Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
samedi 29 septembre 2012
L'homme, animal suicidaire
LE MONDE CULTURE ET IDEES |
Par Frédéric Joignot
Il habite à Bel Air, quartier très chic aux jardins luxuriants de Los Angeles, dans une grande maison de bois pleine de gravures animalières. Avec son imposant collier de barbe, ses 74 ans, il fait penser à un vieux prêcheur amish. Il en impose. Il faut dire que ce professeur de géographie de l'UCLA, la vénérable université de la "cité des anges", biologiste évolutionniste réputé, fait à nouveau parler de lui après l'échec du Sommet de la Terre, cet été, à Rio, où aucune mesure n'a été prise pour rendre notre planète plus durable.
Depuis, beaucoup se demandent si Jared Diamond n'a pas raison. Si l'humanité ne court pas au désastre écologique, danger contre lequel il nous a mis en garde dans son essai Effondrement (2005). Dans ce best-seller mondial, âprement discuté par l'élite scientifique, il montre comment, à plusieurs reprises, les destructions de notre environnement ont contribué à l'écroulement de sociétés. L'auteur va même jusqu'à parler d'"écocide" : le génocide écologique. Si certains critiquent son catastrophisme, Diamond donne des conférences dans le monde entier, appelant l'humanité à se ressaisir.
Je suis honorée au plus haut point de recevoir le prix Adorno, et d'être ici parmi vous à cette occasion. J'aimerais ce soir vous parler d'une question que posa Adorno (1904-1969), une question qui reste pour nous aujourd'hui encore d'une grande actualité. C'est une question vers laquelle je reviens sans cesse, une question qui persiste à se manifester à moi avec insistance. Il n'existe pas de réponse facile, et certainement aucun moyen commode d'échapper à l'exigence qu'elle fait peser sur nous. Adorno, bien sûr, nous dit dans Minima Moralia(1944, Payot, 1983) ceci : "Es gibt kein richtiges Leben im falschen", "il n'existe pas de vraie vie dans la vie fausse". Pourtant, un tel constat ne le conduisit pas à désespérer de la possibilité d'une morale. Nous sommes effectivement face à la question suivante : comment mener une vie bonne dans une vie mauvaise ? Adorno soulignait la difficulté de trouver un moyen de mener une vie bonne pour soi, soi-même, dans un monde plus vaste structuré par l'inégalité, l'exploitation et diverses formes d'effacement.
Le Dr Pierre Taboulet "abandonne" sa chefferie des urgences de l'hôpital Saint-Louis
Établissements27.09.12
Dans sa lettre de démission de ses fonctions de chef du Service d'accueil des urgences (SAU) de l'hôpital Saint-Louis à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), adressée le 17 septembre au Pr Michel Fournier, directeur de la politique médicale du CHU, et dont Hospimedia a eu copie, le Dr Pierre Tabouletespère que cet abandon, comme il l'appelle, sera l'occasion d'une indispensable "remise à plat des missions, du fonctionnement et des moyens attribués aux urgences" de l'AP-HP. Après dix-huit ans à ce poste, le praticien se déclare désormais "impuissant" pour diriger le SAU, évoquant des moyens "trop insuffisants" et "inadaptés" alors que l'activité ne cesse de croître. Cela touche aussi bien les lits dans l'hôpital et à l'extérieur que la surface des locaux, le nombre d'urgentistes, d'étudiants, d'infirmières, etc.
Comme François Hollande l'avait promis durant sa campagne, les interruptions volontaires de grossesse (IVG) devraient bientôt être prises en charge à 100% par l'assurance maladie, affirment jeudi Les Echos. Cette mesure devrait figurer dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, présenté lundi. Actuellement, un avortement coûte, selon la méthode (médicament ou intervention chirurgicale) et selon le lieu, entre 200 et 450 euros, remboursés à 70 ou 80% par l'assurance maladie.
Inégalités garçons-filles à l'école: un début de mobilisation
Le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, et la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, se sont rendus mardi dans un lycée professionnel de Seine-et-Marne sur le thème de l'égalité garcons-filles à l'école. Alors que le poids des stéréotypes ancre durablement les inégalités de trajectoires scolaires selon le sexe, les pouvoirs publics se sont jusqu'ici bien peu intéressés au rôle de l'école dans ces processus.
Si Vincent Peillon n'a pas caché qu'il découvrait encore un peu le sujet, il s'est montré au côté de Najat Vallaud-Belkacem – nettement plus au fait du dossier – déterminé à mener des actions concrètes pour promouvoir l'égalité entre garçons et filles à l'école, une « question essentielle pour la démocratie », a-t-il déclaré. Un module obligatoire de sensibilisation va ainsi être inclus dans la formation des enseignants, mais aussi de tout le personnel encadrant. Une expérimentation auprès des élèves de primaire va aussi être menée dès l'automne dans cinq académies pour travailler « dès le plus jeune âge » sur les stéréotypes de genre.
Najat Vallaud-Belkacem a également précisé qu'à la rentrée prochaine plusieurs régions vont conduire des expérimentations sur le moment de l'orientation pour aboutir à plus de mixité dans certaines filières. Une mission interministérielle est désormais chargée de suivre ces projets.
Sans être révolutionnaires, ces annonces marquent une rupture indéniable d'avec la politique de ces dernières années totalement indifférente à cette thématique. Il y a un peu plus d'un an, un rapport commandé par la Halde sur le sujet était tout simplement enterré par la rue de Grenelle.
L’hôpital vu par les soignants ne se porte pas bien, on le sait, pas plus d’ailleurs que les soignants eux-mêmes. Mais qu’en disent les usagers, les patients pour qui l’hôpital doit répondre à leurs besoins d’accueil, de soins et d’empathie, dans une dimension réellement « hospitalière » ? Deux usagers de l’hôpital, Claire Compagnon et Thomas Sannié, publient aujourd’hui un livre écrit au scalpel : « L’Hôpital, un monde sans pitié ». Sur 250 pages, ils partagent leur savoir de l’hôpital et nous montrent comment entre stress, attente, opacité, désinformation, mépris parfois, sentiment d’abandon, de danger... les malades craignent l’hôpital quand ils n’en font pas les frais... Un exercice sans appel, courageux, révoltant mais salutaire.Tout d’abord le contexte de l’ouvrage qui justifie de la légitimité de ses deux auteurs. Comme 15 millions de Français malades chroniques, Claire Compagnon et Thomas Sannié sont contraints de côtoyer l’hôpital au quotidien. Au sein d’associations, ils se battent pour rendre plus humaine et sécurisante la prise en charge des malades. Claire Compagnon est spécialiste reconnue des questions de qualité des soins à l’hôpital, elle a été directrice du développement à la Ligue Nationale Contre le Cancer et directrice générale adjointe de l'association Aides. Elle est à l’origine de la création en 1998 des États Généraux des malades atteints de cancer. Thomas Sannié est membre de l'association française des hémophiles et du conseil de surveillance de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris, il milite pour l'amélioration des relations soignants-soignés et l'intégration des intérêts des malades dans les politiques de santé. Dans cet ouvrage récemment publié ils savent donc de quoi ils parlent et ils l’affirment dès les premières lignes : « nous disons simplement, sereinement, avec une détermination absolue, cela suffit ! ». Et d’expliquer en effet « parler du pire et du meilleur à l’hôpital est une tâche urgente. Nous nous donnons comme devoir permanent de révéler les situations extrêmes que fabrique le monde de la santé. L’humanité du monde soignant fait face à sa vérité : l’excellence côtoie l’incurie, l’empathie voisine avec l’indifférence, l’extraordinaire rejoint l’inacceptable. (…) Nous avons trop subi personnellement des moments difficiles, anormaux, pour rester silencieux ». Dans ces établissements de santé qu’ils connaissent bien, ils disent rencontrer « le meilleur et le pire et souvent de manière imprévisible. Tout peut varier d’un bâtiment à l’autre, d’un étage à un autre et parfois d’un bout de couloir à un autre. »
« Ce n’est pas la peine de vous lever. Vous n’avez qu’à faire dans votre couche, je la changerai à 20 heures... »
L'hôpital. Un monde sans pitié, Claire Compagnon, Thomas Sannié, L'Éditeur, 18 euros.
L'hôpital public est en crise... Ce leitmotiv s'accompagne généralement de jugements définitifs tels que : " L'hôpital est mal géré ", " Les hôpitaux manquent de personnel ", " Le secteur privé à l'hôpital est une honte ", " Les hôpitaux de proximité disparaissent ", " Les urgences font de la bobologie ", etc. Touchant le système de santé publique, donc notre santé, ces idées reçues ont un écho d'autant plus fort que nous disposons rarement des connaissances suffisantes pour faire la part entre la polémique politicienne et la réalité.
Regard croisé d'un praticien hospitalier et d'un sociologue spécialiste des systèmes de santé, cet ouvrage nous offre une analyse précise et complète, détaillant tant les aspects historiques, économiques que les comparaisons avec les autres pays, sans oublier la dimension humaine de la vie quotidienne de l'hôpital.
Le projet médical de la future UHSI de Rennes dévoilé
26.09.12 - 17:51 - HOSPIMEDIA
"Près de 130 personnes ont visité les nouveaux locaux de l'UHSI de Rennes, pour la présentation de son projet médical vendredi dernier", a expliqué à Hospimedia Pierre Bertrand, directeur général adjoint de l'ARS Bretagne. L'Unité hospitalière sécurisée inter-régionale (UHSI), la septième du genre, devrait ouvrir ses portes en novembre prochain.
Un député UMP propose d'inclure les lits d'hôpitaux et de SSR aux quotas de logements sociaux
26.09.12 - 16:45 - HOSPIMEDIA
Par le biais d'un amendement au projet de loi relatif à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social, actuellement discuté à l'Assemblée nationale, le député UMP de Haute-Savoie Martial Saddier souhaite que soient "comptabilisés comme autant de logements locatifs sociaux les lits d'hôpitaux, de prison, de gendarmerie, de Soins de suite et de réadaptation" (SSR).
Incantatoire et fragile,
cette confession nous plonge dans l’univers infréquentable de l’artiste en
proie à la déraison : à la fois une mise à nu exhibitionniste et un
autoportrait littéraire qui accompagne le travail pictural de l’auteur.
Originaire d’une famille ouvrière des Vosges, Blandine Solange est diplômée de
l’École des beaux-arts de Marseille, mais ne trouve que des emplois précaires.
Sujette à des hallucinations, elle entreprend une psychanalyse. Les troubles
qu’elle connaît évoquent toutefois la psychose. Vers 1992, alors qu’elle est
hospitalisée en psychiatrie, elle rencontre un universitaire allemand dont elle
partagera la vie. À leur séparation, huit ans plus tard, Blandine se met à écrire
des textes d’une remarquable qualité littéraire, et à dessiner fiévreusement et
exclusivement des hommes nus, à la manière d’Egon Schiele. Parallèlement, le
délire reprend : défis, actes subversifs, excitation fébrile. « Mon délire,
c’est l’art », déclare-t-elle. Jusqu’à son suicide en 2000, à l’âge de 43 ans,
une question ne cesse de la hanter : est-elle folle ou non ? L’intimité d’un
cabinet d’analyste – lieu du seul dire – se double ici d’une scène où s’expose
un corps que mots, images, affects livrent au ravissement et à l’affolement.
Démission de quatre conseillers nationaux ordinaux...
26.09.201
Quatre conseillers nationaux ordinaux du collège libéral viennent de présenter leur démission à Didier Borniche, président de l’ONI, rajoutant encore un triste épisode à la saga ordinale... En effet, le 12 septembre dernier, une information en direct de l’Ordre national des infirmiers (ONI) nous avisait du déménagement conjoint du Conseil national de l’ordre des infirmiers, du Conseil régional d’Ile-de France ainsi que des huit conseils départementaux de la région, dans de nouveaux locaux à Paris. Adieu donc la rue Sainte-Anne et bienvenue au 228, rue du Faubourg Saint Martin, dans le 10ème arrondissement. Le message d’accompagnement de la bouche même du président de l’ONI, Didier Borniche, disait ceci : « Pour mettre en œuvre nos importantes missions de service public et améliorer notre relation de proximité avec les infirmiers, dans un souci d’économie et de bonne gestion des finances de l’Ordre, il était nécessaire que nous trouvions des locaux offrant aux collaborateurs des conditions de travail optimales. Nous avons voulu faire de ces nouveaux bureaux une véritable vitrine d’un Ordre national des infirmiers à la gestion saine et normale ». Une décision qui s’inscrivait dans un plan de restructuration drastique face aux importantes (et c’est un euphémisme...) difficultés financières de l’ONI. Lire la suite ...
jeudi 27 septembre 2012
L'hôpital psychiatrique d'Aix-en-Provence " à vendre "
Publiée hier sur le site du bon coin par l'intersyndicale de l'hôpital psychiatrique Montperrin à l'initiative des syndicats Sud et CGT, une annonce était à lire sur le site du Bon Coin. Comme l'explique Christian Lorenzoni, délégué syndical CGT: " l'intersyndicale a rédigé cette note pour délivrer une information de façon humouristique. Et, ce, pour alerter sur la situation de l'hôpital ".
" Hôpital psychiatrique d'Aix-en-Provence à vendre" En raison d'un divorce entre les autorités de l'ARS et les citoyens, nous nous voyons contraint de nous séparer du CH Montperrin à prix sacrifié.
Malgré des politiques de santé libérales qui favorisent officiellement (dans divers pays) la participation des patients dans les projets thérapeutiques les concernant, on doit constater en pratique, déplorent les éditorialistes du British Journal of Psychiatry, que les principaux intéressés eux-mêmes sont rarement invités à coopérer aux prescriptions établies par les psychiatres (surtout en milieu hospitalier, et a fortiori lors d’un internement réalisé sans le consentement du sujet).
Il est donc « temps d’introduire le choix du malade » (psychotique) en matière de décisions thérapeutiques et de revaloriser, chaque fois que possible, sa « collaboration » effective avec le médecin.
À l’adolescence, rien n’est encore figé, il est donc primordial d’empêcher qu’un trouble devienne chronique. En privilégiant, les approches non médicamenteuses.
Chez les jeunes souffrant de troubles mentaux, les risques potentiels liés aux médicaments psychotropes sont encore plus importants que chez les adultes. C’est pourquoi la prudence est de mise. Dans la dépression par exemple, depuis qu’une méta-analyse publiée dans JAMA en 2007 a montré une légère augmentation des idées suicidaires chez les jeunes traités par antidépresseurs, leur prescription chez les enfants et les adolescents doit se faire en deuxième intention seulement, après une psychothérapie. « Des études ultérieures, réalisées dans différents pays (Etats-Unis, Angleterre, Chine, Inde…) ont montré des résultats contradictoires, le débat n’est donc pas tranché.
Mais il vaut mieux réserver les antidépresseurs aux dépressions sévères », estime Bruno Falissard psychiatre, directeur de l’unité Inserm Trouble du comportement alimentaire de l’adolescent. Par ailleurs, le recours aux somnifères et aux anxiolytiques doit rester ponctuel, car ils ont un impact négatif sur le plan cognitif (mémoire, concentration…).
Sylvain Gouraud, artiste qui recourt souvent à la photographie, invite le spectateur à penser la représentation de la psychiatrie dans l'imaginaire collectif. Avec une réelle volonté de rencontre, il instaure une complicité avec son sujet qui le pousse à se tourner vers le portrait.
Le think tank Terra Nova propose des mesures "urgentes" pour réformer la psychiatrie
25.09.12 - 09:36 - HOSPIMEDIA
Dans un contexte où, depuis plusieurs années, la plupart des acteurs de la psychiatrie appelle à une "grande loi santé mentale", une note publiée par le think tank Terra Nova propose plusieurs mesures "qui nécessiteraient une mise en œuvre prioritaire".
Vendredi soir, c’était soirée de rentrée pour le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire qui rassemble des soignants en psychiatrie. Une drôle d’ambiance nimbée de brouillard. Qui parle, aujourd’hui, des fous ? La crise est là, partout. Et les fous disparaissent dans le silence de chambres d’isolement de plus en plus formatées.
ETERNIT, LA FIBRE TUEUSE. LE COMBAT POUR LA JUSTICE DE CASALE, VILLE MARTYRE DE L'AMIANTE
Responsable et coupable
Où sont les médecins dans la dénonciation de scandales sanitaires ? Si le Dr Irène Frachon a joué un rôle majeur dans l’affaire du Mediator®, ils ont pour le moins été discrets dans d’autres affaires. C’est la presse, à savoir notre confrère Sciences et Avenir qui lance le débat médiatique avec son dossier Mortel amiante en 1995 dans l’Hexagone.
“Considérez ces deux questions”, commencent les deux auteurs. “D’abord : qui êtes-vous ? Qu’est-ce qui vous différencie de vos pairs, en termes d’achat, de vêtements, de voitures ? Qu’est-ce qui, en termes de psychologie de surface vous rend unique ? La seconde question : comment utilisez-vous Internet ?”
Les accouchements durent 2 heures de plus qu'il y a 50 ans
Le Monde.fr |
Malgré, ou en partie, à cause des progrès médicaux, la durée de l'accouchement se serait allongée de plus de deux heures depuis 50 ans. C'est ce que montre une étude publiée en mars dans la revue American Journal of Gynecology and Obstretrics.
Les chercheurs ont comparé la durée des accouchements de 39 491 naissances entre 1959 et 1966 à 98 359 autres entre 2002 et 2008. Chez les futures mamans qui accouchent de leur premier enfant, la phase de dilatation du col de l'utérus dure en moyenne 2,6 heures de plus aujourd'hui que dans les années 60. Pour celles qui accouchent de leur deuxième enfant, le temps est rallongé de deux heures.
Pourquoi la durée du travail augmente-t-elle ? "Nous ne pouvons pas complètement l'expliquer", souligne Katherine Laughon, épidémiologiste à l'Institut national de santé (NIH), qui a mené l'étude. Plusieurs facteurs potentiels sont avancés. D'abord, les femmes qui accouchent sont plus âgées, de quatre ans en moyenne, et elles ont un indice de masse corporelle plus élevé, soit 24,9 aujourd'hui contre 23 dans les années 60. Les complications, telles que le diabète gestationnel, seraient chez elles plus fréquentes. Les enfants, eux, naissent cinq jours plus tôt et sont plus lourds, de 100 grammes en moyenne, ce qui ralentit la sortie du bébé quand le col de l'utérus n'est pas assez dilaté.
DE PLUS EN PLUS DE PÉRIDURALES
L'étude révèle aussi que les pratiques médicales en salle de travail ont évolué. Le recours plus fréquent à l'anesthésie péridurale, qui atténue la douleur, est pointée comme une des causes mais "la péridurale ne peut pas totalement expliquer l'augmentation de 2,6 heures", tempère Katherine Laughon. Réputée augmenter la durée du travail de 40 à 90 minutes, son utilisation est passée de 4 % dans les années 60 à plus de 50 % dans le cas des naissances récentes. Les auteurs insistent cependant sur le fait que tous les facteurs impliqués dans cette augmentation du temps de l'accouchement n'ont pu être identifiés.
Autre évolution dévoilée par cette étude : le recours à l'ocytocine, une hormone qui permet d'induire les contractions ou accélérer l'accouchement, qui est utilisée dans 31 % des accouchements récents, contre 12 % dans les années 60. "Sans cela, le temps de travail actuellement serait encore plus long", constate Katherine Laughon.
D'autres habitudes obstétricales ont également été modifiées : la pratique de l'épisiotomie, une incision du périnée, et de l'accouchement au forceps étaient plus fréquentes dans les années 1960. A l'inverse, la césarienne est aujourd'hui plus répandue.