Les services de l'Etat sont "à l'os"
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Ce n'est pas la misère, mais c'est parfois déjà la pauvreté. Dans les ministères, dans les services déconcentrés, les contraintes budgétaires se font durement sentir. Ici, ce sont des factures payées aux entreprises avec trois mois de retard. Là, c'est une partie d'un tribunal de grande instance (TGI) interdite au public pour cause de chute de moellons. Ailleurs, c'est la gendarmerie privée, pour la deuxième année consécutive, de tout achat de véhicules...
En 2012, les dépenses de l'Etat, hors charges de la dette et pensions, ont diminué de 300 millions d'euros. Or, elles augmentent spontanément de 6 milliards d'euros par an, selon la Cour des comptes, et de 7 milliards, selon le ministère du budget. La baisse de 2012, inédite, a donc exigé une vigilance de tous les instants. Cet effort va se poursuivre. En 2014, il faudra trouver 7,5 milliards d'euros d'économies, a prévenu le ministre délégué au budget, Bernard Cazeneuve. Pour obtenir une baisse effective de 1,5 milliard.
"CAPACITÉ À FONCTIONNER"
Dans cet environnement rude où, de l'aveu d'un budgétaire, "ce n'est plus du train de vie de l'Etat qu'il est question, mais bien de la capacité des services publics à fonctionner", 2013 est une année charnière. Quelques semaines après le vote d'un budget truffé de hausses d'impôts, Bercy a annoncé un gel supplémentaire de crédits, au grand dam de plusieurs ministres.
"Les services sont à l'os. Le respect des normes budgétaires se traduit déjà par près de 8 % d'économies sur le fonctionnement et l'investissement en trois ans. On ne peut pas faire plus", déplore-t-on au ministère de l'intérieur. Sauf à ce que l'Etat ne puisse plus payer l'essence des voitures de police ou faire face aux besoins des demandeurs d'asile...