Malades étrangers : des expulsions à haute dose pour seul traitement
25 mars 2013
On dirait que rien n’a changé. En attestent ces bribes d’histoires, racontées la semaine dernière par l’association Aides et l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE).
Il y a, par exemple, le cas de Kouamé, âgé de 35 ans. D’origine ivoirienne, il vit en France depuis 2005. Il découvre sa séropositivité au cours d’un examen de routine en novembre 2011.
En mars 2012, il dépose auprès de la préfecture une demande de titre de séjour pour soins, assortie d’un rapport médical précisant sa pathologie. Le 25 mai, le médecin de l’Agence régionale de santé (ARS) de Seine-Saint-Denis rend un avis défavorable. Motif ? Les traitements VIH seraient «disponibles en Côte-d’Ivoire» et l’état de santé de Kouamé serait «compatible avec une prise en charge dans son pays». Se conformant à cet avis, la préfecture enjoint Kouamé à quitter le territoire français sous trente jours.
Depuis, il se cache, terré dans la clandestinité, sans papiers ni revenus. «Cet avis défavorable est pourtant en totale contradiction avec l’instruction du ministère de la Santé, et en total décalage avec la réalité. En 2010, avant la guerre civile ivoirienne, seuls 37% des malades avaient accès au traitement VIH», explique Aides.