L’ONU adopte un texte « historique » sur les violences faites aux femmes
La 57e session annuelle de la Commission de l’Organisation des nations unies (ONU) sur le statut de la femme, qui s’est tenue du 4 au 15 mars à New York, a abouti pour la première fois à une déclaration dénonçant les violences faites aux femmes.
Ce document, salué par ONU Femmes, condamne les sévices infligés aux femmes et aux filles et surtout rappelle qu’« aucune coutume, tradition ou considération religieuse » ne peut les justifier. Un gouvernement ne peut donc se cacher derrière ces prétextes pour se soustraire à son obligation de mettre fin à ces violences. Le texte exhorte aussi les pays à « traiter et éradiquer en priorité les violences domestiques ».
Débats houleux et concessions
Ces passages, comme d’autres portant sur la contraception ou l’avortement, ont provoqué de houleux débats, menaçant toute conclusion. Selon des diplomates, le Vatican, l’Iran et la Russie s’y sont vivement opposés. Ils ont également dénoncé l’assimilation de relations sexuelles imposées à une femme par son mari ou compagnon à un viol. Les Frères musulmans en Égypte ont estimé que le texte était contraire à l’Islam et conduirait à la « déchéance totale de la société ».
L’Iran, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, le Nigeria, le Honduras et le Vatican, ont tenu à ce que leurs « réserves » soient officiellement consignées. En 2003, le camp des pays conservateurs avait eu gain de cause et aucun texte n’avait été adopté.
À l’opposé, les pays scandinaves ont dû faire des concessions sur le chapitre des droits des homosexuelles et des droits sexuels qu’ils souhaitaient renforcer.
Le texte devrait servir de référence pour lutter contre les discriminations envers les femmes.
Plus de 6 000 représentants de la société civile ont pris part aux débats, ainsi que les représentants des 193 États membres.
Départ du Dr Michelle Bachelet
La directrice exécutive de l’ONU Femmes, Michelle Bachelet, qui a qualifié la réunion d’« historique », a annoncé qu’elle allait quitter le poste qu’elle occupait depuis 2010 pour renouer avec sa carrière politique au Chili. Cette médecin de formation, 61 ans, a été la première femme chilienne à accéder à la présidence de son pays entre 2006 et 2010. Elle n’avait pas pu immédiatement se représenter, deux mandats consécutifs étant interdits.
› C. G
18/03/2013
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