Comment combattre la déprime après les fêtes ?
Par Anne Jeanblanc
Soulagement pour les uns ou, au contraire, dur moment à passer pour les autres, le retour au travail après les fêtes de fin d'année est diversement vécu. Dans le premier groupe, on trouve tous ceux pour qui les réveillons sont des passages imposés qui impliquent de se retrouver au milieu de parents peu unis et capables de se disputer à la moindre occasion. Y figurent aussi souvent les familles recomposées, obligées de multiplier les repas pour satisfaire tout le monde. Les autres quittent à regret cette période privilégiée de retrouvailles et de temps pour les échanges. D'autre part, les mois d'hiver sont particulièrement rudes pour tous ceux qui souffrent de dépression saisonnière.
"On connaît bien depuis très longtemps l'influence de la luminosité sur le moral des gens", explique le Dr Sylvie Angel, psychiatre à Paris. "Plus les jours raccourcissent, plus ils se sentent déprimés. Et il n'est pas nécessaire de se rendre dans un pays très ensoleillé et chaud pour aller mieux, il faut simplement bénéficier d'une bonne lumière, comme celle que l'on trouve aux sports d'hiver quand le ciel est clair." Ou comme en proposent les appareils de luminothérapie, dont le succès est croissant. Certains hôpitaux en sont équipés. Il existe aussi des lampes pour les particuliers et même des appareils permettant un "éveil lumineux" progressif. Une façon très physiologique de sortir des bras de Morphée.
Les femmes plus dépressives que les hommes
Selon les études, la dépression saisonnière toucherait une personne sur cinq, le plus souvent des femmes. Ces victimes de l'hiver sont assez faciles à identifier : tristes en permanence, parfois irritables, elles passent le plus de temps possible sous la couette et ont tendance à manger plus que d'habitude, notamment des sucreries. "Le stress aggrave encore la situation", poursuit la spécialiste. Or cet hiver précoce et neigeux, à l'origine de multiples complications au quotidien et donc de tensions répétées, a contribué au mal-être des individus déjà fragilisés par la dépression saisonnière.
C'est pourquoi il est fortement conseillé aux personnes qui ne vont pas bien de consulter un psychiatre, tout comme elles se rendent chez leur généraliste quand elles ont des problèmes physiques. "Une consultation précoce et unique peut être positive", affirme Sylvie Angel. "Faire le point avec un psy n'implique pas de commencer une psychothérapie plus ou moins longue, comme on en pratiquait il y a quelques décennies. Les thérapies brèves ont beaucoup progressé. Elles doivent permettre d'aider les patients tant dans leur vie professionnelle que personnelle. Tout est lié. Il ne faut pas qu'une dépression hivernale - ou tout autre problème - finisse par poser des problèmes au travail, faire exploser le couple et retentisse sur les enfants, alors qu'une solution peut être trouvée en quelques entretiens." En psychiatrie aussi, la prévention est possible et nécessaire.
* Bien choisir sa psychothérapie, par Pierre et Sylvie Angel (éditions Larousse, avril 2010)
Par Anne Jeanblanc
Soulagement pour les uns ou, au contraire, dur moment à passer pour les autres, le retour au travail après les fêtes de fin d'année est diversement vécu. Dans le premier groupe, on trouve tous ceux pour qui les réveillons sont des passages imposés qui impliquent de se retrouver au milieu de parents peu unis et capables de se disputer à la moindre occasion. Y figurent aussi souvent les familles recomposées, obligées de multiplier les repas pour satisfaire tout le monde. Les autres quittent à regret cette période privilégiée de retrouvailles et de temps pour les échanges. D'autre part, les mois d'hiver sont particulièrement rudes pour tous ceux qui souffrent de dépression saisonnière.
"On connaît bien depuis très longtemps l'influence de la luminosité sur le moral des gens", explique le Dr Sylvie Angel, psychiatre à Paris. "Plus les jours raccourcissent, plus ils se sentent déprimés. Et il n'est pas nécessaire de se rendre dans un pays très ensoleillé et chaud pour aller mieux, il faut simplement bénéficier d'une bonne lumière, comme celle que l'on trouve aux sports d'hiver quand le ciel est clair." Ou comme en proposent les appareils de luminothérapie, dont le succès est croissant. Certains hôpitaux en sont équipés. Il existe aussi des lampes pour les particuliers et même des appareils permettant un "éveil lumineux" progressif. Une façon très physiologique de sortir des bras de Morphée.
Les femmes plus dépressives que les hommes
Selon les études, la dépression saisonnière toucherait une personne sur cinq, le plus souvent des femmes. Ces victimes de l'hiver sont assez faciles à identifier : tristes en permanence, parfois irritables, elles passent le plus de temps possible sous la couette et ont tendance à manger plus que d'habitude, notamment des sucreries. "Le stress aggrave encore la situation", poursuit la spécialiste. Or cet hiver précoce et neigeux, à l'origine de multiples complications au quotidien et donc de tensions répétées, a contribué au mal-être des individus déjà fragilisés par la dépression saisonnière.
C'est pourquoi il est fortement conseillé aux personnes qui ne vont pas bien de consulter un psychiatre, tout comme elles se rendent chez leur généraliste quand elles ont des problèmes physiques. "Une consultation précoce et unique peut être positive", affirme Sylvie Angel. "Faire le point avec un psy n'implique pas de commencer une psychothérapie plus ou moins longue, comme on en pratiquait il y a quelques décennies. Les thérapies brèves ont beaucoup progressé. Elles doivent permettre d'aider les patients tant dans leur vie professionnelle que personnelle. Tout est lié. Il ne faut pas qu'une dépression hivernale - ou tout autre problème - finisse par poser des problèmes au travail, faire exploser le couple et retentisse sur les enfants, alors qu'une solution peut être trouvée en quelques entretiens." En psychiatrie aussi, la prévention est possible et nécessaire.
* Bien choisir sa psychothérapie, par Pierre et Sylvie Angel (éditions Larousse, avril 2010)