BLOGS PAR GUY BAILLON 25 MARS 2015 |
Cette nouvelle extraite de « La psychiatrie » Les Nuls (414p), le 19 février 2015 est de poids !
C’est ce que nous pensons à la lecture de ce livre écrit par un vétéran de la psychiatrie, professeur émérite de pédopsychiatrie à Lyon, psychanalyste, Jacques Hochmann.
Nous ne pouvons que prendre avec sérieux ce propos tellement nous sommes bouleversés de ces combats dont la psychiatrie ne cesse d’être le champ depuis plus de deux siècles. Des affrontements très violents se déploient sans arrêt autour d’elle et sur son terrain impliquant la société, les médias, les tribunaux, les experts, les religions, les scientifiques, les médecins, les psychiatres, les charlatans, les antipsychiatres, et maintenant les malades qui se regroupent en associations et se montrent capables de donner des avis raisonnables, comme les familles regroupées entre elles aussi. Mais le plus apparent et le plus insupportable ce sont les guerres qui se déclarent et se poursuivent entre psychiatres chevronnés entrainant tous leurs collaborateurs de professions diverses sur des aspects aussi importants les uns que les autres, avec des prises de positions qui paraissent inconciliables, et ceci aux yeux du grand public, en particulier devant les malades et leurs familles profondément blessés.
Que nous apprend ici Jacques Hochmann ?
D’abord il explique qu’il va dresser devant nous un tableau de toute la psychiatrie. Et il le fait tranquillement, sans passion, mais avec fermeté, il brosse l’histoire de la psychiatrie française et en présente les différents aspects. Nous constatons d’abord qu’elle implique de très nombreux domaines de la vie et incite à veiller à ce que nos connaissances aient une dimension encyclopédique : physique, chimie, biologie, math, diverses sciences, psychologie, sociologie, anatomie, relationnel de tout ordre, lois, justice, droit, philosophie, psychanalyse, sciences sociales, etc, sans limite en fait. Seulement voilà, il opère ce voyage avec nous au fil des différentes découvertes, des pratiques et des théories, certes en s’appuyant sur leur succession chronologique, mais en mettant constamment en évidence les ‘liens’ entre chaque fait, et ainsi les relativisant toujours dans le mouvement des idées sous-jacentes. Enfin contrairement à une encyclopédie se bornant à juxtaposer les faits, il ose aussi donner son propre commentaire sur ce qu’il fait défiler devant nos yeux, ainsi il s’engage, dans ce récit.
Au total il nous permet d’avoir sur l’ensemble de la psychiatrie et sur son évolution une vue générale, ‘à distance’, claire, compréhensible de tous, sur les souffrances, les pathologies, leurs conséquences sociales, leurs explications, les différentes réponses apportées par les psychiatres et la société.