«C’était en 1970, j’avais 16 ans, et nous avions été conviés au lycée dans l’auditorium pour écouter un représentant de l’industrie du tabac… Son message était clair : fumer, ce n’est pas pour les jeunes, c’est un choix d’adulte, répétait-il. Fumer, c’était comme boire, conduire ou faire l’amour… Notre tour viendrait plus tard.» Un exemple parmi d’autres du magnifique savoir faire de «Big Tobacco». Ou comment donner envie de fumer sans en avoir l’air.
Mais, voilà, l’un des lycéens qui écoutait ce jour-là est peut-être resté un enfant. Robert N. Proctor est, en tout cas, devenu professeur d’histoire des sciences à l’Université de Stanford, à San Francisco. Et il vient d’achever un voyage aussi passionnant que terrifiant dans Golden Holocaust, démontant l’ahurissante escroquerie de la… cigarette. Sept cents pages qui provoquent de l’effroi. Comme un réquisitoire sans appel.