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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 18 novembre 2019

Schizophrénie, autisme: Elon Musk affirme pouvoir soigner maladies et troubles mentaux grâce à une puce

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Ma.P.
   Publié le 


Le CEO de Tesla et Space X a, pour la première fois, évoqué des cas d'usage concrets de l'interface cerveau-machine de sa start-up Neuralink, présentée en juillet dernier.

Cette entreprise, active depuis 2016, n'avait jusqu'alors rien dévoilé de ses activités. La puce, implantée dans le cerveau, devrait permettre d'enregistrer l'activité cérébrale et de la stimuler.

Dans un podcast sur l'intelligence artificielle, Elon Musk a affirmé que cette technologie pourrait permettre de soigner "de nombreuses maladies mentales". Outre le traitement de la schizophrénie ou de l'autisme, elle permettrait de lutter contre la perte de la mémoire chez les personnes âgées.

Handicap : « Une expérimentation a été mise en place pour que les apprentis puissent intégrer la fonction publique »

Françoise Descamps-Crosnier, présidente du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), revient pour « Le Monde » sur l’insertion et le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés dans le public.
Propos recueillis par   Publié le 18 novembre 2019

Quelle est la situation des travailleurs handicapés dans la fonction publique ?

Françoise Descamps-Crosnier.- Le taux des bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) se rapproche de l’objectif des 6 % fixé par la loi [il a atteint 5,61 % en 2018, contre 5,49 % en 2017]. Cela traduit une évolution positive. Certes, une partie de cette augmentation est due au vieillissement des effectifs. Mais cette progression s’explique également par les efforts qui ont été faits pour sensibiliser des employeurs et maintenir les agents dans l’emploi, au niveau des aménagements de poste notamment.
Il existe aussi de grandes disparités entre les trois versants de la fonction publique : avec 6,76 % de travailleurs handicapés, la fonction publique territoriale dépasse le seul des 6 %, contre 5,67 % dans la fonction publique hospitalière et 4,65 % dans la fonction publique d’Etat.

Comment s’expliquent ces disparités ?

Les personnels de la fonction publique territoriale viennent en majorité des catégories B et C, catégories où l’on voit survenir plus souvent des situations d’usure professionnelle et donc de handicap. Les métiers techniques ou en lien avec des enfants, par exemple, peuvent occasionner des postures inadaptées. C’est aussi vrai dans la fonction publique hospitalière. Au demeurant, c’est aussi dans ces secteurs que l’on rencontre le plus d’absentéisme.

Le gouvernement déploie sa stratégie pour l’emploi des personnes handicapées

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Par  le 17 novembre 2019

Malgré une légère diminution cette année, le taux de chômage des gens en situation de handicap reste très élevé.

C’est le quota obligatoire que les entreprises de plus de 20 salariés doivent réserver aux travailleurs handicapés. Celles qui ne l’atteignent pas doivent verser une contribution à l’Agefiph.
C’est le quota obligatoire que les entreprises de plus de 20 salariés doivent réserver aux travailleurs handicapés. Celles qui ne l’atteignent pas doivent verser une contribution à l’Agefiph. Georg Drexel/RAM - stock.adobe.com

En dépit des différentes initiatives mises en œuvre et une obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OEHT) fixée à 6 % de l’effectif des entreprises, l’insertion et le maintien des personnes en situation de handicap dans le monde du travail restent marginaux.

À l’occasion de la 23e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, le gouvernement déploie sa stratégie, fruit de dix-huit mois de concertation avec les partenaires sociaux, employeurs et acteurs du secteur du handicap. Trois membres du gouvernement: la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, la secrétaire d’État aux Handicapés, Sophie Cluzel, et le secrétaire d’État de Bercy, Olivier Dussopt, mettront en place, ce lundi, un comité de suivi et d’évaluation de cette politique de l’emploi.


Femmes bourreaux d'esclaves



Henrietta King était une esclave noire de 8 ou 9 ans accusée d’avoir volé des friandises. Sa maîtresse fit caler sa tête sous une chaise à bascule et se balança dessus pendant une heure pendant que sa fille maniait le fouet. Le visage ­mutilé, Henrietta survécut. Elle ne put rien manger de solide ­durant le reste de ses jours. L’administration fédérale avait ­recueilli plus de 2 000 témoi­gnages de ce genre auprès d’anciens esclaves à l’occasion du New Deal, dans les années 1930. Stephanie Jones-­Rogers, historienne à l’université de Cali­fornie à Berkeley, a exhumé ces documents et bien d’autres, et les utilise pour ­décrire le rôle des femmes blanches dans l’économie de l’esclavage dans le sud des États-Unis.



Nouveau plan d'urgence de santé, à ne pas oublier la psychiatrie, les EHPAD et les petites mains de l'ombre !



Le 18 novembre 2019

LA REUNION

Depuis la mairie d'Epernay, en déplacement dans le département de la Marne que le chef de l'État Emmanuel Macron a déclaré ce jeudi, avoir " entendu la colère et l'indignation " du personnel soignant face à des conditions de travail " parfois impossibles ". Le Président a même déclaré " que nous devons investir et assurer investir plus fortement que nous avions envisagé de faire " et que désormais un " plan conséquent verra jour ".
Ainsi, le président a promis des " décisions fortes " qui seront annoncées mercredi prochain, alors que plusieurs milliers de soignants, non soignants et citoyens ont manifesté en Métropole comme à la Réunion pour  sauver l’hôpital public dont la psychiatrie et les EHPAD faisant partie en ce 14 novembre. Bien qu'on a tendance à les oublier et à ne pas les citer lors des dernières manifestations. Notons que la santé ce n’est pas que le CHU ou les urgences, c’est aussi la psychiatrie et les EHPAD….


Bruno Le Maire se dit « ouvert » à une reprise de la dette des hôpitaux publics

Une forte mobilisation sociale agite le secteur hospitalier depuis des mois, pour réclamer des hausses de moyens et d’effectifs.
Le Monde avec AFP et Reuters Publié le 17 novembre 2019
Lors de la manifestations des personnels hospitaliers dans les rues de Paris, le 14 novembre.
Lors de la manifestations des personnels hospitaliers dans les rues de Paris, le 14 novembre. Michel Euler / AP
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, n’a pas exclu, dimanche 17 novembre, une reprise de la dette des hôpitaux publics, alors que le gouvernement doit présenter mercredi un plan d’action renforcé pour ce secteur en proie à une forte mobilisation sociale depuis des mois.
M. Le Maire, interrogé sur ce sujet lors de l’émission « BFM Politique » de BFM-Le Parisien, a ainsi déclaré : « Je suis ouvert à toutes les solutions du moment qu’elles sont rapides, efficaces et qu’elles concernent les personnels hospitaliers en priorité. »
« Il faut mettre le paquet sur l’hôpital » et « nous ne compterons pas notre effort », a-t-il ajouté. « Le ministère de l’économie et des finances est parfaitement lucide sur la nécessité qu’il y a (…) de leur donner les moyens de fonctionner bien », a insisté M. Le Maire, confirmant donc que Bercy ne ferme plus la porte à une reprise partielle ou totale de cette dette, qui s’élève à 30 milliards d’euros.
Des milliers de médecins, d’aides-soignants, mais aussi d’infirmiers, de doyens et d’étudiants avaient manifesté jeudi un peu partout en France, pour dénoncer leurs conditions de travail. Le président de la République avait alors promis dans la journée que des « décisions fortes » seraient présentées mercredi par l’exécutif, avec des moyens supplémentaires, pour répondre à la colère du personnel hospitalier.
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Comment le vieillissement de la population va bouleverser nos sociétés

Planète grise 1/6. Si la population mondiale continue de croître, elle vieillit à toute allure, en particulier en Europe et au Japon. Emploi, santé, inégalités… Une mutation sur le point de transformer nos sociétés en profondeur.
Par   Publié le 18 novembre 2019
OLIVIER BONHOMME
Tourniquets, machines multicolores, échelles : de loin, ce parc de Nanchang, à l’est de la Chine, a tout d’une aire de jeux classique, prisée des jeunes parents et enfants en bas âge. En fin d’après-midi, pourtant, nulle trace de poussette ou de bambin. A la place, une joyeuse cohorte de têtes grisonnantes, équipées de baskets et de joggings, s’installent tranquillement sur les appareils permettant de travailler les articulations en douceur. « Cette gymnastique quotidienne est très utile pour vieillir en bonne forme, nous gagnerions à nous en inspirer », s’enthousiasme Jason Maddock, spécialiste de la santé à l’université A & M du Texas, aux Etats-Unis. Depuis qu’il a découvert l’endroit, il y a cinq ans, il ne cesse d’en vanter les vertus.
Des terrains de sport pour seniors à la place des parcs pour enfants ? L’expérience pourrait faire sourire si elle ne présageait pas le futur visage de nos capitales. Car, depuis quelques années, elle fait des émules. Soucieuses de la santé de ses aînés, plusieurs villes d’Espagne, d’Allemagne, du Royaume-Uni ou encore du Canada la testent elles aussi. Et ses promoteurs sont convaincus que d’autres métropoles vont leur emboîter le pas.
Un coup d’œil aux projections démographiques des Nations unies permet de comprendre pourquoi : si, dans l’ensemble, la population mondiale va continuer de croître ces prochaines décennies, elle va également vieillir à toute allure, sous l’effet de l’allongement généralisé de l’espérance de vie et de la baisse de la natalité. D’ici à 2050, la part des plus de 65 ans dans le monde devrait passer de 9,3 % à 15,9 % de la population, selon le scénario central de l’institution. Aucune région n’échappera au phénomène, qui sera particulièrement marqué dans certaines nations d’Asie et dans les pays à hauts revenus, où le poids des plus de 65 ans pourrait grimper de 18,4 % à 26,9 % d’ici trente ans, contre 8,2 % à 16,1 % dans les pays à revenus intermédiaires.
INFOGRAPHIE LE MONDE

J’ai trois Greta Thunberg à la maison... Ces ados écolos qui prennent en main le bilan carbone de la maison

Fini le plastique, la viande et l’avion. Récits de parents dont les ados, écolos débutants mais archi-motivés, ont fait du cercle familial un terrain de militantisme.
Par   Publié le 16 novembre 2019
ANDI GÁLDI VINKÓ
La planète peut dire merci à la famille Lorrain. Dans la salle de bains de cette famille du 18arrondissement parisien, point de dentifrice en tube mais sous forme solide, dans une boîte rechargeable, avec brosses à dents en bambou. Aucun emballage plastique ne saurait franchir le seuil du foyer ; pour les courses, c’est Tupperware et sac en toile. A table, la viande est devenue rare et les flocons d’avoine remplacent avantageusement la levure chimique pour préparer les cookies. Toute la maisonnée s’est engagée dans un défi zéro déchet avec d’autres familles, un engagement pris sur cinq mois, évidemment renouvelables. Dernier acte de foi : depuis une semaine, la cour de l’immeuble accueille un lombricomposteur tout neuf. Bref, c’est un sans-faute.

« Prise de tête »

Issia Lorrain, 15 ans, l’aînée des deux filles, est la grande instigatrice de ce que Sandrine, sa mère, qualifie de « révolution familiale ». Membre de Youth for Climate, l’organisation dont la jeune militante suédoise Greta Thunberg est la figure de proue, cette élève en seconde au lycée international Honoré-de-Balzac, à Paris, choisit ses mots avec soin et s’exprime avec une belle facilité – elle s’est notamment fait remarquer en participant à « L’émission pour la Terre », mi-octobre sur France 2. A la maison, elle mène tambour battant la transition écologique de la tribu, portant un regard sourcilleux sur le contenu des courses afin d’en surveiller le conditionnement et s’assurer que l’ensemble est dûment estampillé bio.

Comment les émotions négatives et positives impactent la santé

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|  Le 17 novembre 2019

Interview - Quel impact ont les émotions sur notre santé ? La peur, la joie ou la colère influencent-elles le processus de guérison ? Cédric Lemogne, psychiatre au sein de l’hôpital Georges-Pompidou et professeur à la faculté de médecine Paris Descartes, nous éclaire.

À l’hôpital, il est ce psychiatre qu’on appelle «de liaison», à la tête d’une unité chargée de veiller au mieux-être des patients fragilisés par des soins ou par une intervention. Un poste d’observation idéal pour faire le lien entre physique et psychique. Cédric Lemogne (1) dirige par ailleurs des recherches à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Madame Figaro. - Que sait-on aujourd’hui de l’effet des émotions sur le corps ?
Professeur Cédric Lemogne. - Cet effet est indéniable sur le plan du comportement. Une patiente déprimée, par exemple, pourra avoir plus de difficulté à sortir d’une addiction, se soignera peut-être plus mal, boudera les cabinets médicaux ou aura tendance à moins bien s’alimenter. De façon plus directe, au-delà des effets du comportement, des dizaines d’études ont souligné linfluence des émotions négatives sur le risque et l’évolution des pathologies cardiovasculaires (infarctus, maladie coronarienne…) qui sont, rappelons-le, la première cause de décès chez les femmes. Une dépression est associée à un état inflammatoire dans l’organisme, et plus directement dans la région du cœur et de ses artères. Inversement, l’inflammation exacerbe fatigue, troubles de l’appétit et perte de plaisir. Les deux s’auto-entretiennent


Les Brésiliens « terreplatistes » se sentent pousser des ailes avec Bolsonaro

Au Brésil, 7 % de la population est convaincue que la Terre est plate. Les réseaux sociaux, les Eglises évangéliques et le complotisme de certains membres du gouvernement n’arrangent rien.
Par   Publié le 18 novembre 2019

La Terre vue de la Lune, en 1968.
La Terre vue de la Lune, en 1968. HO / AFP
LETTRE DE SAO PAULO

Pour des « raisons de sécurité », le lieu du rassemblement a été tenu secret jusqu’à la dernière minute. C’est finalement dans un théâtre du quartier de Liberdade, dans le centre de Sao Paulo, qu’a eu lieu dimanche 10 novembre la première « Flat Con » du Brésil. A savoir, un congrès réunissant les adeptes de la théorie pour le moins farfelue selon laquelle la terre serait plate. Oui, plate.
Quelque 500 « terraplanistas » (« terreplatistes » en français) étaient venus écouter une dizaine de conférenciers décidés à faire un sort à la « théorie héliocentrique de la boule mouillée pivotante » et aux affreux « globoloïdes », qui osent croire que la planète est bel et bien ronde. Dans leur ligne de mire, la NASA, qualifiée d’« agence d’Hollywood » par les intervenants et accusée d’être à la tête d’une vaste conspiration internationale, visant à maintenir les humains « éloignés de la vérité » pour les rendre « plus faciles à manipuler ». Rien que ça.

Arguments ubuesques

Car oui, la Terre serait plate. Les organisateurs de la « Flat Con », avec leur tête Jean Ricardo Martins, « journaliste » autoproclamé, « terraplanista » de profession, en sont convaincus. Tous offrent au public des arguments plus ubuesques les uns que les autres : l’horizon et les eaux marines seraient plats, les photos prises de l’espace truquées, les avions en vol ne piquent pas du nez pour éviter de se retrouver dans l’espace… « La Terre plate est simple. La Terre ronde, non », a soutenu Prisca Côco, youtubeuse de mode reconvertie en géophysicienne pour l’occasion.

dimanche 17 novembre 2019

Redonner du désir aux femmes avec la brémélanotide ?

Publié le 08/11/2019



Ce n’est pas le premier traitement qui nous est proposé pour «redonner du désir » aux femmes. Après la DHEA, le patch de testostérone et la flibansérine (qui n’a jamais eu d’AMM en France), voici un nouveau candidat, la brémélanotide, déjà commercialisé aux USA.

La brémélanotide est un  analogue d’un neuropeptide endogène, l’α-mélanocortine (α-MSH), agoniste du récepteur 4 de la mélanocortine (MC4R), récepteur connu, entre autres, pour son rôle dans la régulation de l’appétit. La brémélanotide agirait sur « l’appétit sexuel » en modulant l’activité des neurotransmetteurs impliqués dans le désir et l’excitation sexuels.

Deux études identiques, de phase III, randomisées, en double-aveugle, contre placebo, multicentriques (RECONNECT) ont été menées pour évaluer l’efficacité et la sécurité de la brémélanotide dans le traitement du désir sexuel hypoactif (DSH) chez des femmes en période d’activité génitale.

samedi 16 novembre 2019

Un autre regard sur les soignants en Ehpad

Le réalisateur Bertrand Hagenmüller s’est immergé dans le quotidien de professionnels dans des unités Alzheimer de maisons de retraite.
Par   Publié le 12 novembre 2019
Quand les caméras s’invitent dans les Ehpad, c’est généralement lors d’une situation de crise (épidémie, maltraitance…) ou pour évoquer les difficiles conditions de travail des soignants, leur manque de temps et de moyens. Prendre soin, le dernier film du documentariste et sociologue Bertrand Hagenmüller, coécrit avec le philosophe du travail et psychosociologue Bernard Benattar, s’est donné une autre mission. « Je souhaitais faire un film qui raconte l’histoire de ces soignants, héros ordinaires. Filmer au plus près de leur quotidien pour [se] rendre compte de l’incroyable complexité de leur métier, approcher par la caméra ces corps qui s’apprivoisent, ces visages qui s’appellent », explique M. Hagenmüller dans le dossier de presse.

La créativité ? Le résultat d’erreurs de raisonnement…

Univadis

Serge Cannasse   14 nov. 2019

La curiosité serait un des attributs de l’intelligence humaine. Ce postulat repose sur une hypothèse très forte, mais rarement explicite : au moment d’un choix, l’esprit humain évalue les différentes options sans faire d’erreur, en se basant sur ses expériences passées. Une équipe de recherche de l’Inserm ( Institut national de la santé et de la recherche médicale) du Laboratoire de neurosciences cognitives et computationnelles (LNC2) a voulu tester cette hypothèse. En effet, dans un travail antérieur, un de ses membres avait montré que « notre capacité à faire le bon choix sur la base d’indices partiels est limitée par des erreurs de raisonnement au moment de combiner ces indices, et non par des hésitations au moment des choix . »

Tiffany Watt Smith: «Reléguer les émotions et leur attribuer des stéréotypes est une forme de contrôle social»

Par Paloma Soria Brown, Recueilli par — 

Dessin Xavier Lissillour

La colère, la crainte, la peur, l’excitation… dans son «Dictionnaire des émotions», l’historienne revalorise politiquement la part émotionnelle de l’être humain, qui est tout aussi fondamentale que la raison.

tIFFANY WATT SMITH
«A noir, E blanc, I rouge, U vert»… Pour révéler les correspondances entre sons et couleurs, aller de la sensation au sentiment, Rimbaud en 1871 invente son propre lexique, composé de Voyelles, et déjà il étire la vie intérieure : tons plus vifs, sons plus nets, émotions plus intenses. Deux siècles et demi plus tard, l’auteure britannique Tiffany Watt Smith, historienne de la culture et chargée de recherche au Centre d’histoire des émotions de l’université Queen Mary à Londres, ouvre d’autres possibles encore. Son Dictionnaire des émotions, ou comment cultiver son intelligence émotionnelle (éd. Zulma, 2019), se feuillette avec plaisir pour ses anecdotes historiques, son tour du monde émotionnel, mais surtout sa revalorisation de ce pan de l’expérience humaine souvent vécu dans l’ombre de l’injonction à la rationalité, du poids de la religion ou des stéréotypes de genre. «A» comme «Amae», en japonais, le fait de se sentir vivifié par l’amour d’un être cher que l’on sait acquis. «B» comme «Basorexie», l’envie soudaine d’embrasser quelqu’un. Ou «C» comme «Compersion», ce plaisir déroutant que l’on peut ressentir quand on sait que la personne que l’on aime en désire une autre, un amour par procuration en quelque sorte. En 154 entrées, Tiffany Watt Smith démontre que l’infinie complexité de nos expériences intérieures appelle une nécessaire nuance, que connaître ses émotions passe forcément par les nommer, et que dans l’acte de dénomination se niche une puissance émancipatrice, la puissance du ressenti.

Pourquoi est-il parfois difficile de nommer ce que l’on ressent ?

La difficulté réside dans le fait que, d’une part, nos sensations sont généralement mouvantes et assez vagues. Nous pouvons avoir la même réaction physique pour plusieurs émotions très différentes. Quand nous sommes en colère et quand nous sommes excités, par exemple, notre corps ressent les mêmes effets : le cœur bat plus vite, nous transpirons, nous nous sentons nerveux. D’autre part, les mots que nous employons pour qualifier ces expériences dépendent du contexte dans lequel nous nous trouvons, de l’époque à laquelle nous vivons, ou de notre milieu social. J’aime avoir recours à l’exemple de la peur, quand la nuque se raidit. On a tendance, à notre époque, à considérer la peur comme une émotion négative. Pourtant, il arrive que cette peur soit, en fait, une forme d’excitation : vous êtes nerveux parce que vous êtes sur le point de participer à une compétition, par exemple, et c’est effrayant mais stimulant. On pourra alors penser que c’est une sorte de peur positive. D’autres cultures que la nôtre envisagent la peur de nombreuses et différentes façons. Les Pintupi, de l’ouest de l’Australie, parlent ainsi de 15 sortes de peur très diverses.

Psy et pop : célébrités et troubles mentaux

Par Diffusion : vendredi 15 novembre 2019   

La représentation des troubles mentaux auprès du grand public peut être paradoxale.




Psy et pop: célébrités et troubles mentaux
Fréquemment abordée, la maladie mentale reste pourtant mal comprise. 
© Pixabay/francescoch

D'un côté, ils exercent une fascination et un certain nombre de fantasmes (diffusés par les tabloïds et les nombreuses œuvres de fiction mettant en scène des troubles psychiques) ; de l'autre, ils font peur, et leurs approches artistiques, souvent terrifiantes, sont prises pour argent comptant. Fréquemment abordée, la maladie mentale reste pourtant mal comprise.
La médiatisation de certains symptômes est-elle un vecteur de stigmatisation ou, au contraire, le moyen de donner un visage à des troubles mal connus  

Avec :
  • Dr Jean-Victor Blanc, médecin psychiatre à l’Hôpital Saint-Antoine (AP-HP), à Paris, s’occupe des addictions de la génération « millennials » et des patients atteints de troubles bipolaires. Auteur de : Pop et psy comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques, aux éditions Plon.
  • Pr Prosper Gandaho, professeur de Psychiatrie d’adultes à l’Université de Parakou Bénin. Chef du service de Psychiatrie du Centre Hospitalier Départemental et Universitaire du Borgou, à Parakou, au Bénin
  • Gérard Garouste, peintre, graveur et sculpteur français. Auteur du livre L'Intranquille, Autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou aux éditions l’Iconoclaste.