Troubles psychiatriques et violence domestique, un lien sans doute
Publié le 08/03/2013
Définie comme une problématique de « comportements menaçants, agressivité ou abus (physique, psychologique, sexuel, ou autre) entre adultes en situation de cohabitation », la violence domestique est souvent rattachée à divers problèmes psychiatriques allant des troubles anxieux ou dépressifs à une psychose, en passant par des troubles du comportement alimentaire, une addiction ou un stress post-traumatique.
Portant sur 42 études sur ce thème, une enquête britannique vise à évaluer la prévalence de différents types de violence domestique touchant des hommes et des femmes recevant un traitement contre une affection psychiatrique. Surprise : cette prévalence (qui concerne environ un patient sur trois) se révèle comparable pour les deux sexes, et analogue chez les sujets hospitalisés en psychiatrie ou traités sur un mode ambulatoire. Notons cependant que l’absence de groupe-témoin dans ces études peut limiter leur portée, puisqu’on ignore ainsi quelle part d’accroissement du risque de violence semble spécifiquement imputable aux maladies mentales, par rapport à des sujets-contrôles.
La fréquence d’une victimisation par un membre de la famille suggère cependant que la violence perpétrée en famille constitue un sujet préoccupant pour certains malades mentaux, comme d’ailleurs pour toute la population en général. Une statistique à ce sujet est ainsi édifiante : « en 2010-2011, un cinquième (22 %) de tous les homicides commis à Londres étaient liés à une situation de violences familiales », le parricide (ou le matricide) se révélant alors la forme de meurtre la plus répandue. Pour les auteurs, une attention plus soutenue devrait donc être portée à ce problème des violences conjugales (et plus généralement familiales), en particulier dans le suivi des malades mentaux, afin d’identifier les situations à risque et de répondre à temps de façon appropriée (dans l’intérêt des patients comme de leurs proches) aux situations de crise susceptibles de dégénérer violemment.
Dr Alain Cohen
Oram S et coll.: Prevalence of experiences of domestic violence among psychiatric patients: systematic review. Br J. Psychiatry, 2013; 202: 94–99.
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