« Souffrant d’une dépression au long cours, ma patiente prenait du Tofranil, un anti-dépresseur. Cette femme de 50 ans répondait bien à cette molécule, dosée à 10 mg », explique son médecin psychiatre, qui souhaite garder l’anonymat. Puis le laboratoire CSP a connu des difficultés d’approvisionnement, en raison d’un transfert de site de production. « J’ai cherché des alternatives, je n’ai trouvé aucun équivalent. Ma patiente ne supportait pas d’autres traitements, raconte la praticienne. Très attachée à ce médicament, elle a pu l’acheter par Internet. »
La France s'est fait une spécialité de la pensée du déclin. Il y a d'abord eu La France qui tombe, de Nicolas Baverez (Perrin, 2004). Quelques années plus tard, ce fut la France qui « disparaît du monde », de Nicolas Tenzer. Il y a désormais L'Identité malheureuse (Stock, 2013), d'Alain Finkielkraut. Cette thèse du déclin de la France n'est pas uniquement portée par quelques auteurs particulièrement médiatiques, parmi lesquels on pourrait aussi ranger Pascal Bruckner et nombre d'essayistes reconnus dans le champ diplomatique, économique, voire médical. Elle inspire, ou tout du moins indexe largement le débat public, jusqu'à la manière dont se positionnent les politiques.
A y regarder de plus près, tous les auteurs concernés sont des hommes. Aucune femme.