Perte de temps, violence et isolement... « Ce sont les risques que comporte une utilisation irraisonnée des écrans, et d’Internet en particulier », a expliqué le DrGeorges Picherot, pédiatre (CHU de Nantes), lors d’une communication qui s’est tenue dans le cadre des Entretiens de Bichat.
La solitude, le repli sur soi, la phobie scolaire, un syndrome dépressif, des troubles du sommeil et du comportement alimentaire, un excès de poids sont quelques-uns des symptômes de ce que les psychiatres appellent avec prudence une « addiction comportementale sans drogue ».
Difficile en effet de qualifier ces comportements nouveaux de « pathologiques » sans les avoir totalement compris… Les jeux classiques (hors en réseau, Massive Multiplayer Online Role PlayerGame notamment) et Internet entraînent sans doute plus d’abus que de dépendance.
La prévention familiale
Un adolescent peut donc être considéré comme « normal » même s’il passe plusieurs heures par jour devant l’écran. Si par ailleurs il fait du sport, dort et mange, sa scolarité se poursuit sans accroc. Il considèreInternet et les réseaux sociaux comme des outils de relais et de prolongement de la vie réelle. Trois bémols toutefois, les techniques d’information et de communication (TIC) sont chronophages : à 70 ans, les adolescents d’aujourd’hui auront passé 7 à 10 ans de leur vie devant un écran !
À la clé possiblement, des troubles du sommeil et un surpoids. Deuxième inconvénient, la cyberviolence, harcèlement moral, sexuel, racket, sites choquants, etc. dont seraient victimes 20 % des adolescents. Enfin, l’isolement, un risque qui paraît contradictoire avec cette impression de réseau étendu, d’« utopie relationnelle ».
La prévention est d’abord familiale, soutenue par deux questions systématiquement posées lors d’une consultation avec un enfant ou un adolescent : « combien de temps passe-t-il devant un écran ? » et « dispose-t-il d’un accès Internet ou d’une télévision dans sa chambre ? ».
La règle du 3-6-9-12 proposée par le Dr Serge Tisseron doit s’appliquer, qui veut qu’avant 3 ans, il n’y ait pas de télévision, avant 6 ans, pas de console de jeu personnelle, avant 9 ans, pas d’Internet seul et à partir de 12 ans, Internet avec prudence*.
Dr Brigitte Blond
D’après la communication du Dr Georges Picherot, pédiatre (CHU deNantes), le 26 septembre,