La dépression est une maladie mentale courante qui touche plus de 260 millions de personnes à travers le monde. Elle se caractérise par une humeur dépressive, de l’anhédonie, de l’anxiété, des sentiments de dévalorisation ou de culpabilité, des idées suicidaires et de la fatigue.
De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer sa physiopathologie, comme l’implication des monoamines, des modifications de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, une augmentation des cytokines inflammatoires, une altération de la neurogenèse et de la plasticité cérébrale, des modifications de la structure et de la fonction cérébrales et des anomalies épigénétiques. Pour autant, aucune d’entre elles ne permet de comprendre complètement la pathogenèse de la dépression.
Une revue de la littérature fait le point sur les connaissances actuelles
Des études cliniques ont montré que la composition du microbiote intestinal des patients dépressifs était significativement différente de celle sujets sains, tant au niveau de la diversité que de l'abondance du microbiote.
Une récente revue de la littérature suggère que l’axe microbiote-intestin-cerveau pourrait devenir un axe de recherche prometteur pour de nouveaux traitements de la dépression. En effet, il est maintenant admis que le cerveau et le tractus gastro-intestinal interagissent via un axe bidirectionnel complexe qui les relie.
Des études récentes ont suggéré que certains antidépresseurs traditionnels largement utilisés pourraient également agir sur l'axe microbiote-intestin-cerveau. Il convient cependant de rester prudent car l’axe microbiote-intestin-cerveau est bidirectionnel et la plupart des études ne permettent pas de déterminer où est la cause et la conséquence.
Deux infirmières en PMI nous ont autorisés à suivre leur mission quotidienne auprès des enfants et de leur familles. Découvrez notre reportage…
Une mère se présente avec son nouveau-né à la PMI Croix-Saint-Simon, dans le 20e arrondissement de Paris. Elle a une heure de retard, mais elle est venue de loin avec son bébé pour une première rencontre avec Emilie Colonges. L'infirmière puéricultrice et directrice de l'établissement de santé, suit une trame de questions qui reprend les points importants de la santé du nourrisson et de la mère. Comment il mange, où vit la famille, est-ce que le bébé dort dans son lit ou bien avec sa mère, y a-t-il des difficultés autour de l'allaitement... L'entretien dure une heure et la puéricultrice à la fois répond aux questions de la maman, fait un bilan de santé et prodigue des conseils de prévention.
Les PMI, pour Protection Maternelle et Infantile, sont des lieux gratuits et ouverts à tous. Une équipe pluridisciplinaire, infirmières puéricultrices, médecins, psychologues, psychomotriciens, y assurent un suivi global des enfants de 0 à 6 ans et de leurs parents.
L’Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire a autorisé de manière dérogatoire une expérimentation au CH du Mans autour de la mise en place d’une zone d’accueil paramédicalisée pour les patients atteints de troubles psychiatriques et en attente d’une hospitalisation.
L’objectif, précise l’ARS dans un arrêté, est de désengorger les urgences de l’établissement, alors que se conjuguent au sein du département de la Sarthe tensions sur la filière psychiatrique (avec un capacitaire réduit sur l’ensemble de ses établissements), pénurie de personnels et afflux de patients qui rencontrent des difficultés d’aval « entraînant une durée d’attente possible de plusieurs jours » avant une éventuelle hospitalisation. Cette zone d’attente a été déployée au sein de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, et doit offrir « un cadre d’attente sécurisé aux patients ayant des troubles psychiatriques ».
Le 3114, numéro national de prévention du suicide, a lancé son premier spot officiel, "Tu comptes pour moi". L’objectif de cette nouvelle vidéo : s’adresser au plus grand nombre et prévenir les passages à l'acte. L'appel au 3114 est gratuit et l'écoute disponible 24h/24.
Une image vaut bien 1000 mots. À travers un spot animé de 30 secondes, intitulé "Tu comptes pour moi", le numéro national de prévention du suicide souhaite offrir une plus grande visibilité à son dispositif : une plateforme d’appel joignable 24h/24 7j/7 pour les personnes en souffrance et leur entourage.
Le député Frédéric Valletoux, à l'origine de la loi.
THOMAS SAMSON / AF
La proposition de loi du député Horizons Frédéric Valletoux, qui vise à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels, vient d'être adoptée. Dans une tribune, Vincent Lautard, infirmier et juriste en droit de la santé et consultant dans le secteur sanitaire et social, critique le volet concernant les Ehpad. Selon lui, elle révèle une déconnexion totale de certains députés et sénateurs par rapport au fonctionnement et aux problématiques des établissements de santé.
Alors que la France fait face à une pénurie de médecins importante, et que les déserts médicaux s’aggravent, les députés et sénateurs de la majorité et des Républicains, ont décidé à travers le vote d’une proposition de loi (visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels) d’augmenter les prérogatives des médecins coordonnateurs en Ehpad, ces derniers se voyant attribuer une nouvelle mission, celle d’encadrer les équipes soignantes (infirmiers, aides-soignants…) sous la responsabilité du directeur de l’établissement. Le hic, c’est que des médecins coordonnateurs en Ehpad, il y en a très peu, qu’ils travaillent à temps partiel et ne sont pas formés pour cela.
Au lendemain de l’adoption mouvementée de la loi « Immigration » par l’Assemblée nationale, des photographies de panneaux listant les médecins d’un service hospitaliers pris au hasard ont été publiés sur X (ex Twitter). Pour les internautes postant ces images, ces dernières parleraient d’elles-mêmes : la multiplication des noms à « consonnance étrangère » parmi les praticiens travaillant dans nos hôpitaux rappelle combien d’une part la population de notre pays est marquée par le mélange et d’autre part combien l’immigration lui est essentielle.
L’AP-HP a mis à disposition de son personnel un guide pour clarifier les droits et obligations des personnels et des usagers en termes de laïcité.
Ce serait presque un euphémisme que de dire que la question de la laïcité suscite interrogations et crispations ces dernières années, surtout concernant son application vis-à-vis de nos compatriotes musulmans de plus en plus nombreux. Discriminatoire pour certains, fondamentale pour la plupart d’entre nous, la laïcité est un principe parfois mal compris et mal appliqué (y compris par le chef de l’Etat en personne). En tant que service public, dont les agents sont soumis à un principe de neutralité religieuse, l’hôpital public n’échappe pas à ces interrogations et à ces tensions.
Photographes et professionnel·es de la santé, Marioussia Prignot et Valerio Alvarez forment No Sovereign Author. Un duo d’artistes développant des projets collaboratifs documentaires aux écritures sensibles et singulières. C’est dans un centre de jour psychiatrique qu’iels composent leur Abécédaire de la psychiatrie. Un ouvrage imaginé avec les patient·es du lieu proposant une autre vision des termes médicaux qui les définissent. Croisant images et mots, l’ouvrage décline des planches poignantes, où l’intime croise le clinique. Une belle manière d’incarner ces termes tout en revisitant l’incroyable imagerie des encyclopédies qui les contiennent. Entretien.
NoSovereignAuthor
« On aime se dire qu’on ne peut pas résumer la réalité en une image, que celle-ci reste toujours subjective. L’idée est de rendre justice à notre sujet, en faisant participer d’autres personnes. Pour donner la possibilité aux spectateurices de prendre position, et dénoncer quelque chose. »
[...]
Comment est né cet Abécédaire de la psychiatrie, et pourquoi ce format ?
VA : Ça faisait longtemps qu’on voulait réaliser un projet en psychiatrie. On se disait souvent : « c’est dommage, on travaille dans un centre, il faudrait faire quelque chose ». Nous voulions imaginer une série non stéréotypée, ne pas tomber dans le « déjà fait ». C’est ainsi qu’est venue l’idée de l’abécédaire.
MP : Quand on va dans un lieu sans connaître les gens, on s’y rend en tant que photographe. Mais au centre, nous étions déjà leurs soignant·es. C’était donc plus compliqué. On aurait très bien pu travailler autrement autre part, mais ici, on avait déjà instauré un lien thérapeutique très fort. Nous ne voulions pas faire de portraits ni abuser de leur confiance. Il a donc fallu trouver une autre voie d’accès pour travailler avec l’image. Mais ça nous a finalement poussé à être créatif·ves !
VA : Ça faisait huit ans qu’on s’interrogeait sur ce projet, et le format de l’abécédaire s’est imposé assez naturellement. C’est un exercice souvent utilisé en photographie, alors pourquoi pas l’utiliser au cœur d’un sujet documentaire ? C’est un exercice fascinant, ludique, qui aide à se projeter dans l’image. Lire la suite ...
La « psychothérapie institutionnelle » est une pratique de la psychiatrie initiée au milieu du 20e siècle, dont le présupposé est que pour soigner les malades, il faut d’abord soigner l’hôpital. Autrement dit, ne jamais isoler le trouble mental de son contexte social et institutionnel. Inspirée de ces expériences psychiatriques et humaines révolutionnaires, qui s’appuient sur le collectif et sur la création artistique, cette exposition s’intéresse à différentes manières de transformer des lieux d’isolement en lieux de protection, en refuges contre les violences de la société.
Signe Frederiksen, Ni étrange ni étranger, 2024 (détail), courtesy de l'artiste
Elle présente notamment les films de François Pain, qui a documenté la vie de la clinique de la Borde et la parole d’importants praticiens de la psychothérapie institutionnelle(François Tosquelles, Jean Oury, Félix Guattari), et rassemble des artistes, mais aussi des soignant·es et des éducateur·ices, qui ont initié des pratiques artistiques collectives dans diverses structures liées au soin de la santé mentale (hôpitaux psychiatriques, centres d’accueil, classes Ulis, instituts médico-éducatifs, etc.). Ces expériences d’hier et d’aujourd’hui, en France et ailleurs, montrent comment l’art est un outil d’émancipation, une forme active et critique d’être-ensemble et l’expression d’une poésie vitale.
François Pain, Félix Guattari dans Le Divan de Félix, 1986, vidéo, courtesy de l'artiste
Devenue psychiatre par révolte et pour changer les destins, elle dirige, à Paris, la Maison de Solenn, qui accueille des ados en souffrance et leurs familles. Fille d’émigrés espagnols, l’auteur de « Et si nous aimions nos ados ? » défend la richesse de la transculturalité et la grande diversité des façons d’être père, d’être mère.
Marie Rose Moro n’arrive pas sur le dos de Rossinante, mais à bicyclette. La psychiatre pour enfants et adolescents, la soixantaine enjouée, partage avec don Quichotte, personnage qu’elle adore et compatriote d’un autre temps, un goût pour le rêve et l’utopie. Rendre le monde meilleur, retrouver du sens pour échapper au chaos, malgré les coups, qu’elle balaie d’un revers de la main, devant son verre d’eau pétillante glacée, dans la pénombre du bar Hemingway de La Closerie des lilas, à Paris.
Nous sommes tout près de la Maison de Solenn, qu’elle dirige depuis 2008. L’établissement rattaché à l’hôpital Cochin accueille des adolescents en souffrance et leurs familles. Tous les jeudis matin, elle y tient une consultation « transculturelle » avec d’autres thérapeutes.
« Je me souviens d’un adolescent, né d’un père originaire d’Afrique de l’Ouest et d’une mère bretonne et catholique, qui s’était converti à l’islam et qui, lors de notre première rencontre, avait refusé de me serrer la main. Il est difficile d’être fier et ouvert lorsque ses parents se dévalorisent ou ne transmettent rien. Certains souffrent du métissage, devant toujours expliquer d’où ils viennent. Nous avons parlé des liens entre la Bible et le Coran, de ce qui donne du sens à la vie. En partant, il a accepté de me serrer la main, au début par convenance, puis finalement, par affection. Un contact, un lien était né. »
Après trois ans de galère, Léa*, 14 ans, est enfin prise en charge par la Maison des ados de Caen, dont les salariés étaient en grève ce mercredi 20 décembre 2023. Valérie* nous livre ici son parcours du combattant pour obtenir un suivi psychiatrique pour sa fille.
Valérie* a franchi les portes de la Maison des adolescents du Calvados pour la première fois, il y a trois ans. Cette structure est un dispositif départemental d’accueil, d’évaluation, d’orientation et de soin pour les adolescents (12-21 ans) et leur famille.
Léa, 14 ans, se scarifie
À l'époque, cette maman cherche comment aider sa fille. Léa* est alors en 6ᵉ, elle est harcelée, se scarifie et ne veut plus aller à l'école. Un dossier est ouvert au nom de Léa, sa maman est écoutée par une personne chargée de faire un premier bilan. L'anxiété scolaire est évoquée. Mais aucun diagnostic médical n'est posé, car aucun rendez-vous avec le médecin psychiatre n'est alors proposé, faute de place dans son agenda déjà trop chargé.
Un suivi s'organise alors, en dehors de la Maison de l'adolescent, avec l'assistante sociale scolaire, puis avec un éducateur du département. En 4ᵉ, Léa se scarifie toujours, et des maux de ventre apparaissent. Le suivi auprès de la Maison des ados est plus que souhaité, mais il n'y a toujours pas de place.
L'assistante sociale appuie la demande d'un courrier en mai 2022. En juin, Léa est enfin sur liste d'attente. Mais l'attente est trop longue. À sa rentrée en 3ᵉ, les maux de ventre s'intensifient et mènent Léa au CHU de Caen.
Ce mercredi 20 décembre 2023, une centaine de personnes ont manifesté sur le site de l’établissement public de santé mentale, à Allonnes (Sarthe). Toujours en raison de la dégradation des conditions de travail.
Dans le cadre du mouvement de grève qui dure depuis plus d’un mois à l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, une nouvelle action a eu lieu ce mercredi 20 décembre 2023 sur le site d’Allonnes. D’après les syndicats, une centaine de personnes ont manifesté au moment où se tenait le conseil de surveillance de l’établissement.
Si les personnes atteintes de maladies mentales graves (par ex. schizophrénie, troubles schizo-affectifs, troubles bipolaires) connaissent une espérance de vie fortement réduite, les relations entre la COVID-19 et le risque de décès chez ces malades demeurent encore imprécises.
Une étude de cohorte menée au Royaume-Uni a analysé, chez les patients souffrant d’une lourde affection psychiatrique et, parallèlement, d’une infection par COVID-19 : (i) le risque de décès, (ii) si la mortalité toutes causes confondues se trouve affectée par la multimorbidité ou (iii) par l’origine ethnique. Utilisant des données de soins primaires émanant de la Clinical Practice Research Database[1]et recueillies entre février 2020 et avril 2021, cette étude de cohorte rétrospective s’appuie sur un modèle de régression de Cox à risques proportionnels[2]pour évaluer l’incidence d’une grave maladie mentale sur la mortalité durant les deux premières vagues de la pandémie récente de Covid-19.
Dans un contexte où la consommation de cannabis est relativement répandue et concerne également le milieu des jeunes adultes, y compris parmi les étudiants âgés de 18 à 25 ans, une étude réalisée au Canada explore l’association épidémiologique entre l’utilisation du cannabis et le développement de symptômes psychotiques, en évaluant notamment le rôle intermédiaire des troubles anxieux dans cette association.
Cette médiation par l’anxiété est présumée dans la mesure où ces phénomènes anxieux se révèlent prévalents chez les jeunes adultes, concernant 23 % d’entre eux au Canada, particulièrement chez les étudiants, et s’avèrent indépendamment associés tant à l’utilisation du cannabis qu’à une symptomatologie d’allure psychotique.
Après la période de confinement, Joseph pensait trouver un remède à sa solitude à travers la pratique du chemsex. Jusqu’à ce qu’il sombre dans l’addiction. Par Rita Ruggirello.
Ça s’appelle le “chemsex”, et c’est la contraction de “chemicals”, les drogues et de “sex” : littéralement, sexe sous drogues. C’est une pratique qui consiste donc à faire du sexe en se droguant (au GHB, à la 3MMC ou à la cystal méthamphétamine), et souvent à plusieurs.
Phénomène répandu depuis environ dix ans, en particulier chez les hommes homosexuels, il n’existe hélas aucune donnée scientifique qui donne le nombre de morts causé par cette pratique, mais de nombreuses alertes sur ses risques.