La Haute Autorité de Santé a publié jeudi un outil "simple" et rapide pour aider les médecins à repérer et aider ceux qui ont une "consommation à risque" en matière d'alcool, de tabac ou de cannabis. L'outil se présente sous forme d'une brochure avec plusieurs étapes: d'abord un questionnaire pour évaluer le risque encouru, puis une sensibilisation rapide pour inciter le patient à réduire ou arrêter de consommer. "Une minute peut suffire" pour évaluer la consommation et "cinq minutes permettent" de sensibiliser et de demander au patient s'il envisage de réduire sa consommation, explique la HAS.
Sur l'alcool, deuxième cause évitable de cancer après le tabac, la HAS rappelle qu'il est à proscrire durant toute la grossesse et aussi sensibilise sur le phénomène de "binge drinking" à savoir la consommation ponctuelle mais massive d'alcool, pratiqué par certains jeunes. On parle de "binge drinking", ou de "biture expresse", lorsqu'au moins six verres standard d'alcool (10 cl de vin ou 25 cl de bière par exemple) sont bus par une personne en une seule occasion. Cette pratique nécessite une "prise en charge adaptée", souligne la HAS.
Pour le sociologue Jean-Claude Kaufmann, dormir à deux n’est pas de tout repos.
Il y a la couette. Que chacun tire à soi. Les courants d’air que l’autre fait en se glissant dessous. Ses pieds froids. La lumière de sa tablette. La mauvaise haleine du matin. Sans parler des nuisances sonores du genre ronflements assourdissants ou pets inopinés. Pas facile de dormir à deux. Au-delà de l’amour partagé, de l’envie de se lover tout contre l’être aimé, le lit est bien souvent le théâtre de guérillas nocturnes. Un champ de bataille où les amants élaborent, chacun de leur côté, des tactiques sournoises pour ne pas céder une once de territoire. De l’enroulement façon rouleau de printemps à l’édredon jeté entre les deux moitiés. C’est cette «tendre guerre» qui se joue entre les draps que Jean-Claude Kaufmann, sociologue du couple et directeur de recherches au CNRS, analyse dans son dernier ouvrage, Un lit pour deux, à paraître mercredi prochain. Ringard de s’intéresser à l’art de partager son plumard ?
Pour le chercheur, on aurait «tort de négliger le lit», ce lieu intime où se mêlent tendresse, sexe, mais aussi gênes et agacements. A travers 150 témoignages récoltés dans les chambrées, il voit se dessiner les nouvelles aspirations des couples. Et celles de la société.
Le débat national sur la fin de vie des Français est toujours dans l’impasse. Les propositions faites au président de la République par les députés Alain Claeys et Jean Leonetti sur les directives anticipées et sur la sédation n’envisagent pas l’aide à mourir et elles ne tiennent pas compte des procès tenus en 2013. Celui autour de Vincent Lambert, qui est tétraplégique et inconscient depuis six ans(lire aussi pages 4 et 5 du 8 janvier). Et celui de l’urgentiste Nicolas Bonnemaison, accusé de sept assassinats par empoisonnement, qui fut acquitté le 2 juillet par la cour d’assises de Pau. Ces deux grandes affaires, qui intéressent les Français, montrent les nécessités de l’aide à mourir.
L’acharnement thérapeutique dont Vincent Lambert est victime, depuis des années, consiste à l’alimenter et à l’hydrater. Artificielle depuis son accident de la route en 2008, sa vie a longtemps dépendu de l’indécision, ou de la décision, médicale de suspendre l’hydratation et l’alimentation. Seulement, sitôt saisie par les parents Lambert, qui s’opposent au Conseil d’Etat autorisant l’arrêt de tous les traitements dont il dépend pour vivre, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a suspendu le droit de surseoir à son existence avant qu’elle ne se prononce. Réduit à cet état, le tétraplégique pauci-relationnel (1) ne tire nul bénéfice des directives anticipées renforcées (le Conseil d’Etat avait validé le 24 juin celles simplement orales qu’il avait confiées à son épouse). Il peut, certes, tirer parti de la sédation profonde et continue, mais pour de nouveau mourir de faim et de soif. Quel regard la Cour européenne des droits de l’homme va-t-elle porter sur la législation française après son audience du 7 janvier ?
L’acquittement du docteur Nicolas Bonnemaison, par la cour d’assises de Pau en juin, a lui aussi été remis en cause par le parquet général qui a fait appel. Le médecin a, en outre, appris que la Cour de cassation de la section du contentieux du Conseil d’Etat a validé la décision par laquelle la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins l’a radié définitivement.
Le cas Lambert montre aux Français les difficultés que la médecine française rencontre pour mettre fin à un authentique acharnement thérapeutique. Quant à l’affaire Bonnemaison, elle prouve qu’il est toujours difficile pour un soignant d’être entendu et défendu en rapport avec sa conscience médicale.
A rapprocher ces deux affaires, on voit que la médecine et le droit considèrent l’alimentation et l’hydratation artificielles du grand handicapé comme un traitement, alors que les soins palliatifs sont toujours moralement dus à l’être vulnérable qui agonise, en dépit du bon sens médical d’un urgentiste qui sait que les unités de soins palliatifs (USP) n’accueillent pas en leurs lits l’arrivée à la fin de l’agonie, pas même d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou de gériatrie. Ceux-là meurent bel et bien dans des activités d’urgence.
Une minute de silence a précédé hier la cérémonie des vœux présentés par les dirigeants du Bon Sauveur aux personnels et invités. Un sticker «Je suis Charlie» était distribué à l'entrée de la salle. Assurément une belle initiative.
Balayant les activités 2014, François Huez, président de la fondation, a surtout évoqué l'année qui démarre. «Il s'agira d'entreprendre la révision du projet institutionnel et de traduire dans les orientations pour les cinq ans à venir les missions reçues des fondateurs qui est de prendre en compte les plus démunis». Le président n'oubliera pas en conclusion d'évoquer «les préoccupations financières vis-à-vis du financement des activités». Le directeur Gilbert Hangar précisera un peu plus tard ces préoccupations : «L'Agence régionale de santé (ARS) nous demande de réfléchir à une répartition des dotations financières plus équitables. Nous proposons d'étudier les activités de chaque établissement. Certains ont créé des spécialités d'autres non».
Une réunion s’est tenue vendredi à Tunis pour examiner le projet de création de services de psychiatrie dans les établissements hospitaliers publics et privés dans les régions.
Le ministre de la santé Mohamed Salah Ben Ammar a souligné la nécessité de surmonter les obstacles à l’ouverture de ces infrastructures dans les régions.
À terme, ce sont 162 lits supplémentaires qui seront mis à disposition dans le centre hospitalier. 80 sont déjà en place, les autres le seront dans les semaines à venir.
Près de deux salariés sur dix (17%) se disent potentiellement en situation de burn out et trois sur dix (31%) disent être confrontés à ce problème dans leur entourage professionnel. Au total, selon une enquête de l'institut Think pour Great Place to Work, près d'un salarié sur deux (48%) se dit ainsi confronté à des situations de burn out ou à des niveaux de stress très importants pour lui-même ou pour des proches. Chez les managers, la part des salariés qui se disent proches du burn out atteint 24%.
La zoothérapie repose sur l'idée que la présence d'un animal constitue un élément apaisant dans la vie d'un patient atteint de handicap ou d'un trouble médical lourd.
Florence Nightingale, instigatrice de nombreuses techniques de soins modernes, gardait une tortue dans son service lors de la guerre de Crimée car elle avait observé que la présence d'un animal diminuait l'anxiété des soldats blessés. Plus récemment, un psychothérapeute américain a observé, dans les années 1950, l'influence rassurante de son chien sur l'un de ses patients autistes et a lancé la psychothérapie facilitée par l'animal.
Les pays anglo-saxons utilisent beaucoup ces approches, malgré l'absence d'études sur large cohorte, nécessaires à une validation objective. La zoothérapie, qui inclut tous les types de thérapie faisant appel à l'animal, reste controversée, même dans les pays où elle est utilisée. Ses pires détracteurs l'accusent de poser un risque sanitaire pour les patients et de mettre en danger des animaux pour un effet que des robots pourraient suffire à obtenir et d'autres spécialistes, plus modérés, reconnaissent un effet uniquement lié à un effet placebo ou à une socialisation accrue par le simple événement de la présentation à un animal. Sans données scientifiques objectives, le recours à ces méthodes reste une question de conviction et d'expérience personnelle du thérapeute, qui joue de toute façon un rôle déterminant.
Le cas du détenu belge souffrant de troubles psychiques interpelle bien au-delà des frontières du royaume. La question est particulièrement sensible en Suisse où l’assistance au suicide est tolérée et où les établissements spécialisés pour délinquants perturbés peinent à ouvrir
Un détenu qui demande à mourir parce qu’il ne voit pas le bout du tunnel, qu’il souffre trop dans sa tête et en prison. L’affaire du délinquant sexuel qui avait obtenu d’être euthanasié en Belgique par injection létale avant un revirement médical et une prise de conscience politique suscite le débat bien au-delà des frontières du royaume. De mémoire de spécialistes, la Suisse, où seule l’assistance au suicide est tolérée, n’a connu aucun cas de demande émanant de prisonniers. Un tel scénario serait-il envisageable ici? La réponse est forcément complexe mais le terrain sans doute fertile. Car les établissements du pays abritent aussi un grand nombre de délinquants perturbés et enfermés dans des conditions susceptibles de péjorer leur état ou d’anéantir tout espoir d’amélioration.
Le concept original de Tomodachi Life réside dans le fait de pouvoir donner vie à ses proches et amis grâce aux Mii (petits avatars). Vous pouvez personnaliser leur look, voix, âge et personnalité ! Conseillez-les et aidez-les à faire des choix puis regardez ensuite tout ce petit monde interagir... des choses surprenantes peuvent arriver ! Et si votre mari était le père Noël et que vos enfants étaient des stars du rock ?
Il est donc très amusant pour les joueurs de pouvoir montrer et partager ce qui leur arrive dans le jeu. C'est d'ailleurs un bon moyen pour les parents d'en apprendre un peu plus sur ce qui se passe dans la vie de leur enfant. Grâce au jeu, les enfants se laissent aller à des confidences en parlant des aventures de leurs Mii, qui les représentent. Et si sa petite amie dans le jeu était réelle ? Comme le précise le Dr Alain Raab, psychiatre spécialisé en psychiatrie infantile, en parlant des parents : " Ils ont l'impression que les enfants leur disent des choses que d'habitude ils ne peuvent pas leur dire ou leur font passer des messages que d'habitude ils ne peuvent pas leur faire passer ".
Comme ce sont les joueurs et leur famille qui en parlent le mieux, voici à travers des vidéos ce que ces derniers en pensent mais également ce qu'en pense le Dr Alain Raab, psychiatre spécialisé en psychiatrie infantile. Dr Alain Raab : " Grâce au jeu, les enfants arrivent à dire différemment un certain nombre de choses, alors il agit presque comme le médiateur. "
Pathologie complexe qui affecte le processus de la pensée, caractérisée par des idées délirantes ou un comportement étrange, la schizophrénie peut compromettre les relations avec les autres et la participation aux activités quotidiennes. L’expression créative peut aider les personnes qui en sont atteintes.
«La photographie, la peinture, la musique ou la poésie peuvent constituer des outils fondamentaux pour retrouver un équilibre chez des personnes schizophrènes. Pour d’autres, le sport et l’activité physique permettent de conserver une sensation de bien-être. C’est bien souvent l’association de médicaments et d’autres approches qui permettent d’entamer un processus d’amélioration. Les personnes peuvent alors mieux composer avec l’effet de la maladie sur leur vie», souligne le docteur Marc-André Roy, psychiatre à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.
Ebola, coronavirus, chikungunya, etc. 2014 a été marquée par l’émergence de nouveaux risques infectieux. Mais au-delà de ces maladies virales inédites, d’autres pathologies montent en puissance liées à la pollution, au contexte économique ou encore aux évolutions de la société.
« Les maladies infectieuses ne disparaîtront jamais. Il en naîtra toujours de nouvelles; il en disparaîtra lentement quelques unes ; celles qui subsisteront ne se montreront plus sous la forme que nous connaissons aujourd’hui… » Dans un livre publié dans les années 30, le microbiologiste Charles Nicolle avait déjà pronostiqué l’émergence ou la résurgence de certaines pathologies infectieuses.
Les nouvelles menaces infectieuses
Près d’un siècle plus tard, les années écoulées lui ont donné raison avec, coup sur coup, plusieurs menaces infectieuses inédites du Mers Cov en Arabie Saoudite à Ebola en Afrique de l’Ouest en passant par la dengue ou le chikungunya aux Antilles. Si, pour le moment, ces pathologies ont peu impacté le quotidien de tous les médecins, elles auront contribué à modéliser leur pratique, en les préparant au pire. Qui désormais ne saura pas appeler le 15 s’il suspecte une infection au virus Ebola ? Qui n’aura pas le réflexe de protéger la collectivité si un Mers-Cov pointe le bout de son nez ?
Malgré les limites inhérentes à nos diagnostics et à notre compréhension des mécanismes psychopathologiques, nous devons pourtant traiter nos patients, rappelle l’éditorialiste de The American Journal of Psychiatry. Or traiter implique bien sûr une reconnaissance préalable des troubles, laquelle évolue au fil des schémas nosographiques. Par exemple, la nouvelle mouture du DSM comporte un diagnostic original, le « trouble de dérégulation dit d’humeur explosive » (disruptive mood dysregulation disorder).
La compréhension des mystères du cerveau constitue l’un des défis majeurs de ce début de XXIe siècle. L’un de ses secrets les mieux gardés, et peut-être le plus important, réside dans la manière dont celui-ci code les informations.
Déchiffrer ce codage, c’est-à-dire le mécanisme par lequel il convertit une information (tel un son) en un signal électrique interprétable par les neurones, constituerait un pas de géant dans la compréhension de son fonctionnement. Des neuroscientifiques, sous la responsabilité d’Alexandre Pouget, professeur au département des neurosciences fondamentales de l’université de Genève, proposent le 7 septembre, dans la revue Nature Neuroscience, une modélisation théorique du système de codage utilisé par le cerveau.
« Nous nous sommes demandé comment le cerveau parvient à analyser en continu l’incessant flux de signaux qu’il reçoit », dit Alexandre Pouget. A chaque instant, le cerveau doit reconnaître les informations qui lui parviennent et les distinguer des signaux parasites, ou bruit de fond. Un incroyable écheveau à démêler qui mettrait à genoux n’importe quel supercalculateur.
La prouesse du cerveau est d’autant plus remarquable qu’elle s’effectue moyennant une consommation énergétique bien moindre. « Cette prodigieuse capacité de traitement de l’information pour un coût énergétique si faible a toutefois un prix : les calculs du cerveau demeurent approximatifs, tempère Alexandre Pouget. Pour obtenir un modèle théorique précis, nous avons donc cherché à prendre cela en compte. »
Après l'attentat, l'ancien garde des Sceaux de François Mitterrand en appelle à la justice.
Robert Badinter, ancien ministre socialiste de la Justice, réagit à l’attaque contre«Charlie Hebdo».
«Devant un tel crime, préparé et exécuté de sang-froid, c’est d’abord aux victimes que pense chacun d’entre nous. Policiers assumant le risque quotidien auquel les expose leur devoir, journalistes réunis pour accomplir leur mission d’information, sans laquelle la démocratie serait étouffée. Ces journalistes-là sont morts pour nous, pour nos libertés qu’ils ont toujours défendues. Sachons nous en souvenir. L’émotion nous saisit aussi à la pensée de leurs familles, de leurs proches, que le crime frappe au cœur par ricochet et qui vivront désormais comme des invalides, amputés de l’être humain qui était une part d’eux-mêmes.
«Au-delà du chagrin et de la pitié s’inscrit le devoir de justice. Nous sommes assurés que les pouvoirs publics mettront tout en œuvre pour identifier et arrêter les auteurs de ces crimes. A la justice de décider de leur sort, en toute indépendance et dans le respect de l’Etat de Droit. Ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait là un piège que l’histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé n’ont rien gagné en efficacité répressive, mais beaucoup perdu en termes de liberté et parfois d’honneur.
Augmentation des difficultés scolaires, absentéisme, toxicomanie, fatigue ou agressivité... Autant de signaux d'alerte que l'institution scolaire peine à décrypter et qui peuvent être un indice des débuts de la schizophrénie. Le manque criant d'alternatives à l'hospitalisation a poussé le pédopsychiatre Yves-Claude Stavy à inventer un espace où les ados puissent, par le biais des études de la Seconde à la Terminale, continuer à circuler dans le monde.
Sauvé par un groupe de parole entre «entendeurs», Vincent Demassiet dirige un réseau national d’entraide.
Vincent Demassiet parle bien, très bien même. Il a un peu plus de 40 ans, vit dans le Nord, et préside le Réseau français sur l’entente de voix (REV France). C’est un étonnant mouvement où se retrouvent des gens qui entendent des voix, classés bien vite comme schizophrènes. Ce sont, en tout cas, des personnes qui vont mal, assaillies de voix, des voix qui blessent, des voix qui détruisent souvent. Nés dans les pays anglo-saxons, ces groupes de patients misent sur l’entraide, en présence ou non de soignants.
Quand on l’interroge sur son mouvement, Vincent Demassiet raconte son histoire, qu’il maîtrise parfaitement, et cela en est parfois troublant. Il l’a fait encore le mois dernier, lors d’un colloque, sur le thème «Du pouvoir psychiatrique à la décision partagée» qui s’est tenu à l’université Paris-Diderot. «Pour vous expliquer ce que sont les groupes d’entendeurs de voix, je vais vous raconter ma vie, commence-t-il. Je suis issu d’une famille catholique. Mon père voulait toujours que je sois le meilleur, que je réussisse en tout. A l’âge de 11 ans, j’allais au catéchisme, et l’après-midi, j’étais sous la surveillance d’un garçon de 18 ans. J’étais flatté, il s’intéressait à moi, on jouait, et puis cela a dérapé. C’est très vite passé aux attouchements, et c’était pour moi de l’affection : je n’en recevais jamais. J’ai été violé comme ça, pendant deux ans. Quand cela arrivait, je m’enfuyais en regardant sans fin des objets, un livre, un stylo, un nid d’oiseau dans un arbre. En aucun cas, je ne pouvais en parler.»
Le Réseau français sur l’entente de voix (REV France) s’inscrit dans le Mouvement international sur l’entente de voix qui est représenté par une vingtaine de réseaux nationaux de par le monde.
Notre objectif est de promouvoir une approche des voix et des autres perceptions, expériences ou vécus inhabituels, respectueuse des personnes et de leur expertise.
Nous considérons que le fait d’entendre des voix n’est pas, en soi, un symptôme de maladie mentale mais qu’il s’agit d’un phénomène porteur de sens pour les personnes concernées et que, pour ces raisons, il convient de prendre les voix en considération.
Il y a un an, le 16 octobre 2013, Horizon ouvrait ses portes à Saint-Michel Chef Chef. Horizon, nom donné au Centre médico-psychologique (CMP) et à l’hôpital de jour de la commune. Cette structure est née de la fusion entre le CMP Ker Hélios de Pornic, celui de Saint-Brevin les Pins et de son hôpital de jour “La Marjolaine”. Aujourd’hui, les équipes regroupées dans de nouveaux locaux font face à une hausse de nombre de patients.
Pour des raisons de sécurité, les structures de Pornic et de Saint-Brevin les Pins avaient fermé leurs portes en octobre 2013. Horizon en a pris la relève. Cette nouvelle domiciliation dans des locaux flambant neufs a entièrement été prise en charge par l’hôpital de Saint-Nazaire, cette structure chapotant le centre de Saint-Michel Chef Chef. Coût de l’opération : 1,8 millions d’euros. Ce regroupement est un atout pour le corps soignant, pour la mutualisation des moyens techniques et logistiques et pour la complémentarité des équipes. Cette complémentarité a cependant demandé un temps d’adaptation pour ces deux corps soignants réunis, aux habitudes de travail différentes. Pour les patients, cette nouvelle structure est certes au cœur de Saint-Michel mais loin de Pornic et Saint-Brevin. Trouver une nouvelle organisation était donc une nécessité : taxi ? Ambulance ? Soin à domicile ? Là, les visites chez le patient prennent toute leur place lorsque les transports en commun sont peu ou pas présents.
De plus en plus de patients
Le CMP de Saint-Michel accueille environ 1.100 patients en consultation par an. L’hôpital de jour procure également des soins à une quarantaine de personnes sur l’année. Chaque année, 300 à 500 personnes supplémentaires franchissent les portes de cette structure médico-psychologique. Cette hausse s’explique. “Sur notre secteur Sud et Nord-Loire, l’offre libérale en psychiatrie est quasi nulle. Or, il représente 88.600 habitants dont près de 65.000 pour le Pays de Retz. Le CMP est donc une structure tampon. D’autre part, la part des patients venant à nous pour des problèmes sociaux augmente : problème au travail, dans la vie privée…”, développe José San Millan, cadre supérieur de santé. “Les pathologies rencontrées à Saint-Michel sont, en effet, aujourd’hui plus variées. Elles peuvent aller de la simple souffrance psychologique aux troubles psychiatriques. En outre, les personnes viennent de plus en plus par elles-mêmes. Ceci est un autre fait marquant” explique le docteur Éric Esposito, responsable du pôle psychiatrie adulte à Saint-Nazaire. “La vision de la psychiatrie a changé. Il n’y a plus systématiquement cette image négative assimilée à la folie. De ce fait, les personnes en souffrance viennent plus tôt à nous. Ce comportement est une bonne chose : une prise en charge plus en amont est toujours favorable au patient”, souligne José San Millan.