Le comité technique national a adopté, mercredi 21 janvier, le second schéma national pour les handicaps rares, qui s’étend sur la période 2014-2018. Il vise à renforcer la reconnaissance de situation de handicaps rares, très spécifiques (avec des combinaisons de déficiences peu communes) et difficiles à repérer et à prendre en charge.
Il succède au premier schéma 2009-2013, qui a donné naissance à 7 projets interrégionaux et à 4 centres nationaux de ressources (La pépinière, dans le Nord, RobertLaplane, à Paris, le CRESAM près dePoitiers, et le FAHRES, sur les épilepsies dans la Drôme, chapotés par le Groupement national des centres ressources handicaps rares), financés à hauteur de 7 millions d’euros. Alors que le premier plan était initialement doté de 35 millions d’euros sur 5 ans, « ce seront 33 millionsd’euros qui auront permis de financer la mise en place de réponses adaptées à la situation des personnes sur les deux schémas », indique le ministère de la santé.
La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a adopté jeudi une proposition de loi qui pérenniserait l'interdiction de l'utilisation de fonds publics fédéraux pour des avortements ou des assurances incluant l'avortement, au jour anniversaire de la légalisation de l'IVG. Depuis plus de 35 ans, le Congrès a interdit par des mesures régulièrement reconduites l'usage de fonds fédéraux pour subventionner des procédures d'avortement, mais la proposition de loi adoptée jeudi, par 242 voix contre 179, rendrait ces interdictions permanentes.
Le texte a peu de chance d'être adopté par le Sénat, où les démocrates ont une minorité de blocage, et la Maison Blanche a brandi la menace d'un veto présidentiel.
Depuis les attentats, la secrétaire d’Etat à la Ville, Myriam El Khomri, multiplie les visites de terrain. Elle juge que la «priorité, c’est l’éducatif» et demande plus de moyens humains :
C’est en partie à elle, benjamine du gouvernement et plasticienne des quartiers populaires, qu’il revient de résorber l’«apartheid» français théorisé mercredi par Manuel Valls. Un chantier«gargantuesque», selon la secrétaire d’Etat à la Ville, Myriam El Khomri.
Quinze jours après les attentats de Paris, quels échos avez-vous lors de vos visites de terrain ?
Dès le 8 janvier, nous avons rencontré avec Patrick Kanner [son ministre de tutelle, ndlr]toutes les têtes des réseaux associatifs en pointe dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, la politique de la ville et l’éducation populaire. J’ai ressenti une grande maturité. On était tous d’accord pour dire que la responsabilité est collective : elle émane de l’Etat, des élus et de toute la communauté éducative. La bonne nouvelle c’est que, du coup, nous devons tous avoir un bout de la solution. On s’est dit aussi que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas tous retrouvés pour faire front. Dès lors, nous avons fait une circulaire demandant aux préfets d’ouvrir un maximum d’espaces de dialogue et d’échanges.
Une « nouvelle étape » dans la « recomposition » du réseau des maternités en France est « inévitable et nécessaire », juge la Cour des comptes dans un rapport publié vendredi 23 janvier. Elle appelle ainsi à la fermeture « sans délai » des établissements de petite taille « en cas d’absence de mise en conformité immédiate ». « Les très petites maternités fonctionnent dans des conditions de sécurité souvent insuffisamment vérifiées », fait-elle valoir, allant jusqu’à évoquer « des problèmes de sécurité parfois aigus ».
La Cour prend l’exemple d’Ussel (Corrèze) et de Die (Drôme), deux des 13 maternités autorisées à fonctionner sous le seuil dérogatoire des 300 accouchements par an. Dans ces deux établissements, dont l’isolement géographique a été reconnu, « la non-conformité a été relevée à plusieurs reprises sans que l’activité ait été interrompue » et des risques sont « avérés en matière de sécurité ». A Die, un rapport avait notamment conclu en 2010 à « un nombre insuffisant de praticiens pour assurer les astreintes : aucune présence pédiatrique ou de sage-femme n’était garantie 24 heures sur 24 ».
La Cour dénombre également 35 maternités de petite taille – qui effectuent entre 300 et 500 accouchements par an –, « confrontées à des difficultés sérieuses sur le plan financier et sur le plan des personnels » où « le respect des normes » est « inégalement assuré, en particulier en matière de permanence des soins ».
« Sous-occupation importante »
Pour les magistrats de la rue Cambon, la « faiblesse » de l’intervention des pouvoirs publics dans cette recomposition « confine à la passivité et revient à attendre des accidents graves pour engager des restructurations ponctuelles ». Le décès accidentel d’une parturiente, le 26 septembre, à la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), avait précipité la fermeture de l’établissement (344 naissances en 2013) qui était en discussion depuis plusieurs mois.
Pendant un déjeuner avec une amie, Russell Clayton, doctorant à l’université du Missouri, a la surprise de voir sa convive le laisser précipitamment parce qu'elle a oublié son téléphone portable. Interloqué, il a l'idée de se pencher sur le sentiment de manque, voire de peur, qui habite certaines personnes lorsqu'elles sont séparées de ces petits objets devenus visiblement indispensables.
Dans une étude intitulée "The Impact of iPhone Separation on Cognition, Emotion and Physiology" ("L’impact de la séparation d’avec son mobile sur la cognition, l’émotion et la physiologie"), publiée le 8 janvier, il s'étend sur cette "nomophobie", contraction de l'expression anglaise "no mobile phobia", et arrive à deux conclusions :
Le téléphone portable est devenu "une extension de nous-même", à la manière du sonar de certains animaux, si bien qu’on peut parler d’"iSelf", de "soi connecté".
Privé de son mobile, la personne souffrant de "nomophobie" a l’impression d’avoir perdu une part d'elle-même, et cela "peut avoir un impact négatif sur ses performances mentales".
Et si un petit carré de silicone à peine plus grand qu’un cachou pouvait changer la face du monde ? Inventé par un chercheur australien, Mark Kendall, le nanopatch pourrait bientôt reléguer aux oubliettes de l’histoire les seringues utilisées depuis plus d’un siècle pour administrer les vaccins. Hérissé de 20 000 nano-aiguilles enrobées d’antigènes (le principe actif du vaccin), il déclenche une réponse du système immunitaire en sollicitant les cellules de la peau qui sont très sensibles.
Indolore, le nanopatch a aussi le mérite d’être bon marché. Il peut être fabriqué pour moins de 50 centimes de dollars à partir de silicone ou de bicarbonate, et il requiert une dose d’antigène minime (moins de 1 % de la dose utilisée dans les vaccins classiques). Autre atout : il est stable à température ambiante. « S’affranchir de la coûteuse et fragile chaîne du froid changerait tout », s’enthousiasme Seth Berkley, de Gavi Alliance, qui finance des campagnes de vaccinations dans le monde.
Les essais cliniques commencent tout juste, mais cette technologie a déjà conquis l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que le laboratoire américain Merck. M. Kendall est aussi cette semaine l’un des invités d’honneur du Forum de Davos qui a décerné à sa start-up Vaxxas le label très convoité de « Technology Pioneers ».
Le Congrès français de psychiatrie, qui s’est tenu à Nantes du 26 au 29 novembre 2014, a souligné l’extension des connaissances du mécanisme physiopathologique de plusieurs maladies mentales. Ce qui ouvre le champ à de nouveaux traitements de la dépression, ainsi qu’à de nouvelles hypothèses étiopathogéniques sur la schizophrénie. L’intérêt des psychothérapies de type TCC a été confirmé.
Va–t-on vers une psychiatrie plus « cérébrale » et moins « psychique » ? La sémiologie de la dépression a été revisitée par le nouvel intérêt porté à la dimension cognitive des troubles mentaux, lors du congrès français de psychiatrie, (Nantes, 26-29 novembre 2014). L’apport de la connaissance des réseaux neurocognitifs cérébraux permet en effet de mieux comprendre comment s’organise la pathologie dépressive, notamment les ruminations dépressives, le fonctionnement en boucle, le « réseau par défaut » (quand le sujet n’arrive plus à se concentrer sur une action ou l’écoute de quelqu’un).
Truman Burbank (Jim Carrey) dans « The Truman Show » de Peter Weir (1998)
Les articles de psychiatrie clinique connaissent la plupart du temps un retentissement assez limité dans les médias généralistes. Il apparaît pourtant justifié qu’un papier [PDF] intitulé « The Truman Show Delusion : Psychosis in the Global Village » (en français : « Le syndrome Truman Show : psychose dans le village global ») ait lui-même suscité un intérêt global.
Ses auteurs, les frères Joel et Ian Gold, y présentaient une série frappante de cas cliniques : des individus ayant la conviction qu’ils étaient secrètement filmés pour une émission de téléréalité.
Dans un de ces cas, le sujet s’est rendu à New York et a exigé de rencontrer le « réalisateur » du film de sa vie. Il souhaitait également vérifier si le World Trade Center avait réellement été détruit, ou si cela s’était uniquement produit dans le film qu’on tournait en son honneur.
Autre cas : un journaliste hospitalisé durant un épisode maniaque s’est persuadé que ce scénario médical était une mise en scène, et qu’il recevrait un prix pour avoir couvert les événements une fois la vérité révélée…
Le mode de délivrance semble avoir un impact important sur le risque de douleurs persistantes, chez la femme, lors des rapports sexuels qui suivent l’accouchement. C’est ce que semble montrer une étude parue aujourd’hui dans « BJOG : An International Journal of Obstetrics & Gynaecology ». Les auteurs, EliMcDonald de l’institut de recherche pédiatrique Murdochà Victoria (Australie), et ses collègues, ont également mis en évidence le fait que les violences sexuelles au sein du couple sont également un facteur de risque important de dyspareunie qui se prolonge plus d’un an après l’accouchement.
Les médecins hospitaliers duSNPHAR-E (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi) et d’Avenir hospitalier attirent une nouvelle fois l’attention de MarisolTouraine sur la problématique de l’attractivité des carrières et de la pénibilité à l’hôpital.
Un rapport syndical de 64 pages, en téléchargement libre, va être envoyé à la ministre de la Santé et à 50 000 e-destinataires du monde hospitalier. « En complément du rapport Le Menn, il devra être suivi d’effet ! », clament les PH.
Le rapport se fonde sur 1 000 témoignages de praticiens sur « la vraie vie de l’intérieur de l’hôpital », « leurs préoccupations professionnelles et parfois leur mal-être », récoltés en ligne à la suite de la journée de grève du 14 octobre.
Il est là depuis 2002 mais il est discret, le centre de psychiatrie des Marronniers du groupe AHNAC situé boulevard Lamendin, juste à côté de l’EHPAD. Ses 44 lits accueillent des patients atteints de pathologies diverses : des dépressifs, des bi-polaires, des schizophrènes... 2014 aura vu un changement à la tête des Marronniers avec l’arrivée d’Éric Poulain en cours d’année. Quant à 2015, le tout nouveau directeur général de l’AHNAC a indiqué qu’il souhaitait « reprendre un cycle d’investissement légitime et indispensable », sans donner plus de détails.
Les questions posées à la Cour étaient relatives aux compétences du Juge des libertés et de la détention en cas d'admission d'une personne en psychiatrie.
Saisie pour avis, dans le cadre de la procédure mentionnée à l'article L441-1 et suivants du Code de l'organisation judiciaire, et 1031-1 et suivants du Code de procédure civile, la Cour de cassation a eu à répondre à deux questions, transmises par le Juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Rouen.
Nous vivons dans un monde de capteurs. Nous en avons presque tous plusieurs dans notre poche, au coeur de nos smartphones. Chaque nouveau dispositif électronique qui voit le jour ne cesse de nous en proposer de nouveaux. La liste de ce qu’ils permettent de mesurer et d’actionner ne cesse de s’allonger, nous dotant chaque jour de nouveaux “super-pouvoirs”. Leur évolution et leur amélioration constante nous promettent qu’ils seront toujours capables de faire mieux, de faire plus que ce qu’ils font. Comme si le progrès technique qu’ils assuraient et l’amélioration incessante de leur fiabilité qu’ils promettaient étaient ceux d’une augmentation continue de notre connaissance de nous-mêmes, de nos capacités et de celles de notre environnement.
Une même technologie, des milliers de combinaisons
Dans la fascination que ces nouvelles capacités distillent, nous nous interrogeons rarement de connaître leurs limites, éblouies par les possibilités qu’ils permettent d’envisager. Parce que nous avons intégré la loi de Moore et que nous avons vécu l’amélioration constante des capacités des capteurs, nous envisageons sans ciller que leur miniaturisation et leur évolution progresseraient sans fin. Pourtant, même sous une technologie identique, les capacités d’un capteur, d’un système, sont différentes d’un dispositif l’autre.
Roland Barthes, qui connut très tôt la maladie, savait le temps compté et se méfiait des livres épais : « Pourquoi ne pas produire volontairement une littérature courte ? », demandait-il dans une lettre datée de décembre 1951, alors qu’il était sur le point de publier, à 37 ans, son premier ouvrage, Le Degré zéro de l’écriture (1953). Barthes, dont les études et le parcours académique se déroulèrent à la marge, ne valorisait pas non plus l’université, ses cadres traditionnels, ses méthodes établies : « Il a certainement été celui qui nous a le plus aidés à secouer une certaine forme de savoir universitaire qui était du non-savoir », résumera le philosophe Michel Foucault à la radio, dans un entretien avec Jacques Chancel, en 1975. Barthes, enfin, ne prisait guère la démarche biographique : privilégiant l’autoportrait sous forme de fragments, il avait tendance à considérer tout récit chronologique et continu comme une « cochonnerie ».
Comment l’école peut-elle contribuer à transformer l’émotion suscitée par la récente vague d’attentats en action ? Que peut-elle faire de plus en matière de formation du citoyen ? La « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », organisée cette semaine, doit servir à apporter des réponses.
Mardi 13 janvier, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé, lors d’une réunion de recteurs, les chantiers en cours : nouveau programme d’enseignement moral et civique, prévu pour la rentrée 2015, nouvelles ressources et séquences de formation continue pour les enseignants…
La réponse du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), elle, est sans équivoque : ce ne sont ni les programmes ni les prescriptions qui changeront les choses en profondeur, mais plutôt leur mise en œuvre sur le terrain.
Depuis une dizaine d’années, ils voient défiler dans leur bureau des cohortes de députés coréens et d’universitaires japonais qui tentent de percer le mystère de la fécondité française. Les chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) leur projettent des graphiques sur la natalité et leur expliquent les grands principes des politiques publiques françaises. « Au cours des quatre ou cinq dernières années, nous avons reçu plus d’une dizaine de délégations coréennes ! », sourit le démographe Olivier Thévenon. Hantés par le spectre de la dépopulation, ces experts venus d’Asie sont à la recherche de la recette magique qui fait de la France la championne d’Europe de la fécondité.
Depuis le début des années 2000, l’Hexagonerègne en effet en maître sur les classements européens. Après deux décennies de baisse, dans les années 1970 et 1980, la natalité est repartie à la hausse à la fin des années 1990. Depuis cette date, la France navigue juste en dessous du seuil mythique de 2,1 enfants par femme, qui correspond au taux de renouvellement des générations – elle l’a encore confirmé, en 2014, en affichant un indicateur conjoncturel de fécondité de 2,01. « En économie, l’Allemagne est l’homme fort de l’Europe. En démographie, la France est la femme forte de l’Europe », résume en plaisantant le démographe Ron Lesthaeghe, membre de l’Académie royale de Belgique et professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles.
Scipion est un roman policier psychologique. Au premier abord, cette définition est d’une banalité désolante. Erreur : ce n’est pas que la psychologie sert à résoudre le mystère, c’est que le mystère est psychologique. L’énigme est le caractère du narrateur.
Celui-ci s’appelle Anibal, c’est pourquoi le roman de Pablo Casacuberta, né à Montevideo en 1969, s’intituleScipion. «Ce que Scipion a réussi en l’an 202, c’est vaincre Hannibal. […] Hannibal a vécu dix-neuf ans de plus, borgne, humilié et seul. Je connais cette histoire assez bien, entre autres choses parce que je lui dois mon prénom.» Et aussi parce que son père mort était un historien réputé qui avait peut-être pour lui une autre ambition que d’en faire un vaincu. Entre Spirou et les Héritiers de Franquin et l’Héritage infernal de Charles Trenet, le roman a pour thème principal la façon, ironique et dramatique, dont le héros se tire de son héritage aussi bien matériel qu’immatériel.
PsychiatrieLe fonctionnement et les pratiques en cours au sein du Service de psychiatrie de l’âge avancé ont été revus de fond en comble.
Au SUPAA, dont les locaux sont vétustes, le CHUV a paré au plus pressé
Image: Florian Cella
En décembre 2013, à la suite du témoignage désespéré de l’épouse d’un octogénaire qui accusait Cery d’avoir maltraité et mal soigné son mari, publié dans nos colonnes, le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard, ministre vaudois de la Santé, ordonnait une inspection surprise, à Cery, du Service universitaire de psychiatrie de l’âge avancé (SUPAA).
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| | Par Pierre Barthélémy
Il faut écrire son nom en entier car l’homme est respectable. Professeur de psychologie à la Coastal Carolina University (Conway, Caroline du Sud), Terry F. Pettijohn II se passionne, depuis une quinzaine d’années, pour la relation complexe pouvant exister, aux Etats-Unis, entre les conditions socio-économiques, la popularité des mannequins, actrices, chanteurs et la composition des traits de leur visage. Vous ne voyez pas le rapport ? C’est que vous ne connaissez pas l’« hypothèse de la sécurité environnementale », émise en 1999 par le professeur Pettijohn et son confrère Abraham Tesser.
Michael Richards (Kramer), Julia Louis-Dreyfus (Elaine), Jerry Seinfeld et Jason Alexander (George), le quatuor au coeur de la série Seinfeld. Photo : GEORGE LANGE/AP
Les auteurs de la série télévisée Seinfeld ont beau prétendre qu'ils avaient créé une « série à propos de rien », cela n'a pas empêché un professeur de psychiatrie d'utiliser la comédie de situation new-yorkaise dans ses cours.
Les étudiants à la faculté de médecine Rutgers Robert Wood Johnson, au New Jersey, apprennent les troubles mentaux à l'aide de l'outil pédagogique du docteur Anthony Tobia, appelée « Psy-feld », indique le site internet NJ.com.
Le professeur Tobia a créé une banque de données en puisant dans les épisodes de la fameuse comédie.Les étudiants en médecine de troisième et quatrième années doivent visionner deux épisodes par semaine, et ensuite discuter en groupes des psychopathologies qui y seraient observées.
« Black Swan », film de pures sensations de Darren Aronofsky, est un ballet terrifiant, magnifiquement interprété (dimanche 11 janvier à 20 h 45 sur France 4)
L’exquise Nina (Natalie Portman) danse pour une compagnie new-yorkaise dirigée par un roué d’origine probablement française qui a le port avantageux de Vincent Cassel. Nina vit seule avec sa maman, Erica (Barbara Hershey). Elle a passé le quart de siècle, mais dort toujours dans sa chambre de petite fille, pleine de peluches. La retraite approche, et Nina n’a toujours pas dansé de premier rôle. Or Thomas Leroy (Vincent Cassel) a décidé de programmer Le Lac des cygnes, et s’est séparé de sa danseuse étoile (Winona Ryder).
Le double rôle de cygne blanc-cygne noir que le scénario offre à Nina lui ouvre aussi les portes du délire. Dans un New York menaçant, la jeune femme commence à entrevoir un double mystérieux, aussi effrayant que la petite fille en imper rouge qui hantait Venise dans Ne vous retournez pas, de Nicolas Roeg. A la maison, rien ne va plus, Erica se comporte comme une vraie mère de films d’horreur et, dans le studio de répétition, Nina peine à convaincre Thomas qu’elle ferait un bon cygne.
Les portes du délire
Le rôle du cygne est double et devrait être accompagné d’un avertissement le déconseillant formellement aux sujets disposés à la schizophrénie. Entre le chaste cygne blanc et sa version noire et érotique, Nina perd bientôt la tête.
C’est dans ce cerveau enfiévré que Darren Aronofsky s’est glissé et le film entier s’en tient au point de vue de la danseuse folle, sujette à des visions horrifiques. Le spectateur est livré à lui-même, psychiatre de la salle obscure, chargé de déterminer quelle emprise sur la réalité ont les fantasmes de Nina. Le corps de la jeune femme se déforme, se blesse. Elle est la proie de désirs inconnus qui la portent vers sa rivale Lily.