive. Depuis, je n’ai plus été internée, mais les crises, j’en ai encore, disons, chaque année. Mais elles sont moins… denses. Et j’apprends à les gérer. J’apprends à rester chez moi, à rester tranquille.
J’ai toujours refusé la médication, parce que je pense qu’on est doté d’une intelligence, et qu’on doit bien pintouvoir s’en servir pour maîtriser la schizophrénie. Je suis partie sur des thérapies naturelles. Ayurveda, fleurs de Bach, méditation, beaucoup de méditation. Et un changement de vie, j’ai arrêté de boire et de fumer, j’ai changé mon cercle d’amis.
«Il y a beaucoup de dépression, de douleur profondes que l’on n’arrive pas à colmater»
l y a eu, aussi, un retour à la foi, que j’avais perdue pendant dix ans. J’aime bien aller à l’office du matin, c’est une chouette manière de faire démarrer la journée. La foi m’apporte de la satisfaction, de l’autosatisfaction. Elle m’aide à ne pas baisser les bras, et à voir les choses un peu en rose. La schizophrénie, pour une grande partie, c’est être très négatif sur soi-même et ce que l’on fait. Il y a beaucoup de dépression, de douleur profondes que l’on n’arrive pas à colmater.

« LA SANTÉ MENTALE DES JEUNES, UNE PRIORITÉ DE SANTÉ PUBLIQUE »

VESOUL HAUTE-SAÔNE 25/03/2015

Lors des semaines d’information sur la santé mentale (SISM) du 16 au 29 mars, l’AHFC organise des actions de promotion de la santé mentale. Mercredi 25 mars à 17 h au PHAJ de Frotey-lès-Vesoul, vous invitez le public le plus large à venir assister à une soirée débat sur le thème « Être adolescent aujourd’hui ».
Tout d’abord les SISM qu’est-ce que c’est ?
Les semaines d’information sur la santé mentale ont pour principal objectif de sensibiliser le grand public à la santé mentale afin de déstigmatiser les troubles psychiques et les personnes qui en souffrent.
Cette manifestation annuelle est coordonnée par un collectif national réunissant une vingtaine de partenaires, notamment l’UNAFAM.


Santé mentale : un centre de réinsertion à deux pas du centre-ville

SUISSE Patrick Trudeau Publié le 27 mars 2015



Publié le 27 mars 2015
Le Comptoir familial de Magog (rue LaSalle) a offert une contribution de 2500 $ pour soutenir le projet de la Maison la Traversée. Pierre Côté et Denise Fortier, tous deux du Comptoir familial, ont remis le chèque à Sylvie Moreault et Manon Rancourt, du CSSSM.
RESSOURCE. Redonner l'autonomie à des personnes affectées par des problèmes de santé mentale, voilà la mission de la nouvelle Maison la Traversée, un centre d'hébergement en milieu urbain qui s'ajoute à la gamme de services du Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog (CSSSM).


MALADIE MENTALE : MAIMOUNA NDIAYE VEUT BRISER LES TABOUS

Par  mar 26, 2015






Maimouna Ndiaye, réalisatrice du film "Parle avec eux" ©Burkina24

Maïmouna NDiaye, primée meilleur interprétation féminine lors du Fespaco  2015, est aussi réalisatrice. Elle a à cet effet organisé en avant-première une projection de son film documentaire « Parle avec eux/Sonse-ne-ba », un film qui lève un coin de voile sur la maladie mentale.
Les malades mentaux, on en trouve partout errant dans les rues et bien d’autres endroits. Partant de ce constat et ayant eu une personne proche atteinte de la maladie, Maimouna Ndiaye a cherché à en savoir plus sur ces maladies profondément ancrées dans la société mais trop souvent incomprises et mal interprétées.
Pour ce faire, elle a approché des malades mentaux qu’elle a suivis dans leur quotidien afin de comprendre leur mode de vie et les causes de cette maladie. Elle en arrive à la conclusion que « ça peut arriver à tout le monde ».

François Granier, la tête de l'art

Haute-Garonne  29/03/2015


François Granier devant l'un des tableaux de ses patients en art-thérapie, exposés actuellement à l'Hôtel-Dieu. /Photo DDM, Thierry Bordas

Pionnier de l'art-thérapie il y a trente ans, François Granier, psychiatre ne dissocie pas l'expression artistique du soin. Jusqu'à ce soir, le public peut découvrir à l'Hôtel-Dieu le travail de ses patients.
La première chose que l'on remarque chez François Granier, c'est sa chevelure : abondante et blanche, encadrant son visage dans une totale liberté. Praticien hospitalier au service de psychiatrie au CHU de Purpan, François Granier a lancé voilà trente ans les ateliers d'art-thérapie, faisant de Toulouse une ville pionnière dans le soin psychiatrique. Donnant aussi au patient «un réel sentiment d'existence». Il n'en retire pour autant aucune fierté, jugeant tout cela très naturel : «Quand j'étais interne, mon maître avait repéré mon goût pour l'art, explique celui qui est né dans l'Aveyron en 1949 au pays de Soulages. J'ai d'ailleurs fait ma thèse sur le travail de malades de l'ancien hôpital la Grave, premier hôpital psychiatrique de la région».

Crash A 320 : créer une emprise morale en jouant la carte de la psychiatrie

Blogs  |  PAR MARIE SAJUS

Avant même que l'enquête du Bureau d'Etudes des Accidents aéronautiques ne conlut avec les 2 boîtes noires, un homme est jeté en pâture au plus grand nombre de la planète, ceux la même qui ne peuvent discerner le vrai du faux car la psychiatrie est un tabou. Sitôt la phrase lancée "il est fou", ce sont des hordes de chien aboyants qui partent à la chasse de l'homme. Dire de quelqu'un qu'il est psychiatriquement atteint, même sans preuve, mais on va en chercher, c'est l'amputer de sa crédibilité en tout point. C'est ce qui est en train de se passer dans le crash de l'airbus pour ce co-pilote. Une étiquette de fou posée sur son front! Le droit à la vie privée n'existe plus, le droit à la présomption d'innocence ou du moins le droit de nous laisser savoir la vérité nous est rendue opaque par ce simple mot "psychiatrie du co-pilote". De l'art de jeter de l'encre pour mieux noircir et occulter. Attendons de savoir. Attendons les conclusions.
La présomption d'innocence doit toujours être de mise. Dans un crime, nous étudions toujours le lien de causalité et l'intention. Je déplore que les informations fournies prêtent une intention de nuire à autrui à ce jeune homme  et de tuer au travers de la chute de l'avion.

Avant même de savoir ce qui s'est passé, il est évoqué que le pilote respirait. En effet, une bête qui respire n'est pas morte, à moins qu'il soit inconscient (AVC, hémorragie..) des effets secondaires sont possibles, et l'on a coutume en médecine de dire "qu'un train peut en cacher un autre". Ce que je veux  dire c'est que l'hypothèse d'un refus d'ouvrir la porte volontaire est prématurée et oriente l'affaire dans un sens d'une volonté de détruire, donc un suicide. Et si 151 ADN sont retrouvés sur le site au lieu des 150 attendus?