Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
mardi 12 juillet 2022
« L'économie libérale et libidinale hors de ses gonds »
lundi 11 juillet 2022
Entre croyances et tabous, une psychiatrie au chevet des patients « venus d’ailleurs »
Par Latifa Oulkhouir, Céline Beaury Le 04/07/2022
Dans beaucoup de familles issues de l’immigration, les problèmes psychiques sont tus, ou traités par des solutions radicales liées à la culture du pays d’origine. La psychiatrie transculturelle, en prenant en compte les croyances des individus, veut offrir les soins les plus adaptés. Témoignages. En partenariat avec Mediapart.
« À neuf ans, j’ai failli crever à Robert-Debré. D’après l’médecin, mon corps était torturé. D’après la mif’ [la famille – ndlr], c’est rien, juste un sort du bled. » La prose du rappeur Dinos en dit long sur le rapport qu’entretiennent certain·es habitant·es des quartiers populaires, issu·es de l’immigration, avec la médecine occidentale, notamment la psychiatrie.
Une schizophrénie vue comme une possession satanique, une dépression comme la conséquence du mauvais œil : les troubles psychiques peuvent être sujets à de nombreuses interprétations suivant la culture ou l’histoire de la personne qui en souffre. « J’entendais des voix, pensais que mon mari était du FBI et m’espionnait, je me pensais prophétesse… », confie Nabila, 42 ans, diagnostiquée bipolaire et schizophrène il y a deux ans. L’architecte, native d’Alger, a vécu quelques années en France avant de suivre son compagnon aux États-Unis.
Le nombre d'infirmières en activité fortement surestimé, selon le ministère de la Santé
Publié
Au lieu des 764 000 infirmières annoncées début 2021, la Drees a révisé leur nombre à 637 000, soit 17% de moins.
La France compte 127 000 infirmières de moins qu'annoncé début 2021. Il s'agit d'une "forte révision" due à une mauvaise prise en compte des départs en retraite jusqu'à cette date, annonce le ministère de la Santé. Les listes n'étaient pas à jour. Pire, leur "qualité s'est nettement dégradée au cours des dix dernières années", entrainant "une surestimation des effectifs en activité", relève la direction des statistiques (Drees) dans un communiqué.
La chirurgie esthétique, du cabinet médical au phénomène de société
Par Stéphanie Chayet (New York, correspondance) Publié le 11 juillet 2022
ENQUÊTE « L’odyssée de la chirurgie esthétique » (1/5). Décrite dès 600 avant J.-C., développée après la première guerre mondiale, la chirurgie esthétique s’est largement perfectionnée et connaît un boom depuis des années, accéléré par la pandémie.
Quand elle rouvre son cabinet sur Park Avenue à la sortie du confinement, en juin 2020, la chirurgienne esthétique Haideh Hirmand s’attend à retrouver sa salle d’attente plus ou moins vide. La première vague de Covid-19 vient de faire près de 25 000 morts à New York. La métropole américaine est sous le choc. « On connaissait tous quelqu’un qui avait été en soins intensifs ou même pire, se souvient-elle. On n’avait pas encore de vaccin. On pouvait imaginer que les gens mettraient leur santé, leur vie, au-dessus de leur apparence. »Au contraire : comme l’ensemble de la profession, la docteure Hirmand voit la demande rebondir dès la levée des restrictions.
Très vite, elle remarque que ses nouveaux patients se plaignent non pas de leur reflet dans le miroir, mais de leur image à l’écran. « Quand on se regarde dans la glace, on ne bouge pas, explique la chirurgienne. Avec le recours massif au télétravail, pour la première fois, les gens voyaient leur propre visage en mouvement. A en juger par ma clientèle, les hommes en ont particulièrement souffert, sans doute parce qu’ils sont moins habitués à se regarder. Hommes ou femmes, nous avons tous vu à l’écran des choses qu’on n’avait jamais remarquées. »
La presse américaine a baptisé « Zoom boom » – du nom de l’une des principales plates-formes de visioconférence – l’appétit de chirurgie esthétique qui a saisi les Etats-Unis dès le début de la pandémie. Une analyse des tendances Google publiée en septembre 2021 dans la revue Aesthetic Surgery Journal suggère que les recherches concernant les interventions sur le visage ont augmenté plus fortement après février 2020 que celles portant sur les autres parties du corps.
En Louisiane, les femmes face au vertige de la fin de l’avortement
Par Piotr Smolar (Washington, correspondant) Publié le 11 juillet 2022
REPORTAGE Dans cet Etat du sud des Etats-Unis, l’interruption volontaire de grossesse est désormais interdite, même en cas de viol ou d’inceste.
Edith Romero ne s’attendait pas à tomber enceinte. Le mois de décembre 2021 venait de débuter. Elle avait pourtant pris la pilule du lendemain, après des rapports non protégés. La jeune femme, arrivée du Honduras à La Nouvelle-Orléans il y a onze ans grâce à une bourse d’études, connaît parfaitement les questions de reproduction. Elle travaille au sein d’une clinique gratuite, appelée Luke’s House, qui fournit des soins médicaux et un accompagnement aux plus fragiles. Son compagnon était resté dans son pays d’origine. Agée de 29 ans, Edith n’a pas hésité longtemps et a décidé d’avorter. « Si je n’avais pas eu accès à cette procédure, j’aurais un enfant que je n’étais pas prête à assumer physiquement, mentalement et financièrement », résume-t-elle. La salle d’attente de la clinique spécialisée était pleine à craquer. Il a fallu revenir deux fois et repasser devant les manifestants, dehors, qui conseillaient à Edith d’adopter Jésus et de renoncer.
Psychothérapies d'adolescents
08.07.2022
Travailler avec des adolescents, voilà une expérience bien singulière. Est-ce pertinent de proposer une psychothérapie à ce moment de la vie ? Cette liste propose un éclairage sur les cures d'adolescents.
Améliorer l’accès aux psychologues au plus vite
JULIETTE MONNIER INTERVENANTE COMMUNAUTAIRE Publié le 9 juillet 2022
QUEBEC
J’ai commencé à travailler dans le communautaire il y a maintenant trois ans. Je suis intervenante en prévention du suicide et je suis aussi intervenante en centre d’hébergement auprès de femmes en situation d’itinérance.
Les intervenants sur le terrain sont compétents, bien formés, et les organismes communautaires sont, à mon humble avis, tout simplement des ressources inestimables. Prenons l’exemple des lignes d’écoute et d’intervention. Ce sont des ressources qui sont essentielles de par leur service souvent offert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Les personnes en crise suicidaire nous appellent, et on peut assurer leur sécurité tout en intervenant auprès d’elles.
Toutefois, on a beaucoup d’appelants qui nous expliquent qu’ils ont tenté d’obtenir un suivi psychologique, mais qu’ils n’y arrivent pas. Ils sont dirigés vers d’autres services ou professionnels qui jouent un rôle important, mais qui n’offrent pas une évaluation des troubles mentaux et de la psychothérapie.
Certains nous contactent après des tentatives de suicide et nous informent que leur hospitalisation a duré 24 heures, et qu’aucun suivi en psychologie ne leur est assuré.
C’est démoralisant et ça fait en sorte que les problèmes persistent et que les situations de crise se répètent.
On sait que d’avoir accès à un ou une psychologue est souvent essentiel et que la psychothérapie est protectrice, mais c’est trop souvent inaccessible. Idéalement, on travaillerait avec les personnes qui appellent pour les amener à consulter un psychologue pour traiter leurs problèmes de fond. On serait là pour les accompagner dans les moments difficiles quand leur psychologue n’est pas disponible. Il serait faux de dire aux appelants et appelantes qu’ils ont accès à plein de ressources, alors qu’en réalité, on est la seule qui est accessible pour eux en ce moment. On entend leur frustration, leur détresse en lien avec le manque d’accès aux psychologues. On la vit avec eux aussi.
Travailler dans des organismes communautaires, c’est être confronté aux troubles de santé mentale, à la pauvreté et, bien souvent, au désespoir et à la souffrance psychologique.
Une nouvelle forme de démence se répand chez les octogénaires
- Par Stanislas Deve
Selon une étude, une nouvelle forme de démence (ou "Late") est très répandue chez les séniors.
40 % des seniors concernés
Découvert en 2019 par des neuroscientifiques de l’université du Kentucky aux Etats-Unis, le syndrome Late (pour Limbic-predominant Age-related TDP-43 Encephalopathy) s’apparente à la maladie d’Alzheimer au vu de ses symptômes, le principal étant une perte de mémoire progressive jusqu’à affecter toutes les activités du quotidien. Mais les traitements prescrits habituellement pour soigner cette maladie neurodégénérative notoire s’avèrent inefficaces contre Late. Son origine est en effet différente et, à ce stade, encore inconnue.
De plus en plus de locataires bruxellois "déprimés" recourent à la psychiatrie
Publié le 10-07-2022
BELGIQUE
Au sein de notre association de locataires, nous rencontrons de plus en plus d’ "usagers" dits "déprimés", en "décompensation psychique", "paranoïaques", "maniaco-dépressifs" ("bipolaires") ou "schizophrènes" qui pour oublier ou plus précisément anesthésier cette douleur ou ce désastre d’exister qui les assaille recourent à la psychiatrie, c’est-à-dire, généralement, aux antidépresseurs, anxiolytiques ou psychotropes que cette dernière leur délivre.
Une carte blanche de Mohamed Ben Merieme et de David Vanhoolandt, travailleurs sociaux à l’Association des Locataires de Molenbeek et Koekelberg (ALMK)
Partons, d'emblée, de ces deux constats : 1/ En œuvrant, en Région de Bruxelles-Capitale, «à l'insertion par le logement», notre association œuvre, de fait, à l'insertion par l'écoute et la parole.C'est que la demande d'un logement (privé ou social) ou les différends auxquels sont confrontés les «usagers» avec leur propriétaires passe toujours par la parole – parole qui s'adresse à un être supposé l'écouter, l'entendre. Or cette demande est très souvent parasitée par la souffrance subjective ou la douleur – voire, pour certains «usagers» -, le désastre d'exister ou d'être-au-monde; 2/ Nous rencontrons ainsi de plus en plus d'«usagers» dits «déprimés», en «décompensation psychique», «paranoïaques», «maniaco-dépressifs» («bipolaires») ou «schizophrènes» qui pour oublier ou plus précisément anesthésier cette douleur ou ce désastre d'exister qui les assaille recourent à la psychiatrie, c'est-à-dire, généralement, aux antidépresseurs, anxiolytiques ou psychotropes que cette dernière leur délivre, prescrit, au détriment d'une écoute attentive et de paroles à la hauteur des souffrances, questions, embrouilles et/ ou traumatismes que ces «usagers» ou plutôt patients ou malades lui livrent.
"LES CABINETS SONT TOUJOURS PLEINS" : DEPUIS LE COVID-19, LES PSYS DE PLUS EN PLUS SOLLICITÉS
Le
Les psychologues et psychiatres notent, depuis la fin du premier confinement, une forte augmentation des consultations, avec une population jeune, abîmée par la crise sanitaire et ses restrictions.
Dès février 2021, le psychiatre Serge Hefez alertait sur une "vague psychiatrique": "il y a une demande énorme des services de psychiatrie, de psychologie", déclarait-il sur BFM Paris. Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux professionnels pointent en effet du doigt une dégradation de la santé mentale des Français, notamment due à la crise sanitaire du Covid-19, qui a entrainé une augmentation importante du nombre de consultations.
"On ne dispose pas de chiffres exacts, mais on a clairement une augmentation du nombre de consultations depuis l'automne 2020", déclare à BFMTV.com Thierry Toussaint, secrétaire général de l'AFPEP-SNPP (Association française des psychiatres d'exercice privé - Syndicat national des psychiatres privés). Et "oui, je pense que l'on peut dire que c'est lié à la crise sanitaire".
dimanche 10 juillet 2022
Psychiatrie : à Niort, patients et longueur de temps
par Eric Favereau et photo Frédéric Stucin publié le 8 juillet 2022
Ce sont des clichés sombres et tristes, sans légende, comme sortis d’un pays de l’Est. Des photos sans sourire mais tout de même chaleureuses, humaines, hospitalières. On y voit des visages : certains sont ceux de malades, d’autres de soignants. Enfin, il y a des murs et des espaces vides, comme inhabités, mais dont l’atmosphère semble apaisée. On est loin de la violence qui transparaît habituellement des lieux de soins, qui sont aussi souvent des lieux d’exclusion.
samedi 9 juillet 2022
Les âges de la vie Histoire de l’enfance
Disponible : Du 08/07/2022 au 07/08/2022
Qu'est-ce que l'enfance, exactement ? À quoi ressemblait-elle autrefois et quels éléments façonnent notre regard sur cette première période de la vie, aujourd'hui ? Aperçu d'une des deux périodes charnières de l'existence, vécues et appréhendées différemment selon les siècles.
Une correspondance inédite de Freud publiée en octobre
Une correspondance inédite de Sigmund Freud, avec plus d'un millier de lettres échangées avec Marie Bonaparte, va être publiée en octobre, a annoncé l'éditeur français Flammarion.
Arrière-petite-fille du frère de Napoléon, Marie Bonaparte (1882-1962), épouse d'un prince grec, se passionna pour la psychanalyse dans les années 1920.
Elle contacte le Dr Freud en 1925, qui acceptera de la prendre comme patiente à Vienne. Il la recevra à son cabinet à de nombreuses reprises, et ils s'écriront plus de mille lettres jusqu'à la mort de Freud en 1939.
« Le Dr Braun est quelqu’un avec qui on pourra discuter sereinement » (interview du Dr Agnès Giannotti, Présidente de MG France)
Paris, le vendredi 8 juillet 2022- Désertification médicale, nouvelle convention en préparation, certification périodique…si les projecteurs sont braquées en ce moment sur l’hôpital et sur les urgences, la médecine libérale est également en pleine transformation. Pour nous éclairer sur l’état de la médecine de ville et sur la place que les libéraux pourraient prendre dans le système de santé de demain, nous avons interviewé le Dr Agnès Giannotti, élue présidente du syndicat MG France le 26 juin dernier.
Jim.fr : Que pensez-vous de la nomination du Dr François Braun comme ministre de la santé ?
Dr Agnès Giannotti : Le Dr Braun est quelqu’un qui est très à l’écoute et qui, bien qu’il vienne de l’hôpital, comprend les problèmes des médecins libéraux. Evidemment, les deux sont liés, si la ville connait des difficultés, tout le monde ira à l’hôpital qui n’arrivera pas à tenir. Le Dr Braun est donc quelqu’un avec qui on pourra discuter sereinement, mais il faut aussi voir quels moyens lui seront alloués.
Une concertation avec les professionnels de santé à la rentrée, annonce Elisabeth Borne
07.07.22
Dans son discours prononcé devant les députés, la Première ministre Elisabeth Borne a présenté les grandes lignes de sa politique, mettant l'accent sur une logique de compromis et de concertation. Elle a notamment annoncé une concertation à la rentrée prochaine avec l'ensemble des professionnels de santé.
Compromis
sera-t-il le mot clé du mode de fonctionnement du gouvernement d’Elisabeth Borne ? C’est en tout cas l’impression que la Première ministre semble avoir voulu donner lors de son discours de politique générale, prononcé le 6 juillet devant l’Assemblée nationale. Choisissant de ne pas se soumettre à un vote de confiance, elle a déroulé les grandes lignes des réformes à venir, à commencer par celle des retraites qui, si elle n'est pas ficelée
, n'est pas à prendre ou à laisser
, demeure toutefois indispensable
. Et pour ce qui est de la santé, s’y associent les termes de "concertation" et "décentralisation".