blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 21 octobre 2016

« Manuel de libération » : une vie entière au purgatoire

En Russie, Alexander Kuznetsov filme le combat de deux internées pour sortir d’une institution spécialisée.
LE MONDE | Par Jacques Mandelbaum
Ekaterina Kasimova, dite Katia, dans le documentaire russe d’Alexander Kuznetsov, « Manuel de libération ».
Ekaterina Kasimova, dite Katia, dans le documentaire russe d’Alexander Kuznetsov, « Manuel de libération ». NOUR FILMS
Du ciel cinématographique russe, passé à la Javel libérale depuis la disparition de l’Union, ne tombent pas tous les jours des calibres à la Sokourov (Mère et fils, 1997), à la Zviaguintsev (Le Retour, 2003) ou à la Fedortchenko (Le Dernier Voyage de Tanya, 2003). D’où l’envie, lorsque par fortune se présente ce qui ressemble à un talent, à une voix singulière, de le claironner.
C’est le cas d’Alexander Kuznetsov, remarquable documentariste découvert en France en 2015 à l’occasion de la sortie de son deuxième film, Territoire de la liberté. Ce film était une ode à la liberté filmée dans la taïga sibérienne, au plus près d’une communauté de gens qui se rassemblent chaque année en pleine nature pour y célébrer d’inconcevables bacchanales au pays du knout et du goulag permanents.

Une petite fille aussi singulière qu’une autre

Livre photo. Sian Davey photographie chaque jour son enfant trisomique. Et dépasse les clichés.
LE MONDE DES LIVRES  | Par Amaury da Cunha
Looking for Alice, de Sian Davey, préface de l’auteur en anglais, Trolley, 104 p.

Alice à l’âge de 6 ans.
Alice à l’âge de 6 ans. SIAN DAVEY/TROLLEY

Alice est une petite fille née avec le syndrome de Down (trisomie 21). Sa mère, Sian Davey, psychothérapeute de formation, a décidé de la photographier chaque jour, pour apaiser ses inquiétudes et apprendre à regarder sa fille au-delà de sa maladie et de son étrangeté.
Photographier, en somme, pour maintenir un lien, le confirmer grâce aux images – comme d’innombrables preuves d’amour. « J’étais pétrie d’anxiété à la naissance de ma fille, explique la photographe dans la préface à Looking for Alice. Mes angoisses pénétraient mes rêves, et je sentais qu’Alice le devinait. J’ai voulu creuser profondément dans mes propres préjugés et déposer de la lumière sur eux. »

Pourquoi les enfants de l’immigration sont surreprésentés en prison

Ce sujet ultra sensible revient avec force dans le débat dans le contexte de la lutte antiterroriste. Enquête à l’occasion de la sortie du livre de Farhad Khosrokhavar, « Prisons de France ».
LE MONDE  | Par Jean-Baptiste Jacquin
C’est un sujet tabou. Les personnes issues de l’immigration sont surreprésentées dans les prisons françaises. Mais en l’absence de statistiques ethniques, le sujet ne peut pas exister autrement qu’instrumentalisé par les uns ou tu par les autres.
Personne ne conteste le phénomène, qui est ancien et n’est pas propre à la France. Mais l’aborder et l’étudier pour en comprendre les causes est mission impossible pour les chercheurs, alors qu’ils peuvent le faire, par exemple, au sujet des Noirs dans les prisons américaines.

L'art singulier de Machado-Rico, parenthèse colorée à l'hôpital psychiatrique

Par      
19/10/2016








Le centre hospitalier spécialisé de La Chartreuse de Dijon expose jusqu'au 5 février 2017 les oeuvres de l'artiste singulière Huguette Machado Rico. Exposée dans le monde entier, cette artiste plasticienne ouvre le chemin à des personnages généreux, dans un monde aux couleurs chatoyantes.

Depuis quelques années, l'hôpital psychiatrique de la Chartreuse à Dijon organise des expositions dans un espace dédié à l'art. "Terra" de l'artiste Huguette Machado Rico est le quatrième événement du genre. 


46 % des DRH avouent agir contre leur éthique

Le dernier baromètre de l’Observatoire Cegos révèle un portrait-robot assez sombre des responsables des ressources humaines, cantonnés dans des fonctions plus techniques que stratégiques.
LE MONDE | Par Elodie Cherman
CEGOS
Les DRH n’ont vraiment pas un métier facile ! C’est la conclusion du dernier baromètre de l’Observatoire Cegos publié le 27 septembre. En tout, 960 salariés et 245 directeurs ou responsables de ressources humaines dans des sociétés de plus de 100 personnes ont été interrogés sur la place de cette fonction support dans l’entreprise. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le tableau n’est pas très rose.
Certes les intéressés restent, pour la plupart, attachés à leur métier. Ils sont seulement 18 % à envisager de le quitter dans les cinq ans. N’empêche, les sources d’insatisfaction ne cessent de croître.
La faute d’abord au grand malentendu qui règne autour du contenu de la mission. Alors que la plupart choisissent d’embrasser cette voie pour accompagner le développement des hommes et participer aux décisions stratégiques, ils sont souvent relayés, dans la réalité, à un rôle de second plan. 59 % estiment en effet que la fonction RH dans leur entreprise est plus technique que stratégique.

Les psys s’investissent peu à peu dans le suivi des jeunes radicalisés

Après les milieux judiciaires, les enseignants ou les travailleurs sociaux, les psychiatres et les psychologues entrent dans la lutte contre la radicalisation engagée par l’Etat.
LE MONDE  | Par Laetitia Clavreul et Elise Vincent
Le sujet de la radicalisation pose bien des questions aux psychiatres et psychologues. Alors que la problématique du passage à la violence à travers l’islam rigoriste a été d’emblée prise en compte dans les milieux judiciaires, qu’après des hésitations, les personnels de l’éducation nationale et les travailleurs sociaux se sont emparés du sujet, les psys sont plus difficiles à convaincre. Les mobiliser est une des priorités du gouvernement. Et le vent est en train de tourner.

Douleurs chroniques Les scientifiques se mobilisent contre le mésusage des opioïdes forts

21.10.2016
La journée mondiale de lutte contre la douleur met traditionnellement l’accent sur les défauts de prise en charge en matière de douleur. Cette année, elle s’inscrit aussi dans un contexte où de plus en plus de voix alertent quant aux surprescriptions d’opioïdes forts dans les douleurs chroniques non cancéreuses. Alors que les Etats-Unis viennent de serrer la vis sur ces prescriptions, en France, la SFETD propose des recommandations pour optimiser les pratiques.

Ouverture
VICTOR HABBICK VISIONS/SPL/PHANIE 
Au début des années 2000, l’OMS et les sociétés savantes se sont battues à juste titre pour un emploi plus large des opioïdes forts dans le traitement de la douleur. Mais au-delà de ses bénéfices, l’utilisation large des opioïdes dans la douleur chronique non cancéreuse (DCNC) peut aussi se révéler dangereuse comme en témoignent les dérives observées récemment outre-Atlantique où le nombre d’overdose par opioïdes est devenu très préoccupant (voir encadré).

Pep-Psy donne de l'envie aux patients

20/10/2016



Dans le centre social intersectoriel, des patients comme Gaël récemment, exposent régulièrement. Chaque fois, un tableau est acheté pour la cafét'. - Dans le centre social intersectoriel, des patients comme Gaël récemment, exposent régulièrement. Chaque fois, un tableau est acheté pour la cafét'.
Dans le centre social intersectoriel, des patients comme Gaël récemment, exposent régulièrement. Chaque fois, un tableau est acheté pour la cafét'.
Le cœur qui fait vivre la cafétéria de psychiatrie est associatif. Si les locaux et les salaires des infirmiers sont assurés par le centre hospitalier, c'est Pep-Psy qui, depuis 16 ans, donne l'élan et rythme les activités du centre social intersectoriel, le CSIS, où elle se situe.
La cafét psy pour s'animer, s'appuie sur la structure à vocation sociale présidée par Myriam Diaz. « L'association depuis l'an 2000 assure le côté financier de la cafétéria. » Sans l'asso, il serait impossible de vendre un café ou un jus d'orange aux patients, même aux prix dérisoires pratiqués sur place.
Pep-Psy, comme son nom le laisse supposer, s'efforce avant tout de redonner le goût de bouger aux malades, de participer à des animations organisées dans les lieux, mais aussi de sortir de l'hôpital : « Nous vendons notamment des tickets de bus, des places de cinéma, des entrées aux spectacles du Moulin du Roc ou à la piscine. Pour en bénéficier, il faut être adhérent, moyennant une cotisation de 2 €. » Un véritable accompagnement est proposé à ceux qui sont autorisés à quitter le cadre un peu fermé de l'hosto. Y compris financier, puisque Pep-Psy peut leur accorder des prêts personnalisés.

Trauma, Temps, Histoire





  1. Trauma, Temps, Histoire

    Présentation de l'ouvrage : Cet ouvrage collectif a été envisagé afin de penser les questions majeures soulevées par l’histoire et les traumatismes du XXe siècle, à l'issue des deux grandes Guerres mondiales. À l’aube du XXIe siècle, et surtout à partir de 2015, une série d’attentats a bouleversé le monde. Ces attentats, perpétrés par de jeunes terroristes en plein Paris puis en France et ailleurs, le furent au nom d’une Guerre contre l’Occident, qui a débuté en 2001 avec la destruction des Twin Towers à New York. Ces événements et leurs effets ne peuvent qu'encourager les psychanalystes à prendre la parole. La communauté analytique, quand elle fait œuvre et pensée commune, peut se faire entendre au sein de la cité, de façon à pouvoir penser notre civilisation et tenter d’éviter qu’elle ne devienne au XXIe siècle, celle de la « dévastation ». Lire la suite ...

«WILLY 1ER», FILM «DO IT YOURSELF» SORTI DE L'ÉCOLE BESSON

Par Clémentine Gallot   — 

Le premier film sorti de l'école de cinéma de Luc Besson n'a rien à voir avec le style pompier de l'auteur du «Cinquième élément». Mais s'inspire de l'esprit buissonnier qui anima jadis le boss d'EuropaCorp.

Le paradoxe intrigue: comment l’usine à gaz Besson a-t-elle accouché du réalisme poétique de Willy 1er, sélectionné à l’Acid à Cannes et sorti en salles ce mercredi ? Sans faire de bilan hâtif, la première et unique production conçue pour l’instant par des élèves diplômés de l’Ecole de la Cité – une initiative qui laissait songeur à l’époque – se révèle être une bonne surprise.
Le récit qui suit l’itinéraire d’un quinqua marginal vers l’insertion, après la mort de son jumeau, a échappé à un « formatage Besson». Trois de ses quatre jeunes metteurs en scène sont en effet diplômés de la première promotion de l’Ecole de la Cité: il y a d’abord les jumeaux Ludovic et Zoran Boukherma, 24 ans, originaires du Lot-et-Garonne, qui ont tous deux étudié l’anglais à l’université Jussieu, à Paris. «J’étais parti pour faire une deuxième année d’anglais, ça me déprimait. J’ai tenté le concours sans vraiment y croire», raconte Zoran Boukherma. Parmi la soixantaine d’étudiants sélectionnés, les deux frères rencontrent Hugo Thomas, 27 ans qui, exilé de sa Haute-Savoie natale s’était orienté vers le droit, découragé d’avoir raté la prépa nantaise CinéSup. «Quand on n’habite pas à Paris, le milieu du cinéma paraît inaccessible», explique-t-il. Enfin, Marielle Gautier, 29 ans, a d’abord été comédienne en Italie avant d’intégrer la formation en scénario.

Les psys de l'hôpital de Niort entament une grève samedi

20/10/2016



Les agents des services de psychiatrie ont décidé de se mettre en grève samedi. - Les agents des services de psychiatrie ont décidé de se mettre en grève samedi.
Les agents des services de psychiatrie ont décidé de se mettre en grève samedi.
L'intersyndicale de l'hôpital psychiatrique de Niort ont décidé de démarre une grève samedi pour dénoncer leur manque de moyens.
Suite aux propositions jugées insuffisantes de la direction de l'hôpital de Niort, l'inter-syndicale CGT, FO, CFDT, UNSA a décidé, avec le collectif de la psychiatrie, d'entamer une grève ce samedi 22 octobre avec un pique-nique informatif ouvert aux usagers, aux familles afin d’"échanger sur la situation de la psychiatrie au centre hospitalier de Niort".

Le Havre À l'hôpital psychiatrique du Havre, les syndicats réclament un médecin « en urgence »

Les syndicalistes de l'hôpital Janet, au Havre (Seine-Maritime), sont intervenus lors du conseil municipal, lundi 17 octobre. Ils réclament l'arrivée, « en urgence », d'un médecin.

Alice Patalacci 20/10/2016
L'intersyndicale (Sud, CGT, CFDT) de l'hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre (Seine-Maritime) réclament l'arrivée, en « urgence », d'un médecin. (photo d'illustration © Pixabay / Inspiri)
L'intersyndicale (Sud, CGT, CFDT) de l'hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre (Seine-Maritime) réclament l'arrivée, en « urgence », d'un médecin. (Illustration © Pixabay/Inspiri)
L’hôpital manque de médecins. Lundi 17 octobre 2016, en plein conseil municipal, les délégués syndicaux de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre (Seine-Maritime) ont fait part de leur mécontentement. Dans leur ligne de mire : l’embauche de médecins et l’acquisition d’un local. Explications.
Deux médecins au lieu de six
Le service d’Accueil familial et thérapeutique (SAFT) s’occupe des enfants qui nécessitent des soins psychiatriques lourds. Une attention particulière leur est donc portée. Mais, depuis le 1eroctobre, un médecin, parti travailler à Fécamp, n’a pas été remplacé.
Nous avons donc interpellé les élus, lors du conseil municipal, pour faire venir un médecin à l’hôpital, en urgence », souffle Agnès Goussin, déléguée CGT.
Actuellement, selon les syndicats, deux médecins se partageraient le travail de six professionnels. Un manque, qui pèse sur les épaules de l’équipe médicale, mais aussi sur celles des familles qui accueillent les enfants, et les enfants eux-mêmes. « D’autant plus que ça réduit les perspectives d’accueil d’autres enfants, alors que nous avons des places libres, au sein de l’hôpital », poursuit Agnès Goussin.
Un service bientôt sans local
Et les syndicats ont une deuxième demande. Le centre médico-psychologique Andersen, qui soigne et accompagne les enfants au niveau de leur éducation, risque de se retrouver sans local, à partir du 30 juin 2017. Jusqu’alors, le service était logé dans les locaux du lycée Jeanne d’Arc, mais le contrat de location ne devrait pas être prolongé. Édouard Philippe, le maire LR de la ville, a assuré, dans un communiqué, que la ville travaillait sur le sujet, avec la direction de l’hôpital. Des propositions précises auraient été faites.

Conférence de Kamel Daoud au 35e congrès franco-maghrébin de psychiatrie «Guérir le lien à la femme»

ALGERIE  20.10.16 

Quand un polémiste de la trempe de Kamel Daoud aborde la question de la femme dans les pays musulmans, il faut s’attendre à un pamphlet sur l’absurdité de la condition de l’homme dans la société dite «arabe».


Vraisemblablement loin de tout exercice de sublimation, Kamel Daoud a donné une conférence, vendredi passé, à l’occasion du 35e congrès franco-maghrébin de psychiatrie. C’est bien sûr avec un soupçon de scepticisme qu’on appréhende un tel rendez-vous, tant la forme paraît peu conventionnelle, quand on sait qu’il s’agit d’un événement professionnel où se côtoient des laboratoires pharmaceutiques des plus prestigieux et… des psychiatres.
Mais la gymnastique intellectuelle fut aisée pour l’auteur de Meursault, contre-enquête, à qui, il a suffi de placer le «désir» au centre du débat pour amorcer une profondeur certaine à l’intitulé du texte qu’il a lu en une dizaine de minutes : Guérir le lien à la femme. Ainsi, les  spécialistes et délégués médicaux n’assistaient plus à un talk de distraction qui suppléerait les habituels groupes de jazz ou de musique andalouse, mais c’est une conférence tout aussi profonde que le mal diagnostiqué dans une société malade et piégée par un tas de principes qui se confondent avec des valeurs tout aussi caduques.
Et Kamel Daoud sait le dire : «Quand la femme est enfermée, tous les hommes sont malades.» Les psychiatres présents n’ont pas manqué d’interroger le conférencier sur le «remède à préconiser pour guérir ce lien à la femme». «Je ne suis pas psychologue ni sociologue, je suis polémiste et j’agis en tant que tel. Aussi en tant que journaliste j’observe (…) j’essaye de comprendre ce qui se passe et d’expliquer pourquoi nous sommes malades de l’objet de notre désir. Nous vivons mal notre désir et notre rapport à la femme», a lancé Kamel Daoud.