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- À : Institut national d'histoire de l'art - 2 rue Vivienne, 75002 Paris
- Colloque international et interdisciplinaireLacunesAuditorium Jacqueline Lichtenstein, INHA, 2 rue Vivienne, 75002 ParisLes définitions usuelles de la « lacune » renvoient au manque, au vide, à l’absence voire à la défaillance, la détérioration ou l’insuffisance. C’est aussi une déficience du savoir. Cette notion est bien plus complexe que ce que cette liste laisserait entendre. S’il s’agit d’un manque, il est dynamique, signifiant voire créateur. La lacune n’est pas simplement une absence mais plutôt une trace en négatif de ce qui fut présent ou entier et qui, pour une raison ou une autre, a disparu. Elle pose la question de l’origine et de la nature de ce qui fut, autant que de son devenir et des pratiques qu’elle appelle : retrouver, restituer ou non, remémorer. La lacune est un embrayeur de pensée nouant le passé et le présent de façon sans cesse renouvelée. Ce vide met en abyme la complétude, l’authenticité, idéales, réelles, imaginaires. Toute lacune ne saurait être une perte, une négation. À l’échelle, longue, de l’histoire comme de la vie, brève, des hommes, sans lacunes, l’encombrement des esprits et des lieux rendrait l’existence impossible. Les multiples manières de faire lacune, d’en rendre raison, de la taire ou de la ressentir, engendrent une nécessaire réflexion sur le temps et les lieux dans lesquels elle s’inscrit. Réalité de notre présent, sujet de réflexion et défi pour des chercheurs d’horizons très variés, elle est aussi un moteur créatif pour les artistes. L’UMR 9022 Héritages s’empare de cette notion plurielle pour son premier colloque international et résolument pluridisciplinaire.
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La librairie Les Parleuses de Nice était bondée quand j’y suis venue mardi dernier. On avait poussé les tables, on s’entassait debout après avoir sorti toutes les chaises et distribué les plaids contre le froid de ce début décembre. Anouk et Maud, les libraires ont le féminisme érudit, joyeux, généreux et contagieux. Il y a eu de la fierté, de la gaîté et des larmes aussi quand, comme ça arrive immanquablement depuis la sortie de ce livre, les «moi aussi» étranglés de douleur ont été chuchotés avant de fermer boutique.
Le ministre de l’Intérieur était annoncé dans le quartier ce vendredi. Les colleuses de la ville ont été invitées à décorer la devanture. Au-dessus de mon livre, elles ont peint son titre sur des feuilles A4 : «Impunité.» A côté, elles ont collé des slogans de manifestations : «Qui sème l’impunité récolte la colère» et aussi «Victimes, on vous croit. Violeur, on vous voit.» Elles ont ajouté «Sophie, on te croit».