Le vocabulaire de la psychiatrie a envahi le langage courant. On accuse facilement nos contemporains de toutes sortes de maux. Qu’en disent les médecins ?
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Pour Constance, cela a commencé il y a six ans, au moment de la diffusion de la série d’espionnage Homeland en France. Alors que la blonde Carrie Mathison enchaînait médicaments, verres de vin blanc et enquêtes pour la CIA à l’écran, cette professeure d’anglais de 29 ans alternait immense tristesse, phases euphoriques, internements à l’hôpital, cabinets de psychiatres et cachets de toutes les couleurs.
« Il y a eu d’un coup une grande mode de la bipolarité », avec des « unes » de magazines, des films sur le sujet, explique la jeune femme. « J’ai commencé à en entendre parler trois fois par semaine. N’importe quelle personne qui souriait, puis ne souriait plus se disait bipolaire. Pendant ce temps-là, j’ai vraiment été diagnostiquée bipolaire. De type 1. Et je peux vous dire que les conversations aux tables de café à entendre gloser des copines sur untel qui est bipolaire ou pas parce qu’il n’a pas répondu à un texto, c’est dur. »