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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 8 juillet 2014

L’OCDE veut mobiliser davantage les soins primaires sur les troubles mentaux

08.07.2014

"Investir davantage dans les soins primaires serait une façon efficace, sur le plan des coûts, de traiter les troubles mentaux légers à modérés". C’est l'OCDE, qui le suggère dans un rapport rendu public cette semaine, qui estime que la maladie mentale est "insuffisamment" prise en charge dans les pays de l'OCDE. L’organisation estime qu’une personne sur deux connait un problème de mauvaise santé mentale à un moment de sa vie; la dépression et l'anxiété concernant, "à tout moment 15 % de la population d'âge actif concernée".

Pourtant, les auteurs du rapport jugent que ces troubles sont insuffisamment pris en charge, avec entre un tiers et la moitié des personnes souffrant de troubles mentaux qui ne reçoivent "aucun traitement". Ainsi, "globalement, 56,3 % des personnes souffrant de dépression ne reçoivent pas de traitement approprié" dans les pays développés membres de l’OCDE. L'institution évalue les coûts, directs et indirects, d'une mauvaise santé mentale à 4% du PIB dans de nombreux pays de l'OCDE, la France (2,3%) étant en deçà de cette estimation.

Psychothérapie Loi 21 au Québec : loi qui pose problème

Comme en France, la loi 21 est en vigueur depuis 2012 au Québec, donnant la possibilité aux praticiens sans véritable titre en psychothérapie de faire une démarche pour obtenir un permis de pratiquer.
De ce fait, plusieurs intervenants, dont des psychoéducateurs et des travailleurs sociaux, pensent que le nombre de poursuites pour pratique illégale de la psychothérapie va fortement augmenter.
200 signataires affirment dans une lettre adressée à l’Ordre des psychologues du Québec que « la nouvelle loi [...] crée plus de problèmes qu’elle n’en résout » et qu’il est « urgent de revoir la situation ».
Selon le professeur Normand Brodeur de l’École de service social de l’Université Laval, « le résultat risque d’être un manque de services à la population ».
Comme dans plusieurs pays, l’activité de la psychothérapie au Québec n’était pas réglementée. « Tout le monde pouvait faire tout », résume la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Rose-Marie Charest.
Seuls les psychologues et les médecins qui en ont les compétences peuvent pratiquer la psychothérapie, c’est ce que prévoit cette loi 21 adoptée en 2009.

Les jumeaux troublent la science

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO 
Par 
Durant le traditionnel rassemblement de jumeaux et triplés "Deux et plus" en août en Bretagne, ici en 2008.
« Je rêve, avec naïveté, d’une osmose qui ne s’embarrasserait ni de mots ni de gestes, ne réclamerait pas de preuves, sur laquelle le temps n’aurait pas de prise, devrait tout à la nature et si peu à la culture. Une osmose amniotique. » N’avons-nous pas tous été parfois tentés par ce fantasme ? Ce n’est pourtant pas un « sans pareil » qui s’exprime ici, mais un « frère pareil », nostalgique et dépossédé. Dans Olivier (Gallimard, 2011), l’écrivain Jérôme Garcin raconte comment il a dû grandir avec la présence fantomatique de son frère jumeau, disparu la veille de ses 6 ans.
De tous temps, les jumeaux ont fasciné, stupéfié, effrayé parfois. Sur tous les continents, ils ont fait l’objet de mythes fondateurs. Tantôt sacralisés, tantôt diabolisés, ils offrent un jeu de miroirs aussi captivant que déroutant. Mais, depuis près de cent cinquante ans, « frères et sœurs pareils » passionnent aussi les biologistes.
« Les jumeaux sont des miracles de la nature, s’émerveille le professeur Bruno Falissard, pédopsychiatre, biostatisticien et directeur de l'unité Inserm « santé mentale et santé publique ».Ces clones naturels constituent des modèles d’une pureté extraordinaire, pour qui tente de démêler la part des facteurs génétiques et environnementaux dans l’expression d’un caractère ou d’une maladie. »

Un test sanguin pour dépister la maladie d'Alzheimer

Le Monde.fr | 
Une personne âgée embrasse une animatrice pendant son repas à l'accueil de jour pour malades d'Alzheimer, le 6 Juillet 2011 au sein du village générations de Saint-Apollinaire.
Des chercheurs britanniques ont annoncé, mardi 8 juillet dans plusieurs journaux britanniques, avoir mis au point un test sanguin qui permettrait de dépister précocement les risques de développer la maladie d'Alzheimer avant que les premiers symptômes ne soient installés. Il s'agit d'une avancée dans la prévention de cette maladie.
Après dix ans de recherches, les scientifiques de l'université d'Oxford et du Kings College sont certains d'avoir isolé dix protéines qui indiquent, à 87 %, les risques pour quelqu'un qui souffre de problèmes de mémoire d'être atteint dans l'année de la maladie d'Alzheimer.
Cette découverte signifie que des essais cliniques peuvent débuter sur des personnes qui n'ont pas encore développé la maladie, afin de déterminer les remèdes qui stopperont son commencement.


Hystéricisme et hystérie, du sommeil hystérique en particulier

Par le dr Espanet, en 1875.

Le document est consultable ici

« Le Tiers Etat et la gratuité des soins »

Tribune libre
mardi 8 juillet 2014
Dans une tribune libre sur le thème de la gratuité des soins, le Dr. Jean-François Reverzy explique quels sont les effets de cette conquête sociale dans le secteur de la santé mentale.
L’annonce par Marisol Touraine d’une réforme de la Santé instaurant le tiers Payant généralisé n’est pas sans poser des questions de fonds. L’annonce même par les médias de la formule : les malades n’auront plus à payer leur médecin ouvre un débat.

Le médecin et l’argent

J’ai défendu des le début de ma formation et je défends toujours la gratuité des soins. Cette position était déjà celle de mon père, médecin généraliste mort en 1959. Il fut qualifié alors, lors de ses obsèques, de "médecin des pauvres", épithète justifiée : officiant dans un quartier misérable du Lyon de l’après guerre, la majorité de sa clientèle était bien incapable de lui verser le moindre honoraire. Ecrivain reconnu, il écrivit en 1955, dans la revue "Les temps modernes" que dirigeait Jean Paul Sartre, un court article "Le médecin et l’argent". Dans ce texte, il pointe comme un drame en quatre actes le déroulement de l’acte médical dont le dernier acte pose un embarras partagé par le médecin et le patient au moment du paiement de la consultation. Il décrit ce contraste entre le lien quasi sacerdotal qui unit le médecin et le patient, et l’intrusion du commerce d’argent comme une chute, cependant inévitable.

En psychiatrie et en psychanalyse

Lors de ma formation, j’ai pu être confronté des 1970 à deux doctrines : celle alors majoritaire des psychiatres des hôpitaux - la corporation était alors très marquée par les positions de politique de santé du parti communiste - défendant une gratuité totale des actes. Cette orientation mit sur pied le dispositif de la psychiatrie publique actuelle et a instauré pour les patients une gratuité des prises en charge notamment en ambulatoire. A noter une réalité sous jacente, au delà de l’idéologie : la psychiatrie publique fut crée d’abord au titre de l’hygiène publique et de la prévention des maladies contagieuses et dangereuses. La gratuité des consultations en CMP vient de là.
Le monde psychanalytique était par contre partagé entre les défenseurs d’une valeur fondamentale du paiement de l’acte analytique (selon la formule célèbre de Jacques Lacan, il marque la chute ou le désêtre de l’analyste par son effet de réel) et d’autres, qui suivant le célèbre discours de Freud à Budapest en 1920, prônaient la gratuité de l’accès à la psychanalyse.


Meurtre d’une institutrice : une cellule d’urgence médico-psychologique active pendant toute la semaine

07/07/201

Beaucoup d’enfants, de parents, et de personnels de l’école publique Edouard Herriot se sont pressés ce vendredi après-midi et samedi vers la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) mise en place immédiatement après le meurtre d’une institutrice de 34 ans, au sein de sa salle de classe. Tous évoquent en ressortant de ces séances individuelles ou collectives, coordonnées par le docteur Villamot, le besoin de pouvoir évoquer la scène d’horreur dont ils ont été directement ou indirectement les témoins vendredi matin, lorsqu’une femme atteinte de troubles psychiatriques graves a poignardé mortellement l’enseignante.

Hôpital : dites ha, ha, ha !

OLIVIER BERTRAND

Allongée sur une table, une stagiaire joue les malades. Elle jette un œil distrait sur le couple aux nez rouges qui tente de capter son attention devant les autres élèves qui regardent. Ils sont une douzaine, en formation pendant cinq mois au Rire médecin (1), une association qui existe depuis vingt-trois ans et forme désormais des clowns capables de jouer à l’hôpital. Un vrai métier pense sa fondatrice, Caroline Simonds, qui voudrait obtenir la certification de «comédien-clown auprès de publics en grande vulnérabilité». L’enjeu principal est de gagner encore en reconnaissance, d’affirmer qu’il ne suffit pas d’enfiler un nez et faire le rigolo pour être clown à l’hôpital. Le référentiel des compétences nécessaires, établi pour la certification, précise les techniques, les connaissances qu’il faut pour faire rire dans des lieux où traînent la souffrance, la mort.

lundi 7 juillet 2014

Mauvaises ondes pour le cerveau virtuel

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Du jamais-vu dans l’univers feutré de la recherche sur le cerveau. Plus accoutumé aux bruissements de couloir qu’aux révolutions de palais, ce tout petit monde fait face à un vent de fronde. Cette tempête inédite souffle sous un colossal crâne virtuel : le projet « Human Brain » (HBP). Censé fédérer 256 laboratoires de 24 pays européens, c’est un pari à un milliard d’euros sur dix ans. Il mise sur le succès de la modélisation du cerveau humain : un défi visionnaire pour les uns, voué à l’échec pour d’autres.
Dans une pétition mise en ligne le 7 juillet (Neurofuture.eu), plus de 260 scientifiques alertent la Commission européenne sur les risques « d’échec majeur» de ce projet : un gaspillage potentiel énorme, au vu des sommes investies. D’Allemagne, du Royaume-Uni, de Suisse, du Portugal ou de France, les signataires comptent de nombreux leaders reconnus des neurosciences. Ils appellent la Commission européenne à évaluer de façon « transparente » la qualité scientifique et le mode de gouvernance du projet, dont ils pointent le « manque d’ouverture ». Surtout, ils dénoncent une approche scientifique jugée trop « étroite ».

Le doux parfum de la couche-culotte (pleine)

LE MONDE | 
Par 
Selon une interprétation évolutionniste, le dégoût est un comportement qui confère un avantage aux personnes qui y sont sujettes : en s’éloignant de l’immonde, en fermant les yeux ou en se pinçant le nez, on se met à l’abri des microorganismes pathogènes.
Il est toutefois, dans la vie, des circonstances où l’on surmonte son dégoût, soit pour accéder à la sainteté en avalant les crachats de tuberculeux, soit pour accéder à son téléphone portable tombé dans les toilettes à la turque d’une aire d’autoroute. Et, en dehors de ces cas exceptionnels (mais véridiques), il arrive aussi de passer outre ses haut-le-cœur sur une base quotidienne, parce qu’il faut changer la couche de bébé.
Dans une étude publiée en 2006 par la revue Evolution and Human Behavior, une équipe australo-américaine s’est demandé si les stations répétées devant le plan à langer parvenaient à amadouer le dégoût. Pour le dire prosaïquement, s’habitue-t-on au doux parfum de la couche-culotte remplie par sa généreuse progéniture ?

Bon sang ne saurait faiblir

LE MONDE | Par 
Ni ordre ni caste, la classe (sociale) n’a pas de frontières bien définie. Les passages d’une classe à une autre sont possibles et la mobilité sociale fait partie des sociétés de classes. Mais quelle est son ampleur, se demandent, depuis plus d’un siècle, les sociologues ?
S’il est un domaine extrêmement technique de la sociologie, c’est bien l’étude de la mobilité sociale. Les articles relient le plus fréquemment deux générations, pour déceler la relation entre la position sociale des parents et de leurs enfants au même âge.
Dans The Son Also Rises. Surnames and the History of Social Mobility  (Princeton University Press, 2014), l’économiste Gregory Clark et une douzaine de ses étudiants ont utilisé un indicateur indirect de mobilité sociale qui se prête à des études sur le long terme, voire parfois sur plusieurs siècles. Ils s’appuient sur le nom de famille. Ces noms – particulièrement ceux des élites – sont stables au cours des siècles. Le prestige est associé au nom, et une bonne identification assure transmission des héritages et reconnaissance par l'Etat. 
Ainsi en Suède – pays où la mobilité sociale semble importante –, les familles nobles (créées avant 1800) déclarent encore aujourd’hui des revenus plus élevés que les non-nobles, et sont six fois plus fréquentes parmi les avocats que le reste de la population. En Grande-Bretagne, les noms de famille surreprésentés chez les riches en 1860 (dont la fortune au décès était plus de 200 fois la fortune moyenne) sont, encore aujourd’hui en 2010, quatre fois plus riches que la moyenne. Il y a régression vers la moyenne, mais elle est lente. Le statut social semble s’hériter sur de longues périodes.
De manière ironique, Clark écrit alors : « Après avoir, pendant des années, regardé avec dédain mes collègues sociologues obsédés par des illusions telles que la classe sociale, je dus me rendre à l’évidence : les chances d’un individu peuvent être prédites non seulement à partir du statut des parents, mais aussi à partir de celui des arrière-arrière-arrière-grands-parents. » Il repère l’effet d’un « indéniable substrat hérité, ressemblant suspicieusement à de la classe sociale ». Le sociologue en moi salue cette clairvoyance.

Le cancer touche aussi l'enfance et l'adolescence

Le Monde.fr | Par 
Récemment, quelques voix se sont élevées pour dénoncer la façon dont sont pris en charge les enfants atteints de cancer en France. Le sujet est important. A chaque enfant, à chaque famille, concernés par cette épreuve si douloureuse, nous devons apporter un éclairage sur ce qu'il en est réellement. Les cancers des enfants et des adolescents représentent au total moins de 1% de l'ensemble des cancers. Les chances de guérison d'un enfant sont très différentes selon le type de cancer, l'étendue de la maladie, l'âge de l'enfant. En France, le taux de survie des enfants atteints d'un cancer dépasse 80% mais le cancer demeure la première cause de décès par maladie chez les enfants de moins de 15 ans.
La prise en charge des cancers de l'enfant est très différente de celle des adultes. Les pathologies ne sont pas les mêmes et leurs traitements doivent donc être spécifiques. L'organisme des enfants étant en croissance, certains traitements peuvent entraîner des séquelles importantes à long terme. L'impact psychosocial de la maladie sur un adulte en devenir et sa famille implique une attention encore accrue englobant les aspects psychologiques, éducatifs, familiaux jusqu'à l'insertion professionnelle et sociale. Chaque type de cancer ne touchant qu'un faible nombre d'enfants, ils constituent une constellation de maladies rares qui imposent une collaboration internationale pour progresser.

RETOUR SUR "L'HOLOCAUSTO BRASILEIRO"


 
 1979 : Franco Basaglia est au Brésil pour une série de conférences. Basaglia, souvenez-vous, c’est ce médecin qui, par son œuvre et par sa pratique, a bouleversé la psychiatrie de son pays. En 1973, naît ainsi la « Psichiatria democratica » : les soins « hors les murs ». Le mouvement s’étend à toute l’Italie et devient un mouvement social qui interpelle les forces politiques et syndicales.
Franco Basaglia est donc au Brésil. Le psychiatre d’une exploitation minière dans l’État du Minas Gerais, Anthony Simone, lui fait visiter un certain nombre d’hôpitaux publics. Parmi ceux-ci, la « Colônia » où il y eu 60 000 morts en 50 ans. À la fin de la visite, Basaglia convoque une conférence de presse :« Je suis allé aujourd’hui dans un camp de concentration nazi. En aucun lieu au monde, je n’ai assisté à une telle tragédie. »
Cela eut de fortes répercussions au Brésil. Étouffer le scandale devenait difficile et la pression sur le gouvernement d’alors s’accrue. En 1979, la « chose » était certes déjà connue mais non prise en compte par l’opinion publique. Les pouvoirs souhaitaient alors plutôt étouffer la « chose ». C’est ainsi qu’Anthony Simone, l’organisateur de la visite, failli voir son diplôme de psychiatre révoqué par le Conseil Régional de Médecine, l’équivalent de l’Ordre des Médecins en France. Les institutions, notamment médicales, surtout quand elles ont un passé trouble, n’aiment pas les scandales les concernant.
Il faut savoir qu’au début des années soixante, au Brésil, un photographe, Luiz Alfredo, qui avait pris les clichés terribles à l’Hospice – la « Colônia » - revint à la rédaction de son journal et vida son sac devant son chef : « Ceci n’est pas un accident, c’est un assassinat de masse ». Bien que cette dénonciation fut publiée dans la revue à plus fort tirage de l’époque, le silence à ce propos reprit ses droits, et la réalité psychiatrique d’alors n’allait changer que deux décennies plus tard, à partir des années quatre-vingt, et suite précisément à l’intervention de Basaglia.
En France, pareillement, l’abandon à la mort des 76 000 fous internés sous le régime pétainiste, s’il n’était après la seconde Guerre mondiale connu que de quelques-uns, ne fut réellement révélé au public que par le livre de Max Lafont, L’extermination douce, en 1987, 40 ans plus tard. Livre issu d’une thèse de médecine soutenue en 1981. Livre qui ne trouva d’autre éditeur qu’une fondation : l’AREFPPI et qui fut réalisé par une communauté de psychanalystes,  d’informaticiens, de poètes, de danseurs, de mathématiciens, d’historiens et d’un groupe de jeunes personnes en soin. Livre qui suscita, à la faveur d’un article de la psychiatre Escoffier-Lambiotte (voir le billet précédent) publié dans Le Monde, de grands débats et beaucoup de protestations dans l’institution psychiatrique. Livre qui tomba dans l’oubli, comme au Brésil avant l’intervention de Basaglia, jusqu’en 2001. Date où furent réédités et L’extermination douceet Le train des fous de pierre Durand (initialement publié lui aussi en 1987). C’est alors, à cette date, en 2001 donc, qu’une historienne, Isabelle von Bueltzingsloewen, entrepris une recherche. Recherche semble-t-il commanditée par les autorités scientifiques d’un hôpital psychiatriques : celui du Vinatier, dans le Rhône. Celui particulièrement analysé par Max Lafont dans son livre et particulièrement cité et dénoncé par Mme Escoffier-Lambiotte dans Le Monde.


Ecole maternelle : des nouveaux programmes plus ludiques ?

LE MONDE | Par 
Colcanopa pour Le Monde
La maternelle peut-elle redevenir une « petite école » sans renoncer à l'ambition ? Tourner le dos à la tendance à la « primarisation » dénoncée par les enseignants, tout en propulsant les enfants de 3 à 6 ans – un âge auquel la scolarisation n'est pas encore obligatoire – sur le chemin des savoirs ? Le projet de nouveaux programmes publié jeudi 3 juillet tente la synthèse – le grand écart, diront certains – en proposant un mariage de raison.
« Ne pas exclure les connaissances au profit du développement de l'enfant, ne pas exclure le développement au profit des connaissances », résume Isabelle Racoffier, la présidente de l'Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques (Ageem), qui entraperçoit dans ces propositions une « volonté de tenir les deux bouts ». Et de ne fâcher personne.
« APPRENDRE, GRANDIR ET S'AFFIRMER COMME SUJET SINGULIER »
Qui pourrait ne pas se satisfaire d'« une école bienveillante », « juste pour tous et exigeante pour chacun » ? Une maternelle s'attaquant aux « inégalités de réussites scolaires », y compris celles entre filles et garçons au sujet desquelles le gouvernement dément faire machine arrière ? L'école maternelle de demain, dont la loi d'orientation 2013 a réaffirmé la spécificité en créant un cycle unique – de la petite à la grande section, alors que cette dernière était jusqu'à présent rattachée au cours préparatoire (CP) –, définit « des objectifs d'apprentissage qui ne sont ni prématurés ni anticipés ». Une formulation on ne peut plus prudente.

Isolement : « La solidarité, ça ne s'enseigne pas »

Le Monde.fr | Propos recueillis par 
Près d'une personne âgée sur quatre est seule, révèle, lundi 7 juillet, une enquête (PDF) de la Fondation de France. Philippe Pitaud, docteur en sociologie de la santé, directeur de l'institut de gérontologie sociale de Marseille et directeur de l'ouvrageSolitude et isolement des personnes âgées (Eres, 2010), commente ce phénomène.
Cette forte augmentation du nombre de personnes âgées isolées  (27 % en 2014 contre 16 % en 2010) vous surprend-elle ? 
Philippe Pitaud : Le phénomène est ancien. Mais la société française n'en a réellement pris conscience qu'en 2003, lors de l'épisode de la canicule. Une situation jusqu'alors latente est arrivée à la conscience d'une nation. Aujourd'hui encore, les responsables politiques en restent comme tétanisés.
Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Les gens sont reliés à des tas de réseaux sociaux avec leurs écrans et leurs téléphones mais sont de plus en plus isolés. Nous sommes dans une société individualiste, très productrice de souffrance. Car la solitude, ce n'est pas simplement le fait d'être isolé, c'est d'abord avoir le sentiment de ne compter pour personne. Et ce, quel que soit l'âge.

Nouveaux traitements de l’hépatite C : le hold-up des labos

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 

Manifestation contre le coût élevé des nouveaux traitements de Gilead contre l'hépatite C, le 29 avril à Montpellier.

L’arrivée de nouvelles molécules, appelées antirétroviraux d’action directe (AAD), change la donne pour traiter voire éradiquer l’hépatite C. Seul inconvénient : leur coût est jugé exorbitant. 
Ces nouveaux traitements – dont fait partie le Sovaldi (sofosbuvir), du laboratoire américain Gilead –, autorisés en Europe fin 2013, sont nettement plus efficaces et ont beaucoup moins d’effets secondaires que le traitement de référence actuel, qui associe l’injection d’interféron pégylé (agent renforçant la réponse immunitaire, modifié pour persister plus longtemps dans l’organisme) à la prise orale d’un antiviral, la ribavirine, pendant 24 semaines. L’efficacité sur la réponse virologique est en effet de 90 %. « Il n’est donc pas abusif de parler de révolution thérapeutique », soulignait dans nos colonnes Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (« Science & médecine » du 4 juin). 

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande d’utiliser ces traitements pour les patients ayant atteint les stades sévères de la maladie, ayant développé une cirrhose (stade F4) ou atteint le stade de fibrose hépatique sévère (stade F3), a-t-elle indiqué mardi 1er juillet. La HAS préconise aussi de traiter ainsi les malades infectés concomitamment par le virus du sida. Elle a en outre estimé que le Sovaldi apportait une améliorationimportante du service médical rendu.
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Handicap mental : une association porte plainte contre Disneyland Paris




L'Unapei raconte avoir été alertée par de nombreuses familles et associations pour des "actes de discriminations manifestes" dans ce parc d'attractions.

Le château de la Belle au Bois dormant, à Disneyland Paris.
Le château de la Belle au Bois dormant, à Disneyland Paris. © AFP

Après plusieurs plaintes de parents ayant fait état de discriminations à l'encontre de visiteurs handicapés mentaux à Disneyland Paris, l'association Unapei a annoncé jeudi le dépôt d'une plainte, une démarche qui "surprend" beaucoup Disney. L'Unapei, fédération de familles et proches de personnes handicapées mentales, raconte avoir été alertée par de nombreuses familles et associations de personnes handicapées mentales pour des "actes de discriminations manifestes" dans ce parc d'attractions.
"La première discrimination est le délit de faciès", explique Thierry Nouvel, le directeur général de l'Unapei. En effet, "lorsqu'une personne handicapée mentale se présente devant une attraction, elle est refoulée, doit obtenir un pass dit prioritaire, ce qui équivaut à une heure et demie de formalités", dit-il.

Troubles mentaux: 12% des femmes et 6% des hommes en activité touchés (étude)

01/07/14
(AFP) - Environ 12% des femmes et 6% des hommes de 30 à 55 ans ayant un emploi en 2006 disaient souffrir d'un trouble mental, indique mardi une étude, qui montre que 4 ans après, près de 20% d'entre eux avaient perdu leur travail.
L'enquête du service statistique des ministères sociaux (Drees) montre que dans la population déclarant des troubles mentaux (définis ici comme des troubles anxieux généralisés ou épisodes dépressifs caractérisés), le maintien dans l'emploi est moins fréquent que pour le reste de la population.
Ainsi, 86% des femmes et 82% des hommes disant souffrir de ces troubles avaient conservé une activité professionnelle en 2010, contre respectivement 92% et 93% des personnes non touchées.

Par-delà nature et culture

PHILIPPE DESCOLA

Collection Bibliothèque des Sciences humaines, Gallimard
Parution : 15-09-2005

Les Français de plus en plus touchés par la solitude

AFP

Un Français sur huit est seul : en 2014, la solitude touche désormais 5 millions de personnes, un phénomène qui s’est surtout aggravé chez les plus âgés, même s’il n’épargne plus les jeunes, révèle lundi une enquête de la Fondation de France.
Les Français sont un million de plus qu’en 2010 à ne pas avoir de relations sociales au sein des cinq réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage), souligne cette étude. Si un Français sur huit est aujourd’hui seul, un sur trois risque de le devenir, poursuit l’enquête. De toutes les générations, les plus de 75 ans ont subi de plein fouet cette montée de la solitude depuis quatre ans : en effet, une personne âgée sur quatre est désormais seule (27% en 2014 contre 16% en 2010).
Selon l’enquête, tous leurs réseaux de sociabilité se sont affaiblis et le phénomène s’est notamment amplifié dans les grandes villes. Ainsi, 33% des personnes âgées résidant dans une ville de plus de 100 000 habitants sont en situation d’isolement, contre 21% de celles résidant au sein d’une commune rurale. Sans surprise, la perte d’autonomie et la maladie«jouent de manière très négative sur le maintien ou le développement de la vie sociale».

dimanche 6 juillet 2014

La brindille dans l'oreille, à la mode chez les chimpanzés

LE MONDE Par 

En s’introduisant un brin d’herbe dans l’oreille, ces grands singes auraient inventé une pratique qui se transmet de génération en génération, alors qu’elle n’est associée à aucun but.

Les chimpanzés sont-ils victimes de la mode ? En s’introduisant un brin d’herbe dans l’oreille, ces grands singes auraient inventé une pratique qui se transmet de génération en génération, alors qu’elle n’est associée à aucun but. C’est ce que révèle une étude publiée le 11 juin dans la revue scientifique Animal Cognition par Edwin van Leeuwen et son équipe de l’institut Max-Planck d’anthropologie évolutive de Nimègue (Pays-Bas).
La découverte surprend les spécialistes des primates sociaux, habitués à observer des comportements ayant une fonction clairement établie chez les chimpanzés sauvages, notamment avec l’utilisation d’une large palette d’outils pour casser des noix ouvertes ou pêcher des termites.
En revanche, dans le cas rapporté par les Néerlandais, ces grands singes font preuve d’un étonnant comportement qui n’aurait pas d’autre effet que de se conformer à une tendance de groupe, comme s’ils suivaient la mode. Ils ramassent un brin d’herbe, l’adaptent à leur convenance et l’introduisent dans leur oreille avec la main, spontanément ou après avoir vu faire un congénère.« Ils laissent la brindille dans leur oreille, même lors des séances de toilettage et de jeu avec leurs congénères, parfois pendant des périodes assez longues », précise Edwin van Leeuwen.

samedi 5 juillet 2014

Meurtre d'Albi : « Le psychisme humain n'est pas préparé pour assumer cela »

Le Monde.fr Propos recueillis par 
our Claude Halmos, psychanalyste et écrivain, le traumatisme vécu par les enfants de l'école maternelle d'Albi, qui ont vu leur maîtresse tuée à coups de couteaux vendredi matin, est « majeur ».
Selon cette disciple de Françoise Dolto, spécialiste de l'enfance et de la maltraitance, leur processus de reconstruction risque d'être long.
Quelles conséquences un drame pareil peut avoir sur les enfants ?
Claude Halmos : Ce que ces enfants viennent de vivre est un traumatisme majeur. Le propre d'une scène traumatique est de surgir brutalement dans le quotidien, on n'y est pas préparé, donc la soudaineté de l'événement est d'une violence inouïe. Une telle scène est de l'ordre de celles que les enfants en voient en règle générale dans les films et les cauchemars, mais celle-là est arrivée dans la réalité. Le psychisme humain, celui d'un adulte ou d'un enfant, n'est pas préparé pour assumer cela. C'est comparable à un attentat : on le vit tout en étant en partie déconnecté de soi-même, sans en être conscient en quelque sorte. C'est un réflexe de survie. Donc quand on dit de façon générale que l'on va mettre en place une cellule de secours pour permettre de parler, les gens imaginent à tort que cela va résoudre tous les problèmes.

Albi : meurtre à l'école, dans la classe, devant les élèves

LE MONDE | Par 
« Adieu à une super-maîtresse. » Le message a été écrit sur une photo de classe. On y voit Fabienne Terral-Calmès, souriante, auprès des enfants de sa classe. Un souvenir d'un de ses élèves de l'année 2011-2012 déposé en guise de condoléances devant la porte de l'école.
Vendredi 4 juillet, à Albi, cette jeune institutrice en grande section de maternelle, âgée de 34 ans, a été poignardée dans sa classe par la mère d'une de ses élèves.
Il y a aussi quelques roses blanches et des lys. Des voitures qui passent devant l'école Edouard-Herriot sans s'arrêter. Des parents qui viennent avec leurs enfants, les visages sont graves. Un petit garçon est venu avec sa grande soeur. « Elle a été ma maîtresse, elle était sympa ! », dit le petit garçon en débitant les noms de tous les enfants sur la photo. Christel D., elle, n'a pas d'enfant dans cette école. Mais elle y a fait toute sa scolarité dans les années 1980 et elle se destine au métier d'enseignante. « Choquée », elle est venue déposer une petite carte.