Au Canada, les plus pauvres se mobilisent pour tenir compagnie aux enfants riches
De grands moments de solitude. Au-delà de ce que traversent certains (ir)responsables politiques français… voilà ce que vivent la majorité des jeunes gens au Canada où 20% des 15-18 ans ont des pensées suicidaires et où un quart des jeunes québécois déclarent se sentir seul "souvent" ou "tout le temps".
Pour attirer l’attention sur les dangers de cette pauvreté relationnelle(suicide, anorexie, automutilation, etc.), la campagne de sensibilisation "Parrainez un enfant riche", lancée en mars 2013, tourne le sujet en dérision et adopte un ton ludique qui met le doigt là où ça fait mal.
Il y a pauvreté et pauvreté
Le procédé n’est pas nouveau, mais il est efficace : copier les codes publicitaires et la logique des campagnes de sensibilisation humanitaire pour dénoncer, dans un effet miroir, les excès inverses de nos sociétés développées. "L'idée m'est venue en 2010. Je regardais les infopubs d'une ONG canadienne à la télévision. On montrait des enfants tellement maigres que plusieurs en mourraient. J'ai pensé alors au phénomène de l'anorexie dans les pays riches, qui tue de la même manière. Mais pour des raisons opposées: pas assez de ressources matérielles dans le Sud et trop de ressources matérielles dans le Nord. En France seulement, 70 000 jeunes sont anorexiques !" s’indigne Julien Boisvert, ancien activiste altermondialiste de 34 ans qui s'est recyclé dans les "projets artistiques à saveur sociale" comme celui qu’il porte aujourd’hui avec Parrainez un enfant riche coréalisé avec Myriam Verreault et présenté dans la vidéo suivante :