CHRONIQUE «AUX PETITS SOINS»
On pourrait dire qu’il n’y a pas mort d’homme. Que ce n’est pas grand-chose. Juste une petite glissade. Celle d’un médecin chercheur qui devient un peu plus chercheur que médecin. Cela pointe, en tout cas, les limites du consentement éclairé en médecine. C’est l’histoire d’une jeune femme, à qui on diagnostique une petite tumeur au cerveau. A priori, rien de grave, «à surveiller simplement», avec un traitement contre l’épilepsie. Elle vit dans le Sud de la France, où elle est suivie dans un grand CHU. C’était, il y a dix ans. Au fil des mois, puis au fil des ans, il ne se passe… rien. Rien ne bouge, ni n’évolue. Une bonne nouvelle pour la patiente, mais un fait intrigant pour la neurologue qui la suit. «Au départ, nous raconte la patiente, cela a dérouté les médecins, d’autant que j’avais des symptômes de fourmillement du même côté que la tumeur, alors que d’ordinaire c’est le côté opposé. Les neurologues étaient dubitatifs, ils se demandaient quel type de tumeur je pouvais avoir.» Mais le temps passe et la jeune femme se rassure. Les médecins arrêtent même les traitements anti-épileptiques.«Je commençais à vivre sans plus trop y penser.»