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vendredi 22 mars 2013

Internet vs psychiatre pour le traitement de la boulimie
Publié le 18/03/2013

Face au manque croissant de psychiatres, à l’éloignement des établissements de soins, ou parfois à la réticence qu’inspire la démarche difficile consistant à consulter un psychothérapeute, on propose désormais le recours aux ressources présumées de la « télémédecine », en développant des « thérapies assistées par Internet » susceptibles d’améliorer certains troubles.

C’est par exemple le cas, avec cette étude, réalisée en Autriche (sur 155 participantes âgées de 16 à 35 ans) afin d’évaluer, par un essai contrôlé, l’intérêt pratique d’une thérapie d’inspiration cognitivo-comportementaliste (TCC) « délivrée par Internet » contre la boulimie et l’hyperphagie compulsive (binge-eating), comparativement à une thérapie « conventionnelle » (efficace aussi en « face à face », et proche des pratiques dites de « bibliothérapie » [1] avec « auto-assistance », proposées dans certains pays).
Les intéressées devaient suivre cette TCC assistée par Internet pendant 4 à 7 mois, et elles se trouvaient « soutenues tout au long par des courriels hebdomadaires rédigés par des psychologues ou des psychiatres ayant l’expérience des troubles du comportement alimentaire. »
Si des améliorations incontestables du comportement boulimique sont observées (dans environ 15 % des cas après 18 mois) et se révèlent effectivement « stables à long terme », les auteurs ne constatent toutefois aucune supériorité significative de cette intervention assistée par le truchement du réseau Internet, relativement à la bibliothérapie « éprouvée », déjà considérée comme le « gold standard » en la matière. Du moins dans ce domaine, Internet n’est donc pas (encore) un rival pouvant concurrencer sérieusement les psychiatres.


Dr Alain Cohen

Wagner G et coll.: Internet-delivered cognitive–behavioural therapy v. conventional guided self-help for bulimia nervosa: long-term evaluation of a randomized controlled trial. Br J Psychiatry, 2013; 202: 135–141.

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