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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 15 novembre 2013

La méthode kangourou célébrée à l’occasion du « Prematurity Day »

15/11/2013

Crédit photo : PHANIE
Dans les pays à faibles ressources, la « méthode kangourou » pour s’occuper des prématurés conserve tout son intérêt. « Un soin intensif non onéreux », selon l’auteur d’une publication dans «Pediatric Research»(Pr Joy Lawn), et qui se révèle la clef d’un développement optimisé pour les 15 millions de nouveau-nés à ou avant 37 semaines de gestation, et dont un milliondécèdent. Chez les survivants, 3 % ont des handicaps modérés à sévères et 4,4 % des déficits légers (IMC, troubles des apprentissages…).
Il manque 6 semaines de gestation ou moins chez 85 % des bébés nés prématurés. Ils ont des troubles de l’alimentation et de lathermorégulation et constituent un terrain propice aux infections. L’immaturité des poumons concerne les enfants nés avant 32 semaines.

Indépendance professionnelle : un psychiatre attaqué devant l’Ordre par un employeur

 15/11/2013

Le Dr Jean Rodriguez, psychiatre au centre hospitalier deMontfavet (Vaucluse), est poursuivi devant le conseil de l’Ordre des médecins duVaucluse par une entreprise dans laquelle travaille une de ces patientes.
« On me reproche d’avoir fait un certificat qui fait la liaison entre la pathologie et [le] travail » de cette patiente, a détaillé le médecin au micro de France Bleu Vaucluse. Le psychiatre a aussi expliqué subir des poursuites pour avoir évoqué un cas de« harcèlement moral au travail » dans un courrier adressé au médecin-conseil de l’assurance-maladie afin de faire reconnaître son diagnostic comme accident de travail.

Emile Poulat: "Sans confiance, la vie en société est impossible"

LE MONDE | Propos recueillis par 
Emile Poulat, historien des religions, sociologue, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et directeur de recherche au CNRS.
Emile Poulat, historien des religions, sociologue, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et directeur de recherche au CNRS. | AFP
 Emile Poulat est un intellectuel discret, l'archétype du professeur et chercheur exigeant. A plus de 90 ans, ce grand historien des religions et sociologue reconnu, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, directeur de recherche au CNRS, n'a jamais tenu de magistère médiatique. Obsédé par sa liberté, il n'est pas un homme de pouvoir. A travers une oeuvre touffue, originale et exigeante, il a été plutôt, selon l'expression de l'historienne Valentine Zuber, un « éveilleur de conscience », notamment sur la question du long conflit entre la culture catholique traditionnelle et la culture laïque moderne, sa grande spécialité. Depuis quelques années, il s'intéresse à la place de la confiance dans nos sociétés contemporaines.
La confiance, ou plutôt la défiance, est devenue ces derniers temps une obsession de nombreux décideurs. Commençons par le mot même. Que recouvre-t-il ?
Le mot est riche. La confiance, nous dit le dictionnaire, c'est le fait de croire. Il y a un rapprochement clair entre confiance et croyance. Confiance en autrui, confiance en mon voisin… On voit apparaître là l'idée de foi, dans un sens non religieux. La foi était le lien qui unissait le suzerain à ses féodaux. La foi conjugale, aussi, est un rapport interpersonnel. En latin, fides a donné foi, fidélité et fiabilité. Mais il est aussi voisin du mot fedus, qui renvoie au traité, au pacte, à la convention, aux idées de fédérer et fédération également. Ces mots politiques ont une source dans la confiance publique, si l'on peut dire. Dans le premier terme de l'idée de confiance : la croyance, je suis renvoyé à credo, mais aussi à crédit et à créance. Il y a une ambiguïté intéressante autour de la créance. C'est en ancien français la croyance, mais c'est aussi une dette si l'on tire créance.
Crédit… créance, créancier, nous sommes là dans le régime de la confiance. Je voudrais rappeler que la Caisse des dépôts et consignations, fondée en 1816, avait, statutairement, pour mission d'être « gardienne du crédit public ». Autrefois, on employait le terme de foi publique. Il n'y a pas de société sans cette foi-là. Cette foi, c'est sur cela qu'une société fonctionne, car on sait qu'on peut s'appuyer les uns sur les autres.

Rôle du généraliste devant le harcèlement moral au travail - Problème de santé publique

 Les entretiens de Bichat 26 septembre 28 septembre

Incontestablement la profonde transformation de l’organisation du travail, avec son souci de compétitivité et d’efficacité économique a généré de nouvelles souffrances et de nouvelles pathologies d’ordre mental et émotionnel, avec en particulier une augmentation des situations de harcèlement moral.

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jeudi 14 novembre 2013

Vers une aide psychiatrique à domicile ?

LUXEMBOURG 16 novembre 2013
  • Frank GHISLAIN
ANTOING - Le «Projet 107», une aide psychiatrique à domicile, a été examiné lors de la réunion conjointe Ville-CPAS.Explications de Jean-Luc Hoebanx.
Coordinateur du «Réseau de santé mentale du Hainaut occidental», Jean-Luc Hoebanx a présenté aux conseillers communaux et du CPAS le «Projet 107». Ceux-ci devront se positionner sur une éventuelle adhésion d’Antoing à ce réseau de soins psychiatriques à domicile, une décision qui sera prise en décembre prochain lors d’un prochain conseil. Avant le lancement du «Projet 107», un certain nombre de problèmes était évident dont un manque de coordination des lieux d’hospitalisation psychiatrique de crise, l’absence d’un service de soins psychiatriques à domicile, un accueil et une permanence de crise inexistants, un manque de logements bon marché pour les personnes seules… On constatait aussi un manque de places en habitations protégées, un manque de places en MSP (maisons de soins psychiatriques), un manque d’effectifs pour la prise en charge des patients à domicile mais aussi des services psychiatriques aigus encombrés. La mise en place du «Projet 107» permet à présent de pallier un certain nombre de ces problèmes ou de ces carences. «Il y a eu une vaste réforme des soins psychiatriques visant à faire autre chose que de placer des patients dans leurs lits.

Un quinqua sur cinq n'a pas d'enfant

    MARIE-JOËLLE GROS ET CATHERINE MALLAVAL

Décidément, le pater familias a du plomb dans l’aile. Non seulement, l’homme n’est plus ce pilier ravitailleur et autoritaire des familles, mais voilà maintenant qu’il renâcle à se reproduire. C’est du moins ce qui surprend à la lecture d’un gros plan de l’Insee intitulé «Avez-vous eu des enfants, si oui combien ?», l’un des nombreux chapitres du Portrait social de la France, édition 2013, publié ce jeudi. Les statistiques sont formelles : plus d’un homme sur cinq né entre 1961 et 1965 n’a pas eu d’enfant (du moins jusqu’au dernier relevé de l’Insee en 2011). Un constat d’«infécondité» important et en forte progression (+8 points) sur vingt ans. Attention, rien à voir avec des problèmes de stérilité ou d’infertilité. Il ne s’agit pas d’hommes 
qui n’ont pas pu procréer mais qui n’ont pas eu d’enfants. Nuance.
Un manque d’envie de tomber dans les Lego ou les Barbie ? Il y a manifestement de cela. Comme le souligne l’Insee«paradoxalement, la légalisation de la pilule et de l’avortement a permis à plus d’hommes que de femmes de concilier le désir de vivre en couple et de ne pas avoir d’enfants». Mais il n’y a pas que le manque d’appétit pour le pouponnage. En vingt ans, la proportion d’hommes n’ayant jamais vécu en couple a doublé. Au total, 10% des quinquas sont des célibataires endurcis.

mercredi 13 novembre 2013

La dépression accélère le vieillissement biologique


 13/11/2013

Observées en laboratoire, les cellules des personnes dépressives ou qui l’ont été par le passé, apparaissent plus vieilles que celles des sujets indemnes de dépression. « Cette large étude montre que la dépression est associée avec une accélération du vieillissement de plusieurs années, en particulier chez les sujets qui ont présenté les symptômes les plus sévères » a précisé le Dr Josine Verhœven (du Centre médical Vu aux Pays-Bas).
Ceci pourrait expliquer le début prématuré de certaines pathologies liées à l’avance en âge, cancer, diabète, maladies métaboliques, chez les sujets dépressifs : l’accélération du vieillissement serait biologiquement supportée par le racourcissement des télomères.

Botox et tétanos, un étonnant cocktail pour… soigner la douleur

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy
Voici deux bactéries auxquelles on n'a pas envie de se confronter. La première, Clostridium botulinum, est responsable du botulisme. La toxine botulique qu'elle produit est le plus puissant des poisons, qui bloque la communication entre les nerfs et les muscles, provoquant ainsi des paralysies puis le décès. Avec une formulation très diluée (dont la plus connue est le fameux Botox), cette toxine, injectée dans certains muscles du visage, atténue les rides. La seconde bactérie, Clostridium tetani, est, comme on l'a deviné, celle qui donne le tétanos. Contrairement à la précédente, la neurotoxine que le bacille sécrète est capable de remonter au cerveau et, prenant pour cibles les neurones, empêche la libération de certains neurotransmetteurs avec pour conséquences des spasmes musculaires violents pouvant entraîner la mort. Deux tueuses donc.

C'est pourtant à ce dangereux duo qu'une équipe internationale (Royaume-Uni, Italie, Australie) a songé pour élaborer... un traitement, une molécule contre l'épilepsie et les douleurs chroniques. L'étude sur ce cocktail étonnant est paruedans le numéro du 16 octobre de la revue Bioconjugate ChemistryComme le résume un de ses auteurs, Bazbek Davletov, qui tient la chaire de biomédecine à l'université de Sheffield, la toxine botulique pourrait, par sa capacité à bloquer certains neurones bien sélectionnés, et ce pour des périodes longues, faire un analgésique dont l'action durerait plusieurs mois. Mais jusqu'ici, ajoute-t-il, "sa puissante et toxique action paralysante a masqué son potentiel comme traitement des douleurs durables".



Le racisme est le propre de l'homme

Le Monde.fr | Par 
Tahar Ben Jelloun, Prix Goncourt en 1987 pour "La Nuit sacrée" (Seuil), devenu membre de l'Académie Goncourt en 2008.
Tahar Ben Jelloun, Prix Goncourt en 1987 pour "La Nuit sacrée" (Seuil), devenu membre de l'Académie Goncourt en 2008. | AFP/ETIENNE DE MALGLAIVE
Le racisme est le propre de l'homme. C'est ainsi, il vaut mieux le savoir et faire en sorte qu'il ne progresse pas et qu'il soit combattu par la loi. Mais cela ne suffit pas. Il faut éduquer, démonter ses mécanismes, démontrer l'absurdité de ses bases et rester vigilant.
La société française est perçue ces derniers temps comme lieu d'un racisme virulent, mais au fond elle n'est pas plus raciste qu'une autre. Le rejet de l'étranger, du différent, de celui qui est considéré comme une menace pour la sécurité est un réflexe universel et n'épargne aucune société.
Le racisme peut dans certains cas se focaliser sur une communauté, mais cela ne veut pas dire qu'il ménage les autres. Autrement dit il n'y a pas de discrimination dans l'exercice de la haine. Tout le monde y passe.
Ainsi quand en France des voix se sont élevées pour évoquer " un racisme anti-blancs ", j'aurais aimé les rassurer : quand on est rongé par le racisme, on n'aime personne. Une fois c'est le juif qu'on persécute, une autre c'est le Noir, une autre c'est l'Arabe et selon l'époque et le lieu où l'on se trouve c'est aussi le blanc qui est visé. Tout dépend où se situe le malaise, cette mauvaise entente entre soi et soi et qui cherche un bouc émissaire pour s'apaiser.

Alzheimer, une vie presque ordinaire

LE MONDE | Par 

Un résidant sort de son club de création artistique. Il a l’habitude de n’y rester que quelques minutes, pour un petit café en bonne compagnie.
Un résidant sort de son club de création artistique. Il a l’habitude de n’y rester que quelques minutes, pour un petit café en bonne compagnie. | Marc Driessen/Hollandse Hoogte pour Le Monde
Sous un large parapluie, à l'intérieur de la galerie commerciale, une vieille dame chantonne. Elle sort tout juste de son club de musique, passe, guillerette, devant le supermarché, le café, le restaurant qui a disposé des petites tables et un kiosque à glaces devant l'entrée. Puis elle s'immerge dans le grand air humide, du côté du théâtre, du coiffeur et du cabinet de kinésithérapie. Ce n'est pas son quartier, mais une maison de retraite pionnière qui en a toutes les apparences. A une vingtaine de kilomètres d'Amsterdam, aux Pays-Bas, De Hogeweyk accueille des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, ou d'autres formes de démence sénile, dans leur stade ultime, sans la moindre blouse blanche, ni odeur de désinfectant ni salle commune où l'on s'endort au son de la télévision.
Zone résidentielle de la petite commune de Weesp. Un long bâtiment de brique rouge. Une fois passé le hall d'entrée, puis une porte vitrée, on accède à une curieuse ville dans la ville. Avec ses rues, placettes, bancs et fontaines, son parc, ses immeubles bas disposés autour de passerelles, patios et terrasses, qui invitent à sortir, à fréquenter ses voisins. Au même endroit, jadis, se tenait sur six étages une maison de retraite classique dont l'équipe de direction s'est un jour posé la bonne question : « Avons-nous envie que nos parents, s'ils étaient atteints de démence sénile, viennent vivre ici ? »

Centres éducatifs fermés : atteintes aux "droits fondamentaux" des enfants

LE MONDE | Par 
Il y a toujours eu un sérieux doute sur le fonctionnement et l'efficacité des centres éducatifs fermés (CEF), ces petits établissements réservés aux mineurs récidivistes et jamais évalués, mais dont le candidat Hollande se proposait dans le doute de doubler le nombre.
Les équipes du contrôleur général des lieux de privation de liberté ont, eux, visité 42 des 47 CEF, et après avoir publié en 2010 des remarques sévères sur quatre d'entre eux, Jean-Marie Delarue s'est alarmé, mercredi 13 novembre, de la situation de deux autres. Au point, pour la troisième fois depuis 2008, d'user de la procédure d'urgence en publiant des recommandations auJournal officiel.

Des bons d'achat pour encourager l'allaitement maternel en Angleterre

 12/11/2013

Des bons d'achat vont être fournis aux mères qui allaitent leur bébé, dans le cadre d'un projet pilote dans deux zones défavorisées du centre de l'Angleterre, visant à encourager une pratique jugée bénéfique pour la santé de l'enfant.

mardi 12 novembre 2013

Repousser les frontières ?

LE MONDE DES LIVRES | Par 
Sur la frontière germano-polonaise.
Sur la frontière germano-polonaise. | Valerio VINCENZO/extrait de la série borderline
 Entrecomme on dit : « Entrez donc », un impératif d'accueil.
Lampedusa est le nom d'une honte. Il n'est plus question d'être indifférent. 13 000 migrants et demandeurs d'asile y ont abordé cette année, disait Martin Schulz, le président du Parlement européen, après les 400 morts de début octobre ; près de 700 ont été secourus dans la nuit du 25 octobre, quand l'Union européenne se réunissait pour réfléchir. Indignons-nous contre nous-mêmes. Ce qui m'indigne particulièrement est que les morts d'octobre le sont, aussi, à cause d'une exception au droit. Le droit de la mer impose de venir en aide aux bateaux en détresse. Mais la lutte contre l'immigration illégale prime sur le droit international : les lois nationales qualifient les sauvetages d'activités visant à aider l'immigration clandestine. Des marins venus au secours de migrants en train de se noyer ont été punis. Ils, les clandestins et/ou les passeurs, mettent le feu aux bateaux pour être en situation de détresse, ils osent mourir pour prouver qu'ils ne réunissent plus les conditions pour vivre.
C'est de frontière qu'il est question, pas seulement dans/hors l'espace Schengen, mais entre ceux qui sont des hommes et ceux qui n'en sont pas tout à fait - si c'est un homme. Un réfugié est bien un homme, mais tous ceux qui cherchent refuge ne sont pas des réfugiés. « Réfugié », c'est une définition, horos en grec, le même mot que « frontière », qui trace la ligne de démarcation entre ceux qui le sont et ceux qui ne le sont pas. Est « réfugié » « toute personne qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité, et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut, se réclamer de la protection de ce pays »« Craignant avec raison » : on est dans la pondération de l'impondérable, comme avec le doute raisonnable. Et notez bien qu'on ne craindra pas avec raison de mourir de faim et de misère. Le droit d'asile dépend de l'appréciation d'un statut dérogatoire, à quoi il faut opposer un droit fondamental, et même, avec le philosophe Achille Mbembé, quelque chose comme un droit de séjour pour tout être humain là où il le souhaite. Nous serons tous des réfugiés alors.

Mort de l'écrivaine Sibylle Lacan

Le Monde.fr | Par 
Couverture de "Un père" de Sibylle Lacan (Folio Poche)
Couverture de "Un père" de Sibylle Lacan (Folio Poche) | DR
Née le 26 novembre 1940, Sibylle Lacan, deuxième fille issue du premier mariage de Jacques Lacan avec Marie Louise Blondin (1906-1983), s'est donné la mort à Paris, à son domicile, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2013. Elle prenait de nombreux médicaments.
Traductrice de l'espagnol, de l'anglais et du russe, elle avait publié en 1994 Un père (Gallimard), livre traduit en une quinzaine de langues, et dans lequel elle relatait, avec émotion, talent et tendresse, ses relations complexes avec son père : "Quand je suis née, mon père n'était déjà plus là. Je pourrais même dire, quand j'ai été conçue, qu'il ne vivait plus vraiment avec ma mère. Une rencontre à la campagne entre mari et femme, alors que tout était fini, est à l'origine de ma naissance. Je suis le fruit du désespoir, d'aucuns diront du désir, mais je ne le crois pas."
INTRANSIGEANCE GÉNÉREUSE
Etre fille du désespoir n'empêchait pas Sibylle d'aimer passionnément la vie et d'être à l'écoute de ses amis : une écoute exigeante. Tous ceux qui l'ont connu dans ce quartier de Montparnasse qu'elle chérissait tant - entre le Sélect pour le thé, la Closerie des Lilas pour les nuits - ou encore dans l'île de Formentera, aux Baléares, où elle se réfugiait à la fin de l'été, se souviendront longtemps de son intransigeance généreuse que partageait son compagnon de toujours : Christian Valas. C'est à lui qu'elle a confié cette lettre datée du 7 janvier 2013 : "Si je me suicide, je veux que les circonstances de ma mort ne soient occultées en aucun cas (presse, amis, etc.) Cette demande doit être considérée comme faisant partie de mes dernières volontés."

Une étude dénonce la violence dans les films américains

Le Monde.fr | Par 
Bane (Tom Hardy) et Batman (Christian Bale) s'affrontent dans une scène de "The Dark Knight Rises".
Bane (Tom Hardy) et Batman (Christian Bale) s'affrontent dans une scène de "The Dark Knight Rises". | © WARNER BROS. FRANCE/RON PHILLIPS
Depuis 1950, le degré de violences commises avec des armes à feu aurait doublé dans les films commerciaux américains. Du moins est-ce là le résultat d'une étude publiée dans la revuePediatrics qui s'est concentré sur 945 films à succès, et a mesuré dans ceux-ci la fréquence des tirs d'armes à feu. Pour qui voit quelques films américains chaque année, le résultat n'est pas surprenant. 
L'enjeu de cette étude tient moins aux données chiffrées qu'aux conclusions qu'en tirent les auteurs qui réclament un durcissement des critères de censure. S'en tenant à une donnée purement quantitative sur l'usage d'armes à feu, ceux-ci n'interrogent pas les formes de représentations de la violence.

L'intelligence des mouvements collectifs

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Un essaim d'étourneaux.
Un essaim d'étourneaux. | DAVID BUIMOVITCH/AFP
N'en déplaise aux spécialistes du management, il n'est pas toujours besoin d'avoir un chef pour conduire une équipe. Sans leader et sans ordre, une foule peut agir, presque, comme un seul homme.
La nature regorge même de tels exemples. Les bancs de sardines nagent, groupés, dans la même direction et rapidement évitent un prédateur. Les nuées d'étourneaux virevoltent avec une coordination et une rapidité étonnantes. A plus petite échelle encore, les bactéries forment des colonies au comportement collectif. Jusqu'à la cellule, dont le squelette résulte d'une auto-organisation fascinante. De tels comportements, allant de la simple marche collective en avant jusqu'à des tourbillons ou des agrégations spontanées, restent cependant largement incompris. Pour la première fois, une équipe propose une expérience particulièrement spectaculaire et contrôlée pour avancer dans la compréhension de ces mouvements d'ensemble.

Saint-Egrève : 80 % des médecins de l’hôpital psychiatrique en grève




La psychiatrie butte sur la mondialisation

RTS.ch SUISSE 12 novembre 2013


Durée: 04:24
La médecine n'est pas qu'une affaire de science. La culture compte pour beaucoup, notamment dans le domaine de la psychiatrie. L’Université de Genève et celle de Lausanne organisent conjointement un colloque sur la culture en santé le 14 et 15 novembre. Invité : Ariel Eytan, médecin chef du Service de psychiatrie pénitentiaire aux HUG.


A écouter en cliquant ici

Les infirmiers font les frais des économies dans les hôpitaux

11 novembre 2013


Les infirmières et infirmiers qui travaillent dans les hôpitaux suisses et européens ressentent la pénurie de personnel. Il leur manque souvent du temps pour certaines tâches, comme le dialogue avec les patients ou les explications à leurs proches, selon une étude de l'Université de Bâle rendue publique lundi.

Le personnel infirmier doit en outre souvent déterminer lui-même quels sont les soins qui peuvent être offerts aux patients et de quelles mesures on peut se passer, écrit l'Institut des sciences en soins infirmiers. Les chercheurs ont interrogé 33'500 infirmières et infirmiers qui travaillent dans 488 hôpitaux répartis dans 12 pays.

Les sages-femmes s’impatientent de ne pas être reconnues

Y aurait-il une autre profession plus identifiée à la question du genre et du sexe que celle de sage-femme ? Essentiellement féminine à 98%, malgré l’intégration des hommes depuis 1982, au carrefour de la féminité, de la maternité et de la sexualité. La dénomination même du métier de «sage-femme» résiste à se laisser décliner autrement, par le terme de maïeuticien ou de maïeuticienne, afin d’éviter le paradoxe ou le boniment pour les «sages-femmes hommes».
Sage-femme, un «corps» de femmes, qui n’a d’équivalent pour sa condition professionnelle que celle de la femme. Et les hommes de la profession ne sauront l’atténuer. Que ce soit la métaphore, la symbolique, les paradoxes entre les faits et le droit, les salaires comme la reconnaissance, tous les chemins mènent aux inégalités et aux ingratitudes propres au destin de la condition féminine.

Remise du rapport IVG à la ministre des Droits des femmes : Près de 40 ans après la loi Veil, agir pour garantir aux femmes un accès plein et entier au droit à l’IVG


COMMUNIQUE DE PRESSE du 07 novembre 2013

Le rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes relatif à l’accès à l’IVG dans les territoires a été remis aujourd’hui à la ministre des Droits des femmes.
220 000 femmes ont recours à l’IVG chaque année en France : c’est un événement assez courant de la vie sexuelle et reproductive d’une femme, puisque plus d’une sur trois aura recours à une IVG dans sa vie[1].
Pour la plupart des femmes, l’accès à l’IVG ne pose aucune difficulté. Pour d’autres, des problèmes déjà bien identifiés demeurent : faire une IVG s’avère plus difficile dans certains endroits en France, notamment dans les territoires ruraux. L’IVG doit être un droit à part entière, et pourtant certains obstacles restent à lever pour que toutes les femmes puissent accéder à ce droit dans les mêmes conditions partout sur le territoire, et même pendant les périodes de vacances des professionnel-le-s. 
Il convient d’abord de poursuivre la modernisation de notre droit, afin que la légitimité de recourir à une IVG soit totalement reconnue. Il faut ensuite remettre en cause le discours prégnant selon lequel l’IVG serait un échec de la contraception. En effet, les deux tiers des femmes qui ont recours à une IVG sont sous contraceptif régulier. 3% seulement sont sans aucune contraception. 

lundi 11 novembre 2013

Le « forfait jours », une abstraite mesure du travail flexible

LE MONDE | 

L'accord interprofessionnel du 19 juin sur la qualité de vie au travail promet que « les entreprises chercheront les moyens de concilier vie personnelle et vie professionnelle par l'institution de temps de déconnexion ».
L'accord interprofessionnel du 19 juin sur la qualité de vie au travail promet que « les entreprises chercheront les moyens de concilier vie personnelle et vie professionnelle par l'institution de temps de déconnexion ». | LEFRANC DAVID/GAMMA N-Y

En rupture avec l'habituel calcul en heures et sur la semaine, le « forfait jours » annuel, créé par la loi du 19 janvier 2000, a été le premier pas vers un droit du « travail de l'immatériel ». Il répondait à un double questionnement.
D'abord, comment mesurer le temps de travail d'un « cadre autonome » ? Le passage de 39 heures à 35 heures allait alors entraîner un bien délicat décompte. Experts, journalistes et autres consultants travaillant chez eux, dans les trains et les avions, et, grâce aux technologies nouvelles, pouvant le faire toujours et partout, vouloir compter leur temps de travail à l'heure près semblait vain.
Comment, dans ce cas, garantir une baisse du temps de travail à ce type de collaborateur ? Un cadre ne comptant pas ses heures, une réduction en heures étant illusoire, il faut donc accorder des jours de repos supplémentaires. Astucieux, car le cerveau ne se repose pas comme le bras d'un ouvrier quittant sa machine : au-delà de la déconnexion matérielle (couper son smartphone), quand une idée nous travaille, la déconnexion intellectuelle prend du temps.

Dans la galère quotidienne d’un agent Pôle emploi

Le Monde Blogs , par Jean-Baptiste Chastand
Bertrand*, conseiller Pôle emploi dans une des agences les plus chargées de France, située en zone urbaine sensible (ZUS), a envoyé un témoignage marquant sur son quotidien professionnel aux organisations syndicales de l'organisme, qui l'ont mis en ligne. J'ai décidé, avec son accord, de le reproduire ici. J'ai complété ce témoignage par des précisions obtenues par téléphone.
Bertrand est conseiller depuis huit ans. Il est payé 2 000 euros brut, sur 14,5 mois, comme le prévoit la convention collective de Pôle emploi. Il a décidé d'écrire ce texte intitulé "Ce matin est  un jour comme les autres...", "le soir même d'une journée particulièrement tendue", raconte-t-il. "J'ai voulu dénoncer notre charge de travail, qui ne cesse de s'alourdir. Dans notre agence, il y a toujours entre trente et quarante demandeurs d'emplois qui attendent à l'accueil où se trouvent seulement deux conseillers." Son témoignage, criant de vérité, atteste également de l'incroyable pesanteur administrative et informatique que doivent affronter les conseillers de terrain.
06 h 30 : Je me lève,
07h30 : J'arrive au travail. Je connecte mon PC sur ma session IXXX9999. Heureusement je n'ai pas oublié mon code... heureusement.
15 minutes plus tard ma session s'ouvre enfin ! "Écran bleu", j'attends que NOVELL Zenworks 7 ait lancé tous mes applicatifs en espérant que tout fonctionne cette fois-ci !... tout fonctionne (pour le moment).

07 h 45 : Je lance en priorité ma boite mail pour vérifier que je n'ai pas d'autres mails "urgents" à traiter pour hier... J'ai une dizaine de mails que j'arrive à épurer. Il m'en reste une dizaine encore, on verra plus tard. Je ne désespère bien sûr pas mais en attendant je dois finaliser le travail de montage de l'Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR) [dispositif qui prévoit de former un chômeur non rémunéré en entreprise avec une promesse d'embauche à la clef] que je n'ai pas eu le temps de faire hier au service employeur parce que j'étais seul en accueil téléphonique à courir dans tous les sens pour tout gérer "à temps"... [Au service employeur, les conseillers se chargent de traiter les annonces et de répondre aux questions des recruteurs]
Je viens souvent à 7 h 30, même si Pôle emploi ne m'autorise à badger qu'à partir de 7h45. Je fais certes cadeau de ce temps à la direction, mais on a souvent une activité contrainte de 8 h 30 à 16 h 30.  Cela permet de traiter les dossiers en retard. On peut déclarer jusqu'à une quinzaine d'heures supplémentaires et poser des jours de récupération pour les récupérer. Mais il faut que ce soit accepté au planning, ce qui n'est pas toujours évident. Au delà, les heures sont écrêtées. L'année dernière, j'ai perdu ainsi une quarantaine d'heures de travail.
Convention Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR), Rémunération de Formation Pôle Emploi (RFPE), Demande d'Aides aux Frais Associés à la Formation (DAFAF),... et Jourform [qui permet de calculer le nombre de jours ouvrés entre deux dates] et Viamichelin [qui permet de calculer la distance entre le domicile du demandeurs d'emploi et son lieu de formation] qui plantent en permanence... une histoire de Mozilla Firefox surement !
On est obligé de travailler avec Jourform et Viamichelin, même si Google Maps est plus rapide. Sinon nos dossiers ne sont pas retenus par l'organisme avec lequel on travaille. On est très contraints sur nos outils, qui ne sont malheureusement pas les plus efficaces.
30 minutes après, il est temps que j'aille enfin (re-)consulter mon planning pour vérifier que depuis hier 17 h 30 , mon planning n'ait pas changé... et il a changé : je suis en Entretien Individuel Diagnostic (EID) [l'entretien d'inscription des nouveaux chômeurs, censé durer 50 minutes] finalement, mais cette fois je dois former une collègue nouvellement arrivée qui est en "immersion". Nos responsables changent souvent l'organisation de notre planning sans nous le demander. Trois RDV programmés durant la matinée, trois RDV qui s'enchaînent de 50 minutes alors qu'ils nécessiteraient 1 heure de temps voir 1 h 10.
[Le planning des conseillers Pôle emploi est organisé en demi-journées, chacune dédiée à un activité. Au sein d'une agence, les conseillers sont normalement censés tourner sur tous les postes. Dans une semaine type, Bertrand passe une demi-journée à traiter des dossiers d'indemnisation des chômeurs en 'back-office', deux à l'accueil de l'agence et le reste à inscrire les nouveaux chômeurs ou à recevoir certains des 380 chômeurs de son "portefeuille".]
9 h10, 10 h 20, 11 h 10 : Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis déconnecté de l'espace temps... Je me répète machinalement.